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L’aire de la Basse Sambre namuroise se caractérise par des paysages vallonnés au sein desquels la Sambre, strictement canalisée, ondule

Le fond de la vallée est partiellement occupé par des entreprises et des industries mais leur emprise visuelle reste limitée. Dans l’ensemble de l’aire, des prairies et cultures habillent les pentes les plus douces et cèdent la place à des boisements sur les pentes fortes et les crêtes. Au niveau du bâti, des hameaux lâches coha-bitent avec quelques villages marqués par la périurbanisation.

© IGN-Bruxelles, extrait de la carte 1/50 000, avec l'autorisation A3522 de l'Institut géographique national www.ign.be.

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Basse Sambre namuroise

Si elle présente des caractéristiques paysagères qui jus-tifient son intégration dans cet atlas, l’aire de la Basse Sambre namuroise se différencie des autres aires par son objet. Elle ne traite pas de la vallée de la Meuse mais bien de celle de la SAMBRE – depuis l’écluse de Mornimont jusqu’aux faubourgs de Namur.

La Basse Sambre namuroise se distingue par un RELIEF qui favorise les vues lointaines. La vallée principale creu-sée par la Sambre présente un versant nord s’étageant en pente relativement douce et un versant sud nette-ment plus abrupt. Les petits affluents qui incisent ces versants et la bordure des plateaux hesbignon au nord et condrusien au sud individualisent une série de creux et de crêtes bien perceptibles. Dans la partie méridio-nale de l’aire, les ruisseaux du Bois de Floreffe et du Landoir entaillent nettement le versant abrupt de la Sambre pour former deux vallons étroits et encaissés.

La Sambre est canalisée. Son cours rectifié est régulé par deux écluses : celle de Mornimont, en amont, à la limite occidentale de l’aire, et celle de Floriffoux en aval.

Les méandres qui ont été recoupés lors de la canali-sation ne sont que très peu perceptibles : certaines portions ont été comblées, d’autres sont dissimulées derrière la végétation. Les ondulations de la rivière ont été normalisées et sont balisées par quatre ponts ferro-viaires peints de bleu et quatre ponts routiers.

La plaine alluviale de la Sambre est en partie occupée par des PARCS D’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE et quelques COMPLEXES INDUSTRIELS. L’emprise visuelle de ces infrastructures reste généralement limitée aux axes rou-tiers et aux circulations piétonnes qui leur sont conti-guës. Si les masses puissantes de certains bâtiments sont visibles de très loin, elles s’intègrent néanmoins de manière équilibrée dans le paysage qui apparaît très verdoyant. Les traces visibles des quelques industries présentes au 19e siècle et/ou au 20e siècle et aujourd’hui abandonnées (charbonnage, carrière, glacerie) sont rares, si bien que l’aire affiche un CARACTÈRE ASSEZ RURAL.

Les pentes douces des vallonnements et la plaine al-luviale sont généralement occupées par des champs et des prairies. Les pentes plus abruptes et certaines crêtes le sont par des boisements de feuillus ponctués de parcelles résineuses. La végétation est complétée par des alignements d’arbres, des fragments de haies et surtout un semis de vergers composés de très vieux arbres ou d’individus morts mais toujours sur pied.

L’habitat se répartit en LIEUX-DITS, HAMEAUX LÂCHES, particulièrement nombreux à Malonne, et VILLAGES PLUS RESSERRÉS aux maisons jointives. Ici et là s’observent également des bribes de dispersion inter-calaire. Le bâti traditionnel, souvent partiellement trans-formé, est composé pour partie de pierre gréseuse ou calcaire, pour partie de brique. Il côtoie des bâtiments plus récents et notamment des maisons ouvrières si-tuées près des anciennes exploitations industrielles. La proximité de Namur se traduit par une certaine pres-sion foncière et le développement – important – de la PÉRIURBANISATION et des villas quatre façades. De nombreuses vues longues depuis le réseau routier sont privatisées ou en passe de l’être.

On remarque également l’influence très marquante des ABBAYES médiévales de Floreffe et de Malonne, installées respectivement sur le promontoire à la sor-tie du vallon du ruisseau du Bois de Floreffe et dans l’étroite vallée du Landoir. Outre les nombreux et massifs édifices religieux présents sur les deux sites, d’autres bâtiments au gabarit imposant sont issus du développe-ment d’une activité pédagogique à partir du 19e siècle.

