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L'aire de la Basse Meuse visétoise correspond à l'extrémité aval de l'ensemble paysager

© IGN-Bruxelles, extrait de la carte 1/50 000, avec l’autorisation A3097 de l’Institut géographique national – www.ign.be.

Superficie totale de l’aire (ha) A 2 328

Superficie agricole (ha) 931

Superficie boisée et milieux

semi-naturels (ha) 203

Superficie urbanisée (habitat et

act. économique – ha) 501

Autres occupations du sol (ha) 693 Nombre d’habitants B 14 374

A Estimation sur base des données de la Carte numérique d'occupation du sol de Wallonie (2007).

B Estimation sur base des données de l'INS (2016).

L'aire de la Basse Meuse visétoise correspond à l'extrémité aval de l'ensemble paysager.

La vallée mosane, très large, présente une vaste plaine alluviale et des versant relativement peu élevés, tan-tôt en pente douce, tantan-tôt fortement redressés et ponctués d'affleurements calcairs et crayeux. La Meuse rectifiée en amont, conserve un aspect naturel en aval où elle devient mitoyenne avec la Flandre et les Pays-Bas. Le canal Albert qui lui est parallèle, situé en remblais, surplombe la plaine avant de pénétrer dans la profonde Tranchée de Caster. Visé, au centre-ville reconstruit après 1918, et les autres localités se pro-longent de manière lâche le long des axes routiers. Quelques grandes usines apportent une composante industrielle aux paysages.

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© IGN-Bruxelles, extrait de la carte 1/50 000, avec l'autorisation A3522 de l'Institut géographique national www.ign.be.

Basse Meuse visétoise

L’aire de la Basse Meuse visétoise correspond à la val-lée de la Meuse en aval d’Hermalle-sous-Argenteau.

Elle est orientée selon un axe nord-sud, entre le pla-teau hesbignon, à l’ouest, et les plapla-teaux de Herve en Belgique et de Margraten aux Pays-Bas, à l’est.

Vaste terrain plat, la PLAINE ALLUVIALE atteint une lar-geur de deux à trois kilomètres et s’étend à une alti-tude moyenne de cinquante mètres. La MEUSE qui y décrit son cours présente deux visages distincts. A la Basse Meuse canalisée, bordée de berges bétonnées, succède en aval la Meuse mitoyenne, fermée au trafic des chalands et conservant un aspect naturel grâce à ses berges végétalisées. Parallèle à la Meuse, le CANAL ALBERT parcourt à un niveau d’eau constant la plaine alluviale en rive gauche. Édifié en remblais, il s’étend au sommet de talus qui cloisonnent les paysages de la plaine. Au nord de Lanaye, le canal quitte la vallée mosane en empruntant la profonde Tranchée de Caster creusée dans la Montagne Saint-Pierre, colline crayeuse séparant les vallées de la Meuse et du Geer. De nom-breux PONTS jalonnent le fleuve et le canal. La diversité de leur architecture (pont-treillis en acier, ponts hauba-nés*…) illustre les moyens techniques mis en œuvre à l’époque de leur édification.

Dans le nord de l’aire, l’étroite plaine alluviale concave de la rive belge est traversée par un tronçon de l’ancien canal Liège – Maastricht qui, via l’écluse de Lanaye, relie le canal Albert à la Meuse mitoyenne.

Les VERSANTS s’élèvent d’une septantaine de mètres en moyenne. L’affleurement de roches principalement schisteuses au sud-ouest de l’aire et, à hauteur de Visé, en rive droite, a engendré la formation de versants en pente douce. A l’inverse, l’érosion de roches carbona-tées plus résistantes – calcaires au sud-est de l’aire, craies de la Montagne Saint-Pierre au nord-est – a fa-çonné des versants escarpés où s’exposent des parois rocheuses mises à nu de façon naturelle ou par des activités extractives.

Des parcelles de GRANDES CULTURES et des vergers à basses tiges occupent les versants peu pentus du sud-ouest de l’aire. Les champs couvrent également largement la plaine alluviale et sont remplacés à proxi-mité des localités par des prairies où se dressent sou-vent de vieux arbres fruitiers.

Le centre de VISÉ est implanté en rive droite, au bas d’un versant en pente faible. Étiré parallèlement à la Meuse, il en est séparé par l’autoroute E25 et la ligne de chemin de fer Liège – Maastricht qui se côtoient le long du fleuve. Reconstruit après les destructions de 1914, le tissu urbain aligne des façades alliant la brique et le calcaire, dont l’architecture puise son inspiration dans le style mosan ancien. Des quartiers mis en place ulté-rieurement sur les hauteurs du versant présentent une urbanisation plus lâche et végétalisée.

