• Aucun résultat trouvé

Centre urbain namurois

Le territoire de l’aire du Centre urbain namurois est couvert d’un tissu bâti dense qui s’étend en continu dans la large cuvette formée par la rencontre des plaines alluviales de la Meuse et de la Sambre. D’étroits cheminements, rythmés par la succession de maisons d’architecture traditionnelle mosane, parcourent les vieux quartiers centraux dominés par les fortifications et par les boisements de l’éperon de la Citadelle. Des enfilades de rues plus larges et régulièrement tracées, bordées d’alignements de maisons mitoyennes néo-classiques à modernistes, caractérisent les extensions de la ville planifiées aux 19

e

et 20

e

siècles. Églises, grands édifices privés ou publics, bâtiments industriels, immeubles à appartements ou encore adminis-trations régionales apportent des repères et de la diversité dans ces paysages urbains que traversent la Sambre, étroite, et la Meuse, beaucoup plus large.

Centre urbain namurois

Superficie totale de l’aire (ha) A 908

Superficie agricole (ha) 51

Superficie boisée et milieux

semi-naturels (ha) 41

Superficie urbanisée (habitat et

act. économique – ha) 516

Autres occupations du sol (ha) 300 Nombre d’habitants B 41 023

A Estimation sur base des données de la Carte numérique d'occupation du sol de Wallonie (2007).

B Estimation sur base des données de l'INS (2016).

0 0.5 1 Km

© IGN-Bruxelles, extrait de la carte 1/50 000, avec l'autorisation A3522 de l'Institut géographique national www.ign.be.

Centre urbain namurois

L’aire du Centre urbain namurois englobe le tissu bâti dense du centre historique de la ville et de ses faubourgs.

Située à la confluence de la Meuse et de la Sambre, la ville historique occupe une VASTE CUVETTE formée par la rencontre du fond des deux vallées. Dans le nord-ouest de l’aire, la cuvette est élargie par l’embouchure de la vallée du Houyoux, affluent mosan traversant sous voûte le centre urbain. Encadrant la cuvette, les versants concaves présentent un relief abrupt témoi-gnant de la présence de roches résistantes à l’érosion.

Ils apparaissent en toile de fond des paysages urbains et offrent, depuis leurs sommets, des vues étendues sur les différents quartiers de la ville. C’est le cas de l’épe-ron schisto-gréseux de la Citadelle, pris en tenaille entre la Meuse et la Sambre, aux flancs arborés et parés de murailles grises. C’est le cas également des versants boisés, façonnés dans les calcaires, qui marquent la limite nord de l’aire.

La MEUSE, large d’une centaine de mètres, ouvre des perspectives étendues sur le plan d’eau et ses quais, sur le front bâti qui borde le fleuve ou en-core sur le site de la Citadelle. En amont, la rive occidentale de l’île Vas-t’y-Frotte apporte une composante boisée au milieu du fleuve canalisé.

Bien plus étroite, la SAMBRE au cours régularisé pré-sente l’aspect d’une voie d’eau artificielle, encadrée de berges verticales et de quais empierrés.

Le CENTRE HISTORIQUE, dénommé la « Corbeille », se développe principalement en rives gauches de la Sambre et de la Meuse. S’y rattache, en rive droite de la Sambre, le quartier du Grognon et de la rue Notre-Dame – berceau de la ville – blotti au pied de la col-line de la Citadelle. La partie méridionale de la Corbeille conserve un réseau de cheminements épousant un plan orthogonal hérité du Moyen Âge. De nombreuses maisons étroites, d’architecture traditionnelle mosane du 18e siècle, y alignent leurs murs de brique quadril-lés de pierre calcaire. Plusieurs grands édifices religieux et civils s’imposent par leur silhouette élancée ou mas-sive, telle la cathédrale Saint-Aubain dont le dôme vert-de-gris signale de loin le centre-ville.

Le nord de la Corbeille, les FAUBOURGS et, en rive droite du fleuve, la localité de Jambes ont été urbanisés de manière planifiée, principalement durant la seconde moitié du 19e siècle et la première moitié du siècle suivant. Leurs quartiers se différencient par des rues au tracé beaucoup plus régulier, souvent rectiligne.

Une architecture évoluant du néoclassicisme au modernisme caractérise les alignements de façades qu’interrompent çà et là de grands édifices publics vo-lontiers monumentaux. La présence de petites usines, ateliers et entrepôts rappelle l’importance passée des activités industrielles dans certains faubourgs, tels que Saint-Servais et Bomel.

