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La scolarisation : construire des Français de classe moyenne ou stigmatiser des Tsiganes ?

DES « ROMS ROUMAINS » EN FRANCE : UNE CONTRIBUTION A LA SOCIOLOGIE DES

4.5. L A REPUBLIQUE ET L ’ ETHNIE

4.5.2. La scolarisation : construire des Français de classe moyenne ou stigmatiser des Tsiganes ?

Les enfants, qui constituent un élément clé pour aborder les frontières socio-ethniques dans la mesure où ils se situent à la charnière de différentes sphères sociales, sont l’objet de l’action de divers acteurs et portent en eux la possibilité d’une transgression de ces frontières. Ils sont le foyer d’une grande affection de la part des adultes dont ils sont dépendants, généralement les parents, et suscitent en cela toute leur attention mais ils n’en sont pas leur propriété exclusive pour autant.

4.5.2.1. Les enfants, au cœur d’enjeux multiples

Dans la mesure où on les considère comme fragiles et dans l’incapacité de peser sur leur propre condition, ils engagent d’une certaine manière une responsabilité collective, celle de leur groupe d’appartenance -peu importe que celui-ci se définisse sur un mode familial, clanique, ethnique ou autre-, et plus largement celle de la société dans laquelle ils grandissent (Dandurand, 1994). Parce que chacun est convaincu de cette dimension collective, dans la société occidentale, nul ne peut être indifférent au sort des plus jeunes. Le représentant des Roms à l’échelle locale ne s’y trompait pas : dans ses mises en scène adressées aux journalistes, il mettait en avant les petits pour exhorter un soutien de la collectivité. Il voyait là un levier pour susciter la compassion du public et l’attention des politiques, postulant que c’est au sort des enfants que l’on mesurerait l’acceptabilité sociale d’une certaine misère. Cet intérêt pour les mineurs était largement partagé par les activistes du réseau de soutien aux Roms : les plus jeunes faisaient l’objet d’une attention particulière et leur protection concentrait une part importante de l’action de terrain de ces militants. Même pour leurs détracteurs, lorsqu’il s’agissait de dénoncer l’attitude inconvenante des mendiant/e/s, la première chose que l’on reprochait aux adultes était bien de faire la manche avec des enfants en bas âge qui semblaient alors manquer de soin.

Le sort de ces derniers relèverait ainsi d’une préoccupation publique, au nom d’une certaine morale commune. C’est dans cet esprit que « l’enfance en danger » a été constituée

en problème social, nécessitant l’intervention des services publics, à la fin du dix-neuvième siècle (Dupont-Bouchat, 1996). De nos jours, face à la violence ou à la détresse sociale, l’Etat est considéré comme l’ultime garant du bien-être des enfants. Cet engagement contraignait les collectivités locales à un minimum de bienveillance auprès de la population étudiée dès lors qu’elle comprenait des enfants. Ainsi, lors des expulsions, les familles avec des nourrissons bénéficiaient souvent d’une mise à l’abri de quelques jours en hôtel meublé ; de même nous verrons plus loin que la municipalité a concédé certaines largesses aux écoliers malgré un positionnement politique virulent à l’encontre des « Roms ». Mais ce n’est pas seulement la dépendance ou la fragilité des plus jeunes qui fait d’eux une question centrale de la relation entre l’Etat et le public concerné : leur devenir est l’objet d’enjeux majeurs.

Parce qu’ils sont la projection de leurs ascendants dans le futur, ils incarnent l’avenir de leur lignée et donnent le sens du présent. La quête de mobilité sociale dont la migration est l’instrument s’adresse en particulier à eux : c’est la volonté d’assurer un avenir meilleur à leurs enfants qui justifie, dans le discours de nombre de nos informateurs, la prise de risque et les humiliations de la migration. En sociologues éclairés, les migrants ne mesurent pas leur mobilité sociale à leur propre parcours mais à celui de leur descendance. En ce sens, les enfants sont au cœur d’une dynamique à la fois individuelle et collective. Pour les parents, la réussite des enfants -qu’ils la placent simplement dans le fait d’accéder à un appartement ou plutôt de devenir médecin- leur permet de se projeter au-delà de leur situation présente. « Ce

que je veux, c’est pour les enfants » est une phrase entendue des centaines de fois durant ces

années de terrain121. En tant que prolongement de soi dans le temps long, l’enfant est ainsi l’objet d’un investissement de la part des migrants ; il est le centre de réflexions profondes et oriente les décisions.