Les autres localités de l’aire s’étendent en rive gauche, dans la plaine alluviale et, au sud-ouest, sur le bas du versant en pente douce. Leur noyau est principalement constitué de fermettes et de maisons en brique, alignées en mitoyen à front de rue. Quelques cités implantées à leur périphérie s’individualisent par la répétition de leurs blocs d’habitations identiques. Les développe-ments résidentiels contemporains égrènent un habi-tat pavillonnaire hétéroclite le long des voies routières, estompant toute séparation visuelle entre les localités.

Plusieurs grands SITES INDUSTRIELS bordant les voies d’eau marquent le paysage par leurs bâtiments impo-sants et leurs hautes cheminées.

D’Halembaye à la frontière néerlandaise, le versant crayeux de rive gauche correspond au flanc oriental de la Montagne Saint-Pierre, colline d’interfluve séparant les vallées de la Meuse et du Geer. Il forme une succession de « thiers », terme d’origine wallonne dési-gnant un terrain en pente raide.

Ci-dessus, les roches carbonatées affleurent sur le Thier des Vignes à Lanaye (Visé), en bordure du canal Albert. Elles forment des taches claires émergeant des boisements et des pelouses calcaires installées sur ces escarpements inscrits en réserve naturelle.

En aval, le canal Albert quitte la vallée mosane en direction du plateau campinois en franchissant la Tranchée de Caster, creusée au travers de la Montagne Saint-Pierre. Cette entaille, profonde de près de soixante mètres, est bordée de hautes parois exposant les couches de craies (encadré). A droite sur la photo, apparaissent les infrastructures de l’écluse de Lanaye, reliant le canal Albert au canal de Liège.

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La Basse Meuse visétoise se développe dans une vallée fortement élargie, dont la plaine s’étend sur deux à trois kilomètres de large entre des versants ne dépassant pas cent mètres de dénivelé.

Vue en surplomb du tissu urbain du faubourg de Souvré, à Visé, la plaine est parcourue par le fleuve (1) et le canal Albert que borde un alignement d’arbres (2). En amont, le versant de la rive gauche, au sous-sol schisteux, dessine de basses collines en pentes douces.

Les parcelles agricoles qui l'occupent (3) annoncent les paysages du plateau hesbignon. En aval, le versant devenu crayeux est redressé et couvert de masses arborées. Une carrière l’exploite et met à nu une bande rocheuse blanche (4).

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Basse Meuse visétoise

Des pâturages plantés d’arbres fruitiers sont fréquemment rencontrés à proximité des localités, dans la plaine alluviale et au bas des versants en pente douce. Ces vergers hautes tiges prennent un aspect bocager à Lanaye (ci-dessus en haut à gauche), où les parcelles sont closes de haies. L’urbanisation des zones périphériques des localités provoque toutefois une forte pression sur ces espaces agricoles dont la superficie diminue peu à peu (en haut à droite, au lieu-dit Basse-Hermalle à Hermalle-sous-Argenteau, Oupeye).

Des vergers basses tiges s’étendent sur les terres limoneuses qui, dans le sud-ouest de l’aire, couvrent le versant doucement incliné.

Entourées de champs et d’herbages, leurs stricts alignements d’arbrisseaux forment des plages vertes en saison de végétation, épousant les contours géométriques de leurs parcelles (ci-dessus en bas, Haccourt, Oupeye).

Quelques grands sites industriels sont implantés dans la Basse Meuse visétoise. C’est le cas des cimenteries C.B.R. (Cimenteries et Briqueteries Réunies), à Lixhe (Visé), qui exploitent les craies extraites dans le proche versant. Leurs imposantes infrastructures de teinte claire bordent le canal Albert (à gauche) et constituent un point de repère omniprésent dans les paysages de l’aire (à droite, les installations sont vues depuis le haut du versant de rive gauche, en surplomb de Haccourt, Oupeye).

Sources : carte postale, "Visé - L'Hôtel de Ville", Ed. Maréchal - Vliegen, non circulée ; carte postale, "Visé. Rue du Perron et Hôtel de Ville", Ed. Georges, Basse-Sauvenière, non circulée.

Le centre de Visé s’étire en rive droite de la Meuse. Presque entièrement dévasté par un incendie lors de l’invasion allemande d’août 1914, il a été reconstruit au début des années 1920. Les habitations, recons-truites dans un style inspiré de l’architecture traditionnelle mosane, forment un ensemble cohérent, animé par les façades mitoyennes jouant de la brique rouge et d’éléments décoratifs diversifiés.

