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Signes annonciateurs et principales étapes d’une structuration de l’activité de

CHAPITRE I. De l’autonomisation de l’activité de programmation à la structuration d’un groupe

3. La structuration de l’activité de programmation en France

3.3. Signes annonciateurs et principales étapes d’une structuration de l’activité de

Les de veloppements pre ce dents nous ont permis d'e voquer les diffe rentes de finitions et approches de la programmation qui se sont succe de es dans le champ de l'architecture et de l'urbanisme en France. La singularisation, voire l'autonomisation, de cette activite par rapport a la

ministères chargés de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation et de la Transition Écologique et Solidaire. L'ADEME suscite, anime, coordonne, facilite ou réalise des opérations de protection de l'environnement et la maîtrise de l'énergie.

120 Les APUI puis API, les Appels à Projets (Urbains) Innovants, n’ont pas de définition juridique établie. Il

s’agit d’après le Réseau National des Aménageurs d’un « dispositif, par lequel une personne publique invite

des tiers à présenter des projets, pouvant répondre aux objectifs généraux qu’elle définit, tout en leur laissant l’initiative du contenu, de la mise en œuvre et des objectifs particuliers qui y sont attachés. L’API vise à promouvoir les expérimentations, la mise en réseau des acteurs et l’émergence de nouvelles pratiques. »

106 conception a ouvert de nouvelles opportunite s d'exercice pour bon nombre de professionnels, en premier lieu pour les architectes. Cette e volution s’est accompagne e a partir des anne es 1980 et surtout 1990 d’une volonte exprime e par certains praticiens de se doter d’instances de reconnaissance et de valorisation de savoirs de manie re plus formalise e.

3.3.1. La mise en place d’instances de représentation professionnelle et de valorisation d'une pratique

La pre occupation de valoriser un "me tier de programmateur" se manifeste pour la premie re fois en France dans les anne es 1970 lors des expe rimentations des Villes Nouvelles (Ousset 1978). Elle est porte e par des urbanistes non architectes121 qui fondent en 1988 le "Colle ge des

Programmateurs Professionnels". Mais cette initiative s'e teint au milieu des anne es 1990 et ne fe de re jamais plus d'une vingtaine de membres, l’acce s au CPP e tant limite a des praticiens qui cumulent de ja une expe rience significative en programmation. Ses promoteurs se sont montre s particulie rement me fiants a l'e gard des architectes, de plus en plus nombreux a proposer cette expertise.

La promulgation de la loi MOP et surtout la publication de ses de crets en 1993 ont suscite la cre ation d'une multitude de structures prive es spe cialise es dans la programmation d’e quipements. Elles sont dirige es par des architectes, certains ayant acheve depuis peu leurs e tudes sans avoir d'appe tence pour la maï trise d'œuvre ; d'autres cherchant a se reconvertir ou a e largir leur champ de compe tences en exerçant les deux activite s simultane ment (Tapie 2000). Or, le Colle ge de fend l’ide e d’une professionnalisation de la programmation par la spe cialisation et se me fie des architectes qui, en acce dant a des commandes de programmation dans un contexte de crise du marche de l'immobilier (Champy 1998), espe rent ainsi se positionner pour obtenir des marche s de maï trise d'œuvre. Ve ronique Granger, dernie re pre sidente en date du CPP, explique cette pre occupation :

« Bien que la loi MOP ait été promue depuis 1985, elle n’était pas toujours bien appliquée. Certains architectes n’hésitaient pas à se présenter à des concours pour des équipements publics dont ils avaient fait le programme.

Le CPP était jugé trop corporatiste, notamment par les architectes-concepteurs qui auraient souhaité diversifier leur activité en se livrant ponctuellement à des missions de programmation. Certains l’assimilaient à un club du fait du mode de

121 Ses instigateurs sont une dizaine : trois géographes, deux sociologues, deux économistes, deux

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recrutement par cooptation sur la base de compétences en programmation architecturale ou urbaine. Le principe de ces entretiens sur dossiers déplaisait à beaucoup… Les membres du Collège étaient désireux de tirer la profession vers le haut en ne donnant l’accès au CPP qu’à des individus faisant de la programmation un exercice majoritaire sinon exclusif, sans interférence avec la maîtrise d’œuvre, et qu’ils souhaitaient établir les bases d’une solidarité au sein du groupe en garantissant la continuité des études en cas de défaillance de l’un d’eux »122.