Pour les représentants du Mouvement rom, c’est le devenir de la communauté qui est contenu dans les perspectives offertes aux jeunes : leur lutte contre les discriminations et pour l’émancipation est un projet d’envergure, il porte sur plusieurs générations. L’éducation est en cela un levier central de leur action ; ils l’investissent comme un moyen, à terme, d’affranchir les Roms d’Europe de leur infériorité structurelle. Ce n’est donc pas seulement par calcul, pour jouer sur une corde sensible, que Bogdan était mobilisé sur ce point mais bien parce qu’il s’agit d’un des thèmes centraux de cette lutte politique. Bien que dans la pratique, nous le verrons, cette disposition rejoigne et accompagne la volonté de scolarisation de l’Etat, elle

121 Nous ne sommes pas dupes du fait que « les enfants » sont également mis en avant pour rendre dicible

(acceptable) la quête d’un certain confort que l’on n’ose pas revendiquer pour soi-même. Cela ne diminue en rien la valeur symbolique de l’argument.

ne s’inscrit pas tout à fait dans la même perspective : le Mouvement Rom, empreint de la conception multiculturaliste européenne, entend former des nouvelles générations de Roms qui ne seront plus dominés et qui pourront ainsi défendre l’existence d’une communauté émancipée. L’éducation doit donner les moyens de s’extirper d’une condition sociale défavorable mais elle ne doit pas altérer l’identité ethnique des individus. C’est pourquoi le mouvement défend par exemple l’instruction en langue romani et la promotion de la culture tsigane par les écoles pour les enfants de ce groupe. Contrastant avec les propos de notre population d’étude, dans la conception des élites, ethnicité et situation sociale sont des éléments clairement dissociables.

Même si dans la pratique ses effets sont controversés, le système scolaire français, dans ses grands principes, s’intéresse, lui, à la formation des enfants avec l’idée implicite d’atténuer leurs particularismes pour en faire des Français ordinaires (Lorcerie, 2003). C’est le pari qu’ils représentent sur l’avenir qui en fait un enjeu central pour l’Etat. Dans le cas des Roms, plus encore que dans la protection de l’enfance en général, les institutions sont mobilisées dans le cadre de la résolution d’un problème public que l’on souhaite voir disparaître. La résurgence des bidonvilles autour des grandes villes de France est moins traitée comme un problème de pauvreté que comme une question d’immigration incontrôlée et d’inadaptation sociale. Les propos du ministre de l’Intérieur, déjà cités dans le chapitre précédent, pointaient ainsi les difficultés que posent à la société française les « modes de vie

extrêmement différents des nôtres » des Roms et l’impossibilité de les résoudre « à travers uniquement l’insertion sociale »122. Laissons de côté les expulsions justifiées par ce discours pour s’intéresser à ce qu’il suggère d’action sociale. Enracinées dans une conception ethniciste largement partagée tant au niveau des décideurs que des simples agents de l’Etat, et dans la perspective assimilationniste française, les actions en direction de ce public ont pour principal objectif de le rééduquer en vue d’adapter ses façons de vivre à notre société. Dans une telle approche, le règlement du problème rom passe par l’intériorisation des mœurs et modes de vie correspondant à la norme dominante. C’est pourquoi les plus jeunes constituent un enjeu de l’action publique car si dans le travail social l’éducation concerne tous les usagers, les enfants sont les plus sollicités pour recevoir la formation qui fera d’eux des Français comme les autres.

