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Le Salut de Die

Dans le document Td corrigé 1991 pdf (Page 101-112)

BIBLES ET PUBLICATIONS CHRETIENNES • 30 rue Châfeauvert - 26000 VALENCE

P h o t o g r a p h i e p a g e d e c o u v e r t u r e : F l e u r s d a n s l e d é s e r t d \ i N e g u e v ( I s r a ë l ) .

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• La Couronne d'épines... 81

• Un seul remède : l'évangile 88

Olivier G. Couleru

» Un si grand salut... 98

Alfred S. Laugt

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» Directeur gérant : C.B. COULERU

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• Réalisation : J.-C. Bihet, Avenue du Corps-Franc-Pommiès 64320 BIZANOS « Dépôt légal : 2"' trimestre 1991

, Ce numéro

a été tiré à 4 000 exemplaires.

Nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs d'avoir toujours devant eux leur Bible ouverte aux chapitres dont notre feuille les entretiendra, et de chercher avec soin les passages qu'elle ne fait qu'indiquer. C'est le grand moyen de rendre leur lecture vraiment profitable pour eux.

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Dr. Claude B. COULERU

"Vergés" - Lagor, 64150 Mourenx

U couronne d'épines

^ 4 È S .

(suite et fin de la page 70)

"Par la bouche

des petits enfants... tu as établi ta louange" (Matthieu 21, 16).

L

a voilà donc, cette réponse si longtemps désirée, si soudaine dans sa clarté et sa simplicité : "pour nos péchés !".

Le Dr Hennig porta la main à ses yeux ; c'était comme si un épais nuage s'était déchiré. Tout effrayé, il lui dit alors :

—Mais, petite Dora, tu n'as cependant pas du tout péché !

—Oh oui, pourtant ! reconnut-elle ingénument avec un profond soupir, j'ai été si souvent volontaire et désobéissante, maman en a été chagrinée et le

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Seigneur Jésus affligé..." Mais aussitôt après, avec un regard rayonnant, elle ajouta : "Le Sauveur bien-aimé m'a maintenant tout pardonné et m'a donné un cœur nouveau ; aussi puis-je aller maintenant auprès de Lui, dans son beau ciel, car II m'a purifiée".

— Tu es donc bien assurée de cela aussi ?

— Bien sûr, répondit-elle, car c'est aussi écrit dansla Bible !

Puis, joignant rapidement ses petites mains, elle récita pieusement le verset : "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que qui-conque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle".

De nouveau cette réponse si simple et si claire :

"tous ceux qui croient en Lui !" Ah ! s'il le pouvait, et subitement, il réalise cette parole du Sauveur : "Si vous ne vous convertissez pas et ne devenez sem-blables à de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume de Dieu". Ah ! s'il pouvait croire avec autant d'assurance que cette fillette ! Combien plus difficile ce devait être pour un adulte qui avait si longtemps vécu loin de Dieu ! Et cependant, il le sen-tait, il fallait qu'il redevînt comme un petit enfant.

Il eut soudain l'impression que la petite Dora lui était encore nécessaire et, saisissant ses petites mains, il lui dit d'une voix tremblante :

— Ne voudrais-tu pas vivre encore pour que tu

puisses m'apprendre comment je puis, moi aussi, aller auprès du Seigneur Jésus ?

Une ombre de tristesse voila un instant son regard et, soupirant avec effort, elle dit :

— Je voudrais bien aller contempler la couronne de

gloire que le Sauveur porte maintenant dans le ciel.

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Mais cette enfant si précoce se rappela subitement les devoirs incombant à tout chrétien ici-bas ; le regard brillant d'un nouvel amour, elle ajouta hum-blement : "Si le Seigneur Jésus peut se servir de moi, je lui demanderai la permission de rester encore un peu sur terre pour parler de Lui au docteur".

Aussitôt après, elle ferma les yeux et joignit ses petites mains tandis que ses lèvres remuaient dou-cement ; son maintien révélait que ce n'était pas avec des êtres humains, mais avec le Roi de gloire qu'elle avait à s'entretenir.

