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Bordure hesbignonne de Namur à Huy

Superficie totale de l’aire (ha) A 5 920 Superficie agricole (ha) 3 165 Superficie boisée et milieux

semi-naturels (ha) 1 538

Superficie urbanisée (habitat et

act. économique – ha) 567

Autres occupations du sol (ha) 650 Nombre d’habitants B 10 923

A Estimation sur base des données de la Carte numérique d'occupation du sol de Wallonie (2007).

B Estimation sur base des données de l'INS (2016).

0 2 4 Km

Bordure de Namur à Huy

© IGN-Bruxelles, extrait de la carte 1/50 000, avec l'autorisation A3522 de l'Institut géographique national www.ign.be.

Bordure de Namur à Huy

La Bordure hesbignonne de Namur à Huy présente deux types de relief : de vastes PLATEAUX limoneux à sablo-limoneux alternent avec des VALLÉES creusées dans les calcaires et les grès. Dans l’est de l’aire, le sous-sol est constitué de schistes. Les cours d’eau, plus encais-sés dans les parties calcaires, sont tous orientés per-pendiculairement à la vallée mosane. La vallée du Hou-youx, située au nord de Namur, fait partie de cette aire, bien qu’elle en soit séparée par l’aire de l’Agglomération périurbaine namuroise.

L’urbanisation, peu importante, est implantée sur les plateaux, à l’exception de quelques villages situés en fond de vallée (Gelbressée, Ville en Waret…). Les prés se localisent principalement dans l’auréole villageoise.

Au-delà, les labours s’étendent sur les parties les plus planes selon un parcellaire de grande taille. Les am-biances dégagées des plateaux contrastent fortement avec celles des vallées. Ces dernières sont soit cou-vertes de boisements majoritairement constitués de feuillus (surtout du hêtre) pour les ruisseaux du Hou-youx, de Gelbressée et de Loyisse, soit occupées dans leur partie aval par des carrières, privilégiant, après exploitation, une recolonisation par un mélange d’es-sences pionnières comme le bouleau verruqueux et le saule marsault.

Le TISSU BÂTI plus ou moins jointif, parfois en lé-ger recul par rapport à la voirie, se positionne en groupes lâches, en villages ou hameaux. L’habitat traditionnel est construit en pierre locale, majoritai-rement calcaire, parfois de grès. Dans les construc-tions récentes, les matériaux sont diversifiés : brique et enduit. Le long des nationales, l’activité com-merciale influence ponctuellement la trame bâtie.

De vastes ensembles bâtis abritant des équipements communautaires occupent le versant occidental de la vallée du Houyoux.

L’aire est riche en PATRIMOINE BÂTI. Des monu-ments religieux ou civils  –  dont d’imposantes fermes anciennes – isolés au milieu des champs, en bordure de village ou au sein d’une petite vallée typent le paysage

de l'aire. Certains édifices, dont l’état de conservation est variable, sont classés. Des bâtisses sont retirées au sein de vastes parcs boisés. Quelques rares vestiges militaires des deux guerres mondiales (abris en béton, forts) sont présents.

Le paysage est peu influencé par la présence de l’in-dustrie à l’exception notable des CARRIÈRES, encore en activité ou non, localisées dans le sud de l’aire, à la limite avec l’aire de la Meuse Moyenne de Namur à Huy : carrières de Beez, Marche-les-Dames, Sclai-gneaux et Seilles... Les terrils, les merlons* et les fronts de taille sont visibles de loin. Le transport des gravats couvre les routes et la végétation d’une poussière grisâtre. Les carrières de Sclaigneaux et de Seilles pourraient étendre leur emprise, comme l’autorise le plan de secteur, et accroître ainsi leur impact sur le paysage. Dans la partie nord-ouest de la vallée du Houyoux, une zone d’activité économique mixte est ins-crite au plan de secteur, en continuité des vastes ter-rains du parc d’activité économique de Rhisnes, situé en bordure de l’aire.

Les autoroutes (E42 et E411), bien que majoritairement localisées en dehors de l’aire, marquent localement le paysage. Il en est de même pour la ligne ferrée L161 Namur  –  Bruxelles, alternativement en déblais et en remblais dans la vallée du Houyoux.