De nombreux immeubles érigés après 1945 contrastent par leur gabarit et leur architecture avec le bâti plus ancien. Ces édifices s’imposent particulièrement à Jambes qui s’est développé suite notamment à la créa-tion du pont des Ardennes en 1954 et concentre des immeubles résidentiels et des bâtiments des adminis-trations régionales wallonnes. De hautes tours de loge-ments sociaux émergent également dans les quartiers périphériques de l’aire.

Important carrefour ferroviaire, l’aire est parcourue de VOIES DE CHEMIN DE FER qui convergent à hauteur de la gare de Namur. A cet endroit, le faisceau de rails et le réseau aérien des caténaires créent une césure particulièrement large dans le paysage urbain.

Vue depuis la rive droite de la Meuse, à Jambes, la confluence de ce fleuve (M) et de la Sambre (S) est dominée par le promontoire de la Citadelle, où alternent murailles grises et boisements. Le site apporte un cadre paysager particulier à la ville de Namur. En contrebas, la masse rouge de l’ancien hôpital Saint-Gilles (flèche), siège du Parlement wallon depuis 1998, s’inscrit à la limite du vieux quartier de la rue Notre-Dame.

Source : modèle numérique de terrain, SPW, DGO3.

Le Centre urbain namurois s’inscrit dans la large cuvette formée par la réunion des plaines alluviales de la Meuse, de la Sambre et du Houyoux (ci-contre). Les versants s’élèvent en forte déclivité au nord, où le substrat est calcaire, et davantage encore au point de rencontre du fleuve et de son affluent, où se dresse l’éperon du Champeau (C). Ce dernier site, qui accueille les fortifications de la Citadelle, offre des points de vue très étendus sur la nappe urbaine qui s’étale en contrebas, tant vers le centre historique au nord que vers la plaine de Jambes à l’est.

Ci-dessous, le tissu bâti dense du vieux Namur s’étend dans la plaine alluviale de la Sambre. De la couche de toits gris et pentus émergent la coupole de la cathédrale Saint-Aubain (1), la façade de l’église Saint-Loup (2), la tour de l’église Saint-Jean-Baptiste (3) et celle du beffroi, ancienne tour de rempart (4).

2

1 3 4

S

M

0 0,5 1 Km

Centre urbain namurois

La ville ancienne – communément appelée la « Corbeille » en raison de sa forme elliptique – occupe le terrain plat situé sur les rives gauches de la Sambre et de la Meuse. Le promontoire qui marque la confluence des deux cours d’eau accueille le site de la Citadelle, aux pieds de laquelle sont blottis les quartiers du Grognon – aujourd’hui rasé – et de la rue Notre-Dame. Deux types de structuration

du tissu urbain se différencient au sein de ce périmètre.

La partie méridionale de la Corbeille, autrefois circonscrite dans la troisième enceinte construite aux 13e et 14e siècles, conserve une trame « en damier » propre à ce relief plat, où les rues étroites se croisent à angle droit. Cette structure d’origine médiévale a peu changé au cours du temps, comme le montrent la carte de gauche, datée de 1649, et celle de droite, actuelle.

Hors de ces murs, la Corbeille était jusqu’au 19e siècle limitée par l’enceinte datant des 14e-15e siècles et les ouvrages bastionnés*

qui l’ont renforcée au 17e siècle. Quelques ramifications du Namur médiéval y sont toujours lisibles aujourd’hui : les anciens axes de pénétration vers le cœur de la cité (1, la rue de Bruxelles ; 2, la rue de Fer) et, à l’est, le quartier Saint-Nicolas (3). Le reste du péri-mètre, parsemé de propriétés religieuses au 17e siècle, n’a été urbanisé qu’à partir de la seconde moitié du 19e siècle, sous l’impul-sion de la création du chemin de fer. Son réseau de rues souvent larges et rectilignes, ses îlots plus grands et aérés contrastent avec le tissu médiéval dense et serré.

Source : Namurcum, Gravure sur papier vergé 38,5 x 51,2 cm,1649.

Namur, Jardin du cloître, Coll. Société archéologique de Namur, inv. B-Pl-003-04. © SAN, Namur.

Sources : d’après VANMECHELEN R. (2007) in Ministère de la Région wallonne (2011) ; Plan de Localisation Informatique, SPW, DGO4.

Dans le sud de la Corbeille, le cœur ancien a conservé la plupart de ses cheminements médiévaux resserés. Ils sont encadrés d’une succession de maisons étroites d’architecture traditionnelle mosane (à gauche, la rue Fumal). De nombreuses potales* se nichent dans les murs. Elles abritent le plus souvent une statuette dédiée à la Vierge (encadré).

