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Meuse Moyenne de Huy à Liège

Superficie totale de l’aire (ha) A 4 475

Superficie agricole (ha) 879

Superficie boisée et milieux

semi-naturels (ha) 869

Superficie urbanisée (habitat et

act. économique – ha) 1 505

Autres occupations du sol (ha) 1 222 Nombre d’habitants B 33 833

A Estimation sur base des données de la Carte numérique d'occupation du sol de Wallonie (2007).

B Estimation sur base des données de l'INS (2016).

0 2 4 Km

Meuse Moyenne de Huy à Liège

© IGN-Bruxelles, extrait de la carte 1/50 000, avec l'autorisation A3522 de l'Institut géographique national www.ign.be.

Meuse Moyenne de Huy à Liège

L’aire de la Meuse Moyenne de Huy à Liège se carac-térise surtout par une PLAINE ALLUVIALE de 300 à 1 400 mètres de large située à 60-70 mètres d’altitude.

Sa GÉOLOGIE VARIÉE présente tantôt des formations calcaires et gréseuses composant les flancs du Bassin de Namur, tantôt des couches houillères principalement schisteuses qui constituent la partie médiane du bas-sin. Une succession de carrières éventre les versants, particulièrement en rive gauche de la Meuse Moyenne.

La plaine alluviale se poursuit au sud par les prémisses de l’Ardenne condrusienne, petite bande de cinq kilo-mètres de longueur qui suit la rive droite de la Meuse, à la géologie complexe alliant schiste et grès. Les vil-lages d’Ombret-Rawsa, Hermalle-sous-Huy et Cler-mont-sous-Huy se rattachent à cette zone. Au nord de la plaine alluviale, les hauts de versant de la bordure hesbignonne, constitués de roches calcaires et dolomi-tiques, délimitent l’aire.

Divers PHÉNOMÈNES GÉOMORPHOLOGIQUES sont identifiables au sein de la zone considérée. A Engis, le Thier d’Olne est un vestige de terrasses de la Meuse.

Il marque l'emplacement ancien de la plaine allu-viale du fleuve, avant que celui-ci ne gagne son lit actuel. Des grottes naturelles sont présentes dans la partie orientale de l’aire (grottes de Ramioul, aux Végétations, Lyell et de Rosée).

Deux affluents importants de la Meuse ont leur confluence sur le territoire de l’aire : la Mehaigne en rive gauche et le Hoyoux en rive droite. La plupart des ruis-seaux ont leur dernier tronçon canalisé en souterrain (dont le Hoyoux) du fait de l’artificialisation des sols dans la plaine alluviale.

La VÉGÉTATION NATURELLE est localement bien présente avec la répétition de séquences de forêts sur les crêtes, sur les versants abrupts, de rares prairies ou de cultures dans la plaine alluviale et de forêts alluviales sur les banquettes* de ruisseaux et sur les îles. Les milieux rocheux de l’aire sont propices au développement d’une végétation arbustive et herba-cée ainsi que de pelouses maigres. Les anciennes

car-rières et gravières (gravière d'Amay, carrière du Lion…) sont colonisées par une flore et une faune de grand intérêt (comme les hirondelles de rivage, le crapaud calamite et diverses espèces d’odonates — libellules).

La TYPOLOGIE DU BÂTI est très variée. L’aire se ca-ractérise essentiellement par la présence d’ENTITÉS URBAINES comme Huy et Amay, qui ont un centre bâti ancien, alors qu’Engis doit son développement urbain à l’industrialisation. Le tissu bâti est complexe et a évo-lué au cours du temps : centre ancien, logement ouvrier et cité sociale, pavillonnaire sur les versants et nouveau quartier en périphérie. Quelques petites ENTITÉS VILLA-GEOISES, au bâti traditionnel, sont parfois bien préser-vées (Hermalle-sous-Huy et Clermont-sous-Huy). Enfin, des villages, hameaux et quartiers se sont dévelop-pés au contact direct d’une industrie (comme Ampsin) ou d’un monument religieux ou civil (comme Flône).

L’aire est riche en PATRIMOINE BÂTI CLASSÉ, tant en monuments civils, religieux ou militaires qu’en maisons ou ensembles bâtis.

La plaine alluviale est FORTEMENT ARTIFICIALISÉE.

Logements, industries et infrastructures – y compris portuaires et énergétiques – sont en concurrence pour l’occupation de l’espace. A l'exception de certains tron-çons de la N90, les vues sont cloisonnées par la végé-tation et les infrastructures, rendant la Meuse souvent peu visible. Les ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES influencent l’organisation spatiale et la perception des paysages.

