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Planification urbaine: le cas de Belgrade

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Academic year: 2022

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Thesis

Reference

Planification urbaine: le cas de Belgrade

TANURDZIC, Milos

Abstract

Il est devenu tout à fait ordinaire de poser des questions essentielles qui se rapprochent de cet ordre d'idées: «Qu'est-ce que la ville aujourd'hui? Qu'est-ce que l'on peut toujours nommer ville autour de nous? Les questions deviennent encore plus évasives: Ces entités dramatiquement défigurés et ces agglomérations «urbanomorphes» que l'on nomme encore villes ont-elles un réel sens et ce sens est-il du côté de l'homme ou lui est-il devenu si étranger jusqu'en advenir dangereux. L'étude qu'on propose à ceux intéressés par la problématique de la ville est seulement une des nombreuses pistes de recherche actuelles sur les questions d'urbanisme. Maintenant l'homme se pose des questions sur la ville et s'inquiète à propos de sa destinée. On devrait donc, en ce qui concerne les motifs et la matière qu'il traite, englober cet examen qu'on suggère dans le contexte de cette grande bibliographie moderne.

TANURDZIC, Milos. Planification urbaine: le cas de Belgrade. Thèse de doctorat : Univ.

Genève, 2014, no. Arch.

URN : urn:nbn:ch:unige-469466

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:46946

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:46946

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(2)

INSTITUT d’ARCHITECTURE de l’UNIVERSITE de GENEVE

PLANIFICATION URBAINE - LE CAS DE BELGRADE

Doctorat

Directeur de Thèse Mr Riccardo MARIANI, professeur Doctorant : Dipl.Ing.Arh. Milos TANURDZIC

GENEVE 2013

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Remerciements

Je tiens à exprimer mes remerciements à tout personne qui, de près ou de loin m’a aidé à réaliser ce travail.

Je remercie particulièrement Mr Riccardo

MARIANI professeur, directeur de ma thèse pour son soutien pendant

l’élaboration du projet.

A titre personnel je tiens à remercier ma mère Spasenija TANURDZIC et mes amis.

SOMMAIRE

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AVANT – PROPOS PREFACE

INTRODUCTION Urbanisme

Planification urbaine

CHAPITRE I

CADRE GEOGRAPHIQUE Position géographique

Relief et configuration

Caractéristiques hydrologiques Les conditions climatiques

Formation et le rôle de la Péninsule Balkanique au cours des temps Situation géographique de Belgrade

Belgrade: carrefour de voies naturelles Routes celtes et romaines

Voies médiévales Voies des croisades Voies Ragusaines

CHAPITRE II

CADRE GEOLOGIQUE

La mer Pannonienne et le développement géologique de la Serbie du Nord Plate-forme de Belgrade ; Géologie détaillée de la région de Belgrade L’ère quaternaire ; Loess ; L’ère tertiaire ; Mouvements tectoniques Pliocène moyen ; Pliocène supérieur ; Pliocène inférieur

Miocène supérieur ; Miocène moyen ; L’ère crétacée ; Roches magmatiques Hydrologie de Belgrade

(5)

CHAPITRE III

CADRE CLIMATOLOGIQUE Température de l’air

Température du sol Vent

Humidité atmosphérique Nuages et nébulosité Pluie

Durée d’insolation à Belgrade Conclusion

CHAPITRE IV

CADRE HISTORIQUE Introduction

Premières hommes

Belgrade au cours des époques préhistoriques

Le rôl e d e Bal kan dans le developpement de la civilisation en Europe Sigindunum et ses peuples jusqu’aux Romain

ROMAINES Introduction

Belgrade sous les Romaines BYZANCE

Introduction

Belgrade sous la Byzance Slaves

Belgrade du VII siècle jusqu’au Turcs TURCS

Belgrade sous les Turcs

SLAVES du SUD Serbes

Belgrade sous l’Empire Autriche Hongrois Libération de Belgrade

Yougoslaves

Belgrade après la seconde guerre mondiale

(6)

CHAPITRE V

CADRE URBANISTIQUE

L’influence de la Save et du Danube sur la formation de la cité de Belgrade Habitat préhistorique

Cité siginienne Cité celtique Cité romaine

Belgrade sous la domination de Byzance, de Bulgarie et d’ Hongrie Belgrade, capitale de la Serbie

Belgrade turque Belgrade autrichienne Belgrade au XIX siècle

Belgrade en première moitie du XX siècle

L’évolution territoriale de Belgrade et l’évolution territoriale de Zemun Anatomie de Belgrade (1820 – 1938)

Direction technique Communications Population de Belgrade Le ventre de Belgrade Rue de Belgrade Santé publique Culture à Belgrade Economie de Belgrade

Belgrade après la Seconde guerre

CHAPITRE VI

PLANIFICATION URBAINE Plan général de 1950

Structure de la région de Belgrade

Organisation et zoning du territoire urbain Aménagement des cours d’eaux

Plan d’urbanisme du Nouveau Belgrade

Aménagement de la partie centrale de Belgrade Centres de la vie sociale

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Communications : Navigation fluviale Transport ferroviaire Trafic routier

Transports en commun urbain Transport aérien

Espaces verts

Plan général de 1950 - Réalisation

CHAPITRE VII

PLANIFICATION URBAINE en 1960 Les analogies dans la planification urbaine

CHAPITRE VIII

PLANIFICATION URBAINE en 1970 Le processus de planification par cycles Premier cycle

Deuxième cycle Troisième cycle

CHAPITRE IX

ANATOMIE de la ville de BELGRADE (1970) Habitation

Démographie Education Emploi Transport

CHAPITRE X

PLAN GÉNÉRAL D’URBANISME de 1972

Habitation ; Centres ; Industrie Communications

Espaces verts

Plan général de 1972 – Réalisation

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CHAPITRE XI

PLANIFICATION URBAINE – entre le passé et le futur EVALUATION DES PLANS ACTUELS DE BELGRADE 1. Le début du développement d'un plan moderne de Belgrade 2. Le plan général de Belgrade de 1950

3. Le plan général d’urbanisme de 1972 4. Le plan de l’espace de Belgrade de 1981

5. L’annexe et le changement du plan général de Belgrade de 1985 6. De quel type de plan a-t-on besoin ?

6.1. Le plan qui est une entente entre les gens, et qui offre des solutions tolérantes 6.2. Le plan qui est la base d’un développement urbanistique de Belgrade

6.3. Le plan qui stimule un rétablissement global économique, social et environnemental 6.4. Le plan qui est un document opératif, et une vision du futur

CHAPITRE XII

PERIODE entre 1987 et 2000

CHAPITRE XIII

PLAN GENERAL de BELGRADE 2021

Les PROBLEMES et les PERSPECTIVES du DEVELOPPEMENT de BELGRADE

1.1. Dimension européenne 1.2. Société

1.2.1. La situation d'aujourd'hui et les problèmes 1.2.2. Les perspectives du développement social

1.3. Population

1.3.1 La situation d'aujourd'hui est les problèmes 1.3.2. Le pronostic du croissance futur de la population

1.4. Economie

1.4.1. La situation d'aujourd'hui et les problèmes 1.4.2 Les perspectives du développement économique

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PLAN des ILOTS

ETAT EXISTANT en 2001 PLAN d’AFFECTATION

PLAN des COMMUNICATIONS HABITATION

INDUSTRIE

ZONES et CENTRES COMMERCIAUX SERVICES PUBLICS

SPORT

ESPACES VERT ETAT FUTUR

PLAN d’AFFECTATION

PLAN des COMMUNICATIONS ADDUCTION d’EAU

SYSTEME de CANALISATION

DISTRIBUTION d’ENERGIE ELECTRIQUE DISTRIBUTION de GAZ

HABITATION INDUSTRIE

ZONES et CENTRES COMMERCIAUX SPORT

ESPACES VERT

CHAPITRE XIV CONCLUSION

La NOUVELLE CHARTE d’ATHÈNES 1 - Une ville pour tous

2 - Une véritable participation

3 - La ville est le lieu de vie sociale par excellence 4 - Conserver le caractère des villes–

5 - Tirer parti des technologies nouvelles 6 - Le développement durable

7 - Le cadre du développement économique

8 - Le mouvement et la croissance des déplacements 9 - Moins de contrôle, plus de diversité et de variété 10 - Garantir la sécurité et préserver la santé

BIBLIOGRAPHIE

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AVANT – PROPOS PREFACE

INTRODUCTION Urbanisme

Planification urbaine

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AVANT - PROPOS

Urbi est orbi

L'urbanisme réaliste doit peut-être sa naissance à la mort des réalités

urbaines. Il y a un siècle, personne n’essayait de « penser la ville »: ville se faisait à mesure qu'on pensait la maison ou la rue. Haussmann, en ce domaine, fut un novateur; malheureusement pour l'innovation , la largeur moderniste de son boulevard avait pour motif l’étroitesse politique de Napoléon III : il s'agissait tout simplement de rendre les barricades impossibles, but qui ne fut d'ailleurs pas atteint.

