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CHAPITRE 1 er Les premiers signes de mécontentement mélanésien

II. De la Seconde Guerre mondiale à la guerre froide

Le 20 juillet 1940, Henri Sautot, gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, fut l’un des premiers à rallier la Nouvelle-Calédonie (et donc les Nouvelles-Hébrides) aux Forces françaises

211 Ibid. Les Français possédaient aussi beaucoup plus de terres que les Britanniques. En 1906, la SFNH possédait

776 843 hectares de terres tandis que les colons anglais n’avaient que 87 000 hectares. Voir ANOM, Fonds ministériels, 3ecol/37/11, Philippe Mermet, Résultats économiques du condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides, 1939, p. 28.

212 Aldrich, op. cit., p. 198.

213 ANOM, Fonds ministériels, 3ecol/37/11, Philippe Mermet, Résultats économiques du condominium franco-

britannique des Nouvelles-Hébrides, 1939, p. 93.

214 Ibid. 215 Ibid., p. 95. 216 Ibid. 217 Ibid., p. 98.

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libres du général de Gaulle218. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Nouvelles-Hébrides, la

Nouvelle-Calédonie et dans une moindre mesure les Établissements français de l’Océanie (appelés ensuite Polynésie française) ont été d’abord « des digues protégeant l’Australie et la Nouvelle-Zélande de l’offensive japonaise, et ensuite des bases de reconquête du Pacifique par les Américains »219. 394 personnes originaires de la Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-

Hébrides ont été enrôlés dans le Bataillon du Pacifique qui a participé aux combats de Bir- Hakeim, d’El Alamein, de la campagne d’Italie et de la libération de Toulon. Sur le monument aux morts de Nouméa, il y a soixante-quatorze noms de Calédoniens et de Néo-Hébridais220. En

ce qui concerne les Nouvelles-Hébrides, le ralliement a fait en sorte que le commerce avec la France s’interrompit en 1940 pour ne reprendre qu’en 1946221. Cela dit, les Nouvelles-Hébrides

sortirent plus fort de la Seconde Guerre mondiale. Cette guerre a entraîné l’arrivée de quelques centaines de milliers de soldats américains sur le sol néo-hébridais222. Dans un archipel qui était

relativement peu développé avant 1940, à Santo, les Américains ont construit un grand camp d’aviation et de ravitaillement qui comprenait trois aérodromes, deux pistes d’atterrissage, un

218 Selon Jean-Marc Regnault et Ismet Kurtovitch, aux Nouvelles-Hébrides et en Nouvelle-Calédonie, les questions

économiques ont largement primé sur toutes les autres raisons de se rallier au général de Gaulle. Voir Jean-Marc Regnault et Ismet Kurtovitch, « Les ralliements du Pacifique en 1940 », Revue d’histoire moderne et

contemporaine, 49 : 4, octobre-décembre 2002, p. 85. « La peur de manquer de ravitaillement ou de ne pouvoir

écouler les produits n’est qu’un des éléments aboutissant au choix de la France libre ». Voir Ibid., p. 86.

219 Ibid., p. 71. 220 Ibid., p. 72.

221 Geslin, « Les Nouvelles-Hébrides : problèmes économiques et politiques d’aujourd’hui », op. cit., p. 226. 222 La présence américaine était due à l’offensive japonaise en Asie. Après avoir débordé Singapour et les Indes

néerlandaises, les Japonais menaçaient directement l’Australie. Par conséquent, les Nouvelles-Hébrides constituèrent un des maillons de la chaîne de résistance que les Alliés s’efforçaient de construire pour endiguer la poussée ennemie. Voir ANF, carton C//16287, Assemblée de l’Union française, annexe au procès-verbal de la séance du 8 décembre 1953. Jusqu’à leur arrivée, les autorités à Port-Vila ne purent former qu’un peloton de cent volontaires. Voir ANOM, archives rapatriées, série G10, « La France combattante dans le Pacifique », Conférence donnée par l’Amiral G. Thierry d’Argenlieu sous les auspices de l’Alliance française au Hyde Park Hotel, le 9 mars 1943.

