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L’aire de la Meuse Moyenne de Namur à Huy présente un paysage de contrastes où cohabitent et s’im- s’im-briquent éléments naturels et éléments industriels ou commerciaux

Des falaises et des versants boisés bordent le fleuve en alternance avec des exploitations extractives et les

infrastructures industrielles qui y sont liées. La vallée, au départ assez encaissée, s’élargit à partir d’Andenne,

amenant des perspectives différentes. Outre Andenne s'y succèdent une série de villages et de hameaux

constitués pour partie d’habitat traditionnel et ouvrier en moellon calcaire, pour partie de bâtiments de type

urbain et en brique. Les infrastructures de transport sont également visuellement très prégnantes.

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Meuse Moyenne de Namur à Huy

© IGN-Bruxelles, extrait de la carte 1/50 000, avec l'autorisation A3522 de l'Institut géographique national www.ign.be.

Meuse Moyenne de Namur à Huy

L’aire de la Meuse Moyenne de Namur à Huy englobe, entre ces deux localités, le fond de la vallée et ses ver-sants.

La partie amont de la vallée est relativement étroite et encaissée, creusée dans les calcaires et les dolomies, affleurant sur le flanc nord du Bassin de Namur. Large de 200 à 300 mètres, la plaine alluviale est bordée, sur ses rives concaves, de FALAISES ROCHEUSES dont les plus hautes, situées à Marche-les-Dames, atteignent quatre-vingt mètres.

A hauteur du barrage-écluse d’Andenne-Seilles, la Meuse pénètre dans le noyau houiller du Bassin de Na-mur. La prédominance des schistes détermine en aval de ce point un élargissement de la vallée, qui acquiert un aspect davantage évasé. En aval de Gives, des abrupts calcaires réapparaissent en rive droite, hauts d’une tren-taine de mètres.

Le fleuve présente sur certains tronçons un aspect relati-vement naturel, conféré par des berges végétalisées. La présence de quelques ÎLES, formant un écran arboré au milieu du plan d’eau, accentue localement cette impres-sion. De nombreux autres tronçons, encadrés par des berges bétonnées, revêtent au contraire un caractère fortement artificiel. Ils sont dans ce cas souvent bor-dés de quais où sont entreposés des tas de graviers et d’autres matériaux.

Quelques terres agricoles, principalement herbagères, occupent les versants en faible déclivité et le fond de la vallée. Des cultures apparaissent dans les sections élar-gies de la plaine alluviale. Très présentes dans les arrière-plans, les MASSES BOISÉES s’étendent sur les coteaux accidentés, depuis la plaine alluviale ou le haut des mas-sifs rocheux jusqu’aux bordures des plateaux.

Une succession de villages et de hameaux occupe la plaine alluviale, le bas des versants en pente douce et parfois le fond des vallées affluentes. L’usage de moellons calcaires, jadis extraits dans les carrières proches, caractérise l’habitat traditionnel ancien et

ou-vrier du 19e siècle. Les localités les plus importantes sont agrandies par un bâti en brique de type urbain, de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle, en lien avec le développement de l’industrie et, dans l’ouest de l’aire principalement, du tourisme. Un habitat pavillonnaire plus récent complète cette urbanisation, disséminé de manière lâche en périphérie, le long des grand-routes notamment.

Au centre de l’aire, la ville d’ANDENNE développe une importante urbanisation en rive droite, dans la plaine alluviale large à cet endroit de plus de 800  mètres.

Son centre historique, implanté en bordure du versant, concentre de nombreux édifices anciens en calcaire. Un bâti mitoyen, où se distinguent plusieurs alignements très homogènes de maisons ouvrières et bourgeoises, parti-cularise les quartiers mis en place à la fin du 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle vers la Meuse et le village d’Andenelle.

Plusieurs grands SITES D’EXTRACTION, toujours en exploitation, marquent la rive gauche en amont de Seilles. Les imposants bâtiments et infrastructures, qui transforment les calcaires et les dolomies en granulats et en chaux, se dressent en contrebas du versant éventré.

D’autres carrières, désaffectées, sont peu à peu dissimu-lées par les formations boisées qui les colonisent.

Les INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT sont locale-ment prégnantes, de même que le bruit engendré par le va-et-vient continuel des véhicules destinés au transport des produits industriels. Il constitue une des signatures sonores du paysage de l’aire.

Dans la partie amont de la vallée (ci-dessus, à Brumagne), la plaine alluviale se distingue par son étroitesse. Les parties de versants en rive concave présentent un profil presque vertical, constitué d’une succession de hautes falaises extrêmement découpées et conquises progressivement par la végétation.

En aval d’Andenne, la plaine alluviale est plus large et les versants plus doux. Outre le bâti résidentiel, différentes activités y sont installées : les terres agricoles (ci-dessous, entre Gives et Ben) côtoient les zonings commerciaux ou industriels.

Les versants sont généralement boisés ou tout au moins couronnés d’arbres, pour les plus abrupts et rocheux. Selon la saison et l’essence des arbres, l’impact visuel est très différent. Les pins d’Autriche, sur les rochers à hauteur de Marche-les-Dames (à gauche), renforcent, par leur végétation permanente, la verticalité et la monumentalité des falaises. En hiver, certains versants recouverts de bouleaux (à droite, entre Rivage et Sclaigneaux) présentent un profil et une couleur très différents.