L’aire se distingue de sa voisine orientale – la Bordure hesbignonne de Huy à Liège – par la visibilité plus impor-tante des infrastructures de TRANSPORT D'ÉNERGIE et des équipements liés à l’APPROVISIONNEMENT EN EAU ET SON ASSAINISSEMENT (réservoirs, châteaux d’eau, stations d’épuration) présents sur son territoire.

Ceci s’explique notamment par la longueur des vues permises par le relief. Quelques champs d’éoliennes localisés au nord, en dehors de l’aire paysagère, sont bien perceptibles depuis celle-ci.

Entre les vallées des affluents de la Meuse, deux types de paysage ouvert dominent : ci-dessus un relief mollement ondulé occupé par de grandes cultures (Landenne) et ci-contre, dans les zones plus humides au relief plus accentué, des herbages et des bosquets (entre Vezin et Ville en Waret).

Les développements résidentiels récents sont souvent localisés en contact direct avec la zone agricole (à gauche, Champion et à droite, Petit-Waret). Sur la photo de droite, un imposant réservoir datant de 1967 est particulièrement visible.

Les lignes aériennes à très haute et haute tension sont très présentes, tout particulièrement à proximité de deux stations de trans-formation et de redistribution situées l’une dans l’est, l’autre dans l’ouest de l’aire. Les pylônes électriques et, plus ponctuellement, les éoliennes et les antennes émettrices imposent leur présence verticale dans les espaces ouverts des grandes cultures (à Vezin à gauche et à Boninne à droite). Dans la vallée du Houyoux, seule la partie méridonale est parcourue par ce type d’infrastructure.

Bordure de Namur à Huy

Ci-contre, à Fernelmont, la tour d’aération du Fort de Marcho-velette, témoin de la position fortifiée de Namur lors des deux guerres mondiales, émerge du paysage. C’est un domaine militaire inaccessible au public.

Les équipements d’approvisionnement en eau (châteaux d’eau et réservoirs) et d'assainissement de celle-ci (stations d’épuration) sont bien présents au sein de l’aire. Les châteaux d’eau, situés sur les points culminants, constituent des points de repère au sein du paysage agricole ouvert. Ci-contre, le château d’eau de Champion (300 m³), datant de 1950, reconnaissable à ses contreforts qui soutiennent la cuve en encorbellement, est rehaussé d’une antenne de transmission (GSM).

L’impact sur le paysage des zones de prise d’eau, de puits, de réservoir ou de station de traitement varie en fonction de la distance d’observation, mais également de leur intégration. Ainsi, à Rhisnes, de loin, la couleur blanche des bâtiments techniques s’impose au regard (ci-dessous à gauche) tandis que de près, le grillage vert de protection est plus discret (ci-dessous à droite).

Le bassin circulaire et le bâtiment technique de la station d’épuration de Bricniot s’insèrent dans la vallée du Houyoux (ci-dessus).

Certaines vallées ont conservé un couvert forestier dense (vallées de la Gelbressée – à gauche –, de Loyisse ou du Houyoux) qui contraste fortement avec l'ambiance des plateaux. D’autres ont subi des défrichages liés à l’urbanisation et à l'exploitation des car-rières (vallées de la Somme, du Haigneau – à droite – et de la Velaine). Les villages situés dans ces vallées sont entourés de prairies.

Les anciennes carrières ont été recolonisées par une végétation pionnière et des fourrés.

Les voies d'accès aux plateaux sont pour la plupart localisées le long des affluents de la Meuse. Elles ménagent des perspectives sinueuses et offrent des ambiances différentes selon la végétation qui les borde comme en témoigne la route le long du ruisseau de la Gelbressée (à gauche) ou le chemin creux vers la ferme de Montigny (à droite).

Les flancs de la vallée du Houyoux sont également boisés mais dans sa partie aval, la plaine alluviale s’élargit laissant place à des prairies au sein desquelles le cours d’eau serpente (à gauche). Dans les villages de fond de vallée, les ruisseaux traversent des prai-ries humides ou sont artificialisés le long des routes, comme le ruisseau de Mochenaire dans le village de Wartet (à droite).

Bordure de Namur à Huy

Les infrastructures de transport sont une des composantes paysagères majeures de la vallée du Houyoux. Le développement de moyens techniques nombreux et variés a été nécessaire pour récupérer le relief conséquent de celle-ci. Le viaduc autoroutier de Rhisnes traverse la vallée de part en part (ci-dessus, en haut à gauche et à droite). Le chemin de fer alterne les tronçons en déblais et en remblais (ci-dessus, en bas à gauche et à droite). Il est aussi un des constituants importants du paysage sonore de cette vallée calme.