Rien n'empêcherait l'urbanisme d'exister, à présent que même les « belles villes » traditionnelles se détériorent, si les urbanistes qui se désignent comme tels, l’exemple le plus illustre de ces raretés étant sans doute Buckminster Fuller, ne devaient tenir compte de visées contradictoires.

Joindre l’utile à l'agréable a bien du être possible dans des rifles

secondaires comme Pompéi (encore qu'il faille se souvenir que les gens de Pompéi fuyaient les embarras de Rome purce qu’ils avaient les moyens de le faire, l’un de ces moyens étant l'esclavage) mais c’est une maxime franchement utopique lorsque l'utile, la voiture en premier lieu, est un désagrément esthétique (fabrication en série).

Dans quelle mesure l'urbaniste doit-il prendre en compte l’esthétique, la rentabilité, le confort ? A vrai dire on ne lui demande rien, ou plutôt lorsqu'un gouvernement lui demande quelque chose, c’est la catastrophe. Brasilia

donne à ce sujet une leçon qui ne servira pas, car l’idée de fonder une ville ne vient pratiquement jamais à un chef d'Etat: n’empêche que Brasilia avec ses immenses espaces, ses buildings et ses monuments bétonnés, est pour ainsi dire vide. Les habitants sont en bordure, dans une intrication de bidonvilles où les espaces précisément sont petits - ce que recherche le Brésilien moyen.

Les architectes les plus éloignes de tout argument utilitaire font à peine mieux : « La cite radieuse » de Le Corbusier n'irradie pas beaucoup plus que le sinistre Sarcelles. Pour un homme qui avait dit en voyant New York

« C'est du hot jazz coulé dans le béton », la déconvenue n’est pas

étonnante. Non seulement les amateurs de hot jazz style 1920 sont

minoritaires, non seulement les amateurs de béton n'existent pas (ou

plus), mais encore l'Amérique entière, coulée dans le même matériau sur la

même musique, déménage aussitôt qu’elle le peut dans des cottages boisés à

l'anglaise, à la recherche fiévreuse d'un garage

(12)

ou cacher son véhicule.

Si l'urbaniste ne veut pas être un simple gérant, pour le compte de qui, peut- il être esthète? L'esthétique commune, en musique, n'a pas dépasse - et ne dépassera jamais - le tonal. En peinture, elle n'a pas digère l'impressionnisme même.

Et les peintres dits figuratifs les plus modernistes ont toujours gommé les pylônes, les stations-service, les autoroutes et les autos ou même les fils télégraphiques. Une grange est plaisante alors qu'un abattoir est laid. Plus on nous forcera à habiter près du second, plus nous rêverons de restaurer la première.

L’article de Jerome Deshusses (“Le Monde”, 2003).

Cité – dortoir : Rares sont les villes qui ont pu échapper à cet urbanisme de masse

(13)

PREFACE

Il est devenu tout à fait ordinaire de poser aux autres et à soi-même des questions essentielles qui se rapprochent de cet ordre d'idées: « Qu'est-ce que la ville aujourd'hui? Qu'est-ce que l'on peut toujours nommer ville autour de nous? Et qu'est ce qui n'est plus de la ville et qui porte toujours cette belle et traditionnelle dénomination? » Par la suite, les questions

deviennent encore plus évasives: ces entités dramatiquement défigurés et ces agglomérations « urbanomorphes » que l'on nomme encore villes ont-elles un réel sens et ce sens est-il du côté de l'homme ou lui est-il devenu si étranger jusqu'en advenir dangereux.

On est fréquemment, et même malheureusement trop fréquemment tentés de répondre que le milieu urbain tel que l'on le connaît aujourd'hui est un

environnement humainement inamical. Mais, même si l'on objecte de

manière aussi négative, on ne répond qu'à une facette du problème. Qu'est ce qui était si “amical” chez les villes anciennes, quel était leur sens humain, et comment fait-on aujourd'hui pour le définir et le redécouvrir? Autrement dit, si l'on est prêt à concéder que la ville d'aujourd'hui a perdu sa justification intrinsèque d'existence (c'est presque la même chose que de dire qu'elle a perdu son sens, et peut-être même sa raison) alors il serait intéressant d'effectuer une investigation sur ces justifications que l'on trouve dans un lointain et assez vague passé, dans des situations humainement très

différentes de celles qui nous sont à présent communes.

L'étude qu’on propose à ceux intéressés par la problématique de la ville est seulement une des nombreuses pistes de recherche actuelles sur les questions d’urbanisme. Maintenant, sûrement plus que jamais dans son histoire,

l'homme se pose des questions sur la ville et s'inquiète à propos de sa

destinée. On devrait donc, en ce qui concerne les motifs et la matière qu'il

traite, englober cet examen qu’on suggère dans le contexte de cette grande

bibliographie moderne.

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INTRODUCTION URBANISME

Le mot « urbanisme », dont la notion est très variable et complexe, on l’emploie actuellement dans tous les cas au point de vue technique, dans la planification des villes et de toutes les agglomérations humaines.

Urbanisme, c’est «art et science». Mais sans cette définition l’urbanisme est devenu un art extrêmement varie, qui est en quelque sorte le point de convergence de sciences très divers: architecture, génie civil,

technologie, économie, sociologie, psychologie etc.

La question urbaine est complexe, et l’on n’obtiendra de l’urbanisme tout le progrès que l’on est en droit d’en attendre que si, à chaque pas, toute

l’organisation est d’une parfaite cohésion.

D’apres M. D. Agache: « L’urbanisme est à la fois une science, un art et une philosophie », et il ajoute: «L’urbanisme doit traduire en proportions, en volumes, en perspectives, en silhouettes les différentes propositions

suggérées par les architectes, l’ingénieurs, les économistes, les sociologues, les financiers etc. En outre, chaque ville pose un problème nouveau.

C’est dire qu’il faut à chaque nouvelle étude que l’urbaniste, en partant d’un ensemble d’idées générales, crée une oeuvre originale et biens adaptée aux nécessites du lieu, du temps présent et des possibilités à venir or, il nous semble que l’urbanisme est devenu, une science synthétique.

Pour certains savants, l’urbanisme est un postulat politique et social de parti politique, une question d’Etat. On constate que l’urbanisme, dans ce sens purement technique, englobe de plus en plus les questions politiques, économiques, financières, juridiques et même philosophiques.

On voit qu’il devrait être conforme aux besoins et aux aspirations

instinctives ou réfléchies, l’idéal social conscient ou subconscient de l’être collectif ou des groupes sociaux. C’est par la science, par les méthodes d’observation qu’on détermine les besoins et les aspirations de

groupements humains, et c’est l’urbanisme qui devrait permettre le maximum de progrès dans les villes. Le problème de l’urbanisme est lie à la sociologie, à l’histoire du développement des sociétés, aux besoins des groupements politiques, economique, culturels,

spirituels etc. Pourquoi tant de variations, tant d’hésitations au

sujet de l’urbanisme? C’est sans doute parce que son objet, d’une

part, est complexe et, d’autre part, n’a pas cessé d’évoluer à cause

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de son extrême complexité et de développement des sciences et de technologies.