Ce point de vue refle te une volonte de reconnaissance sociale chez un groupe professionnel naissant (Dubar et Tripier 1998) mais exprime aussi une certaine de fiance des non architectes vis-a -vis des architectes pratiquant la programmation. Ces derniers cre ent finalement d’autres structures professionnelles de leur co te .

À la fin du mois de décembre 1993, la Société Française des Architectes (SFA)123, l’association

Architecture et Maîtrise d’Ouvrage (AMO) et le Collège des Programmateurs Professionnels (CPP) créent, avec le soutien de la MIQCP, l’Institut de Programmation en Architecture et en Aménagement (IPAA). La mise en place et l'animation de cette structure émanent plus précisément de personnes124 qui se sont engagées au cours des années 1980 dans des premières

actions de formation consacrées à la programmation en France, l'une à l'École d'Architecture Paris Villemin (UP1), l'autre à la SFA125.

L'IPAA se défend d'avoir une posture corporatiste. Elle se différencie aussi du CPP en se présentant comme « un lieu de débat et de communication »126 entre des professionnels d’univers

différents (notamment des maîtres d’ouvrage, leurs assistants et des maîtres d’œuvre) et en étant également ouvertes aux enseignants et aux chercheurs. Elle organise des actions de sensibilisation et d’information à travers des séminaires et des colloques ou encore par la publication de lettres portant sur des thématiques particulières. Ses membres participent également à la réalisation de guides sur la programmation, à la mise en place et à l’animation de formations. Ils contribuent aussi à des recherches. L’Institut, dont les travaux portent dans un premier temps sur les constructions publiques, oriente ses réflexions vers la programmation urbaine127 à la fin des

années 1990. Il y associe la thématique de la participation, sous l'impulsion du président de son conseil scientifique, Jacques Allégret.

122 Entretien avec Véronique Granger réalisé par Nathalie Mercier en 2004. 123 Plus particulièrement son président, Pierre Alexandre.

124 Il s’agit en l’occurrence de Jacques Allégret, Pierre et Christine Alexandre, Yves Dessuant et François

Lombard.

125 Le président de la SFA au début des années 1990, Pierre Alexandre enseigne dans le stage de

programmation proposé par cet organisme et sera le premier président de l’IPAA.

126 Pierre Alexandre, Préface, la lettre IPAA n° 1-1994.

108 Paralle lement a la cre ation de l’IPAA, le Syndicat de la Programmation en Architecture et en Ame nagement (SYPAA) ne en juin 1994. Ses objectifs sont les suivants :

« Unir et coordonner les efforts des professionnels de la programmation pour donner plus de force à leur action professionnelle, représenter et défendre les intérêts généraux de la profession dans ses rapports avec les pouvoirs publics et les autres organisations professionnelles concourant à l'acte de construire ou d'aménager, plus largement d'étudier toutes les questions se rattachant à la profession »128.

Les fondateurs du SYPAA sont essentiellement des architectes de formation129. Ses membres

exercent pour leur grande majorité des missions de programmation d'équipements publics (Allégret, Mercier, et Zetlaoui-Léger 2005). Le Syndicat revendique clairement une posture de défense d’une « profession » de spécialistes en programmation. En effet, il accepte pendant les années uniquement l’adhésion de professionnels attestant d’une certaine expérience dans le domaine130 et pour qui la programmation repre sente au moins 60 % de leurs revenus131.

Ne anmoins, il se pre sente de s le de part comme e tant ouvert, sans restriction sur l’anciennete , le statut et domaine d'activite des candidats. Il se diffe rencie ainsi du CPP que certains critiquent pour n'e tre qu'un « club de dirigeants »132. Pour œuvrer à la reconnaissance d'un métier et d'une

profession, l'une des premières actions qu'engage le SYPAA vise à stabiliser la dénomination du titre associé à l'exercice de la programmation. Jusqu’au début des années 2000, de grandes hésitations perdurent. Les termes "programmeur" et "programmateur", apparus dans les années 1960 et 1970 dans le contexte de la création des Villes Nouvelles, sont selon les membres du syndicat trop associés au monde de l'informatique. Un consensus peine à se dessiner autour d'un nouveau titre. Celui de "programmiste" est officiellement adopté par le SYPAA133 en 2001, mais

sans faire l'unanimité, certains estimant qu'il donne à la programmation une connotation trop technique, voire "techniciste". D'autres réflexions et actions sont également conduites par les membres du syndicat pour construire le socle d'un « langage commun » qu'il conviendra pour lui de porter ensuite auprès des autres professionnels et en particulier de leurs commanditaires, les maîtres d'ouvrage. Dans cette perspective, des rencontres-débats intitulées les « Mercredis du