Bâtiment emblématique de la ville, l’hôtel de ville a retrouvé après la guerre son style mosan et sa silhouette caractéristique (ci-dessus, l’édifice apparaît au bout de l’enfilade de la rue du Perron : à gauche, avant 1914 ; au centre, au lendemain de la guerre ; à droite, aujourd’hui).

Le bâtiment de la Compagnie royale des Anciens Arbalétriers, gilde créée au Moyen Âge pour défendre la ville, est par contre un bâtiment « neuf », élevé en 1924 dans le style néo-mosan (ci-contre, rue Haute).

Il remplace l’ancien bâtiment situé plus au nord dans la rue.

Quelques grandes fermes en quadrilatère, de type hesbignon, apparaissent en périphérie des localités. A gauche, la ferme de la Vouerie à Nivelle (Lixhe, Visé), construite au début du 17e siècle, borde le rivage de la Meuse. Des pierres d’angle et des bandeaux en tuffeau – type de craie extraite jadis dans les carrières de la Montagne Saint-Pierre – dessinent sur ses murs des motifs clairs qui tranchent avec la brique plus foncée. La ferme est entourée par un bâti pavillonnaire récent venu gonfler l’ancien hameau.

Également implantés en périphérie des anciens centres villageois, des quartiers aux blocs d’immeubles identiques identifient plu-sieurs cités de logements sociaux, destinés à l’origine aux ouvriers travaillant notamment dans les carrières et les cimenteries (à droite, une cité des années 1950 à Halembaye, Oupeye).

Le centre des villages de la rive gauche présente des alignement de maisons jointives en brique, implantées à front de rue principale et de voiries secondaires.

Quelques fermettes dotées d’une porte de grange y côtoient un bâti résidentiel (à gauche, la rue de Lixhe dans le village homonyme, Visé).

Un bâti plus ou moins récent, perdant le caractère jointif et la relative unité, prolonge les localités le long des axes routiers (à droite, Lanaye, Visé).

Basse Meuse visétoise

Les développements contemporains de l’habitat grignotent les terres agricoles de la plaine alluviale et unissent, in fine, les localités.

Il s’agit de nouvelles maisons pavillonnaires (à gauche, en bordure du chemin de halage à Nivelle, Visé) ou encore de blocs d’im-meubles à appartements (ci-dessus à droite, lotissement d’un « éco-quartier » en périphérie de Visé, aux bâtiments couverts d’un crépi isolant).

En aval du pont-barrage de Lixhe, la Meuse est fermée à la circulation des péniches. Moins rectifié qu’en amont, son cours ondule davantage et est encadré de berges végétalisées, conservant ainsi une apparence naturelle (en haut, en aval du pont-barrage, Lixhe, Visé).

Après quelques centaines de mètres, la Meuse, devenue mitoyenne, forme la limite avec les Pays-Bas (en bas, la rive gauche à Lanaye, Visé, face à la rive droite néerlan-daise à Eijsden).

En amont du pont-barrage de Lixhe, la Meuse présente un aspect rectifié et canalisé. L’étendue d’eau, large de deux cents mètres en moyenne, est bordée de berges verticales et minérales (ci-dessus à gauche, la rive gauche au lieu-dit Basse-Hermalle à Hermalle-sous-Argenteau, Oupeye).

A Visé, la présence de l’île Robinson, aménagée en parc arboré, et d’alignements d’arbres le long des berges du fleuve atténue le caractère artificiel de son cours (ci-dessus à droite).

Peu empruntée par les péniches qui la délaissent au profit du canal Albert, la Basse Meuse est par contre utilisée pour des loisirs nautiques. Elle accueille un petit port de plaisance en rive gauche, en aval de la ville, à la jonction d’un petit canal reliant le fleuve au canal Albert (ci-contre).

Le canal Albert, tracé parallèlement au fleuve, présente un profil très régulier, large en moyenne de 150 mètres. Aménagé en remblais, son plan d’eau est surélevé par rapport au niveau de la plaine. A Halembaye (Oupeye), ses rives s’élèvent à hauteur du premier étage des maisons qui le bordent (à gauche).

Les talus de remblais, couverts d’herbe et de buissons, apportent un cloisonnement végétalisé dans les paysages de la plaine (à droite, le lieu-dit Dossay à Lixhe, Visé).

Le rivage oriental de la Meuse est, jusqu’à Visé, longé par la ligne de chemin de fer Liège – Maastricht et par l’autoroute E25 (à gauche à Richelle, Visé), rendant difficile l’accès aux berges du fleuve.

Dans le centre-ville de Visé, cette double barrière accompagnée de hauts poteaux d’éclairage et bordée par un haut mur en béton isole le tissu urbain des berges mosanes (à droite, vue depuis l’île Robinson).

De nombreux ponts, aux formes architecturales diversifiées, cadencent de façon souvent monumentale le cours de la Meuse et le tracé du canal Albert.