arsenal naval, plus de cinquante kilomètres de route, six wharfs et une cale sèche223. « Ils

introduisirent également des bulldozers, camions tout terrain et construisirent des barges de débarquement »224. Pour la première fois dans son histoire, l’archipel avait une vie sociale et

nocturne au sens moderne du terme grâce à la construction de nombreux restaurants et cinémas. L’électricité, l’eau courante et un système téléphonique furent aussi introduits dans l’archipel. Pour la population locale, la présence des troupes américaines a été synonyme d’opportunités d’emploi. Environ dix mille Mélanésiens, soit un quart de la population à l’époque, ont travaillé pour les Américains en tant que débardeurs, contractuels ou domestiques. Grâce à l’armée américaine, « grande consommatrice de tout ce qui était à vendre mais surtout les spiritueux », la vente de l’alcool clandestin a aussi été très rentable pour la population locale225. Comme on

le verra plus loin, un certain sentiment pro-américain est resté dans l’archipel jusqu’à l’indépendance.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Nouvelles-Hébrides ont appris à se fier à un autre jeune pays – l’Australie. En 1942, l’Australie fournissait 91 % des importations et absorbait 41 % des exportations226. Pour l’Australie, qui attachait une grande importance aux

Nouvelles-Hébrides depuis la fin du dix-neuvième siècle227, la Seconde Guerre mondiale a

souligné l’importance stratégique de cet archipel pour l’Australie. « Des déclarations publiques ont été faites à cet égard (déclaration au Parlement australien par le ministre des Affaires étrangères en octobre 1943 et l’accord Anzac de 1944) pour exprimer l’espoir que les Nouvelles- Hébrides viendraient un jour sous un contrôle australien »228. Au lieu de prendre la position du

223 Aldrich, op. cit., p. 200.

224 Peggy Roudaut, op. cit., p. 127.

225 Selon un résident de Port-Vila, Jean-Marc Colardeau, les Américains ont aussi assaini l’archipel. De surcroît,

avec les Américains qui sont venus avec des médecins, certains résidents des Nouvelles-Hébrides ont aussi reçu pour la première fois dans leurs vies de l’aide médicale. Voir Delpech et Bellaїche, op. cit., p. 45.

226 Geslin, « Les Nouvelles-Hébrides : problèmes économiques et politiques d’aujourd’hui », op. cit., p. 226. 227 En 1877, il y eut une grande manifestation à Melbourne au cours de laquelle les Australiens réclamèrent que

leur gouvernement prenne possession de l’archipel. Voir ANOM, Fonds ministériels, 3ecol/37/11, Philippe Mermet, Résultats économiques du condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides, 1939, p. 17.

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gouvernement français, la SFNH a compliqué la situation davantage. Déjà en 1921, la SFNH a proposé de vendre 750 000 hectares pour 500 000 Livres Sterling à l’Australie dans une proposition envoyée au Premier ministre australien – Billy Hughes229. Le gouvernement français

a évoqué sa désapprobation quant à la vente230 bien que la SFNH n’était nullement obligée de

respecter ses vœux231. En fin de compte, le gouvernement australien a refusé l’offre de la

SFNH232. Néanmoins, les agissements de la SFNH ont contribué à un certain manque de

confiance de Paris à son égard.

Les efforts de l’Australie de maintenir, voire d’accroître, son influence aux Nouvelles- Hébrides étaient continuels dans la période d’après-guerre. Le 24 août 1950, le Foreign Office soulignait dans un aide-mémoire adressé à l’ambassade française à Londres l’intérêt stratégique

229 La Presse Coloniale, « Va-t-on laisser vendre à l’Australie une partie des Nouvelles-Hébrides », 15 novembre,

1921, auteur non indiqué.