128 IPAA, Guide pour le choix d’un programmateur, à l’usage des maîtres d’ouvrage publics ou privés, 1999,

p 6.

129 Il s'agit notamment de Jacques Barda, Yves Dessuant, Dominique Ingold, Véronique Lancelin, Patrick

O'Byrne et Charlotte Nassim.

130 En exigeant une liste d’études de programmation réalisées.

131 Les statuts du syndicat validés par l’AG du 22/03/2012 ne font plus mention de cette condition des 60 %. 132 Entretien n° 9 : architecte, programmiste, responsable d'une formation à la programmation, ancienne

membre du bureau du SYPAA et de la SFA, décembre 2014.

133 Devenu, par décision de l’Assemblée Générale du 4 mars 2001, SYndicat des Programmistes en

109 SYPAA »134 sont organisées. Y sont discutés des aspects techniques ou réglementaires particuliers

ou de plus larges thèmes d’actualité. Plusieurs membres de son bureau participent également à l’élaboration de guides135 et s'investissent dans des formations.

3.3.2. Le développement de premières formations à la programmation et la mise en place d’une qualification

La premie re formation spe cifique a la programmation a e te porte e par la SFA. Elle est mise en place a la demande de maï tres d'œuvre me contents d’avoir a refaire plusieurs fois leurs e tudes d'avant- projets en raison de commandes qu’ils estiment mal de finies. Le manque d’instruction ou de positionnement sur des questions fondamentales en amont re ve le selon eux des lacunes dans les compe tences des maï trises d’ouvrage en matie re de programmation et la ne cessite de former des experts dans ce domaine. La SFA propose des enseignements a la programmation architecturale sous la forme de « stages » a partir de 1982 :

« Une formation continue de 72 heures d'enseignements et d'applications, dirigée par François Lombard, ingénieur-architecte responsable de la programmation de Beaubourg, d'Alain Grangean, responsable du département de programmation de la Société d'Études et de Réalisation Industrielle du Groupe Renault, et d'Antoine Benoît, responsable du Cabinet Benoît. Elle n'était pas spécifiquement adressée aux architectes, mais à tous ceux, d'un niveau d'études minimum Bac + 4, qui étaient intéressés par la programmation. Les enseignants provenaient de différents univers professionnels: maîtrise d’ouvrage privée, maîtrise d’œuvre, urbanistes et organismes institutionnels (MIQCP) » (Allégret, Mercier, et Zetlaoui- Léger 2005, 143).

Cette formation accueille chaque anne e une vingtaine de personnes. Elle est dispense e a partir de confe rences, d'ateliers d’analyse de programmes et d’e tudes de cas. Peu de temps apre s son ouverture, l'E cole d'Architecture Paris Villemin (ex-UP1)136 ouvre elle aussi une formation a la

programmation en 1984, valide e par un Certificat d’E tudes Approfondies en Architecture 134 Les premières années, le Syndicat a organisé des rencontres sur la HQE (Haute Qualité

Environnementale), sur la commande de programmation, sur la définition des surfaces, etc.

135 C’est le cas notamment de publications entreprises par la MIQCP : « Le guide de sensibilisation à la Programmation : Découvrir l’intérêt de la programmation et s’engager dans la démarche » paru en 2008 et le

guide « Maîtrise d’ouvrage publique : quelle démarche pour des projets durables ? » paru en septembre 2011 sur lesquels nous reviendrons plus en détails dans le chapitre III.

136 Issue de l’éclatement de l’École des Beaux-Arts de Paris dans les années 1970, l’École d’Architecture Paris

Villemin deviendra au début des années 2000, après association avec d’autres écoles parisiennes, l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais (ENSAPM).

