• Aucun résultat trouvé

Bordure hesbignonne de Huy à Liège

Superficie totale de l’aire (ha) A 5 885 Superficie agricole (ha) 3 247 Superficie boisée et milieux

semi-naturels (ha) 841

Superficie urbanisée (habitat et

act. économique – ha) 1 224

Autres occupations du sol (ha) 573 Nombre d’habitants B 22 112

A Estimation sur base des données de la Carte numérique d'occupation du sol de Wallonie (2007).

B Estimation sur base des données de l'INS (2016).

0 2 4 Km

Bordure de Huy à Liège

© IGN-Bruxelles, extrait de la carte 1/50 000, avec l'autorisation A3522 de l'Institut géographique national www.ign.be.

Bordure de Huy à Liège

La Bordure hesbignonne de Huy à Liège constitue une TRANSITION entre la vallée mosane et le plateau hes-bignon. Elle s’étend le long du flanc sud-est du syn-clinorium de Namur, au contact du massif du brabant.

Sa GÉOLOGIE DIVERSIFIÉE est propice à des habitats naturels riches et variés.

Des roches calcaires et dolomitiques apparaissent à plusieurs endroits : sous la forme de falaises discrètes, à Wanze, ou de promontoires rocheux dominant la Meuse, comme ceux qui accueillent les châteaux d’Aigremont ou de Chokier. En dehors de ces zones rocheuses, la plus grande partie de l’aire se développe, d’une part, sur des terrains schisteux au maillage hydrographique dense et, d’autre part, sur des crêtes limoneuses en connexion avec le plateau hesbignon.

Les PRINCIPAUX COURS D’EAU sont peu perceptibles.

Contrastant avec le cours de la Mehaigne, les ruisseaux de Bende, de Flône et des Awirs, ainsi que leurs affluents s’orientent souvent parallèlement à la vallée mosane.

Seule la partie aval du ruisseau des Awirs est encaissée, à proximité des anciennes carrières.

Dans les vallées, L’OCCUPATION DU SOL EST TRÈS DIVERSIFIÉE et mêle une urbanisation très présente, des prairies et des prés, ponctuellement des parcelles de culture et, sur les pentes les plus fortes, des massifs boisés, notamment le long des principaux ruisseaux. En dehors des vallées, les boisements dispersés et le relief moutonné réduisent souvent les vues longues. Celles-ci se rencontrent néanmoins dans la partie centrale de l’aire où de grands champs s'étalent depuis des crêtes.

Le TISSU BÂTI présente des caractéristiques très variées et peu homogènes. L’urbanisation est assez dispersée et se localise tant sur les plateaux de culture que sur les versants des vallées secondaires. Les villages, dont le noyau ancien est souvent accompagné d’une série de hameaux et de fermes, sont groupés de façon lâche.

Des extensions bâties d’âge divers, le long des axes de

communication et des lotissements récents, complètent ce tissu. L’habitat est constitué de maisons individuali-sées où la brique domine en parement. De petits blocs d’appartements apparaissent au sein des développe-ments résidentiels récents.

Le centre et l’est de l’aire sont riches en PATRIMOINE BÂTI CLASSÉ, majoritairement des châteaux enclos au sein de leur vaste parc. Ils sont, de ce fait et parce qu'ils sont privés, souvent peu apparents. Le château de Jehay et l’ancienne abbaye de la Paix-Dieu – qui héberge de-puis une vingtaine d’années l’Institut du Patrimoine Wal-lon –, constituent une exception. Ce sont des propriétés publiques, ouvertes aux visiteurs.

A certains endroits, les paysages de l’aire sont forte-ment influencés par des INFRASTRUCTURES situées sur les aires voisines : au nord, les champs d’éoliennes, l’aéroport de Liège (paysage sonore et extension des activités) et l’autoroute E42 (paysage nocturne) et au sud, les centrales de production d’énergie électrique (Les Awirs et Tihange). Par contre, en comparaison des aires voisines, l’aire est très peu touchée par les activités industrielles passées et présentes. Les seules traces sont une ancienne carrière colonisée par la nature aux Awirs et une ancienne forge – les Maîtres du feu – réaffectée en activité touristique à Ampsin. Les lignes électriques aériennes à très haute et haute tension qui convergent vers la vallée de la Meuse sont moins discernables que sur l’aire de la Bordure hesbignonne de Namur à Huy car la longueur des vues est souvent limitée.