De nombreuses constructions (fermes, chapelles...) dis-séminées au sein de l’aire ont également un lien histo-rique avec les abbayes.

Une dernière caractéristique doit encore être notée  : la présence permanente, en arrière-plan dans les vues longues, d’éoliennes situées en dehors de l’aire.

Depuis certains versants et le sommet de nombreuses crêtes, la vue porte à plusieurs kilomètres et permet d’appréhender le vallonnement du relief.

Aux environs de Moustier (ci-dessus), le regard embrasse, vers le sud, l’ensemble de la vallée de la Sambre. Le point de vue accessible à l’arrière de l’église de Gros Buisson (ci-dessous, Malonne, Namur) offre une pers-pective sur les nombreux vallonnements secondaires situés au sud de la Sambre.

En arrière-plan apparaissent les pales – et le plus souvent également les mats – d’éoliennes localisées à l’extérieur de l’ensemble paysager. (ci-contre)

Dans les vallons étroits du Landoir (Malonne), à gauche, et du ruisseau du Bois de Floreffe, à droite, la vision latérale est limitée par des versants aux pentes raides couvertes de boisements. Le réseau routier et le bâti s’adaptent aux contraintes et profitent des opportunités du relief et de l’hydrographie.

A Malonne, le front des maisons suit les sinuosités du vallon. Quelques bâtiments plus imposants ont été construits à mi-pente. Sur la rive gauche, chaque maison est reliée à la route par un petit pont qui passe au dessus du ruisseau. A Sovimont (Floreffe), un bref élargissement de la vallée a permis l’installation de la ferme du Stordoir (flèche), un ancien moulin à huile.

Basse Sambre namuroise

Après les premiers travaux réalisés dès la première moitié du 19e siècle, la Sambre connaît, à partir des années 1920 et jusqu’à la fin des années 1960, une nouvelle phase de canalisation couplée à une normalisation et une mise au gabarit de 1 350 tonnes. Le paysage des bords de la Basse Sambre est ainsi considérablement transformé. Le lit de la rivière est approfondi mais aussi élargi et les sinuosités du cours d’eau sont rectifiées. Deux écluses sont installées, l’une à Mornimont, l’autre à Floriffoux (à droite) et dans chaque bief, un bassin de virement* est créé. Les berges de la rivière sont constituées de perrés en béton inclinés généralement à 45°. Des plantes, des mousses et des lichens les ont progressivement colonisées si bien que leur aspect strictement artificiel s’est atténué (à gauche, en aval de l’écluse de Mornimont).

A Floriffoux subsiste la partie amont (ci-contre) d’un méandre recoupé. La partie aval, partiellement remblayée, est actuellement occupée par des industries. Entouré de végétation, l’ancien tronçon de Sambre est très discret et constitue maintenant un lieu de promenade et de pêche.

Les sinuosités résiduelles telles que celles-ci permettent néanmoins de visualiser l’ampleur des transformations apportées au paysage fluvial de la Sambre au cours du 20e siècle.

La ligne de chemin de fer qui relie Charleroi à Namur depuis 1843 traverse à quatre reprises la Sambre entre Mornimont et Malonne sur des ponts peints de bleu (ci-contre, aux environs de Fra-nière).

Parmi les quatre ponts routiers qui relient la rive gauche à la rive droite, deux sont de type bowstring (à Soye et à Floriffoux). La construction du pont bowstring de Soye (ci-dessus) date du milieu des années 1950.

Source : plan de secteur (2011), SPW-DGO4.

Les industries présentes dans l’aire sont situées dans la plaine alluviale, au plus près de la Sambre (à gauche, dans les zones en mauve sur le plan de secteur à hauteur de Franière, Floreffe, Floriffoux et Malonne). Indépendamment de leur taille, parfois fort imposante, l’influence visuelle des bâtiments industriels est surtout marquée depuis les circulations routières ou piétonnes qui les desservent (au centre, le long de la Sambre aux environs de Malonne). Une autre dimension – celle de l’odorat – accompagne par-fois le regard : c’est le cas près de l’entreprise Materne Confilux (à droite à Floriffoux) où l’on perçoit une odeur de fruits.