L'aire est fortement impactée par l’activité extractive, y compris par le transport et l’industrie de transforma-tion des produits extraits. De grandes zones d’activités portuaires, industrielles (accueillant des entreprises Seveso*), artisanales et commerciales bordent le fleuve.

Le paysage est dominé par le secteur de l'ÉNERGIE : centrales de Tihange (nucléaire), des Awirs (thermique et biomasse) et d’Ampsin-Neuville (hydroélectrique), lignes électriques aériennes à très haute et haute tension qui y sont associées et usine de production d’agrocarburants (Biowanze). Au nord, des éoliennes localisées en dehors de l’aire sont également perceptibles.

Le paysage de l’aire se caractérise par son compartimentage. Les vues sont courtes, sauf dans l’axe du fleuve. En arrière-plan, les versants souvent boisés ferment les vues. Des infrastructures industrielles verticales ponctuelles (des cheminées ou des silos) émergent de la nappe urbaine. Le fleuve est souvent dérobé à la vue. Les infrastructures de transport participent à ce cloisonnement.

Ci-dessus, deux vues sur Wanze illustrent le cloisonnement du paysage. A gauche, les haubans du pont suspendu Père Pire, qui relie Ben-Ahin (Huy) sur la rive droite à Bas-Oha (Wanze) sur la rive gauche, habillent, depuis 1987, de stries légères le paysage. Les silos avec leur toiture orangée de la raffinerie tirlemontoise colorent les vues (à gauche et à droite).

Les infrastructures du groupe Prayon – actif dans la chimie des phosphates et installé à Engis depuis la fin du 19e siècle – marquent le paysage de la vallée mosane. Les barrières de sécurité et les postes de contrôle de l’usine que nécessitent les sites classés Seveso renforcent cet impact.

L’activité des carrières a un impact impor-tant sur le paysage de l’aire. Une poussière gris-blanc recouvre les abords des sites extractifs (ci-dessus à gauche à Engis), des usines de transformation et des infrastruc-tures de transport (ci-contre à Engis).

Divers procédés sont utilisés pour réduire cet impact, comme la pulvérisation d’eau sur les aires de chargement /déchargement (ci-dessus à droite entre Amay et Engis).

Meuse Moyenne de Huy à Liège

L’ancienne carrière d'Ampsin (Amay), ci-dessus, a fait l’objet d’une mise en valeur touristique à l’aide d’un sentier géologique agrémenté de treize panneaux didactiques sur la faune, la flore, les roches et l'histoire locale.

Ci-contre, le haut des fours à chaux, témoins du passé, et le panneau didactique illustrant leur fonctionnement.

L’ancienne gravière d’Amay a été, pour partie (17,56 ha sur 40 ha), érigée en zone protégée (zone humide d’intérêt biologique) gérée par la Wallonie et pour partie aménagée en zone récréative régie par la commune d’Amay. Le site avec son plan d’eau, ses pentes douces, ses îlots et ses milieux ouverts est propice au déve-loppement des amphibiens et accueille une avifaune variée dont l’emblématique hirondelle des rivages.

Ci-dessus à gauche, l’ancienne gravière (ellipse), vue depuis la bordure hesbi-gnonne de Huy à Liège. La Meuse se devine dans le fond de la vallée (ligne tire-tée). Ci-dessus à droite, la vue sur le plan d’eau est prise depuis le talus longeant le chemin de halage en rive gauche. En arrière-plan, la collégiale Saint-Georges-et-Sainte-Ode (flèche) caractérise la silhouette de la commune d’Amay. Ci-contre, un caillebotis a été construit afin de pouvoir se promener sur le site.

La densité des infrastructures liées au secteur de l’énergie est élevée dans l’aire paysagère (cf. carte ci-dessous). Ceci s’explique en partie par le fait que ce secteur est tributaire de la gestion de l’eau : tant pour les équipements de refroidissement des centrales de production électrique (Tihange – nucléaire, les Awirs – thermique et biomasse), pour leur approvisionnement en combustible par barge (anciennement le charbon et aujourd’hui les pellets de bois pour les Awirs) que pour les centrales hydroélectriques couplées aux barrages (Ampsin-Neuville).