Toujours du fait du relief, la largeur de la voirie a nécessité une différence de niveau entre les deux bandes de circulation afin de rattraper la dénivellation.

Les carrières en activité ont un impact paysager important. Ci-dessus (Marche-les-Dames), une épaisse masse sombre, visible de loin, se dessine à l’arrière des terrains agricoles environnants et sur l’autre ver-sant de la vallée du Haigneau. Elle est constituée des déblais accumulés et des merlons végétalisés en bordure d'exploitation. Le haut du front de taille peut également se voir.

Les carrières inactives ou dont l'exploitation est en attente (ci-contre à Sclaigneaux) ainsi que les abords des carrières actives sont recolonisés par la végétation (ci-dessous à droite à Marche-les-Dames).

Dans la proximité immédiate des carrières, l'exploitation et le charroi génèrent une poussière grisâtre qui, par temps sec, se répand aux alentours et recouvre les bâtiments, les routes et la végétation ( Marche-les-Dames, ci-dessus, à gauche ).

L'exploitation des carrières empêche l'accès à des points de vue souvent impressionnants sur la vallée de la Meuse.

Bordure de Namur à Huy

Les campagnes de la Bordure hesbignonne de Namur à Huy se caractérisent par la présence d’imposantes fermes anciennes, isolées au milieu des champs ou en bordure de village. Certaines sont peu entretenues. C’est le cas de la ferme de Sclermont (ci-dessus à droite) et du château-ferme de Wartet dont la silhouette délabrée est bien visible (ci-dessus à gauche). L'état actuel de ce dernier est d’autant plus attristant que, depuis 1982, la ferme et la chapelle adjacente sont classées, comme monuments, ainsi que les abords en site (ligne rose sur la carte IGN). Deux arbres sont également repris dans l’inventaire des arbres remarquables (triangles roses sur la carte IGN).

De nombreux monuments civils ou religieux s’inscrivent dans les paysages de l’aire, que ce soit au milieu des cultures, en bordure des villages ou au sein des vallées. Ci-dessus, l'ensemble constitué par l’abbaye Notre-Dame du Vivier à Marche-les-Dames (du 13e au 18e siècle) se dresse dans le vallon de la Gelbressée.

Il est bien conservé et est repris comme Patrimoine exceptionnel de Wallonie.

Ci-contre, le château de Franc-Waret, datant du 18e siècle, est classé comme monument. Il est érigé au milieu d'un vaste parc paysager aménagé au 19e siècle, comprenant également un jardin classique. Les fûts et les pales d’éoliennes se dessinent en arrière-plan (flèches).

Source : © IGN-Bruxelles, extrait de la carte 1/50 000, avec l'autorisation A3522 de l'Institut géographique national – www.ign.be ; SPW-DGO4.

0 100 200 m

Le versant occidental de la vallée du Houyoux est investi par des équipements communautaires qui occupent de vastes ensembles bâtis. L’hôpital psychiatrique du Beau Vallon – présent depuis 1914 – est constitué d’une série de pavillons de différentes époques installés au sein d’un parc arboré (2). Le site comprend aussi une communauté religieuse et une école.

L’IPPJ de Saint-Servais (Institution Publique de Protection de la Jeunesse) s’insère au sein d’une propriété arborée de dix hectares où sont implantés des pavillons de type normand (1 et 3). Le site est ceinturé d’une clôture filaire qui se fond dans la végétation qui l’accompagne.

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Les bâtiments des centres anciens des villages sont construits en pierre locale, majoritairement calcaire, comme à Vezin (à gauche).

Dans les extensions des villages, des matériaux plus variés sont utilisés (brique et enduit). Les maisons récentes du village de Wartet (au centre), un des rares villages de l’aire localisé en fond de vallée d'un ruisseau (Mochenaire), ont des parements de façade variés.

L’activité commerciale, signalée de loin par de hautes enseignes, est installée le long des routes nationales (à droite, à Boninne, le long de la N80).

Bordure de Namur à Huy

Constats et enjeux

3 Les vastes étendues de terres agricoles – prolongement du bas-plateau hesbignon –, bien préservées des développements résidentiels périurbains, constituent une caractéristique majeure de l’aire.

Le développement de nouveaux lotissements risque toutefois de porter atteinte à la qualité paysagère