La majeure partie de ce tissu urbain, aménagée en piétonnier depuis les années 1980, est vouée au commerce. De nom-breuses vitrines en bois, datant du tournant des 19e et 20e siècles, y subsistent.

Souvent peintes de couleurs vives, elles animent le paysage urbain (à droite, la rue des

Les fortifications de la Citadelle et leur environnement arboré apparaissent dans la perspective de plusieurs enfilades de rues du vieux Namur (ci-contre, la rue du Président).

Quelques places créent des ouvertures au sein du bâti dense du vieux centre namurois.

Le Marché aux Légumes (à gauche), planté de tilleuls, offre un cadre verdurisé qui accueille à la belle saison les terrasses d’établisse-ments horeca. En son centre se dresse une pompe du 18e siècle.

La place d’Armes (à droite), vaste et minérale, a été créée dans l’entre-deux-guerres. Elle remplace l’ancienne Grand’Place dont le bâti a été incendié en 1914. La place a été aménagée en espace piétonnier à la fin des années 1990, après avoir longtemps servi de parking. En toile de fond apparaissent l’ancienne Bourse de commerce, aujourd’hui Palais des Congrès, construite en 1932 en style néo-baroque, ainsi que le beffroi coiffé de son clocher à bulbe.

Plusieurs hôtels particuliers d’architecture classique, en pierre calcaire et brique couverte d’enduit blanc, occupent de grandes parcelles au sein du tissu urbain serré inscrit dans la vieille ville. Cachés derrière un mur de clôture, leurs bâtiments s’organisent autour d’une cour d’honneur (ci-contre, l’ancien hôtel de Lemède de Waret, rue Saint-Loup).

Centre urbain namurois

Développé dans le nord-est de la Corbeille, autour du cours aujourd’hui voûté du Houyoux, le fau-bourg de Neuville constitue une extension de la ville médiévale. De nombreuses maisons d’architec-ture traditionnelle mosane rythment l’enfilade de la rue Saint-Nicolas, qui constitue l’axe principal de ce quartier (ci-contre).

Principalement mis en place à partir du 19e siècle, les quartiers du nord de la Corbeille, des faubourgs et de Jambes sont parcourus de voiries généralement linéaires et bordées de maisons mitoyennes en brique, alignées à front de rue. Malgré les nombreuses modifications apportées ultérieurement au tissu bâti de l’époque – destruction d’îlots insalubres reconstruits ou non, insertion d’immeubles neufs dans les alignements… –, beaucoup de rues conservent des fronts bâtis d’architecture néo-classique à moder-niste, parfois d’une grande homogénéité.

De gauche à droite : immeubles de rapport néo-classiques dans la Corbeille (rue Pépin) ; maisons de standing plus modeste dont les éléments décoratifs discrets témoignent de l’influence de l’éclectisme, à Saint-Servais (rue Lemercier) ; maisons de style Art Déco dans le faubourg de Bomel (rue Auguste Maquet).

Plusieurs bâtiments publics monumentaux édifiés au 19e siècle constituent d’importants points de repère dans le paysage urbain de la Corbeille.

La façade de la gare, réalisée dans les années 1860, ferme la perspective de la longue et rectiligne rue Godefroid (en haut et en bas à gauche).

Les murs d’enceinte et le corps de garde – occupé aujourd’hui par le Musée Africain – de l’ancienne caserne Léopold (à droite) témoignent du passé de ville de garnisons de Namur.

Cet ensemble en brique, érigé en 1885, inspiré de l’architecture militaire médiévale, délimite l’îlot où était implantée la caserne aujourd’hui démolie (rue du Premier Lanciers).

De nombreux immeubles construits après la Seconde Guerre mondiale, dont les formes architecturales s’écartent des références traditionnelles, contrastent plus ou moins fortement avec le tissu bâti plus ancien.

Le bâtiment en béton de l’Innovation, construit en 1970 en bordure de la place d’Armes, en constitue un exemple (en haut à gauche).

Introduit récemment dans le vieux tissu bâti du quartier de Neuville, un bâtiment à la façade vitrée clôt l’enfilade étroite de la rue des Tanneries qui s’y reflète et semble se prolon-ger (en haut à droite).

Créant une importante rupture de gabarit et de fonctions avec les maisons alignées en mitoyen le long de l’avenue Albert Ier, le Centre Hospitalier Régional dresse ses impo-sants bâtiments fonctionnels entre la Meuse et le versant (en bas).