Saisi d'une crainte respectueuse comme en pré-sence de la majesté divine, le Dr Hennig eut subite-ment l'impression que, profane, il n'était pas digne de subsister devant la face auguste de Celui avec lequel il n'était pas encore réconcilié. Il se leva dou-cement et quitta la chambre pour ne pas déranger l'enfant dans son intercession.

La jeune mère l'accompagna en silence jusqu'à la porte ; là, le docteur lui dit avec émotion, en pre-nant congé d'elle :

—Chère madame Werner, c'est un trésor, un petit ange que vous avez là ; ne voudriez-vous pas le con server plus longtemps encore auprès de vous ?

—Ah, docteur ! répondit-elle les yeux humides, vous comprenez maintenant quelle consolation un cœur de mère et de veuve peut puiser en une telle enfant. Je sais aussi que Jésus peut à l'instant même lui rendre la santé ; elle est entre ses mains. Toute fois, je ne recherche pas ma volonté et même dans mes prières les plus instantes, je demande que s'accomplisse la volonté de Dieu ; elle est toujours bonne, quelles que soient ses dispensations.

Le Dr Hennig s'en alla, persuadé qu'il y a un Dieu vivant pour guider les siens dans toutes les

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tances de leur vie. Il avait vu ce que c'était que la vraie foi. Dans son désir de posséder un tel trésor, capable de rendre ces simples gens si forts et si joyeux, il implora le Seigneur : "Conserve-moi cet enfant jusqu'à ce que, moi aussi, j'aie trouvé".

Sa prière fut exaucée ; la petite Dora guérit, tou-tefois sa santé délicate exigea les plus grands ména-gements. Le Dr Hennig, qui dans sa sollicitude la visitait régulièrement, méditait un plan. Un jour après avoir tendrement caressé les joues amaigries de sa petite amie, en ajoutant : "Pauvre enfant, l'air de la ville ne te convient pas !", il lui dit d'un ton plaisant :

—Dis-moi, ne voudrais-tu pas faire avec l'oncle docteur une jolie villégiature dans les montagnes, où nous pourrions nous reposer tous deux ? Car je suis, moi aussi, bien las ; nous serions toujours ensemble pendant quatre semaines et tu pourrais encore me parler de ton cher Sauveur. Ma femme m'y accompagnerait, dit-il à Mme Werner, de sorte que vous pouvez être sans inquiétude.

Confondue de tant de générosité, la jeune femme ne put que balbutier quelques mots de remercie-ment, tandis que la petite Dora, rayonnante d'un bonheur inespéré, paraissait, dans un recueillement profond, consulter son céleste ami. Après un instant de réflexion, elle répondit :

—Que le Seigneur Jésus est bon ; il veut me mon trer une partie de sa création, puisque je ne puis pas encore voir le ciel ! Puis, tendant au docteur ses mignonnes petites mains, avec un regard radieux :

"Oh ! quel bonheur ! je vous remercie mille et mille fois pour tant de bonté".

—C'est moi qui te suis redevable, mon enfant, répliqua le docteur ému, toi que le Seigneur m'a con servée. Il nous accompagnera.

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Les préparatifs de départ furent vite expédiés. Bien loin de la capitale affairée et de son oppressante atmosphère, un simple village perdu dans les mon-tagnes aux senteurs de sapin, égayé par le chant des oiseaux, au sein de cette nature paisible, telle était la retraite que le docteur avait trouvée et que le Créa-teur semblait leur avoir préparée.

C'est dans cette thébaïde que ce docteur célèbre, ce savant illustre, conduit par son humble guide dans le sûr chemin, laissa Dieu parler à son âme des réalités éternelles. Dans chaque fleurette cueillie, dans chaque murmure des ruisseaux, elle lui faisait entrevoir l'éternité. Vivante image de Jésus, tel que les saintes Ecritures nous Le dépeignent, dans son être, ses paroles, ses actes où tout jaillissait sans effort avec la fraîcheur et la pureté cristalline d'une source filtrant à travers les mousses de la forêt, telle était cette petite enfant de Dieu si tôt rachetée par le précieux sang de l'Agneau.

Aucun doute n'était possible quand elle parlait de son Sauveur avec une aussi triomphante assurance, car dans tous les détails de cette vie de communion intime avec Lui, elle reflétait, à son insu, l'éclat de ses perfections.

