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BELGRADE sous les Turcs

Dans le document Planification urbaine: le cas de Belgrade (Page 151-159)

BELGRADE sous les Turcs

L’Asie centrale est le but et l’explication de tout le mystère de l’humanité. C’est la source de toutes les migrations humaines vers l’est et l’ouest. La, dans le mystère le plus profond, surgissait un nouveau peuple, les Tartaro-Turaniens, venus, dit-on, l’Asie centrale. Premièrement, ils ont occupés en nomade les pays d’Abbassides, déjà en décomposition. En rapport avec les Arabes, ils prirent la religion musulmane.

Comme tous les Asiatiques, en contact avec d’autres idées spirituelles et une mystique nouvelle, les Turcs sont devenus des musulmans fervents.

Grâce à cette religion, l’union le plus étroite qui s’établit entre eux et leur mentalité oriental les poussaient vers le destin le plus glorieux connu dans l’histoire des peuples de l’Asie centrale, conduits par leur chef Ertogrule, surnomme homme de cœur et justice.

Le 26 août 1071 Romain IV, Diogène, roi de Byzance (1067-1071), fut cruellement battu par les Turcs Seldjuks prés de Manzikjert, en Arménie.

En 1074, le fils d’Ertogrule, Osman, fondateur de l’Empire turc, forma son Etat en Asie Mineure, à proximité de Byzance. Peu à peu l’Etat se développa, et pour la première lois en 1359, ayant occupe plusieurs villes grecques et byzantines, les Ottomans entrèrent en Europe par la péninsule Balkanique.

La vague venant d’Asie ne s’arrêtera pas ; elle déferlera avec une vitesse prodigieuse, occupant Adrianopolis et d’autres villes. La menace pèse lourdement sur l’Europe. La Serbie, déjà menacée, a fait appel à l’Europe, mais l’Occident ne bouge pas. Quand la Serbie, au moyen age, disparaît apres une sanglante bataille livrée en 1389 entre le tsar Lazar et sultan Murat à Kosovo.

Hongrie lance un appel désespère vers les nations catholiques de l’Europe.

Depuis, la guerre des Turcs avec les autres peuples, surtout ceux des Balkans, n’est rien d’autre qu’une guerre entre le christianisme et l’islamisme.

C’est la lutte de deux idéologies, de deux conceptions de la vie, de deux civilisations.

C’est la lutte entre deux systèmes économiques, politiques et militaires.

Les historiens musulmans nous disent que, si les chrétiens n’avaient pas attaque les musulmans (les Arabes) en Palestine avec une telle haine contre la nouvelle religion musulmane, jamais l’armée turque n’aurait marche contre l’Europe, surtout après les défaites des Arabes en Espagne, quoique la civilisation des Maures ait été à un niveau beaucoup plus élevé que celle de l’Europe à cette époque.

Mais nous croyons aussi qu’à côté de cette raison très forte il y avait un autre élément historique des peuples turc: ces peuples étaient imprègnes de l’idée de

conquête, avaient soif de victoires et surtout de gloire, même contre les pays musulmans, qui les poussaient vers une conquête impériale.

Chez les musulmans, l’organisation sociale, politique, militaire était plus

solide, plus juste et plus humaine que dans l’Europe du moyen age surtout pour les humbles. N’oublions pas que les Slaves sont nés collectivistes, ne pouvant pas

supporter l’oppression et surtout l’exploitation économique et barbare des systèmes féodaux importés dans les pays des Slaves du Sud par les Grecs, les Byzantins et l’Europe.

Nous avons vu que les humbles, chez les Visigoths comme chez les Huns, n’étaient pas opprimes, alors qu’ils l’étaient chez les Romains. Le même phénomène se présente dans les pays des Balkans, notamment en Serbie au moyen age avant la conquête des Turces. En effet, des lettres originales, historiques et véridiques nous montrent que les peuples, les paysans, les humbles, dans les Balkans, étaient terriblement opprimes par les élites féodales de cette époque. Les lettres historiques que des paysans envoyaient aux sultans turcs, et dans lesquelles ils demandaient la libération, nous montrent un nouveau chapitre de l’histoire sociologique et économique de ce pays. Quelques lettres originales se trouvent à la Bibliothèque nationale, à Paris, prouvant que la guerre contre les Turces était une guerre de deux systèmes. Sur l’intervention du pape Boniface IX auprès des pays catholiques de l’Europe, une armée chrétienne se forma pour barrer la route aux nouveaux Barbares (expression remontant à cette époque).

Cette armée était organisée comme celles des croisades, ou les fidèles étaient persuades qu’ils devaient sauver à nouveau les Saints Lieux. Mais le 28 septembre 1396 elle fut terriblement battue près de Nicopolis et le comte de Nevers fut même fait prisonnier. A noter que l’armée serbe était avec les Turces contre l’armée de

1’Occident chrétien.