Ainsi, sans forcément partager la même définition du problème ni envisager les mêmes solutions, pour les divers acteurs que sont les familles, les militants et l’Etat,

représenté par le personnel de l’éducation nationale, les enfants sont donc perçus comme un instrument sur lequel il semble possible d’agir pour faire évoluer une condition problématique ; ils constituent en cela un objet politique qui s’inscrit dans un projet global. Si dans la pratique cette synergie donne lieu à une action relativement coordonnée, une attention soutenue à la campagne de scolarisation initiée à partir de 2013 auprès du public étudié nous conduit à montrer qu’elle est également au cœur de contradictions, de conflits de valeurs et d’ambitions contrastées.

4.5.2.2. La médiation des activistes : un pont vers les

institutions

Durant les trois années d’enquête, la scolarisation a fait l’objet d’une mobilisation d’envergure qui a impliqué, autour des enfants, l’association de défense des Roms, le réseau d’activistes, des fonctionnaires de l’éducation nationale et les parents des premiers concernés, les enfants. A partir de l’observation de cette campagne de scolarisation, notre objet n’est pas de faire une sociologie de l’école au prisme des nouveaux arrivants, ce qui a déjà été fait et qui sert d’arrière-plan à notre étude (Lorcerie, 2003; Schiff, 2001; Szalai, Schiff, 2014; Zirotti, 2000), mais de saisir en quoi les interactions suscitées par l’insertion dans le système éducatif impliquent, pour les sujets étudiés, une prise de conscience de leur altérisation par la société dominante dans la mesure ou l’éducation en France implique de jouer le jeu des majoritaires, ce que Magrit Feischmidt décrit comme acting white (Feischmidt, 2014).

Cela a été dit, à partir de l’automne 2012, les Roms sont devenus l’objet d’une mobilisation qui a réuni divers acteurs de la société civile. La capacité d’intervenir sur les conditions réelles d’existence de ces personnes était relativement limitée : certaines ont été accompagnées pour s’inscrire au Resto du cœur, d’autres ont reçu un soutien pour établir un dossier de demande d’Aide médicale d’Etat (AME) afin de bénéficier de soins, quelques-unes, particulièrement fragiles ont obtenu quelques jours d’hébergement… Les bénévoles ont rapidement rencontré les limites de l’aide qu’ils pouvaient apporter. Ils n’ont pas réussi à trouver un terrain sur lequel les personnes auraient pu s’installer durablement ; ne sont pas parvenus à inscrire les adultes à Pôle emploi ou à la Caisse d’allocation familiale en vue de l’obtention d’allocations ; n’ont pas pu annuler les expulsions ordonnées, etc. Découvrant les rouages du cercle vicieux de l’exclusion, ils se sont rabattus sur un nombre d’actions relativement limité qu’ils ont fortement investies de sens. La scolarisation des enfants est apparue, dans ce contexte, comme un élément susceptible de porter ses fruits tant sur le court que sur le long terme.

Pour des militants issus d’organisations proches de la gauche humaniste ou chrétienne, réunis sous la bannière du Réseau éducation sans frontière (RESF)123, l’éducation est une valeur en soi (Mathieu, 2010). L’école est perçue comme une institution égalitaire susceptible d’apporter à ces enfants les outils qui les sortiront de leur marginalité pour les conduire vers leur émancipation. Pour les activistes, cela ne se résumait pas à l’acquisition de savoir-faire mais s’envisageait comme une possibilité d’évolution intellectuelle pour les individus. On valorisait ainsi l’apprentissage de la lecture non pas simplement comme un instrument indispensable à la vie quotidienne, mais comme un moyen de découvrir la littérature et de s’ouvrir au monde. A leurs yeux, cette institution avait d’autant plus de valeur que le capital social des enfants était faible ; l’un d’eux l’expliquait ainsi « L’école c’est tout ce qu’ils ont