Il suffit de savoir comment les hommes ont vécu jusqu’à présent, comment ils vivent de nos jours et comment ils vivront dans l’avenir pour tracer une règle d’action.

Avant de formuler un idéal, il faut connaître la réalité; avant d’indiquer aux hommes comment ils doivent se comporter dans les groupes urbains, il faut savoir comment ils vivent pour tacher de franchir la barrière qui sépare l’idéal de la réalité.

Voila le but de l’urbaniste moderne. Administrer une ville, c’est prévoir, c’est planifier ou, en langage scientifique, c’est :

« urbaniser ».

BELGRADE

… « Belgrade gisait à son coude, porte magique de l’Orient. Venaient ensuite les échos tragiques de Défilé de Kasan, saignant des combats séculaires. Les Portes de Fer, c’était des cohortes carrées où s’étaient dressées les aigles de Trajan. Je voyais cette Voie Sacrée, se pâmer, dans l’or des blés roumains où le ciel s’anéantit dans la lumière et où le bruit s’est tu à jamais. Et plus bas, c’était le don entier de ses flots à l’Orient. Et je suivais, troublé, ces péripéties qui allaient être miennes… Dans la nuit on signala Belgrade. Et deux jours entiers, nous nous désillusionnâmes, combien fortement, combien définitivement! Ville incertaine cent fois plus que Budapest! Porte d’Orient, l’avons nous imaginée, et grouillante de vie colorée, peuplée de cavaliers étincelants, chamarrés, portant l’aigrette fine et chaussés de bottes laquées!

Capitale dérisoire; pire: ville malhonnête, sale, désorganisée. Une situation admirable, du reste, comme Budapest. Dans une retraite, en musée ethnographique exquis, avec des tapis, des costumes et des… pots, des beaux pots serbe, de ceux que nous irons chercher au haut du Balkan, vers Knjazevac »… (Le Corbusier: « Voyage d’Orient », Les Editions Forces Vives, 1966, Paris ).

Belgrade, (Beograd, en serbe: « La ville Blanche ») capitale de l’ex- Yougoslavie et de la Serbie actuelle, dans le courant de son histoire, plusieurs fois a changé de nom. Chaque peuple venant soit de l’Est soit de l'Ouest lui a donné le nom qui lui convenait le plus. Pour la première fois dans son histoire, nous savons que cette agglomération se nommait

Sigindunum, nom donné par les Celtes au IV siècle avant J.-C. Les Romains

l'appelèrent Sigindunum, et on peut considérer que ce nom lui est resté

jusqu'au VII siècle. Au IX siècle, pour la première fois se rencontre le nom

slave de Beograd. Les papes l'appelleront « Alba Bulgarica ou Alba Graeca

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», les Francs pendant les croisades «Belle-garde», les Allemands «Wizzen- burch», les Hongrois «Nandoralba», les Turcs «Belgrade ou Byograde», les Français «Belgrade» et enfin les Slaves: Beograd.

Belgrade a connu beaucoup d'aventures, tantôt l'orage le plus épouvantable, tantôt le calme le plus absolu: quarante (40) fois détruite, sillonnée sans cesse par les courants de l'histoire, par toutes les routes des conquêtes. On ne saurait dire que la nature, qui fait le berceau des peuples, ne l'avait pas

prévu; elle l'avait, en lui octroyant les périls et les avantages d'un carrefour des voies naturelles et terrestres.

Elle concentra tout son effort en un très petit point sur une colline au-dessus du confluent de la Save et du Danube, accordant cependant à ce petit lieu privilégié des horizons plus vastes, une vie plus intense et brillante, fatigante et active dans son histoire.

Nul doute que les peuples qui s'étaient accrochés à ce point, presque unique dans le monde, au carrefour des routes, étaient exposés aux invasions

possibles de l'Ouest et de l'Est. La ville se manifesta tantôt comme un centre de refuge, tantôt comme une ville forteresse, une ville stratégique limitrophe des peuples et des nations, tantôt comme un grand centre militaire, politique et économique, et finalement comme la capitale de l'ex-Yougoslavie et de la Serbie actuelle.

Depuis le début de son existence, Belgrade a connue des guerres autour d'elle. Sa situation géographique était favorable à recevoir les arbitrages des peuplades préhistoriques ainsi que des peuples antiques: Thraces, Illyriens Celtes, Romains, Huns, Byzantins, Slaves, Hongrois, Turcs, Autrichiens, Allemands et Slaves du Sud (Yougoslaves). Depuis que les Celtes ont construit une forteresse sur ce point l'appelant Sigindunum, jusqu'à nos jours (environ 24 siècles), la guerre sévissait sans cesse autour de la ville que les Turcs l'appelèrent «la maison des combats», bien nommée par toute son histoire. Son véritable nom historique devrait être «la ville sanglante».

Déjà 3.000 ans avant J.-C., aux environs de Belgrade se trouvaient des agglomérations d’une civilisation florissante relative à cette époque. Dans le village actuel de Vinca, on a trouvé des vestiges de la civilisation égéenne.

Belgrade était habitée déjà aux époques de la pierre polie (6000 ans avant J.C) du bronze et du fer. Chaque peuple, venant soit de l'Est soit de l'Ouest, lui a laissé un peu de son souvenir. Belgrade était déjà à l’époque

préhistorique un centre des routes naturelles reliant cinq mers européennes.

Naturellement, de par sa situation géographique, la civilisation de la mer

Egée et du proche Orient a eu la plus grande influence sur son histoire. On a

même vu récemment que Belgrade était la première étape sur la route de

Bagdad et des Indes.

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La cité de Belgrade était toujours sur la crête de la rive droite de la Save et du Danube, plus spécialement sur la colline constituant la presque île entre ces deux fleuves; par la suite, elle se développa à partir de leur confluent, vers le Sud.

Favorisée jusqu'à nos jours par sa situation, limitée au Nord par la Save et le Danube, elle se trouva être la frontière des nations et des Etats.

C'est seulement après la guerre de 1914-1918 que Belgrade, comme

agglomération urbaine, s'est élargie vers le Nord au delà des deux fleuves.

Finalement, en 1934, à la ville de Belgrade se sont rattachées deux autres villes: Zemun (Taurunum) au delà de la Save, et Pancevo, au delà du Danube, ainsi que plusieurs agglomérations autour de ces trois villes.

La surface de la ville de Belgrade était en 1820 de 208 ha, en 1934 de 45.000 ha. La limite politique de la Grande Belgrade reste toujours aux environs de 45.000 ha avec un rayon de 35 km.

… « Belgrade est malheureusement très en retard en architecture. Il y a peu d’architectes capables et éduqués dans l’esprit moderniste. La Faculté technique crée depuis plusieurs années dans la capitale yougoslave n’a pas pu libérer l’architecture belgradoise d’un esprit provincial. Eloignée de courants contemporains, cette faculté met en premier plan le style éclectique de ses professeurs conservateurs en imitant maladroitement l’architecture des monuments religieux serbes… L’architecture de Beograd doit absolument être confiée à des jeunes architectes compétents; si on ne les trouve pas à la maison il faut les chercher à l’étranger. Les officiels ont ignoré ce problème et aujourd’hui Belgrade n’a pas de physionomie architecturale. Ceci n’est pas étonnant: la construction de la ville incombe aux dilettantes domestiques ou aux étrangers médiocres » … ( ARHITEKT, No 10, Prague, 1930 ).

…« L’édification de Beograd a débuté immédiatement après la Première guerre dans les conditions difficiles. Presque tous les bâtiments étaient endommagés par les bombardements ou complètement détruit. Beograd est devenu une palanka (ville provinciale) à l’abandon. Dans ces conditions on ne pouvait pas s’attarder sur les aspects extérieurs et des règlements inexistants. L’objectif était d’ériger rapidement des logements. L’état d’urgence a fait que ces bâtiments avaient non seulement un aspect négligé mais aussi avec un confort rudimentaire ». ..( Jovan Obradovic, l’adjoint du Ministère de la construction, Belgrade, 1922).