Meuse Moyenne de Namur à Huy

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L’exploitation extractive actuelle dessine des paysages (ci-dessus entre Marche-les-Dames et Namêche) qui tranchent avec les gabarits et l’environnement originels : cavités gigantesques aux parois régulières, sol dénudé, usines colossales, remblais, pous-sière… auxquels s’ajoutent des bruits multiples (tirs de mine, flux et déchargements de camions…). D’anciennes exploitations ont été délaissées. Certaines sont colonisées par la végétation (ci-dessous à gauche à Lives-sur-Meuse). D’autres sont utilisées par diverses activités (ci-dessous à droite à Anton près d’Andenne).

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Sources : Carte de Ferraris, Andenne 136 (1777), Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelle ; plan de secteur (2011), SPW-DGO4.

La Meuse Moyenne de Namur à Huy est l’une des aires les plus concernées par l’industrie extractive, qu’elle soit actuelle ou passée. Le relief y a été profondément et irrémédiablement modifié, jusqu’à crééer un paysage nouveau. Le processus, s’il est déjà en cours au 18e siècle entre Sclayn et Seilles notamment, comme le montre l’extrait de la carte de Ferraris (à gauche), a néanmoins connu une accélération toute particulière dans le courant du 20e siècle. Il connaîtra encore des développements dans les années à venir, ainsi que le prévoit le plan de secteur (zones hachurées mauves, à droite).

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De nombreuses autres activités industrielles et commerciales sont implantées dans la vallée et coha-bitent avec le bâti mais aussi avec un riche patrimoine. C’est le cas de la station d’épuration de Namur-Bru-magne située en face du château de Marche-les-Dames, lui-même installé à l’entrée du vallon du ruisseau de Franc-Waret (ci-contre).

Les villages et les hameaux, comme Namêche (ci-dessus) ou Bas-Oha (ci-dessous à gauche) sont installés dans le fond de vallée et sur les versants aux pentes douces. De nombreux bâtiments au profil traditionnel – par exemple l’alignement de petites maisons en bord de Meuse à Rivage (ci-dessous à droite) – sont construits en pierre calcaire de la région, parfois enduite.

Meuse Moyenne de Namur à Huy

De manière générale, le bâti se caractérise aussi par un mélange d’habitat ouvrier et de bâtisses plus bourgeoises. Le quartier de la Villette à Sclayn (à gauche) est un ensemble d’habitations ouvrières créé à la fin du 19e siècle par l’industriel Gustave Dumont, dont la société exploite et transforme le plomb et le zinc à Sclaigneaux. La périurbanisation se développe dans certaines zones, notamment à proximité d’Andenne et de Sclayn (à droite). Parmi les nouvelles constructions peuvent être observés des immeubles à appartements.

A Andenne, certaines rues et ruelles situées à flanc de versant permettent de prendre la mesure de l’étalement de la ville dans le fond de la vallée (ci-dessous à gauche, une vue partiellement occultée par le bâti et la végétation). Le clocher de la collégiale Sainte-Begge qui émerge des toits signale le centre ancien. L’espace constitué par la place du Chapitre, où se situe la collégiale, est très homogène (ci-dessus). Il est presque entièrement bordé des anciennes maisons des chanoinesses, de style traditionnel et précédées d’un jardinet. Le revêtement de la voirie, constitué de briques et de pavés, ajoute à la cohérence. Andenne se structure également autour de deux rues commerçantes dont l’une (ci-dessous à droite) est perpendiculaire à la Meuse.

L’aire accueille une série d’infrastructures liées au développement du tourisme, surtout dans la vallée en amont d’Andenne. Cer-taines sont toujours actives, d’autres ont connu diverses reconversions.

A Mosanville (Lives-sur-Meuse), sur la rive droite de la Meuse (à gauche), l’ancien hôtel Beau Séjour (flèche), reconverti en habi-tation, voisine avec l’ancien hôtel de Mosanville, toujours exploité aujourd’hui par une chaîne hôtelière internationale mais sous le nom New hôtel de Lives.

Même si elles sont moins nombreuses et si leur architecture paraît plus simple que dans la Haute Meuse, des villas mosanes sont présentes dans cette portion de la vallée (à droite, à hauteur de Beez). Elles étonnent parfois aujourd’hui dans un environnement devenu particulièrement industrialisé.

Lorsqu’on l’observe depuis la rive opposée, la ligne de chemin de fer Namur – Liège longe assez discrètement le fleuve. Elle est par contre un obstacle régulier dans les circulations sur la rive gauche. Entre Rivage et Sclaigneaux (ci-dessous à droite), la falaise a été entaillée pour permettre son installation. Les infrastructures routières sont aussi très visibles. C’est particulièrement le cas des bretelles d’accès aux ponts et surtout du haut viaduc autoroutier de Beez (ci-dessus à gauche), qui enjambe la vallée à l’ouest de l’aire. La N90 qui suit la vallée sur la rive droite, de même que la route implantée le long de la rive gauche (ci-dessus à droite) conditionnent fortement la perception du paysage de la vallée. Plusieurs infrastructures fluviales ponctuent le fleuve, comme le barrage-écluse de Seilles (ci-dessous à gauche).

Meuse Moyenne de Namur à Huy

Constats et enjeux

3 L'aire présente une mixité très particulière : des espaces et des infrastructures industriels voisinent ou s’imbriquent dans des portions de la vallée où les éléments naturels (notamment les falaises rocheuses) ou patrimoniaux sont fort présents. La confrontation des divers types d’éléments participe par contraste à leur renforcement visuel mutuel, ou mène dans d’autres cas à la domination des uns sur les autres.

3 Différents types de bâti – traditionnel, ouvrier, bourgeois (notamment des villas liées à la villégiature) – sont présents dans l’aire mais, pour certains, perdent peu à peu leur lisibilité.

3 Le développement d’un phénomène de périurbanisation/littoralisation des berges nécessite une vigilance/