L’urbanisation de la seconde moitié du 20e siècle s’exprime tout particulièrement dans le tissu occidental de la Corbeille, où sont implantés les bâtiments de l’Université de Namur principale-ment édifiés à cette époque.

La rue de Bruxelles est bordée par la haute façade austère de l’immeuble des années 1950 qui accueille les services administratifs de l’université (en haut).

L’extension du complexe universitaire entamée au début des années 1970 a mis en place un ensemble d’une grande cohérence architecturale. Les bâtiments des diverses facultés se carac-térisent par leurs volumes parallélépipédiques aux lignes épurées, alliant le béton et la brique. Au cœur du campus, une place piétonne aménagée en gradins s’étend aux pieds de la bibliothèque Moretus Plantin (en bas, rue Grandgagnage).

Occupant la rive droite du fleuve, Jambes présente deux parties distinctes.

Dans le sud de la localité, en amont du pont de Jambes, un habitat mitoyen très dense et relativement homogène, témoin du passage au mode de vie urbain, a été développé au dé-but du 20e siècle. L’Art nouveau, qui privilégie les matériaux colorés, les lignes courbes et les décors stylisés, figure parmi les styles architecturaux rencontrés (ci-contre, la rue Tillieux).

Centre urbain namurois

Le nord de Jambes, principalement urbanisé à partir de la seconde moitié du 20e siècle, se distingue par la présence de nombreux immeubles résidentiels et de bureaux. Il accueille la plupart des administra-tions régionales wallonnes (1, l’avenue Gouverneur Bovesse).

La chaussée de Liège qui dessert cette partie de la localité, bordée de surfaces commerciales et d’im-meubles construits sans cohérence architecturale ni urbanistique, constitue une entrée de ville forte-ment déstructurée (2).

Présentes avant la mise en place de ce bâti, des villas et maisons cossues du tournant des 19e et 20e siècles, avec vue sur la Citadelle, bordent les rives de la Meuse, évoquant une forme de villégiature urbaine (3, vue depuis les fortifications).

Elles sont construites en surélévation par rapport aux berges pour éviter les inondations, derrière des murs qui délimitent leur pro-priété. L’une de ces villas (flèche), édifiée dans les années 1870, est occupée par la présidence du Gouvernement wallon depuis 1985 et est surnommée l’« Elysette » (voir p. 35).

Plusieurs cités sociales, construites après la Première Guerre mondiale aux franges de l’urbanisation continue, se singularisent par la répétition à l’identique de leurs façades ou de leurs blocs d’habitations.

A gauche, un groupe d’habitations mitoyennes conçu vers 1935 aligne des façades en pierre, d’inspiration traditionnelle (rue de la Pépinière, Bomel – Saint-Servais). Au centre, une cité des années 1950 ordonne de façon stricte ses blocs d’habitations rectangu-laires, entourés de leurs jardinets (rue des Libérateurs à Jambes). A droite, de hauts immeubles en béton des années 1970, dont les balcons marquent l’horizontalité, s’alignent le long de la rue des Bosquets à Salzinnes.

1 2

3

Le tissu bâti des faubourgs du nord de l’aire est parsemé d’anciens petits ateliers et d’industries diverses, ce qui lui confère un caractère industriel prononcé. Ces bâtiments s’intercalent le plus souvent entre les immeubles d’habitations (ci-dessus à gauche, les anciens entre-pôts calorifiques, rue d’Arquet à Bomel). De plus grande ampleur, les abattoirs de Bomel, dont la tour (flèches) marque l’enfilade de la rue de la Pépinière, sont implantés en intérieur d’îlot (ci-dessus au centre et à droite). Ses bâtiments modernistes des années 1940 ont été récemment rénovés pour accueillir un centre culturel et de nouveaux logements.

Dans le faubourg de Salzinnes, dans le sud-est de l’aire, le paysage s’industrialise aux abords de la Sambre occupés par le vaste site des ateliers de construction ferroviaire des Bas-Prés. De grands bâtiments aux toitures en dents de scie ou « sheds » s’y allongent, entourés de

Quelques parcs plantés de grands arbres d’espèces diversifiées sont aménagés dans les quartiers extra-muros. Ils apportent des poches de verdure au sein du tissu bâti.

Le parc Louise-Marie (à gauche), inauguré en 1880 à Salzinnes, couvre une cuvette correspondant aux anciens fossés des remparts.

Scindé en deux par un ancien pont – dégagé des importantes fausses grottes qui l’ont recouvert lors de la création du parc roman-tique –, l’espace vert est agrémenté d’un étang (à l’arrière-plan, flèche), vestige d’un ancien bassin en communication avec la Sambre et destiné au mouillage des embarcations.