pour s’en sortir. Ils peuvent pas compter sur leur parents, les pauvres, ou sur ce qu’on va leur apprendre à la maison. Ils ont pas un tonton pour les faire travailler dans son usine. Pour eux, l’école, c’est la seule solution. Y’a que l’école qui peut les sortir de la galère, s’ils ont la foi, qu’ils y croient et qu’ils sont pas trop c…, ça peut leur donner des ailes »124. En ce sens, permettre à ces enfants de rejoindre le système scolaire était une noble tâche, qui méritait une mobilisation collective. Si elle ne compensait pas l’absence de solutions aux difficultés matérielles dans le présent, elle permettait à ces militants de proposer un projet ambitieux : celui de donner aux enfants tsiganes-roumains les mêmes chances qu’aux enfants français.

Dès lors, ils ont proposé à tous les parents dont les enfants de moins de seize ans n’étaient pas scolarisés de les accompagner dans cette démarche. Un soutien administratif était en effet bienvenu pour ce faire car les habitants de squats et de bidonvilles, étrangers qui plus est, ne pouvaient satisfaire aux exigences classiques de la procédure d’inscription. Celle- ci supposait de fournir, outre les documents d’identité, une attestation de domicile, un relevé d’imposition, des factures… toutes choses qui sont inaccessibles à la majorité des sans- papiers et sans-domicile125. Bien que la scolarisation soit obligatoire et que, dans son principe, l’accueil scolaire soit inconditionnel, les services administratifs en charge de l’éducation exigent une certaine conformité aux normes pour y accéder. L’attribution d’un établissement scolaire est par exemple fonction du lieu de résidence, ce qui implique la présentation d’un document permettant d’établir la domiciliation. La plupart des parents qui ont tenté seuls la démarche ne sont pas parvenus à leurs fins et ont essuyé des refus aux guichets des annexes

123 RESF est un réseau sans structure formalisée qui réunit un grand nombre d’associations de la société civile. 124 Discussion avec un membre du réseau RESF.

125 « Sans-papier » et « sans-domicile » sont des catégories utilisées par le personnel administratif qui,

littéralement, ne correspondent en rien à la situation des personnes mentionnées qui possèdent des documents d’état civil et, qu’ils vivent en squat ou en cabanes, ont bien souvent un domicile.

de la mairie en charge des inscriptions en école primaire ou bien en se présentant directement devant des collèges. Ajoutés aux complications dues à leur marginalité, la mauvaise maîtrise de la langue et la méconnaissance du système administratif français se sont présentées comme des obstacles quasi-insurmontables pour accéder à l’institution.

Les militants de RESF se sont donc proposés comme intermédiaire entre deux mondes. D’anciens enseignants, des travailleurs sociaux et d’autres personnes issues de la classe moyenne éduquée126 ont mobilisé les moyens offerts par l’Etat pour faciliter cet accès. Ils se sont mis en lien avec le Centre Académique pour la Scolarisation des Nouveaux Arrivants et des enfants du Voyage (CASNAV) du rectorat et le service éducation de la ville afin d’établir une procédure systématique qui simplifie les démarches pour ces élèves atypiques. Afin d’éviter les zones d’incertitude contrôlées par les agents aux guichets, il fut convenu que chaque inscription serait directement chapeautée par les responsables de ces deux services ; le lieu de résidence serait déclaratif et seule l’attestation de vaccins obligatoires serait une pièce indispensable. Malgré ces accords, certaines mairies annexes dont le personnel était connu pour son zèle excessif -ou sa mauvaise volonté- étaient soigneusement évitées lors des inscriptions.