… « Sous l’influence de l’immigration russe et les architectes russes, aucun

bâtiment public n’a été conçu de manière moderne. Le style moderne a été

principalement appliqué sur les façades privées. Les influences russes et le

conservatisme de certains professeurs à l’école technique ont fait que nous

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construisons les bâtiments publics d’une manière hypocrite en les érigeant dans le style Renaissance, aujourd’hui l’histoire du passé. Un étranger étonné m’a demandé comment est-il possible de construire une Faculté technique avec une pareille façade dans le style Renaissance. Par ailleurs, nous profanons Byzance en décorant les façades par le style byzantin »…

(Architecte Dragutin M. Popovic, Belgrade, 1927).

Par suite de son développement au delà des deux fleuves, l'urbanisation se retrouva être beaucoup plus compliquée, plus vaste, et demanda plus de vigilance aux urbanistes pour résoudre le problème d'une ville de tous les points de vue.

Notamment de ceux des communications, des transports, ainsi que celui de l'administration et de la politique. En 1806, Belgrade avait 5.000 habitants;

en 1938, 350.000 et en 2011 presque 1,6 millions.

Belgrade, est la capitale et centre politique national et administratif, par sa situation géographique, par son rôle historique, de le Royaume de la Serbie (1867-1921), de la Royaume de Yougoslavie (1921-1945), de la

Yougoslavie communiste (1945 - 1990), de la Yougoslavie fédérale (1990- 1998) et de la République de Serbie d'aujourd'hui (1998 - ).

Par sa situation stratégique, économique, socioculturelle, Belgrade

d’aujourd’hui demande une planification urbaine radicale, rapide et urgente.

Belgrade est la seule ville avec plus d’un million et demi d’habitants qui n’a pas encore le metro.

Par son existence, par son nombre d’habitants, par sa prospérité, son

progrès, Belgrade était la plus grande ville de l'ex-Yougoslavie. Aujourd’hui elle est la plus grande ville de touts les pays des Balkans.

Il existe de nombreux facteurs déterminant les conditions d'élaboration d'un Plan directeur (Plan général) d'urbanisme. La situation géographique,

topographique, les caractéristiques de la structure géologique du sol, le climat, conditions de transport, les facteurs démographiques,

économiques, écologiques etc. Tout cela détermine le caractère et les directives à imposer au problème urbain. Les communications par les rivières, par terre, par air, les facilités d'accès, le caractère et l'étendue des installations environnantes, l’infrastructure etc. sont aussi importants pour l'agglomération urbaine.

Belgrade est le centre du gouvernement, de l'administration, et un grand

centre universitaire; toute cette vie conditionne son développement. De

même, il faut prendre en considération le rôle historique de Belgrade dans la

vie d'un peuple et ses cités archéologiques.

(19)

Les plans de développement de la ville doivent examiner le point de vue économique, le commerce et l'industrie, le point de vue de la vie culturelle et sociale, le point de vue esthétique et l'équilibre écologique, conditionnés par les facteurs naturels et par d'autres facteurs. Tous ces facteurs doivent être pris en considération pour résoudre un problème aussi vaste que

l'aménagement d'une ville. Ces problèmes doivent être adaptés aux besoins de la population qui vit dans la ville et tout doit être conçu dans son intérêt, non seulement immédiat, mais surtout futur.

Plus encore, le désir du peuple serbe est que Belgrade dans l'avenir soit le centre culturel de tous les peuples des pays des Balkans, un centre

économique et politique des pays balkaniques et de 1'Europe du Sud-est, et que chacune de ces nations se trouve à Belgrade comme dans son propre pays.

Avant de commencer à étudier une ville sous tous ces aspects differents, il faut prendre en considération ces facteurs naturels : géologiques,

géographiques et climatiques comme bases de ses évolutions naturelles.

Après, interviennent les facteurs : son évolution historique et urbanistique.

Partout la science a créé, ou tend à créer de nouvelles conditions de vie urbaine. Notre époque est une de ces grandes alternatives de l'histoire où l'homme a tendance à se détacher de son passé, mais où aussi il a peur d'entrer dans le présent. Ce qui échappe à son esprit, c'est la compréhension écologique, culturelle, sociale, économique, de la mondialisation et surtout les besoins de la vie urbaine qui sont imposés à notre époque: « la

transformation du monde par la technologie, production et consommation de masse ».

On a l'impression que l’homme n'est encore que l'homme ancien au milieu du monde technologiquement nouveau.

Mais le peuple qui a fait de Belgrade sa capitale a eu un passé très difficile

en ce qui concerne son idéal d’indépendance et sa liberté. En prenant ces

facteurs en considération, on constate que Belgrade, jusqu'en 1914, n'était

autre chose qu'un embryon urbain. Il y a eu tant de difficultés historiques,

nationales, stratégiques et économiques avant de résoudre les problèmes de

la vie urbaine qui s'imposent aujourd'hui. Il a fallu lutter pour la liberté

nationale contre les armées d'Occident ou d'Orient qui sont venues s'installer

sur ce point stratégique. Il a fallu lutter pour la vie économique, politique,

culturelle du pays déjà dévasté par les guerres depuis le commencement du

XIX siècle pour arriver à la situation actuelle. Il a fallu construire l'unité

nationale d'un peuple divisé hier encore sous la domination étrangère et

enfin construire la capitale d'un Etat qui a obtenu son indépendance

(20)

seulement après la guerre de 1914-1918 (Traité de Versailles signé en 1921).

Quand on connaît toutes ces conditions historiques, économiques et

nationales, on constate qu'une cité comme Belgrade, qui était une petite ville en 1914 avec 85.000 habitants et qui est aujourd'hui une grande ville de presque 1,6 millions habitants, doit faire un pas prodigieux pour devenir une ville moderne, écologique et humaine.

Belgrade d'aujourd'hui est le symbole d'un peuple qui a lutté pendant des siècles pour son indépendance, pour sa liberté économique et nationale, devenu le centre autour duquel gravite toute la vie culturelle, économique et politique d'une nation qui était par le passé le rempart contre toute invasion des empires l'Ouest ou de 1'Est.

C'est pour ces raisons que l'aménagement d'une capitale doit être pris sous tous les aspects indiqués plus haut. Belgrade est un exemple typique pour lequel on peut appliquer toutes les conceptions de 1'urbanisme moderne.

Les problèmes de transport dans la ville, d’infrastructures, les constructions qui sont liées aux conditions naturelles, (les ports, les parcs etc.).

Des centres universitaires et culturels, des centres de sports, des centres administratifs, politiques, économiques, industriels, touristiques et enfin un centre au carrefour des routes naturelles nationaux et internationaux.

Par cette étude nous proposons une (parmi de nombreuses) solution pour un grand problème de l’urbanisme moderne imposé par la grande

agglomération au sens le plus large du terme pour la vie urbaine présente et future.

PLANIFICATION URBAINE

Au XIX siècle et au début du XX siècle, l’expansion (révolution) industrielle

a provoqué un développement de plus en plus rapide des villes, sans que la

planification ait pu intervenir d’une manière efficace pour le canaliser et

l’orienter. La croissance anarchique des agglomérations a eu, dans ces

conditions, les conséquences tragiques que l’on sait pour les populations

ouvrières cantonnées dans les quartiers vétustes et dans les banlieues

misérables (ghettos, favelas… etc.).

(21)

Le phénomène a pris une telle ampleur, surtout dans les pays en voie de développement économique, que la planification s’impose maintenant

comme une nécessité absolue. Cette prise de conscience marque un nouveau tournant de la civilisation. Les villes ne peuvent plus se faire d’elles-mêmes au fur et à mesure des siècles ni même des décennies. L’afflux des

populations nécessite la création de toutes pièces de groupes urbains atteignant parfois plusieurs centaines de milliers d’habitants en quelques années. Ces transformations spectaculaires sont orientées en fonction des modifications techniques, mais dépendent aussi des courants de pensée qui influencent les politiciens et les conceptions des planificateurs.