110 (CEAA)137. Celle-ci voit le jour a l’initiative de Jacques Alle gret, qui est alors le Pre sident du Conseil

d'Administration de l'e cole138. Le montage et le de veloppement de cette formation sont confie s a

Serge Vanneyre, un architecte qui a e te membre de l'e quipe de programmation du Centre Georges Pompidou dirige e par François Lombard.

« La formation dispense 350 heures d'enseignement assurées par des architectes, des universitaires et des professionnels. La programmation y est abordée à travers des cours et des études de cas. Mais on constate que près de la moitié du cursus est consacrée à des enseignements de droit d'économie, de sociologie mais aussi d'aide à la décision et d'épistémologie.

De 1984 à 1998, le CEAA a formé environ 270 étudiants, dont 80 % d’architectes. Il aura aussi donné lieu à la création dès 1987 d'une association d'anciens élèves » (Allégret, Mercier, et Zetlaoui-Léger 2005, 147).

Si le SYPAA et le CPP ont des divergences sur les modalite s d’acce s au me tier de programmateur ou de programmiste ainsi que sur l’ouverture de cette activite aux architectes139, les deux

organisations finissent par se retrouver autour d’un objectif commun, celui de cre er une qualification en programmation. Cette e tape est perçue comme « garantissant la qualité des

études »140. En 1996, les deux organismes cre ent l’Union Nationale des Syndicats de la

Programmation (UNSP), qui rejoint l’anne e d’apre s l’Organisme Professionnel Paritaire de Qualification Technique des E conomistes et Coordonnateurs de la Construction (OPQTECC). Une qualification a la « Programmation Architecturale et Technique (PAT) » est ainsi mise en place la me me anne e. Les candidats a cette qualification sont e value s sur « dossier ». Ils doivent pre senter une liste d’e tudes re centes et produire des attestations de « donneurs d’ordre »141. La mise en

place de cette qualification, qui reste jusqu’a aujourd’hui la plus courante chez les professionnels de la programmation, met fin aux conflits entre le SYPAA et le CPP. La majorite des membres de ce dernier finissent par rejoindre le syndicat et l’UNSP est dissoute en 2003.

137 Ce CEAA a eu plusieurs intitulé "Programmation et architectures publiques", "Programmation et

maîtrises d'ouvrage publiques", "Maîtrise d'ouvrage : montage d’opération et programmation architecturale", "Programmation et maîtrise d’ouvrage", "Conduite de projet, programmation et maîtrise d’ouvrage".

138 Après son expérience inaboutie avec l'AUA au début des années 1960, Jacques Allégret quitte la France

pour le Québec où il se forme à la programmation auprès de représentants du Design Methods Movement (Zetlaoui-Léger 2013). Il y rencontre François Lombard. À son retour en France dans les années 1970, il se rapproche du Centre de Recherche de l'Habitat où il développe des travaux sur la sociologie des professions et la création des Conseils d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE).

139 Entretien n° 9, op cit.

140 Entretien n° 12 : Architecte, programmiste, gérant d'une structure spécialisée dans la programmation

d'équipements culturels, et ancien président de l’IPAA, mars 2015.

111 Un an apre s, c’est au tour de l’IPAA de disparaï tre. Dans ses dernie res anne es, une partie des membres de l’Institut plaidait pour positionner la programmation dans le cadre plus ge ne ral de l’assistance a maï trise d’ouvrage. Cette direction, loin de faire l’unanimite , aurait, d’apre s les membres de son conseil d’administration, contribue a affaiblir cette organisation car elle rendait

« moins spécifique » l’expertise propose e par ces professionnels (Alle gret, Mercier, et Zetlaoui-

Le ger 2005, 127). Cette perspective sera pourtant reprise par le SYPAA quelques anne es plus tard. Les actions du syndicat se sont, au de but, concentre es sur la de fense de la spe cificite d’une « profession » pour la faire reconnaitre. Lors de sa prise de mandat, sa pre sidente en 2007 expliquait :

« Les dossiers sont nombreux (qualification, référentiel missions, formations, assurances, qualité environnementale…) […] Le mandat est axé sur la communication autour de notre métier. Nous définissons actuellement une stratégie de communication, constatant que nous ne sommes pas assez connus et reconnus par les acteurs du cadre bâti et de l’aménagement. Outre l’état des lieux lié au métier et à son environnement, nous élaborerons le plan d’actions qui servira nos objectifs, avec une vision renouvelée de notre profession »142.