230 « Dans Le Temps du 10 novembre 1921 paraissait un démenti du ministère des Colonies qui a insisté qu’à aucun

moment, le ministère n’a été saisi d’un projet de vente à l’Australie des immeubles appartenant à la SFNH ». Voir ANOM, archives privées, carton 100 APOM/705, lettre de J. Chailley à Maurice Raynaud, Président du Groupe Colonial de la Chambre des Députés, le 19 septembre, 1921.

231 Depuis le 20 octobre 1911, la SFNH a résumé sa liberté d’action totale n’étant plus soumise à aucune obligation

de respecter les vœux du gouvernement français. Voir ANOM, archives privées, carton 100 APOM/705, « France opposes deal with Australia », Morning Post, correspondent spécial, 19 novembre 1921. Pour retracer un bref historique de discordes entre la SFNH et le gouvernement français, le contrat de 1894 qui a contribué à la création de la SFNH a pris fin en 1909. Le ministre des Colonies, par lettre du 28 juin 1911, a notifié à la SFNH la rupture des pourparlers engagés en vue de renouvellement dudit contrat. Voir ANOM, archives privées, carton 100 APOM/705, extrait de la lettre adressée le 19 novembre 1921 par l’Union coloniale française à Maurice Raynaud, Président du Groupe Colonial de la Chambre des Députés. Cette décision fut motivée par le refus de la SFNH d’accepter le droit de préemption éventuel de l’État sur la moitié du domaine de la SFNH et par l’interdiction de la vente des terres sans l’autorisation du gouvernement. Voir Ibid.

232 Le refus fut la conséquence de la volonté des Français d’importer de la main-d’œuvre asiatique dans l’archipel

que l’Australie et la Grande-Bretagne opposaient. Les Australiens regrettaient aussi la disparition progressive de la race mélanésienne nécessaire pour justifier la présence des missionnaires dans l’archipel. Voir The Times, « New Hebrides For Sale: Australian government holds back », 5 novembre 1921, correspondent du journal.

que représentaient pour l’Australie les Nouvelles-Hébrides et justifiait par là une proposition de transfert à ce pays des droits britanniques dans le condominium233.

« Après consultation du ministère de la France d’Outre-mer, c’est le 31 mars 1951 que fut donnée, par l’intermédiaire du représentant français à Londres, une réponse à l’aide- mémoire du Foreign Office : le gouvernement français se déclarait disposé à examiner le projet de transfert des droits britanniques dans le condominium à l’Australie mais faisait part de son désir de voir entamer un accord à ce sujet et des conversations avec le gouvernement australien afin de mieux comprendre les intentions de celui-ci sur l’orientation qu’entendait donner dans le futur Canberra au régime condominial »234.

Dès le mois de juillet 1951, l’Australie a fait savoir qu’elle ne serait pas opposée à l’idée d’un partage territorial des Nouvelles-Hébrides entre la France et l’Australie235. Toutefois, le

gouvernement français a refusé avec fermeté cette proposition236. Le statu quo a donc persisté.

Au cours des années 1950, les Nouvelles-Hébrides avaient été relativement négligées par les deux métropoles237. Cela dit, la guerre froide a sans doute laissé son empreinte sur

233 Voir AD, série Asie-Océanie, 1944-1955, carton 1 Nouvelles-Hébrides, note sur les visées australiennes sur le

condominium des Nouvelles-Hébrides, projet de partage de cet archipel, ministère des Affaires étrangères, 31 juillet 1951.