Plus tard, on a constate que les Turces étaient tolérants à regard des autres religions. (La preuve, c’est que les peuples des Balkans, malgré l’occupation des Turces pendant cinq cents ans, ont pu rester chrétiennes.) Ils ont été les annonciateurs de l’égalité, naturellement à condition d’être musulman. Malgré leur système oriental, une sorte de féodalité s’introduisit d’une autre manière. Jamais les musulmans n’ont été des serfs. Ils ont supprime les systèmes féodaux européens et non musulmans dans les Balkans, notamment en Grèce, en Bulgarie et surtout en Serbie. Par cette reforme d’égalité entre tous les musulmans, les Turces ont laisse un héritage démocratique aux peuples slaves du Sud. (II faut reconnaître que les Slaves ont été le seul peuple démocratique parmi les Barbares.)

Comme tous les occupants impérialistes, les Turces, surtout à l’époque du déclin et de faiblesse d’un pays, étaient cruels, intolérants etexploitaient les peuples opprimés par eux. C’est un signe de la décomposition d’un Etat et d’une organisation politique et même militaire. L’histoire nous en donne toutes les preuves. En 1402, la défaite subie par les Turcs près d’Angora, ou le sultan Bajazit fut fait prisonnier par Tamerlan, arrêta leur marche vers l’Europe. Profitant de cette occasion, le despote serbe Stevan, qui fut le vassal du sultan, fit une sorte d’alliance avec la Hongrie. Il reçut Belgrade et la région du département du Sabac sous la condition de défendre la Hongrie contre l’invasion des Turcs en Europe.

Le rôle de Belgrade fut toujours d’être un rempart contre l’invasion. Pendant la domination celte, elle a été le rempart contre les Romains; sous Rome elle fut la barrière contre les Barbares de l’Est et du Nord, et ensuite elle fut le rempart de l’Europe chrétienne contre l’invasion musulmane ou turque.

De 1402 a 1427, Belgrade est devenue la capitale du Despote Stevan. C’est une

grande époque pour cette cite. C’est tout d’un peuple, d’une nation, c’est son

avenir que Belgrade représente lorsqu’elle est pour la première fois la capitale du pays serbe. C’est le despote Stevan Lazarevic qui fut fondateur de la capitale des pays des Slaves du Sud.

C’est lui qui le premier a donne naissance à la capitale future, à travers l’histoire la plus riche en souvenirs que Belgrade ait eue depuis son existence. C’est lui qui a donné le départ à la gravitation de la future Yougoslavie en la transférant du Sud vers le confluent de la Save et du Danube avec une ampleur qu’avant lui aucun chef slave n’avait ni rêvée, ni réalisée.

La Porte de Despote Stefan et la Tour de Jaksic érigé entre 1410 – 1420

Apres la mort de ce grand fondateur en 1427, Belgrade fut à nouveau entre les mains des Hongrois. Aux tours de cette même armée, les Hongrois confièrent la gestion et le pouvoir municipal aux Ragusains et à cette époque s’y installa la grande colonie de commerçants ragusains. En 1428, c’était le castelanus castri superioris Albanandor Jovan Tetes qui était le chef politique de Belgrade.

En 1429, le castelanus du Bas Quartier était Vladislav Tetes. Mais Belgrade était déjà divisée en deux arrondissements: la Haute-Forteresse et le Bas Quartier, ou centre du commerce, au bord de la Save et du Danube. En 1431, le castelanus de Belgrade était Franjo Talovec.

La Tour de Nebojsa érigé en 1436

En 1440, première attaque turque contre Belgrade, dirigée par le sultan Murat.

Apres une bataille de sept mois, les Turces se retirèrent sans pouvoir la con-querir. La défense était confiée au chef militaire Jovan Talovec, Ragusain.

L’armée de Belgrade était composée de Slaves et de Hongrois. En 1441, une nouvelle attaque brusque et inattendue dirigée par Isa Beg Pasa fut sans résultat. Le défenseur de Belgrade était le chef hongrois Jan Hunjadi. En 1443, sur l’initiative du pape Eugène IV (pape de 1431 à 1447) et du cardinal Julien, fut organisée une armée chrétienne dirigée par Hunjadi. Cette armée était

composée de Serbes, de Hongrois, de Polonais, de Roumains et d’Allemands.

Sous la pression, le sultan fut oblige de signer une paix d’une durée de dix ans à Segedin; il dut abandonner la Serbie et reconnaître comme chef de cet Etat indépendant Djuradj Brankovic.

Les chrétiens, persuades que le moment était venu de chasser les Turces de 1’Europe, ont déchire le traite de paix de Segedin. Avec une grande armée, ils sont partis par le Danube jusqu’a la mer Noire. En 1444, l’armée chrétienne fut complètement battue par les Turces, près de Varna. Dans cette bataille furent tué le roi de Hongrie, Ladislas, et le cardinal Julien. A la suite de celle-ci, la Serbie et la Bosnie furent occupées par les Turces. En 1453, le vainqueur de Varna, le sultan Mohamed, surnomme

« Fatih » (vainqueur), prit Constantinople, puis ce fut la fin de Byzance.