L’essentiel du RÉSEAU ROUTIER se développe perpen-diculairement à la vallée de la Meuse. Il permet ainsi des perspectives paysagères importantes, notamment vers les panaches de vapeur d’eau de la centrale nucléaire de Tihange dans la vallée mosane.

Les villages d’Antheit et de Vinalmont sont intégrés au sein du Parc naturel des vallées de la Burdinale et de la Mehaigne.

Les étendues labourées correspondent aux placages limoneux de la Hesbaye. Les terres arables de texture légère que l’on trouve dans la partie nord de l'aire (ci-dessus en haut, Hozémont), deviennent caillou-teuses et de moindre fertilité au contact des roches du versant mosan (ci-dessus en bas, la campagne de la Kérité avec en arrière-plan la « butte » de la Carrière Dumont-Wautier. Ce nouveau relief créé masque forte-ment la vue vers la Meuse). Les terres plus humides sont occupées par des pâtures ou par des bois lorsque la déclivité est importante.

Ponctuellement, les vues lointaines rendent certains élé-ments prégnants dans le paysage comme ci-contre les pylônes électriques (1), les cheminées de la centrale des Awirs (2) et la carrière du Lion (3) sur le versant méridio-nal de la Meuse.

L’autoroute surplombe la vallée des Awirs dans sa partie amont au niveau de Gleixhe (à gauche). Ensuite, les sections encaissées de cette vallée sont le plus souvent boisées (au centre). Plus en aval, la vallée s’élargit au profit de prairies humides et de l’urbanisa-tion (à droite).

2 1

3

Bordure de Huy à Liège

La principale carrière de l’aire, l’ancienne carrière des Awirs, n'est plus en activité et la végétation à ses pieds la rend peu visible depuis l’espace public. Pour la voir, il est nécessaire d'accéder à certains points de vue dominants, tel le promontoire du château d’Aigremont (ci-dessus, vue depuis le château). Une végétation arbustive et herbacée d'un grand intérêt biologique colonise les replats des falaises calcaires. La carrière a été aménagée pour y pratiquer l’escalade.

Les traces des activités industrielles passées sont peu présentes dans l’aire. Un des rares exemples a été réhabilité afin d’y accueillir des activités en lien notamment avec le tourisme industriel. Il s’agit du centre touristique « Les Maîtres du feu » à Ampsin, installé dans le cadre d’une vieille forge de 1897.

2

Beaucoup de bâtiments présentant un intérêt patrimonial sont intégrés à l’intérieur d’un parc ou d’un site particulier et occupent une surface importante (carte ci-dessous). Toutefois, leur prégnance dans le paysage est variable.

Les ensembles privés, enclos au sein de leur parc, ne sont souvent visibles que depuis le lointain ou à travers un porche d’entrée : château et chapelle de Lexhy à Horion-Hozémont (1a et 1b), château de Haulte-penne et château de Warfusée (voir le kaléidoscope en p.258), château de Chokier, château d’Aigremont (4). Par contre, le château de Jehay (2), propriété de la Province de Liège, et l’abbaye de la Paix-Dieu (3), propriété de l’Institut du Patrimoine Wallon (IPW), sont plus accessibles. Tous ces biens, dont certains sont en mauvais état, font l’objet de rénovations / res-taurations depuis plusieurs années. De nombreux chantiers-écoles ont pour objet l’abbaye de la Paix-Dieu elle-même. Différentes techniques de restauration y sont mises en œuvre (3a et 3b).

1. Logis du censier

Bordure de Huy à Liège

Source : http://www.sowear.be.

Rouge : zones A et A', orange : zones B et B', bleu : zones C et C' et vert : zones D et D'.

Cartographie du Plan d'exposition au bruit de l'aéroport de Liège (PEB — lignes en gras — zones A' à D') et du Plan de développe-ment long terme (PDLT — lignes fines — zones A à D) pour l'aire paysagère de la Bordure hesbignonne de Huy à Liège.

