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Routes celtes et romaines

Dans le document Planification urbaine: le cas de Belgrade (Page 34-37)

Les conditions géographiques nous aident a comprendre certains faits historiques, telle l'importance stratégique et commerciale de Sigindunum (Belgrade) ville forte. Les forteresses celtiques n'étaient point de simples lieux de refuge destinés à recueillir uniquement les gens et les bestiaux en cas d'alerte, mais de véritables vallées occupées par une population fixe. La vie urbaine avait atteint déjà un notable développement. Les villes du Danube

entretenaient avec les pays du Sud des relations commerciales très actives et ont subi par la suite l'influence de la Grèce.

Ces développements urbains ont été d'autant plus avances qu'ils se trouvaient plus rapproches des pays grecs ou de grandes voies naturelles de passage, qui unissaient l'Europe méridionale et l'Europe centrale. On y sent déjà l'influence de la Grèce. Les

Barbares avaient appris au contact des Grecs comment fortifier leurs villes. Le camp occupé fréquemment des emplacements protégés, au moins en partie par des défenses naturelles, escarpements, ravins ou cours d'eau. Le site de Belgrade répondait parfaitement à ces conditions et les Celtes y ont élevé la ville fortifie : Sigindunum. Les Celtes ont pendant quatre siècles, dominé cet énorme état, le commerce était développe et la culture très poussée.

La prospérité du commerce nous est démontrée par l'apparition de la monnaie dont on a senti la nécessite le jour où l’échange des biens ne pouvait plus se faire avec des moyens aussi primitifs que ceux qui existaient alors. Et quand les Romains sont arrives ils ont trouvés un réseau de routes très important.

Rome, au lendemain de sa victoire, établira sur le sol de la Péninsule Balkanique conquise un vaste réseau routier et dans bien des cas, lui suffira de construire une chaussée solide sur les anciens sentiers reliant les grands centres du commerce celtique. On sait quel développement les Romains donnèrent au system, routier, qui était indispensable, la sécurité, à la durée de la conquête romaine et à l'exercice de l'autorité impériale.

Sigindunum comme un point très important sur le «limes» a été de très bien relié par des routes à Rome et aux autres provinces.

Depuis l'an 145 av.J.C. la route a été construite par la vallée de la Morava et du Vardar en partant de Salonique en passant par Scupi (Skoplje), Naisus (Nis), et Viminacium (Kostolac) jusqu'au confluent de la Morava et du Danube. De Viminacium cette route allait par la rive droite du Danube sur Sigindunum et plus loin par la rive droite de la Save, qui en ce temps-la, était un fleuve-frontiere. En l'an 10 av. J.-C. quand la Roetia, Noricum et Pannonie furent

soumises, la Save ne fut plus le fleuve-frontiere, et elle fut remplacée par le Rhin et le Danube.

C'est alors qu'a été construite la route le long de la rive gauche du Rhin et de la rive droite du Danube, route qui près de Sigindunum, traversait la Save.

Après ces premières routes qui avaient été construites par les soldats d'une manière hâtive et en vue de liaison entre certains camps le long des frontières, d'autres routes ont été

construites et en premier lieu celles qui menaient de Rome au limes. Une de ces routes allait de Aquilcia sur Hemana (Ljubljana), Cellia (Celje), Poetovo (Ptuj) vers Vindobona (Vienne).

Ensuite de Poetovo par la rive droite de la Drave sur Mursa (Osijek), Cibalis (Vinkovci) Sirmium (Mitrovica) vers Sigindunum (Belgrade) et encore quelques routes de la mer Adriatique vers la Save.

Au début, ces routes étaient d'un caractère purement militaire, elles se transformèrent plus tard en routes où passait le gros du commerce de l'empire romain. Dans le vaste empire romain qui pendant près de quatre siècles comprenait toute l'Europe au Sud du Rhin et du Danube, l'Asie Mineure, la Syrie, la Palestine et toute la rive septentrionale de

l'Afrique, les routes les plus importantes étaient celles qui menaient de l'Orient à l'Occident.