Constantinople (Istanbul) est restée aux Turces jusqu’a nos j ours. En 1456, le sultan Mohammed, avec une armée de cent cinquante mille soldats, vint sous les murs de Belgrade, mais une armée composée de chrétiens de toutes

nationalités, y compris, cette fois, les Espagnols, commander par Jan Hunjadi, la repoussa finalement.

Après une dure bataille ou les Turces furent complètement défaits. La date du 6 août 1456 est célèbre, même aujourd’hui, comme étant celle de la plus grande victoire du christianisme sur l’islamisme.

La Porte de Zindan érigé en 1530

En 1490, le sultan Bajazit II tentait d’occuper Belgrade, mais sans résultat. En 1520 il y eut le grand sultan Suleyman Ier,le plus glorieux des sultans de Turquie. Il était surnomme Suleyman Kanuni (fondateur des Codes) et Suleyman Sahili Kivan (le plus glorieux de son époque).

Le 29 août 1521, Belgrade est finalement occupée par les Turques. Soliman I

s’empara d’un grand rempart appelle Ante murale Cristianitatis et qui fut plus tard l’Istanbul occidentale. Belgrade est devenue la plus grande ville sur le Danube, la plus florissante jusqu’à nos jours.

Les Turques ont tenu Belgrade sans interruption pendant cent soixante-sept ans. Toute l’histoire commence par cette occupation. Le destin a voulu que les

successeurs des Turques fussent les Yougoslaves, qui ont fait de Belgrade leur capitale devenue le centre de gravite national, économique et politique des

peuples slaves du Sud.

En 1526, apres la bataille de Mohac, la Hongrie fut occupée par les Turques. En 1529, première attaque turque contre Vienne, dirigée par le sultan Soliman Ier,mais Vienne résiste.

En 1557, la patriarchie serbe est restaurée par Mehmed Pacha Sokolovic. En 1566, le sultan Soliman, le plus glorieux sultan turc, meurt à Siget.

Bayrakli mosquée érige entre 1660 et 1680

En 1683, les Turces, diriges par le grand vizir Kara Moustafa, attaquent à nouveau Vienne, mais ils sont battus. En 1684 se forme la Sainte-Alliance entre l’Autriche, la Hongrie, la Pologne, Venise et la Russie. C’est à nouveau la lutte entre

l’islamisme et le christianisme. Son but est de libérer tous les pays chrétiens occupes par les Turces.

En 1688, le but de l’Autriche est Belgrade, la clef de la puissance ottomane.Cette même année, Belgrade est occupée par les armées de la Sainte-Alliance. Toutes les

mosquées sont transformées en églises; Belgrade est pillée, saccagée par les Turces, qui entendent ne rien laisser aux armées de la Sainte-Alliance.

Le 18 octobre 1690, Belgrade est occupée à nouveau par les Turcs, qui chassent les armées de la Sainte-Alliance. En 1697, les Turcs sont battus prés de Senta par le prince Eugène. C’est la plus grande victoire chrétienne contre les Turcs en dehors de Belgrade.

L’Arc d’Eugène de Savoie (1722)

En 1717, l’armée autrichienne, commandée par le prince Eugène (Eugène de Savoie Carignan), occupe à nouveau Belgrade. C’est la plus grande bataille que Belgrade ait connue dans son histoire. Les Autarchies immédiatement, fortifient Belgrade, et la plupart des fortifications actuelles datent de cette époque. En 1739, apres la traite de Pozarevac les Turcs réoccupent Belgrade.

« Maison turque » érigé en 1750, aujourd’hui Musée de Vuk Karadzic En 1789, le baron Laudan reprend à nouveau Belgrade; c’est la dernière occupation de cette ville par l’armée autrichienne. En 1790, apres le traité de Sistov, l’Autriche abandonne Belgrade, et les Turcs, a nouveau, occupent la ville.

En 1804, premier soulèvement serbe contre les Turcs. Belgrade est occupée par une armée du peuple serbe dirigée par son chef Karadjordje. En 1813, l’insurrection serbe est anéantie, et les Turcs sont à nouveau les maîtres de Belgrade.

En 1815, seconde insurrection du peuple serbe, mais la forteresse de Belgrade est toujours entre les mains des Turcs.

En 1830, d’apres l’acte Hatiserif, la Serbie obtient une certaine autonomie et devient la principauté vassale de la Turquie. En 1867, apres un soulèvement à Belgrade, Knez Mihajlo reçoit les clefs de la forteresse de Belgrade. Depuis, Belgrade est la capitale de la Serbie

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Dans le document Planification urbaine: le cas de Belgrade (Page 151-159)