Le chevalement en béton de l’ancien charbonnage Sainte-Barbe à Floriffoux – il a fermé ses portes en 1924 – constitue un repère fort dans le paysage septentrional de l’aire (à gauche). Sa hauteur et son positionnement lui donnent une visibilité importante. Il peut néanmoins étonner dans un paysage qui ne présente plus de traces d’un passé houiller pourtant bien réel. A Franière (à droite), la présence de la glacerie Saint-Roch (1898-1993) se traduit surtout visuellement par les deux cheminées de l’exploitation et un quartier d’habitations ouvrières groupées par deux ou par quatre – maisons de type Ducpétiaux* – et séparées par des jardins. Ces logements ouvriers, initialement homogènes, ont subi de nombreuses et profondes transformations architecturales.

La périurbanisation s’est considérablement développée dans l’aire sous la pression foncière de Namur : des cordons de maisons quatre façades s’étirent le long du réseau routier (flèche). Le processus est toujours à l’œuvre et participe à la priva-tisation des vues, comme ce sera bientôt le cas ci-dessus aux environs de Buzet (Floreffe), où une nouvelle parcelle (à l’avant-plan) sera bientôt bâtie.

L’habitat traditionnel résiduel présent au sein des villages et dans les hameaux lâches (ci-contre, Le Piroy, Malonne) se compose de pierre calcaire et/ou gréseuse extraite dans la région.

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Basse Sambre namuroise

L’abbaye de Malonne – fondée au 7e siècle par Saint Berthuin – s’inscrit dans le fond du vallon du Landoir (ci-dessus, à gauche et à droite). Aux bâtiments religieux sont venus s’ajouter au 20e siècle une série de bâtiments scolaires de très grande ampleur, au fil de la spécialisation du village dans le domaine pédagogique. L’aspect monumental de ces ensembles provoque une importante rupture d’échelle avec l’étroitesse de la vallée et le gabarit des maisons.

L’implantation de Floreffe – fondée au 12e siècle par Saint Norbert – sur un promontoire rocheux en bord de Sambre (ci-dessous) lui permet d’être visible depuis de nombreux lieux du nord de l’aire. La présence d’une activité scolaire (et notamment d’un imposant bâtiment dédié à un internat) est bien intégrée au site.

Indépendamment de leur origine et implantation différentes, Malonne et Floreffe présentent quelques similitudes de style, notam-ment par leurs clochers baroques, dégageant ainsi une certaine homogénéité au niveau paysager.

Les vergers hautes tiges laissés en déshérence et disséminés au sein des hameaux lâches ne sont pas spécifiques à la Basse Sambre namuroise. Des parcelles similaires sont visibles au nord et au sud de l’aire, dans les villages environnants de Spy, Tem-ploux, Sart-Saint-Laurent, Lesve, Bois-de-Villers ou encore Wépion. Leur présence rappelle qu’il s’agit là d’une des caractéristiques traditionnellement associées à la dispersion de l’habitat.

Dessin : Dina Kathelyn.

Basse Sambre namuroise

1. Versant abrupt et boisé.

2. Petite agglomération développée à l’origine autour d’une abbaye puis comme pôle scolaire.

3. Sambre canalisée.

4. Complexe industriel le long de la Sambre.

5. Versant nord à la déclivité progressive, majoritairement couvert de cultures.

6. Village ou hameau accompagné de vergers à l’abandon.

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Basse Sambre namuroise

Constats et enjeux

3 Le paysage de l’aire présente un équilibre intéressant – qu’il convient de maintenir – entre les paysages ouverts, les boisements et des infrastructures industrielles qui sont de taille importante mais bien intégrées.

3 La progression du bâti et la périurbanisation grignotent les paysages ouverts et réduisent les vues sur les vallonnements.

3 Les traces des anciennes activités industrielles qui persistent apparaissent incongrues dans un paysage qui a évolué.

3 De multiples éléments du paysage doivent leur existence à la présence et à l’influence exercée dans le passé par les abbayes de Floreffe et de Malonne, mais cette connexion est moins perceptible aujourd’hui.

3 Les vergers sont en train de disparaître. Leurs arbres sont très vieux ou déjà morts. Cette situation, qui dépasse les limites de l’aire et concerne une série de communes voisines de l’ensemble mosan, participe à la perte de certaines des caractéristiques de la dispersion résiduelle du bâti spécifique à la zone.

Objectifs paysagers

1. Accompagner paysagèrement toute mise en œuvre de la réserve foncière pour préserver l’équilibre existant au sein de l’aire.

GESTION-PROTECTION 2. Préserver les vues sur les versants en évitant leur complète privatisation.

GESTION-PROTECTION