La route de Belgrade à Constantinople a été « via militaris » des itinéraires romains « via mutation », c'est-à-dire la route couverte par de grandes dalles de pierres, dont les vestiges ont été découverts avec de nombreuses inscriptions. Par cette route se faisait le grand commerce du Moyen Age; dans le même sens avec certaines petites rectifications, se trouve aujourd'hui la principale voie ferrée de l'Ouest à l'Est (Simplon Orient Express).

Ce premier chemin romain solidement établi suivant les anciennes pistes primitives des

Celtes, sera un grand élément du rapprochement des peuples.

Le chemin venant du Sud-est, c'est-à-dire de la vallée de Morava, par lequel sont venues les légions romaines à Sigindunum, était l’ancienne piste celtique qui partait de l'embouchure de la Save vers le Sud et qui est devenue le premier chemin romain.

Le Sud est la zone attractive du Sigindunum, parc que nous nous trouvons, l’époque où la Pannonie n’était pas encore conquise, c’est-à-dire avant l’an 10 av. J.-C. Le Nord était occupé par les Barbares d’où pouvait venir le danger et, en outre, la Save et le Danube avec le terrain marécageux constituaient une zone hostile. La route romaine de Viminacium jusqu'au Tricornia Castra (Ritopek)

longeait le Danube.

De là, pour éviter le méandre que fait le Danube, et raccourcir de la sorte la longueur de la route, car les Romains cherchaient avant tout la ligne droite, la route se séparait des rives du Danube allant vers le village Mokri-Lug.

En 1887 historien Kanitz, avait découvert les vestiges du Mutation ad Sextum et une partie de la route romaine.

La voie continuait plus loin par les rues actuelles du Roi Alexandre, Ratarska, Vidinska, du Tsar Douchan et, contournait le rocher sur lequel se trouvait Sigindunum celtique, jusqu'au confluent de la Save et du Danube. C'est au long de cette voie que l'on a trouvé, à l'angle des rues Vidinska et Cetinjska les vestiges d'une habitation de l’age de la pierre polie. En 1892, en creusant pour les fondations de l'usine de bière Bailoni, a une profondeur de 2,5 m. on a trouvé une dizaine de dents de «vieil éléphant et un crâne humain avec le front très en arrière ». A part cela on a trouvé de nombreux objets en pierre. Quelques tombes romaines ont été découvertes à côte de la rue Alexandre. Enfin sur les vieux plans de Belgrade on remarque que la rue Tsar Dauchan était pendant le Moyen Age et le XVII siècle la principale rue de Belgrade. Seulement à la fin du XIX siècle, elle perd un peu de son importance, mais cependant aujourd’hui même elle est une des principales artères du Belgrade.

Au commencement du premier siècle, quand le Rhin et le Danube sont devenus limes de l'empire romain, de nouvelles forteresses ont été élevées le long du Danube au Nord de Belgrade. C'est alors qu'ont été élevées Taurunum (Zemun), Burgenac (Banovci), Rittium (Sourdouk), Reumincum (Slankamen). Entre eux, une route a été découverte en plusieurs endroits, mais nous ne savons pas comment cette route allait de Taurunum à Sigindunum.

Dans Itinerarium Rutonini sur la partie de la route qui menait de Sirmium à Sigindunum on ne parle pas de Taurunum. La dernière citation dont il est question avant le passage de la Save, est Mutatione Altina et immédiatement après Civitas Sigindunum.

Ce qui signifie donc que cette route ne passait pas par Zemun (Taurunum). Sur la carte de Pentinger nous voyons au confluent de la Save et du Danube un castel portant le nom «

le Danube.

C'est pourquoi on ne parle pas de Taurunum sur la route de Sirmium à Sigindunum.

Cette hypothèse est renforcée également par le fait que plus tard lors de guerres entre l'Autriche et la Turquie, le pont de bateaux avait été toujours à cette place c'est-à-dire un peu en amont de l'embouchure de la Save comme aujourd'hui le pont « Brankov ». Cet ensemble de routes romaines de Sigindunum témoigne de l'importance des communications établies directement avec le limes d'une part, et d'autre part avec les vallées de la Save et de la Morava.

Dans le document Planification urbaine: le cas de Belgrade (Page 34-37)