A partir des anne es 2010, le syndicat re oriente sa strate gie. Il entreprend plusieurs tentatives de collaborations avec d’autres organisations professionnelles143. Apre s s'e tre de ja rapproche des

e conomistes et des ge ome tres pour constituer un syste me de qualification dans un premier temps, il rejoint en 2011 le CINOV, Fe de ration des syndicats des me tiers de la prestation intellectuelle du Conseil, de l'Inge nierie et du Nume rique. Au sein de cette fe de ration, le SYPAA participe a la cre ation du colle ge intersyndical de l’AMO144. Les re flexions de ce colle ge aboutissent a

142 Evelyne Dams, « Le SYPAA : Un “petit” syndicat qui a tout d’un grand ! », Qualifications et économie

n° 25 – novembre 2007.

143 Allégret et al (2005) notent que le syndicat a tissé des alliances au début des années 2000 avec le GEFIL

(Syndicat national de l'ingénierie loisirs, culture, tourisme), l’ACAD (Association de Coopération entre Acteurs du Développement), le CICF (Chambre de l'Ingénierie et du Conseil de France), l’UNSFA (Union Nationale des Syndicats Français d'Architectes), devenu en 2012 CINOV, et l’UNTEC (Syndicat des économistes de la construction et des coordonnateurs). Plusieurs professionnels rencontrés nous ont expliqué que cette stratégie d’alliance s’est accélérée à partir des années 2010 avec l’arrivée du président actuel du syndicat.

144 Le site du CINOV présente ce collège comme « un groupe de travail ad hoc interprofessionnel créé à l’initiative de la fédération CINOV et de l’UNTEC (Union Nationale des Économistes de la Construction) : il a pour objectif de définir et promouvoir les bonnes pratiques des missions d’assistance à Maitrise d’ouvrage et le professionnalisme des relations entre MOA et AMO ». Il regroupe au total treize syndicats liés à l'exercice de

112 l’e laboration d’un guide de « l’Assistance a Maï trise d’Ouvrage »145. Ce document propose une

description des « 52 missions d’AMO » et identifie les diffe rents prestataires qui peuvent les prendre en charge (Figure 13). L’Assistant a Maï tre d'Ouvrage en programmation y est pre sente comme un professionnel ge ne raliste qui « intervient en principe sur l’ensemble des problématiques

que peut avoir à traiter le maître d’ouvrage au cours d’une ou de plusieurs phases de l’opération »146.

Le SYPAA tisse ainsi des liens plus ou moins e troits avec l’ensemble des syndicats de la fe de ration, plus particulie rement avec ceux investis dans le colle ge AMO et dans et les renforce avec l’ACAD, deux organisations repre sentant des professionnels du conseil et de l’assistance a la maï trise d’ouvrage dans les champs de la construction et de l’ame nagement. Le rapprochement s’ope re ainsi pluto t du co te des professionnels de l’assistance a la maï trise d’ouvrage que de celui des architectes, alors me me que la majorite des membres du SYPAA a une formation d’architecte.

Figure 13 Les missions de l’AMO selon le guide de l’Assistance à la Maîtrise d’Ouvrage

Source : CINOV, Untec, 52 missions d’AMO pour vos projets, 2018, p 10.

En instaurant un principe de se paration entre diffe rentes fonctions du projet, la re forme de l’inge nierie publique a e te a l’origine d'une « seconde autonomie de la conception »147 (Bousbaci

145 CINOV, UNTEC, 52 missions d’AMO pour vos projets : Guide de l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage, première

édition 2014, réed 2018.

146 Ibid, p 4.

147 La première autonomie de la conception, intervenue à la Renaissance, a séparé les prestations

113 2003, 48). Au-dessus d'un certain seuil de travaux envisage s, l’architecte ne peut plus prendre en charge la programmation d’un projet public dont il assurerait la conception. Cette nouvelle disposition proce de a la fois de la loi sur la Maï trise d’Ouvrage Publique qui distingue les responsabilite s, mais aussi du Code des Marche s Publics qui impose, dans les consultations de maï trise d’œuvre, un principe d’e quite de traitement entre les candidats. Nombreux sont alors ceux qui voient dans cette e volution une manie re de de posse der l’architecte d’une partie de son