Le travail de médiation ne consistait pas uniquement à remplir des formulaires ; il supposait une certaine maitrise des rouages de l’administration tout autant que de leur fonctionnement implicite. Ce n’est pas seulement un manque de compétences formelles qui faisait défaut aux parents concernés ; ils nécessitaient un soutien pour franchir la distance sociale qui les maintenait à l’écart des institutions. C’est l’entremise d’individus appartenant au groupe dominant qui leur a permis de dépasser un certain ostracisme de fait. L’exclusion de ces enfants du système scolaire n’est pas formelle, elle est même illégale ; ce sont des pratiques de faible ampleur, discrètes, qui tendent pourtant à la maintenir au quotidien. L’exigence de documents non indispensables par les administrations, l’illisibilité des procédures et le simple manque de courtoisie envers un public qui se sent infériorisé suffisent à limiter l’accès aux institutions127.

Le savoir-faire des activistes fut également mis à profit pour négocier un traitement de faveur avec une municipalité dont l’édile avait pourtant fait des déclarations particulièrement agressives envers les Roms. La restauration scolaire est gérée par la ville, qui facture les repas

126 La plupart des militants avaient un niveau d’études supérieures et étaient consommateurs, voire producteurs,

de culture (théâtre, expositions, conférences…).

127 Cette conclusion s’appuie sur les observations menées à Nice ; elle ne minimise pas l’existence d’actes

explicitement racistes de la part de certains représentants du pouvoir. Ainsi, en janvier 2013, le maire (PS) de Ris-Orangis, prétextant un manque de place dans ses écoles, a cantonné les élèves roms dans un gymnase en dehors des locaux de l’institution, évitant ainsi le contact entre ces derniers et les enfants de son électorat.

aux familles. Le système prévoit un tarif préférentiel pour les ménages démunis et, à titre exceptionnel, après avis d’une commission ad hoc, peut octroyer la gratuité pour une période non renouvelable de trois mois. Les militants ont considéré que la population étudiée n’avait pas les moyens de payer pour ce service. Dans un premier temps, les parents ont donc été invités à retirer leurs enfants de l’école au moment de la pause déjeuner mais il s’est avéré que peu d’entre eux revenaient l’après-midi ou bien que des enfants restaient seuls aux abords des établissement durant ce laps de temps. Au printemps 2013, tandis que plusieurs dizaines d’enfants avaient été scolarisés, les membres de RESF ont effectué des demandes de gratuité exceptionnelles afin que ces élèves puissent bénéficier du service de cantine. Ils y voyaient un double avantage : celui de renforcer l’assiduité en gardant toute la journée à l’école ceux qui venaient le matin et offrir un repas chaud et équilibré à des enfants que l’on supposait mal nourris. Ce sont ces arguments, appuyés par l’insolvabilité évidente de leurs parents, qui ont permis d’obtenir un accord de la municipalité, à titre humanitaire.

Lors de la rentrée 2013, ces mesures exceptionnelles ont été étendues pour établir un traitement dérogatoire pour les Roms. Les négociations de RESF avec la municipalité ont conduit celle-ci à accorder une gratuité permanente et systématique. Une entrevue entre une militante et l’économe d’une école, à laquelle assistait l’auteure de ces lignes, explicite la position de la mairie sur le sujet : ne sachant si elle devait accepter en restauration un élève n’ayant pas reçu l’accord de gratuité, l’économe téléphone au service central de l’éducation et pose la question. La réponse qu’elle obtient - diffusée via le haut-parleur téléphonique - est sans appel : « Le maire a été très clair là-dessus. On lui en a parlé et il a dit que ça nous

couterait ce que ça nous couterait, mais il veut pas un enfant qui mange dans les poubelles autour des écoles. Donc tu les prends tous, on régularisera après. Mais il est pas question que ça se sache, tu dis bien à ceux qui viennent les inscrire que si ça se sait, on arrête tout »128. Ce type d’avertissement sera réitéré à chaque nouvelle inscription et l’on ne trouvera pas trace de la générosité municipale dans les média locaux ni sur les sites internet des associations. Du point de vue de la municipalité, cette largesse non seulement évitait de donner de la visibilité à la misère et en particulier à celle qui est la plus mal acceptée par l’opinion publique, celle des enfants, mais elle permettait également d’obtenir la connivence