Le commencement de la planification urbaine en Royaume de Yougoslavie (première Yougoslavie) se situe au début des années 1930, époque à laquelle a été promulguée la Loi sur la construction de 1931 — premier acte normatif régissant la construction urbaine. Bien que la loi en elle-même ait été très progressive pour l’époque, la planification prenait des formes très

rudimentaires, dans les limites de la planification et de la réglementation sur la construction.

A Belgrade la planification apparaît, dans le sens moderne du mot, après la Seconde Guerre mondiale, avec l’affirmation de l’idée de la planification urbaine à long terme, comme partie intégrale de l’idéologie communiste.

On ne peut parler de la planification urbaine, à cause de cette mise en contexte sociopolitique, qu’avec la Directive fondamentale sur le Plan général de l’urbanisation de 1949.

Le développement qui s’en suivit fut caractérisé par de nombreux

changements, qui étaient le reflet des tendances générales dans la société et des influences en provenance des autres milieux ou des domaines voisins.

Finalement, au milieu des années 1960, il s’est formé un modèle qui, tout en subissant certaines modifications, a subsisté presque jusqu'à ce jour. Au cours de toute cette période, concernant la planification urbaine à long terme, la planification générale était la seule forme d’action

institutionnalisée.

Le suivi de son développement veut en effet dire le suivi du développement d’un modèle. Cela ne signifie pas que les idées différentes ne se sont pas présentées parallèlement. Pourtant, aucune idée parallèle ou alternative pouvant remplacer le modèle existant ne s’est distinguée ni développée de quelque manière que ce soit.

Les questions, qui sont traitées ici, illustrent le développement des modèles

de la planification générale, les méthodes de l’élaboration des Plans

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généraux (Plan directeur) son contenu, les concepts du développement des zones urbaines, les participants et les protagonistes de ce processus, etc. Le modèle actuel de la planification générale a été présenté sur les exemples de plusieurs Plans généraux (Plans directeurs) élaborés, approuvés et appliqués pendant presque cent ans du développement de Belgrade.

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CHAPITRE I

CADRE GEOGRAPHIQUE

Position géographique Relief et configuration

Caractéristiques hydrologiques Les conditions climatiques

Formation et le rôle de la Péninsule Balkanique au cours des temps Situation géographique de Belgrade

Belgrade: carrefour de voies naturelles Routes celtes et romaines

Voies médiévales

Voies des croisades

Voies Ragusaines

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CADRE GEOGRAPHIQUE

Position géographique

Belgrade se trouve au sud-est de l’Europe, sur la Péninsule balkanique, qui est limitrophe au nord avec la grande plaine pannonienne, qui le relie à l’Europe de l’Est et Occidentale. Belgrade est située au confluent de la Save et du Danube. Entourée part de l’eau de trois côtés, il a toujours été le gardien des couloirs fluviaux et souvent surnommée « la porte » de l’Europe Centrale.

Les cordonnées de Belgrade sont 44°49’14’’ de latitude nord et 20°27’44’’ de latitude est.Son altitude est 116,75 m.

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L’importance de Belgrade provient surtout de sa position géographique. C’est une ville au croisement des plus importantes routes fluviales, terrestres et aériennes. Dernier éperon des collines de Serbie, en face du bassin pannonien, limitée par deux fleuves – la Save et le Danube

Belgrade offrait le meilleur site pour le contrôle des routes fluviales et terrestres de cette partie de l’Europe Centrale et de la Péninsule balkanique.

La position de Belgrade, sise sur un promontoire entre deux fleuves, était par sa nature prédestinée pour une forteresse. Ce bon emplacement, dont témoignent tous ceux qui écrivaient ou étudiaient Belgrade, était en fait celui de sa forteresse.

Les cours d’eau de la Save et du Danube atteignent le centre de l’Europe, le reliant à la Mer noire. Le cours du Danube est l’une des routes les plus importantes de l’Europe et avec la mise en service du canal

Rhin – Maine – Danube, Belgrade s’est retrouvée sur la route navigable la plus importante d’Europe: Atlantique - Mer noire.

La route ferroviaire par la vallée de la Save la relie à l’Europe Occidentale. Les vallées dans la direction nord-sud (la vallée de la Morava et du Vardar), permettent le trafic entre les régions du Danube et de l’Egée. Cette communication représente, depuis les temps anciens, la principale voie terrestre entre l’Europe et l’Asie. Au croisement de l’Europe

de l’Est, de l’Europe Occidentale et Centrale, de la Méditerranée et de l’Asie, se trouve Belgrade.

Bénéficiant d’une telle position, Belgrade et ses environs sont devenus une ville et une région particulièrement importante du point de vue économique, politique et culturel.

Relief et configuration

Le relief de la région belgradoise se distingue par sa diversité. D’après sa configuration, elle pourrait être divisée en deux parties: le plateau bas et plat de la partie nord et la région des bassins

La partie nord est la frontière du Bassin Pannonien. Du point de vue morphologique, c’est une plaine basse typique, composée de couches alluviales et de loess. Toutes les parties de la plaine, y compris les plus hautes, ont été formées par l’accumulation d’une digue de loess d’une épaisseur entre 2 et 60 mètres.

Le côté nord-ouest, en direction de Zemun, est couvert par de grandes couches de loess, qui atteignent en certains lieux une épaisseur de 100 mètres. La partie sud diffère considérablement par ses caractéristiques morphologiques et géologiques.

Le terrain entier au sud de la Save et du Danube a un air général d’une surface doucement ondoyée. Plus au sud, à 30 Km, Avala (511 m) est la seule colline qui se distingue. Belgrade s’étend sur la partie septentrionale finale de l’axe de Sumadija et elle est bâtie sur un terrain montagneux.

Le sol est composé de sédiments du bas calcaire et du tertiaire. La différence entre l’altitude du fleuve et de la forteresse est 50 mètres et les points les plus élevés atteignent des hauteurs considérables: Zvezdara 253 mètres, 170 au dessus de la rive du Danube, et Kumodraz atteint les 336 mètres, 253 au dessus de la rive fluvial.

Les alentours de Belgrade sont faits de deux différentiels ensembles naturels: au nord de la Save et du Danube se trouve la plaine de Pannonie, couverte de blé et de maïs, tandis que Sumadija, au sud, abonde de vergers et de vignes. Les formes les plus prononcées dans le relief de Sumadija sont mont Kosmaj (628 m) et mont Avala (511 m). Le terrain descend progressivement vers le nord sous la forme de vastes

terrasses, découpées par des vallées, des ruisseaux et des rivières.

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Caractéristiques hydrologiques

Les fleuves et les rivières de la région belgradoise appartiennent au bassin du Danube, c’est à dire à celui de la Mer noire. Les écoulements les plus intensifs sont au printemps, particulièrement en mars et en avril.

Pendant la fonte de la neige, et les écoulements les plus bas à la fin de l’été ou au début de l’automne, après les mois les plus chauds, à cause de fortes évaporations et des précipitations atmosphériques minimales. Danube est l’un des plus grands fleuves d’Europe, tout comme la Save, avec un écoulement moyen de 1670 3 m/sec.

Ces fleuves se distinguent par une petite chute et, par conséquent, par des petites vitesses moyennes. La Save et le Danube traversent des différentes régions climatiques, avec des affluents ayant des

caractéristiques alpestres ou de plaine, ce qui influence considérablement les fluctuations du niveau de l’eau. En raison des travaux d’amélioration et d’assèchement et de la construction de stations

hydroélectriques, l’écoulement et la hauteur des eaux sont inégaux et la différence entre le maximum et le minimum atteint 8,75 m.

Les petits cours d’eau dans la partie méridionale montagneuse ont un caractère torrentiel, avec des grandes variations d’écoulement.