L’aéroport de Liège se situe à proximité immédiate de l’ensemble de la Vallée de la Meuse. Son impact se fait sentir au sein de l’aire paysagère de la Bordure hesbignonne de Huy à Liège (ci-dessus à droite, la fin de la piste d’atterrissage, à la limite de l’aire). Le pay-sage sonore est impacté, essentiellement la nuit, par sa présence.

Un plan d’exposition au bruit destiné à objectiver les répercussions sonores auprès des riverains est dressé et évalué tous les trois ans (ci-dessus à gauche, cartographie du plan). Quatre zones sont définies en fonction de l’exposition au bruit réelle et prévue dans les dix ans. Dans les zones A’ et B’, les plus proches de l’aéroport, plusieurs solutions allant de l’insonorisation des habitations à leur rachat par les pouvoirs publics sont prévues. Au sein des zones C’ et D’, des aides à l’insonorisation des habitations sont d’applica-tion. Plus de 11 222 bâtiments situés dans ces quatre zones, aux abords de l’aéroport de Liège, sont concernés par ces mesures.

Le paysage se transforme au gré du rachat des maisons et de leurs destructions. La démolition des immeubles d'habitation et des voiries de la cité des Acacias à Grâce-Hollogne (ci-dessous), située en zone A’ du plan d'exposition au bruit de l'aéroport de Liège, ainsi que le nettoyage et le nivellement complet du site modifient lentement le paysage depuis 2013. A l’avant-plan, les zones enher-bées correspondent à des habitations déjà détruites.

L’urbanisation de l’aire présente un visage varié et joue localement avec le relief. Ainsi les voiries qui permettent d’accéder depuis le plateau à la vallée de la Meuse sont installées perpendiculairement à la vallée. Elles présentent une urbanisation ancienne dense, dans laquelle les bâtiments sont implantés au niveau de la voirie, souvent sur l’alignement et parfois avec un léger recul (à gauche, la N631 à Amay et au centre, la N64 à Vinalmont). Les constructions récentes sont par contre installées perpendiculairement à la voirie et s’accrochent aux pentes (à droite, à Horion-Hozémont).

Quelques cités de logements sociaux et surtout un habitat pavillonnaire assez disparate, tant au niveau de l’âge que du style, com-plètent l’urbanisation (à droite et à gauche, à Saint-Georges-sur-Meuse).

Les développements résidentiels récents en ruban privatisent les vues depuis l’espace public. Inversement, le caractère linéaire des nouvelles constructions les rend très perceptibles dans les vues lointaines (à gauche, Les Cahottes à Flémalle, à droite, à Amay).

Ils mitent les terres cultivées sur les lambeaux de plateaux ou en limite de ceux-ci.

Bordure de Huy à Liège

Constats et enjeux

3 Les lambeaux de plateaux agricoles, qui constituent une caractéristique majeure de l’aire, sont mités par les développements résidentiels périurbains. La poursuite du développement de nouveaux lotissements risque de porter atteinte à leur qualité paysagère. Les lotissements entrent en concurrence avec le maintien de la vivacité des centres urbains anciens de la plaine alluviale (Huy, Amay, Engis), avec un risque de déprise urbaine de ceux-ci.

3 Certains hauts de versant offrent des vues parfois spectaculaires sur les versants et le fond de la vallée mosane. Les boisements ou les constructions entravent de plus en plus ces points de vue (voir les enjeux globaux).

3 Les châteaux, partiellement en mauvais état, enclos dans leur vaste parc sont une caractéristique forte de l’aire. Ce bâti patrimonial est parfois peu visible.

3 Une végétation arbustive et herbacée d'un grand intérêt biologique colonise les anciennes carrières (particulièrement celle des Awirs au sein de l’aire). La gestion de ces dernières est nécessaire pour éviter l’envahissement notamment par des plantes ligneuses (voir les enjeux globaux).

Objectifs paysagers

1. Préserver les zones agricoles du mitage. GESTION

2. Privilégier une densification des noyaux urbanisés lors des nouveaux développements

résidentiels en accord avec la structure du tissu existant. GESTION 3. Assurer des ouvertures visuelles sur la vallée de la Meuse depuis les plateaux et les hauts

de versant.

GESTION-AMÉNAGEMENT

4. Sensibiliser, préserver et assurer – le cas échéant – la visibilité du patrimoine bâti et des