A gauche, le haut pont de chemin de fer des Allemands, construit par l’occupant au cours de la Première Guerre mondiale, franchit le fleuve en aval de Visé. Sa structure métallique « en treillis », caractéristique des ponts-rails construits au 19e siècle et au début du 20e siècle, est supportée par des piles en béton armé plongeant dans les eaux du fleuve. Plus en aval se dessine le pont-barrage de Lixhe (encadré), ouvrage hydro-électrique mis en place dans les années 1970.

A droite, les haubans du pont de Lanaye, sur le canal Albert, signale de loin cet ouvrage d’art édifié dans les années 1980.

Basse Meuse visétoise

En aval d’Hermalle-sous-Argenteau (Oupeye), dans le sud de l’aire, l’aménagement du site logistique du Trilogiport modifie peu à peu le paysage de la plaine alluviale.

Entièrement dégagés aujourd’hui (ci-dessus, situation en mai 2015), les terrains plats qui s’étendent en bordure du canal Albert accueilleront à terme de vastes entrepôts et des zones de stockage de containers. La mise en place de talus et rideaux arborés en lisière du site est prévue pour atténuer l’impact paysager du site (voir p. 109).

Le passage de la frontière permet d’appréhender avec plus de recul les paysages wallons de la rive gauche.

Depuis les berges de la Meuse mitoyenne à Eijsden (à gauche), le bâti de Lanaye (Visé) et le pont haubané (1) apparaissent en rive opposée dans un environnement très arboré. En toile de fond se dessinent le flanc boisé de la Montagne Saint-Pierre et l’entaille de la Tranchée de Caster (2). Un bac assure la traversée du fleuve entre les deux localités (à droite).

A cheval sur les frontières régionale et, surtout, nationale, le nord de la Basse Meuse visétoise réserve des paysages qui s’étendent de part et d’autres de ces limites administratives.

Ci-dessus, une ouverture dans la couverture arborée du Thier de Caster, à Petit-Lanaye (Visé), permet d’observer l’extrémité nord de l’aire. Celle-ci est parcourue par le fleuve (1) et le canal de Liège à Maastricht (2), que sépare jusqu’à la frontière une longue digue en béton. Au-delà de la presqu’île de l’Illal (3), bande de terre récemment cédée aux Pays-Bas, se développe le vaste plan d’eau du Pietersplas (4), dans la commune de Maastricht. Ancien site d’extraction de gravier aujourd’hui immergé, celui-ci se joint aux eaux mosanes en aval de la presqu’île. A l’horizon, le versant néerlandais s’élève en pente douce vers le plateau de Margraten.

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Dessin : Dina Kathelyn.

Basse Meuse visétoise

1. Versant en pente douce, couvert de grandes cultures et de vergers basses-tiges.

2. Noyaux villageois implanté au bas du versant de rive gauche (a) et étiré dans la plaine alluviale (b).

3. Grande ferme en carré.

4. Versant abrupt où affleurent des roches crayeuses, couvert de boisements et de pelouses calcaires.

5. Cimenterie en bordure du canal Albert, à proximité du versant crayeux qu’elle exploite.

6. Voies autoroutières et ferroviaires longeant la vallée en bord de Meuse et traversant la plaine alluviale sur de hauts talus.

7. Verger.

8. Basse Meuse canalisée en amont du pont-barrage de Lixhe (a) et Meuse mitoyenne au cours naturel formant la frontière entre la Belgique et les Pays-Bas (b).

9. Vergers sur le versant néerlandais en pente douce.

10. Canal Albert en remblais, traversé par une succes-sion de ponts haubanés.

11. Large plaine alluviale.

12. Centre-ville de Visé.

Basse Meuse visétoise

Constats et enjeux

3 Les pâturages et les vergers caractérisent une grande partie des paysages de la plaine alluviale de la Basse Meuse visétoise. Ils disparaissent toutefois peu à peu, rognés par les développements urbanistiques en périphérie des localités.

3 Les développements boisés couvrant les versants escarpés de la Montagne Saint-Pierre masquent généralement les vues vers la vallée (voir les enjeux globaux, pp 338 et 339). En rive opposée, les développements résidentiels sur le haut du versant, à Visé, réduisent les vues vers la vallée à quelques échappées paysagères.

3 Le passage de l’autoroute et de la voie ferrée le long de la Meuse déstructure le lien entre le centre-ville de Visé et le fleuve.

Objectifs paysagers

1. Préserver du mitage les zones agricoles de la plaine alluviale. GESTION 2. Assurer des ouvertures visuelles sur la vallée mosane depuis le haut des versants.

GESTION-AMÉNAGEMENT