234 Ibid.

235 AD, série Asie-Océanie, 1944-1955, carton 1 Nouvelles-Hébrides, lettre du ministre des Affaires étrangères à

M. le ministre de la France d’outre-mer, le 30 juillet 1961.

236 Selon le gouvernement français, un partage de l’archipel cèderait à l’Australie les îlots situés à l’extrême nord

de l’archipel et des îles les plus méridionales. La France était opposée à ce plan de partage car les îles méridionales bénéficiaient d’un climat plus favorable que les autres régions des Nouvelles-Hébrides étant situées sur la route joignant l’actuel condominium à la Nouvelle-Calédonie. En ce qui concerne les îles du nord, la proximité de celles- ci aux îles Salomon n’était pas un point négligeable pour la France. Il paraissait vraisemblable à l’époque que l’Australie recevrait de la Grande-Bretagne la charge de l’administration des îles Salomon menant à plus d’abandons des droits français dans le groupe Bank et Torres. Par conséquent, la France était opposée à tout plan de partage de l’archipel. Voir AD, série Asie-Océanie, 1944-1955, carton 1 Nouvelles-Hébrides, note sur les visées australiennes sur le condominium des Nouvelles-Hébrides, projet de partage de cet archipel, ministère des Affaires étrangères, 31 juillet 1951.

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l’archipel. Craignant une intrusion de l’influence communiste en provenance de l’Asie, les autorités françaises ont commencé à redouter la minorité vietnamienne238 dans le Pacifique

français, y compris aux Nouvelles-Hébrides239. Étant donné que la plupart des Vietnamiens aux

Nouvelles-Hébrides appuyaient les nationalistes qui luttaient pour l’indépendance de leur patrie, les autorités françaises voulaient tout faire pour éviter que « les puissances anglo-saxonnes ne profitent de cette agitation pour contester la présence française dans le Pacifique »240. Dans un

contexte de guerre d’Indochine puis de combats entre les deux Vietnam, « la France tenta d’écarter des Nouvelles-Hébrides la population vietnamienne »241. Aux Nouvelles-Hébrides, il

y avait d’autres motifs d’inquiétude. Par exemple, « la presse australienne signalait que la défaite française à Dien Bien Phu avait donné lieu à des scènes de jubilation de la part d’une partie des Vietnamiens des Nouvelles-Hébrides »242. De surcroît, à Santo où vivaient la plupart des

Vietnamiens du condominium, la situation était évoquée sous des titres inquiétants tels la « Petite Indochine dans le Pacifique » ou « L’enfer des Mers du sud »243.

Tout au long de la guerre du Viêt Nam qui commença en 1955, la population vietnamienne des Nouvelles-Hébrides réclamait son rapatriement. « Mais, la partition du Vietnam constituait un obstacle à ces retours »244. Pour compliquer les choses davantage, « les

Vietnamiens des Nouvelles-Hébrides étaient en grande partie originaires du Tonkin et ils

238 Le terme « indochinois » ne peut plus être utilisé après 1946. Après la guerre d’Indochine qui a duré de 1946 à

1954, l’Indochine a cessé d’exister en tant que colonie française. La fin de cette guerre a mené à l’indépendance du Vietnam, du Laos et du Cambodge. Aux fins de cette thèse, la plupart des personnes caractérisées par le terme « indochinois » pour la période d’avant 1945 aux Nouvelles-Hébrides étaient en fait des Vietnamiens.

239 Ibid., p. 199. Même à la fin 1962 et au début de 1963, il a été signalé que des brochures et livres d’inspiration

communiste en provenance de Moscou via Hanoi circulaient parmi la population vietnamienne malgré les saisies effectuées par les services conjoints. Voir SHD, archives historiques, carton 12H9, synthèse de renseignements intérieurs valable pour la période du 15 décembre 1962 au 15 mars 1963, vu et approuvé par le Colonel Barboteu, Commandant Supérieur des Troupes du Groupe du Pacifique, le 6 avril 1963.

240 Mohamed-Gaillard, l’Archipel de la puissance ? op. cit., p. 199. 241 Ibid.

242 Ibid., p. 201. 243 Ibid. 244 Ibid.

demandaient leur rapatriement en république démocratique du Vietnam Nord, ce qui suscitait les récriminations de la république du Vietnam Sud, seul Vietnam reconnu par la France »245.