Les conditions climatiques

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Le résultat d’une position ouverte vers l’ouest, le nord et le nord-est, sans obstacles majeurs dans le relief, est une grande exposition de Belgrade aux influences climatiques des régions éloignées. Belgrade a toutes les qualités du climat continental tempéré.

L’évolution annuelle de la température est assez prononcée. Les différences de température moyenne entre les mois les plus froids et les mois les plus chauds sont grandes, ce qui fait que les quatre saisons de l’année se distinguent très nettement. La température la plus basse a été mesure à Belgrade le 10 janvier 1893 (- 26,2ºC) et la température la plus haute le 9 septembre 1946 (41,8°C). La température moyenne annuelle de l’air pendant les 40 dernières années était 11,9°C.

La chute d’eau moyenne annuelle de Belgrade et ses environs est 685 mm. La probabilité de la pluie est la plus grande entre les mois de mars et juin, tandis qu’en mai et en juin, les quantités de pluie sont les plus grandes. L’intensité des pluies est la plus grande pendant l’été, à cause des averses. Le maximum du mois d’octobre est la conséquence des longues pluies d’automne.

La durée moyenne de l’insolation est 2096 heures. La plus grande insolation (10 heures par jour) est en juillet et août, tandis que les nuages sont les plus prononcés en décembre et janvier (2,3 heures par jour).

Le nombre moyen de jours neigeux est 27 par an.

Les vents du sud-est et de l’est atteignent leur vitesse moyenne maximale (max. 36 m/sec) pendant les mois d’automne et d’hiver. Il y a tant bien des vents dans la direction contraire, dont la valeur augmente entre l’hiver et l’été. Les différences de force des vents de certaines directions sont les plus grandes en automne et les plus petites en été.Le vent sud-est dans la partie hivernale de l’année ne doit pas avoir de plus grandes vitesses maximales que les autres vents, car les vents du nord, nord-ouest et de l’ouest peuvent parfois avoir une plus grande vitesse maximale. La baisse progressive du maximum en automne jusqu’au minimum en été est la caractéristique des vents belgradois. Les vents de l’ouest qui sont les plus fréquents, ont le rôle le plus important dans l’aération de la ville.On peut considérer comme négatives les suivantes caractéristiques du climat local:

1. Les périodes de très basses températures de l’air au cours de l’hiver, avec des températures plus basses à côté des fleuves et sur les hauteurs au dessus de 200 m.

2. Beaucoup de vent dans la basse plaine,

3. Une humidité accrue de l’air dans la période froide de l’année sur les terrains autour de la Save et du Danube,

4. Un nombre considérable de jours extrêmement chauds pendant l’été dans la proximité des fleuves.

Formation et le rôle de la Péninsule Balkanique au cours des temps

Une ville, comme un groupement humain, est forcement lié à son milieu naturel. Le milieu physique est conditionné par le lieu géographique. La géographie physique a pour but l'étude de tous les éléments du paysage et du cadre naturel : structure, genèse, évolution. La fonction de la ville est

déterminée par la géographie du pays ou de la région.

La situation de Belgrade en a fait un centre naturel qui a attire un groupement humain, d'une très ancienne prédestination, dès l'époque préhistorique. De la condition favorable géologique est née, de manière logique, une prédestination géographique. Cette structure générale existe depuis que la région de Belgrade (au sens large du mot) a été abandonnée par la mer et que ses grands lacs se sont vidés. La ville est un centre explicite du pays, situé dans un point géographique stable.

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Belgrade et ses environs, comme d'autres villes dans le monde, représente l'agglomération humaine bien située, harmonieusement équilibrée et bien réalisée au point de vue physique. C'est un résultat

logique de la nature qui s'est impose a l'histoire, a la politique, a l'économie de tous les peuples qui sont venus s'installer sur ce point, soit de l'Occident, soit de l'Orient.

Belgrade a pour coordonnées géographiques : 20°27' de longitude Est (Gr.) et 44°48' de latitude Nord.

Elle est située sur un rocher qui s'avance en promontoire à l'embouchure de la Save et du Danube. La ville est bâtie sur les flancs des derniers contreforts des collines de la Serbie du Nord.

Par sa position élevée, Belgrade domine la vaste plaine du Bassin Pannonien qui s'étend à ses pieds et qui se trouve à la limite de ce bassin et de la Péninsule Balkanique. Pour comprendre la formation géographique de la région de Belgrade, il faut d'abord, en quelque sorte, prendre une vue générale de la Péninsule Balkanique.

1. Avant tout, il faut voir comment la nature a formé la limite entre la Péninsule

Balkanique et la plaine de l'Europe Centrale (bassin pannonien) dans les temps géologiques, c'est-à-dire avant l'apparition de l’homme primitif. Les différentes transformations de la terre ont duré très longtemps, mais nous ne nous intéresserons spécialement qu'aux périodes tertiaire et quaternaire. Ce sont elles qui ont précède l'apparition des premiers hommes; ce sont elles qui ont donné à notre terre, du moins en partie, l'aspect qu'elle a aujourd'hui. Ces périodes ont décidé du sort des premières habitations sur la terre.

2. L'importance de l'ère tertiaire est remarquable par le réveil de l’activité orogénique qui détermine la formation des principales chaînes de montagnes dont celles de la Péninsule des Balkans. Ces chaînes de montagnes sont :

A 1'Ouest, la Chaîne des Alpes qui, dans les limites de la Ex-Yougoslavie, s'étend de la frontière de l'ancienne Autriche vers le SE; les chaînes Dinariques qui se poursuivent de façon ininterrompue de la frontière italienne jusque dans l'Asie Mineure, occupant la Dalmatie, la Bosnie et 1'Herzegovine, le Monténégro, une grande partie de la Serbie pour passer ensuite dans la Bulgarie méridionale.

Les Alpes autrichiennes se poursuivent vers le Nord et le Nord-est par le Massif Bohémien, les Alpes Carpatiques et Transylvaines venant se souder au Sud à la chaîne Balkanique qui s'étend vers la Mer Noire en traversant la Péninsule Balkanique de 1'Ouest a 1'Est.

L'espace compris entre les chaînes dinarique, alpine et carpato transylvaine est occupé par une vaste dépression, connue des géographes sous le nom de Bassin

Pannonien. Son histoire peut être suivie à travers les temps tertiaires. Nous savons que ce bassin, entouré de tous les côtés par de hautes chaînes de montagnes a été à l'époque Oligocène occupé par un grand lac. En même temps, la partie du continent Egéen qui se trouvait au Sud-est du Bassin

Pannonien (recouverte aujourd'hui par la mer Egée), a commencé à s'affaisser.

Vers le début du Miocène, le Bassin a été le siège d'une transgression marine, dont les

sédiments nous sont connus. A la fin du Miocène, nous assistons au retrait définitif de la mer avec une récurrence de la phase lacustre.

Le niveau du lac Pannonien a été élevé à la hauteur de 950 m, au-dessus du niveau de la mer. Le plateau actuel de Belgrade se trouvait à peu près à 730 mètres de

profondeur au fond de ce Lac Pannonien et seules émergeaient les montagnes de plus de 950 m. au-dessus du niveau de celui-ci.

L'eau a enfin atteint la hauteur d'une vallée des Alpes transylvaines par laquelle elle a

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commencé a s'écouler ; et en même temps l'eau a de plus en plus creusé cette vallée et c'est ainsi que s'est formée une gorge connue sous le nom de «Porte de Fer» ou «Djerdap» où coule aujourd'hui le Danube qui sort de la vallée pannonienne.

Pendant toute la durée du Pliocène et jusqu'au Quaternaire, se continue la

fragmentation du continent Egéen accompagnée par l’etablissement progressif de la mer Egée actuelle. Par contre, des la surrection de la chaîne des Dinarides, le lac a été définitivement séparé de la Mer Egée par un seuil orographique qui constitue actuellement la ligne de partage des eaux de la Morava et du Vardar.

Ce seuil de faible altitude a pourtant joué, ainsi que nous le verrons dans la suite, un rôle capital dans les échanges entre les populations de l'Europe Centrale et du bassin de la

Méditerranée Orientale, qui se faisaient par les vallées du Vardar et de la Morava.