Le parc Reine Astrid (à droite), à Jambes, créé dans les années 1950 dans les jardins d’anciennes propriétés, est environné d’établis-sements scolaires.

Centre urbain namurois

Au sein de la nappe urbaine extra-muros, les versants prononcés ménagent un arrière-plan boisé dans l’enfilade de certaines rues (à gauche, la rue de Francquen à Jambes avec, en toile de fond, le flanc de la colline de la Citadelle en rive gauche de la Meuse).

Bien visible depuis la rue Saint-Donat à Saint-Servais, le versant nord du Houyoux, très prononcé, expose des roches calcaires grises (à droite). Elles ont été mises à nu par l’ancienne carrière d’Asty-Moulin, aujourd’hui désaffectée et devenue un Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB) que colonise une végétation spontanée.

Les voies de chemin de fer, multipliées à l’approche de la gare de Namur, créent une large césure dans le tissu urbain continu (à gauche, vue en direction de la gare depuis la passerelle d’Herbatte). Matérialisant le tracé des fossés de l’enceinte urbaine bastion-née, le chemin de fer marque la séparation entre la ville historique et les faubourgs du nord, de Bomel et d’Herbatte.

Les infrastructures routières qui franchissent les voies ferrées – ponts avec leurs bretelles d’accès, larges plages d’asphalte, hauts poteaux d’éclairage –, à l’aspect d’autoroutes urbaines, sont très visibles dans les paysages urbains environnant la gare (à droite, la chaussée de Louvain). De grands bâtiments accueillant des bureaux du Service Public de Wallonie (flèche) sont implantés en bordure des voies routières et bénéficient de la proximité de la gare.

La Sambre présente l’aspect d’un canal aux berges rectifiées et empierrées.

Dans la traversée de la ville, ses quais sont bordés de hauts murs sur plusieurs tronçons. Des aligne-ments d’arbres plantés en surplomb atténuent la minéralité des lieux (à gauche, vue en amont du pont de la Libération à Salzinnes).

Le plan d’eau est régulièrement animé par le passage des péniches (à droite) et, à la belle saison, de la « Namourette », un service de petites baleinières* d’allure Belle Epoque qui assure la navette entre Jambes et Salzinnes (ci-contre).

La Meuse semble étroite et conserve un caractère naturel dans le faubourg de La Plante, où l’île Vas-t’y-Frotte, boisée, divise son cours en deux bras (en haut à gauche).

A l’approche de la confluence avec la Sambre, la Meuse présente un aspect nettement plus artificiel, endiguée en rive gauche par un haut mur protégeant les quartiers anciens des inondations (en haut à droite, vue en aval du pont de Jambes). Aménagé en encor-bellement, le mur offre un lieu de promenade abrité le long du quai bordé de péniches.

Contrairement à la rive gauche, la rive droite se développe à hauteur du plan d’eau. Elle le doit à la nature essentiellement rurale de Jambes lors des grands travaux de régularisation du fleuve, dans le dernier quart du 19e siècle, rendant inutiles les mesures de protection contre les inondations.

En aval du pont des Ardennes, des rangées d’immeubles à appartements de la seconde moitié du 20e siècle marquent le paysage fluvial. Les strates dessinées par les rangées continues de terrasses confèrent à ces volumes une forte horizontalité malgré leur hau-teur. En rive gauche, des pelouses et un alignement d’arbres verdissent le talus qui s’élève jusqu’à l’avenue Comte de Smet de Nayer (ci-dessus en bas).

Parcouru de cheminements accessibles au public, le site de la Citadelle présente une succession de solides ouvrages et bâtiments en pierre mis en place de l’époque médiévale au 19e siècle. Parmi ceux-ci, la tour au Four (à gauche, flèche), érigée au 13e ou au 14e siècle et remaniée ultérieurement, constitue un vestige de l’ancien château comtal. A proximité, le pont hollandais, construit vers 1820, établit la liaison entre le site fortifié primitif et son extension du milieu du 16e siècle, dénommée Médiane.

Un profond fossé (au centre) sépare les dispositifs de Médiane et de Terra Nova, extension ultime de la Citadelle, intervenue au 17e siècle. Il est enjambé par le pont de Médiane dont deux piles s’appuient sur les maçonneries d’un magasin à poudre du 19e siècle.

Un profond fossé (au centre) sépare les dispositifs de Médiane et de Terra Nova, extension ultime de la Citadelle, intervenue au 17e siècle. Il est enjambé par le pont de Médiane dont deux piles s’appuient sur les maçonneries d’un magasin à poudre du 19e siècle.