Après des négociations longues et délicates entre Paris, Hanoi et Saigon, un accord fut conclu le 4 juin 1960. Appelé l’accord Chambon (nommé en l’honneur du diplomate et résistant français Albert Chambon), ce texte engageait le Vietnam Nord à « accueillir tous les Vietnamiens des Nouvelles-Hébrides et de la Nouvelle-Calédonie qui en faisaient librement la demande »246. Par conséquent, la plupart des Vietnamiens aux Nouvelles-Hébrides ont regagné

leur patrie au cours des années 1960247.

Après la Seconde Guerre mondiale, « une fantastique hausse des cours mondiaux du coprah a fait en sorte que l’abondance était à nouveau à portée de main »248. Pour la période

allant de la fin des années 1940 au milieu des années 1950 (et grâce en partie à la guerre de Corée), la production du coprah a augmenté tant en volume qu’en valeur249. Selon Stephen

Henningham, pour les colons français des Nouvelles-Hébrides, les années 1950 (et surtout la première moitié de cette décennie) furent une sorte d’âge d’or où l’objectif français de créer une colonie de peuplement a été presque atteint250. Robert Aldrich indique que dans l’après-guerre,

le coprah était de plus en plus produit par des Mélanésiens251. Dès le début des années 1950, les

Mélanésiens ont produit plus que la moitié de tout le coprah provenant des Nouvelles- Hébrides252. Cela dit, il y avait toujours une pénurie d’effectifs. En bref, il fallait vite trouver

des remplacements pour les ouvriers indochinois. Afin de pallier le manque de main-d’œuvre et

245 Ibid. 246 Ibid., p. 206.

247 Aldrich, op. cit., p. 205. 248 Roudaut, op. cit., p. 136.

249 Après la Seconde Guerre mondiale, il y eut une hausse vertigineuse des cours : la tonne de coprah passa de 3

000 francs au début de 1946 à 10 400 francs dans les premiers mois de 1948. De plus, en 1949, les exportations de coprah vers la France ont atteint 24 800 tonnes comparées à 21 542 tonnes en 1948 et 11 448 tonnes en 1938. Voir ANF, carton C//16240, Assemblée de l’Union française, annexe au procès-verbal de la séance du 22 juin 1950 et Yves Geslin, « Les Nouvelles-Hébrides : problèmes économiques et politiques d’aujourd’hui », op. cit., p. 224.

250 Henningham, op. cit., p. 28. 251 Aldrich, op. cit., p. 205. 252 Ibid.

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pour affirmer la présence française dans l’archipel, les autorités métropolitaines envisagèrent l’installation de Wallisiens et de Tahitiens253. Une vingtaine d’ouvriers italiens sont même

venus254. Malgré ces efforts, les ouvriers aux Nouvelles-Hébrides étaient toujours en quantité

insuffisante. Après la fin du boom, la situation semblait de nouveau peu réjouissante. Pour reprendre les paroles de Joël Bonnemaison, « les colons avaient cessé de croire en leur propre avenir »255. Les grandes compagnies ont décidé de ne plus continuer à faire des affaires aux

Nouvelles-Hébrides256. Pour rajouter l’insulte à l’injure, en décembre 1959, un cyclone

dévastateur a ravagé l’archipel257. Cela dit, les maux économiques n’étaient pas synonymes de

revers politiques pour les Mélanésiens.

En résumé, avant les percées politiques des années 1950 et 1960, les Nouvelles-Hébrides étaient très isolées et sans importance réelle pour les deux métropoles. Pendant que les deux métropoles étaient plutôt indifférentes quant aux Nouvelles-Hébrides, l’Australie a ouvertement manifesté son intérêt pour l’archipel. La Seconde Guerre mondiale a donné un nouvel élan à la colonie ainsi qu’un aperçu du mode de vie occidental. Pour les Mélanésiens, la situation change considérablement dans les années 1950. Par conséquent, à partir des années 1950, les Français ont commencé à s’intéresser davantage aux Nouvelles-Hébrides.

III. Les premières victoires politiques des Mélanésiens (les années 1950 et 1960)