3. À l'ère quaternaire un grand changement est survenu dans le climat. En Europe l'extension des glaciers vers le Sud n'a pas dépassé sans doute une limite qu'il est possible de jalonner par Londres, Anvers, Megdebourg, Cracovie, Kiev.

4. Le développement des glaciers et la formation des dépôts d'alluvions dans les vallée et dans les plaines se rattachent à une cause commune: l'abondance des précipitations atmosphériques.

Sur les hauts sommets des montagnes, que les érosions n'avaient pas encore

abaissées, la vapeur d'eau se condensait en épaisses couches de neige, tandis que dans les plaines et les vallées, les cours d'eau, grossis par les pluies torrentielles, déposaient à chacune de leurs crues d'énormes dépôts d'alluvions.

Après un changement de climat, les glaciers se retirèrent plus au Nord. De ce fait le niveau de la mer baissa et le Lac Pannonien se dessécha complètement. Comme un vestige de ce grand lac seule a subsisté la vallée fertile que traversent les grands fleuves : le Danube, la Sava, la Drava et la Tisa.

Au Sud, dans le domaine de la Mer Egée actuelle, nous avons déjà mentionne que, vers la fin de l'ère tertiaire, s'est produit un envahissement de cette région.

Pendant la fin de Néogène et au Quaternaire, la mer avait entièrement coupé la Péninsule Balkanique de l'Asie Mineure. L'apparition de 1'Homme, ou du moins sa présence constatée pour la première fois avec une entière certitude, a constitué le phéno- mène primordial de l'ère quaternaire ou moderne de l'histoire du globe.

Lorsqu'on parle de l'ère quaternaire sans autre désignation, il s'agit habituellement du pléistocène. On désignait autrefois les formations pléistocènes sous le nom de diluvium ou terrains diluviens, ces formations étant alors attribuées à un cataclysme.

L'ère pléistocène est caractérisée non seulement par l'apparition de 1'Homme mais par d'autres phénomènes : l'extension .des glaciers, les dépôts d'épaisses couches d'alluvions dans les vallées et dans les plaines, l'existence d'une faune de mammifères comprenant des espèces éteintes, associées aux espèces actuelles.

Ainsi les premiers hommes ont trouvé la Péninsule Balkanique sous la forme d'une masse continentale triangulaire, reliée au Nord, au continent européen, par deux masses montagneuses : la chaîne Dinariques a 1'Ouest et les Carpates a l'Est. Ces deux chaînes en allant vers le Sud, se rapprochent de plus en plus et laissent seulement un passage qui forme les vallées des fleuves Morava et Vardar.

Ce passage débouche sur l'isthme de Salonique, c'est-à-dire sur la Mer Egée qui, du côté méridional, sépare la Péninsule Balkanique de l'Asie Mineure. La limite occidentale est constituée par la Mer Adriatique, la limite orientale par la Mer Noire. Les vallées de la Save et

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du Danube qui se rejoignent au Bassin Pannonien facilitent la liaison entre la partie septentrionale de la Mer Adriatique et la Mer Noire. Ces deux vallées principales qui traversent la Péninsule Balkanique ont incités les premiers hommes à venir habiter très tôt la Péninsule.

Au niveau du confluent de ces deux vallées, la voie Morava-Vardar, prolongée par les voies Danube-Rhin et Danube-Moldava-Elbe, traverse l'Europe centrale et la Péninsule Balkanique dans la direction Nord-sud. Au confluent des vallées de la Save et du Danube qui séparent la Péninsule Balkanique de l'Europe centrale et qui ont la direction Ouest Est, se trouve Belgrade.

L'importance de cette ville vient donc de ce qu'elle se trouve sur la route principale qui conduit d'Europe en Asie par la Péninsule Balkanique et qui peut être appelée le

« chaînon » entre l'Europe et 1'Asie. Cette importance est due en grande partie au Bosphore et aux Dardanelles, comme aux nombreuses îles de la mer Egée par la voie desquelles il était facile de passer sur la Péninsule Balkanique.

S i t u a t i o n g é o g r a p h i q u e d e B e l g r a d e

La particularité géographique du Bassin Pannonien est que de nombreuses vallées y aboutissent rayonnant en tout sens. Les migrations allant et venant d'Europe et d'Asie qui suivirent ces vallées, laisserent à Belgrade un peu de leur civilisation.

Belgrade a beaucoup profité de cette accessibilité du Bassin Pannonien dans son histoire, mais elle a de même beaucoup souffert quand au commencement du V siècle avec l'ère

chrétienne les Barbares sont venus dans le bassin. Le Bassin Pannonien est dans le vrai sens du mot, le cadre géographique de Belgrade. Car la fondation et le développement de cette ville, sont la conséquence de cette situation parti entre le Bassin Pannonien et la Péninsule Balkanique, qui ont directement agi sur le développement de Belgrade.

Le terrain sur lequel se trouve Belgrade au Sud de la Save et du Danube à un, aspect tout à fait différent. Cette partie représente la contrée limitrophe du Bassin Pannonien et est forme de petites collines et de terrasses qui s'abaissent en des couches de 20-50 m. d'épaisseur, de mont Kopaonik jusqu'a la Save et le Danube. Ces terrasses proviennent du temps où le Lac Pannonien baissait.

Elles sont couvertes par des sables et des glaises de provenance lacustre. Toute cette contrée a été recouverte de bois de hêtres et de chênes jusqu'a la fin du XIX siècle.

Bien avant la venue des premiers hommes, la nature a préparé le terrain qui les attirera par cette variété de productions qui appelé l'habitat. Au bord de la Save et du Danube de prés, puis, plus haut, des champs et enfin, au sommet des bois.

Et c'est ainsi qu'est né le premier habitat qui avait toutes les conditions requises pour durer à travers les siècles sur un même lieu. La première nécessité des hommes primitifs était la

nourriture et c'est seulement avec le développement de la civilisation que l’échange des biens prend son essor et que le premier commerce est né le long des vallées préparées d'avance.

Il fallait donc trouver avant tout le site favorable qui devait permettre l'alimentation des premiers hommes. Si un tel site se trouve sur la voie principale et naturelle et qu'il possède

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un caractère défensif parfait, il devient tout à fait compréhensible que Belgrade ait été encore peuplée par les hommes à l’age de la pierre polie.

Le long des grandes voies naturelles des habitations se sont formées au commencement de la vie humaine. L'homme primitif cheminant au long des voies naturelles, des passages, a pu

découvrir le site favorable. Mais en tous les points le long de ces voies, il n'y avait pas de conditions favorables pour l'etablissement des hommes. Le nomadisme conduit l'homme à l'endroit propre à satisfaire ses besoins de nourriture, de boisson et d'abri. En regardant la situation qu'occupe Belgrade, nous verrons que la nature l'a doté de toutes les conditions nécessaires à l'habitation humaine. Une hauteur merveilleusement défensive d'où l'on domine le vaste Bassin Pannonien et les fleuves de la Save et du Danube, deux grandes voies

naturelles de passage, entouré d'un sol extrêmement fertile, c'est le berceau de Belgrade, préparé par la nature, ces trois avantages lui sont en quelque sorte inhérents.

Plus tard, l'agriculture a été l'élément original de concentration, par excellence, de groupes plus compacts que ceux du nomadisme primitif. C'est l'agriculture qui est à la base de la formation de Belgrade et elle a joué son rôle dans la civilisation urbaine de cette région.

La fertilité du sol autour de Belgrade provient du fait que toute la vallée au Nord de la Save et du Danube est tapissée d'alluvions que les fleuves et les pluies apportèrent au

Quaternaire. Pendant quatre périodes glaciaires et trois périodes interglaciaires de grosses couches de loess se sont formées par intermittence sous forme de poussière que les vents du Nord apportaient et déposaient au fond du Lac Pannonien. Dans les temps interglaciaires le loess se transformait en une masse de glaise et cela s'est renouvelé ainsi plusieurs fois. Toute cette contrée du Bassin Pannonien est restée jusqu'a nos jours la partie la plus fertile de

1'Europe, et ses habitants s'occupent encore aujourd'hui d'agriculture.