La pureté de cette enfant, en faisant entrevoir au Dr Hennig ce que pouvait être la sainteté de Jésus, lui montrait à quel point il en était lui-même éloi-gné. Dans son ardent désir de lui ressembler en vou-lant s'améliorer lui-même, il dut de nouveau appren-dre de la petite Dora que ses propres efforts reste-raient inutiles ; dans ce babil enfantin qui racontait les merveilles et la puissance du Rédempteur, le Dr Hennig découvrit qu'il devait lui aussi déposer tous ses péchés aux pieds du Sauveur qui, pour lui éga-lement, avait porté la couronne d'épines.

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Quelle peine à comprendre ce à quoi sa raison s'opposait ! Jusqu'à ce qu'enfin, vaincu et courbé sous l'autorité de la parole de Dieu, il ait pu, avec une foi enfantine et délivré de tous ses doutes, s'écrier comme Thomas : "Mon Seigneur et mon Dieu!"

Ce trésor qu'il avait rapporté de ce temps de vil-légiature avec la pieuse petite Dora, il était mainte-nant heureux d'en parler. Et si sa femme, moins avancée que lui, n'avait été pour ainsi dire qu'effleu-rée par l'œuvre de la grâce, il était lui-même ferme-ment décidé à confesser sa foi et à la manifester pra-tiquement jusqu'au chevet de ses malades.

Quant à sa petite amie, toujours en progrès de vie spirituelle et de santé plus ou moins recouvrée, elle restait néanmoins faible et délicate. Son retour à la maison avait comblé de joie sa mère, qui écoutait avec ravissement tous les récits de son séjour cham-pêtre et des soins affectueux que la famille du doc-teur lui avait prodigués. Heureuse et toujours recon-naissante, la chère enfant semblait se porter assez bien, car jamais elle ne parlait de ses souffrances.

Cependant, on lisait parfois dans ses yeux une pro-fonde nostalgie de cette patrie céleste un instant entrevue ; son être prenait alors quelque chose d'éthéré et de plus en plus détaché de cette terre.

Enfin, il fallut se rendre à l'évidence : tranquillement et sans qu'elle parût souffrir beaucoup, cette frêle petite plante s'étiolait peu à peu tandis que son âme s'ouvrait toujours plus radieuse pour s'épanouir comme une fleur dans le paradis. Puis un jour, après une courte lutte, elle s'envola paisible vers ce Jésus qu'elle avait tant aimé !

La petite Dora reposait maintenant sereine et dia-phane, comme un lis éclatant de blancheur sous les rayons lumineux d'un soleil levant.

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Profondément affligée et cependant pleine de rési-gnation, la jeune mère avait rendu à Dieu ce petit trésor si tôt ravi, car elle la savait là-haut dans ses bras paternels et à l'abri des misères d'ici-bas... où sa foi vivante lui promettait aussi, après le pardon de ses péchés, un éternel revoir.

Le Dr Hennig avait dû, lui aussi, laisser partir sa petite malade. Il avait reconnu, avec un sentiment profond d'adoration, que ce tendre bleuet était depuis longtemps paré pour émailler les célestes campagnes et que le Seigneur le lui avait miraculeu-sement conservé, afin qu'à ce chercheur, avide de vérité, l'humble fillette missionnaire pût indiquer les portes de perles de la cité d'or pour l'amener aux pieds de Jésus.

Sur la tombe de sa petite amie, il fit dresser, en témoignage de reconnaissance, une croix en marbre blanc entrelacée d'une couronne d'épines, avec ces mots : "un héritage délicieux m'est échu, une belle possession m'est accordée".

Il avait aussi acheté et placé devant sa table de tra-vail le tableau représentant la tête du Christ cou-ronné d'épines avec ces mots saisissants : "Voici ce que j'ai fait pour toi ; et toi, qu'as-tu fait pour moi ?"

Et pensant alors avec émotion et reconnaissance à sa chère petite Dora, son âme remplie d'allégresse pouvait dire :

"Béni sois-tu, Seigneur ! Pour moi aussi, tu por-tas la couronne d'épines."

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Un seul remède ;

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