L’impact paysager des centrales de production électrique varie en fonction de la distance d’observation. En vue rapprochée, les cheminées et les tours de refroidissement ressortent, ainsi que les barrières et les barbelés protégeant l’accès au site et la verdure qui leur est associée. De plus loin (ci-dessus et ci-dessous, 1 à 3), ce sont les panaches de vapeur d’eau et le réseau de transport et de distribution électrique qui sont bien visibles. Les centrales hydroélectriques marquent faiblement le paysage

(voir l’encart sur l’énergie hydroélectrique dans la partie 2, p. 102 – ci-dessous, 2). Le maillage de pylônes électriques et de stations de redistribution (en marge de l’aire) renforce l’impact paysager du secteur énergétique.

L’évolution actuelle du secteur de production de l’énergie (voir l’Atlas des Paysages de Wallonie n° 3, le Plateau condrusien, pp.  65-70) est en lien notamment avec la prise en compte des changements climatiques et la diminution de la production de CO2 associée. Le développement des énergies renouvelables fait partie de ces évolutions, ce qui se traduit dans le paysage par la présence des mâts verticaux des champs d’éoliennes bordant l’aire paysagère au nord (ci-dessous, 4) ou par celle des silos, tours et enchevêtrement de tuyaux de l’usine de production d’agrocarburants Biowanze. La sortie du nucléaire programmée à moyen terme aura aussi un impact sur le paysage de l’aire.

Source : CPDT 2015

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Usine d'agrocarburant

Meuse Moyenne de Huy à Liège

En rive droite, le centre ancien de Huy est densément bâti.

Ses voiries étroites limitent les échappées vers le fleuve ou les coteaux. Une partie du centre a été réaménagée en piétonnier, accueillant essentiellement des commerces et de l’horeca (ci-contre à gauche).

Les statues agrémentent le paysage urbain de Huy et participent à la valorisation touristique du centre ancien (ci-dessus au centre, les joueurs de billes). La large voirie d’accès au centre de Huy (N90) offre le recul nécessaire pour appréhender la collégiale Notre-Dame qui émerge derrière les toitures des maisons bordant cette chaussée (ci-dessus à droite).

Ci-dessous, la vue panoramique de la rive droite de la Meuse montre la diversité du tissu urbain hutois, avec l’arrivée du téléphérique (1) et l’ancien refuge de l’abbaye du Val Saint Lambert (2) – aussi appelée Maison Batta – en style « renaissance mosane », une suc-cession d’immeubles à appartements au gabarit parfois imposant accompagnés de commerces occupant les bords de Meuse (3) et le pont routier en arc Roi Baudouin (4) inauguré en 1956.

Le même style d’ambiance urbaine se retrouve à Amay, avec la collégiale Saint-Georges-et-Sainte-Ode (à gauche) et une ancienne rue pavée dont la vue vient buter sur le coteau (au centre).

Le centre du village d’Hermalle-sous-Huy est un ensemble architectural du plus haut intérêt, avec ses fermes groupées autour du château et de l’église. La silhouette de la tour et du pignon de la grange de la ferme castrale referme la perspective de la place de l’église (à droite).

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Le paysage bâti de la Meuse Moyenne de Huy à Liège est aussi influencé par l’industrialisation de la vallée. Petites maisons ouvrières, maisons de cadres et cités sociales s’alignent le long de la vallée (ci-dessus à gauche à Saint-Georges-sur-Meuse et à droite à Engis) ou s’étagent sur les versants (ci-dessous à Ramioul – Flémalle).

Depuis les années 2000, l’aire connaît un dynamisme immobilier important partout où des terrains d’une certaine taille sont dispo-nibles. Il en résulte des mutations paysagères conséquentes.

A Hermalle-sous-Huy (Engis), un nouveau quartier (ci-dessus) a été construit sur un terrain de cinq hectares. Il est labellisé quartier durable selon le référentiel wallon datant de 2014. Il s’articule autour d’une place et comprend, outre des logements (maisons et appartements), une crèche et un petit parc avec une plaine de jeux. La mobilité douce y est favorisée.

En périphérie de la ville de Huy, en rive droite, à l’entrée du noyau villageois de Ben-Ahin, un ensemble comprenant des commerces et du logement (ci-dessous à gauche) a été érigé à l’intersection de deux voiries régionales importantes (N90 et N698). L’ensemble bâti est visible depuis la rive gauche de la Meuse (ci-dessous à droite). Il participe à une certaine littoralisation des bords de Meuse alors que les terrains concernés sont affectés en zone d’habitat à caractère rural au plan de secteur.