Belgrade: carrefour de voies naturelles

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La Péninsule Balkanique est entourée a l'Est, au Sud et a 1'Ouest par les mers, tandis que du côte du Nord elle, est limitée par les deux fleuves : Save et Danube. Cette limite

septentrionale, du point de vue géographique, est nette, car les fleuves ont creusé leurs lits au Sud du Bassin Pannonien.

La limite du côte NW n'est pas bien définie, car le relief est constitue par des chaînes de montagnes jusqu'a la mer Adriatique. Mais on considère aujourd'hui que la limite NW de la Péninsule Balkanique, est formée par le fleuve Kula, par la Save et la Soca.

En étudiant la formation géologique de la Péninsule Balkanique, on constate que la tectonique de la Péninsule est la même que celle des chaînes de montagnes de 1'Asie Mineure.

A cause des fractures du Pliocène et du Quaternaire, le pont a été rompu entre la Péninsule Balkanique et 1'Asie Mineure. La Péninsule Balkanique au point de vue géographique et géologique peut être l’intermédiaire entre 1'Europe et l'Asie, avec ses quelques caractéristiques spécifiques.

Le rôle qu'a joué la Péninsule Balkanique dans les civilisations est dû à sa situation géographique et à celle des îles de la mer Egée et de leurs caractères morphologiques.

Contrairement aux Péninsules italienne et ibérique, qui sont séparées du continent Européen par des chaînes de montagnes, la Péninsule Balkanique est reliée a 1'Europe par deux vallées : la vallée Pannonienne et la vallée du Pont.

Ces deux vallées s'étendent au Nord de la Save et du Danube, et sont séparées par des chaînons des Alpes transylvaines.

Et pendant que la vallée du Pont est exposée a l'influence directe de la Russie et de la Mer Noire, contrées qui ont été hors du centre de l'ancienne civilisation, la vallée Pannonienne se trouve au milieu du continent européen et elle est exposée aux influences des quatre points

cardinaux du monde. A côté des deux chemins naturels et principaux, Nord-sud, Est-ouest, nous avons d'autres chemins qui, des périphéries du Bassin Pannonien, vont vers son centre. Là, au centre du Bassin Pannonien s'est développe une civilisation qui a été sous l'influence directe des régions de la mer Egée; civilisation qui est venue là, par les vallées Vardar-Morava et par les vallées des fleuves Marica-Isker, Nisava et Morava. L'intérieur de la péninsule est entrecoupé par une suite de vallées transversales et longitudinales qui

permettent la liaison du Bassin Pannonien, avec les périphéries de la Péninsule Balkanique.

Les vallées longitudinales facilitent la liaison de la vallée Pannonienne avec les contrées de la mer Egée.

Les plus importantes sont celles de Morava-Marica qui lient Belgrade à Istanbul et l'Asie Mineure et les vallées Morava-Vardar qui lient la mer Egée, c'est-à-dire, Salonique à Belgrade.

Ces deux voies principales et naturelles se rejoignent près de Nis et, par la vallée de la Morava, débouchent sur le Bassin Pannonien.

Du Bassin Pannonien au Nord, par les vallées Danube-Mein-Rhin et par les vallées Danube- Moldau-Elbe, on peut atteindre la Mer du Nord. De même, par les vallées du Danube et de l'Oder, du Tisa et de la Vistule on sort du Bassin Pannonien sur la mer Baltique. Ces voies considérées par rapport à la Péninsule Balkanique représentent la continuation des voies longitudinales Morava-Vardar et Morava-Marica.

Par ces voies une liaison facile est possible d'une part, entre : la mer du Nord et la mer Baltique et d'autre part entre la mer Egée et la partie orientale de la Méditerranée. Il y a encore d'autres voies longitudinales mais d'importance plutôt locale et qui n'ont eu aucune

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influence sur la fondation de Belgrade

Les vallées transversales, c'est-à-dire celles qui lient la mer Adriatique avec l'intérieur de la Péninsule ne sont pas aussi marquantes que les vallees longitudinales. Les chaînes de montagnes Dinariques gênent passablement la liaison de la mer Adriatique avec l'intérieur de la Péninsule, mais pourtant il y a quelques vallées par lesquelles on peut atteindre Belgrade. Par la vallée de la Narenta (Neretva) et de la Drina et du golf Huamero on arrive au fleuve Kupa qui se jette dans la Save. La principale voie transversale et naturelle est la vallée de la Save et la partie du Danube, de Belgrade à l'embouchure de ce fleuve dans la mer Noire. Parallèlement à la Save, coule la Drava par laquelle on peut également atteindre l’Occident.

On voit tout de suite, que Belgrade est au carrefour de ces voies principales et c'est pourquoi son rôle a toujours été important. C'est grâce à ces voies que le commerce a pu se développer des l’époque la plus reculée, et toutes les agglomérations le long de ces routes ont bien progressé. Elles ont été les porteuses du progrès.

Quand les archéologues ont commencé les fouilles de ces agglomérations préhistoriques, vers la fin du siècle passé, ils ont trouve là, les restes d'une civilisation développé.

C'est seulement après avoir constaté, grâce à l'aspect actuel de Belgrade, l'allure

approximative de l'ancien site, que nous pouvons nous imaginer la naissance de Belgrade.

Nous avons vu qu'à part les collines bordant les rives droites de la Save et du Danube, et du plateau de Bejania (Plateau de Zemun) le reste du terrain ne répondait pas aux conditions nécessaires pour l'habitat. Divers vestiges humains de l’âge préhistorique ont été repérés aux environs de Belgrade. Tous ces vestiges se trouvent sur les rives droites de la Save et du Danube et le long de la crête des Réfugiés (Plateau de Zemun), tournée vers la Save.

Si nous transportons à présent notre vue sur le plan où se trouve le terrain marqué soumis à l'inondation et ces vestiges humains de l’âge préhistorique, nous remarquerons que les

premières habitations se sont formées sur les bords des terrains inondés. Au commencement de la période quaternaire toute cette étendue a été couverte par les derniers sédiments du lac Pannonien. Sur cette étendue les conditions nécessaires à l'habitat, n'étaient pas réalisées et guère davantage à l'époque suivante, car c'est la que se sont faits les changements des cours de la Save et du Danube (cette zone de terrain était inondée chaque année). C'est un des exemples les plus frappants de l'isolement. Il a fallu attendre la venue des Romains dans ces contrées, c'est-à-dire le I siècle, pour que soit établie la vole terrestre qui reliera les deux rives de la Save. Les rives du Danube n'ont jamais été reliées et c'est pourquoi il a toujours été le fleuve limitrophe entre les peuples différents comme frontière des Etats jusqu'en 1914.

Mais Belgrade s'était formée quelques siècles avant la venue des Romains. C'est pourquoi le croisement que constituaient la Save et la route romaine ne pouvait pas être pris comme origine de Belgrade. Plus anciennement, il existait un autre croisement qui a forme Belgrade. Les cours d'eau, grandes voies naturelles, s'ouvrent plus volontiers au passage des hommes primitifs. D'autre part les agglomérations de l’age préhistorique sont particulièrement

nombreuses en bordure de la Save et du Danube. Il importe de retenir ces directions de la Save et du Danube. De Budapest jusqu'a Belgrade, le Danube coule d'une manière nette en

direction Nord-sud. Près de Belgrade il tourne vers l'Est et reçoit en même temps la Save qui vient de l'Ouest. Ajoutons à cela une voie terrestre qui dès Belgrade, le confluent de la Save et du Danube, menait au Sud par les rues actuelles du Tsar Douchan, Vidinska et Ratarska et nous aurons le croisement qui a formé Belgrade. C'est au long de la rue Tsar Dusan qu'on a trouve en 1892 les vestiges d'une habitation de l’age de la pierre polie.

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