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LA ROTATION DES PLANTES LÉGUMIÈRES

Dans le document QUAND économie RIME AVEC écologie (Page 95-99)

La rotation des plantes légumières est une technique qui consiste à faire se succéder, d’une année à l’autre, un groupe de plantes sur une même section du potager (la section peut correspondre à une planche pour un petit potager). Les sections demeurent permanentes, ce sont les groupes de légumes qui se déplacent. La rotation peut s’effectuer sur un cycle allant de deux à huit ans, mais la pratique la plus courante consiste à effectuer la rotation selon un cycle de quatre ans. Le potager pourra être divisé en autant de planches ou de sections que le nombre d’années de rotation prévues.

Les avantages de la rotation sont nombreux. Elle permet de prévenir les déséquilibres d’ordre minéral, car les plantes qui se succèdent ont des exigences différentes en éléments minéraux; elle permet aussi d’éviter les infestations d’insectes et de maladies, qui sont résiduelles dans le sol et, enfin, de maximiser l’utilisation du compost et des engrais.

Il existe différents types de rotation. On peut effectuer la rotation en fonction des familles de plantes, de leur mode végétatif (légumes-feuilles, légumes-racines, légumes-fruits et légumes-graines) et enfin selon leurs exigences en fertilisation. La rotation peut aussi être réalisée selon une association des méthodes « famille » et

«fertilisation», mais cette pratique, quoique idéale, est plutôt laborieuse à mettre en application pour les potagers de moyenne et de petite dimension. Pour ces derniers, la méthode de rotation selon les exigences en fertilisation demeure la plus appropriée.

77 La rotation en fonction des exigences

des plantes en fertilisation

Dans ce type de rotation, les plantes légumières choisies doivent d’abord être classées selon leurs exigences en fertilisation. La rotation se fait idéalement sur quatre ans, mais elle peut être réduite à trois ans lorsque la diversité des plantes cultivées est limitée.

Dans un premier temps, à l’aide du tableau suivant, déterminez les exigences des plantes que vous désirez cultiver.

L E P O T A G E R

Aucune = 0 Engrais vert ou Légumineuses : pois, haricot, gourgane Élevées +++ Aubergine, artichaut, céleri, citrouille, courge, concombre,

maïs, tomate

Moyennes ++ Ail, chou pommé, bette à carde, brocoli, chou-fleur, chou de Bruxelles, chou-rave, laitue, épinard, poireau, poivron

Basses + Pomme de terre, oignon, navet, carotte, betterave, radis EXIGENCES EN FERTILISATION PLANTES LÉGUMIÈRES

Première et cinquième années

Ensuite, dessinez un plan de votre potager sur lequel vous identifierez les secteurs (3 ou 4 secteurs). Dans l’exemple suivant, les 4 secteurs ont été identifiés par les lettres A, B, C et D. À ce stade, votre schéma pourra être photocopié. Il vous servira de base pour les années suivantes. Placez maintenant sur votre plan les codes représentant les groupes de plantes tels que (0, +, ++, +++) et indiquez l’année.

Les groupes de légumes se déplacent chaque année, de secteur en secteur, selon l’ordre suivant : on cultive d’abord les engrais verts ou les Légumineuses (0), ensuite les plantes très exigeantes (+++), puis les plantes moyennement exigeantes (++) et, enfin, les plantes peu exigeantes (+). Dans l’exemple suivant, les groupes de plantes se déplacent en sens inverse des aiguilles d’une montre.

Bien qu’elle comporte de nombreux avantages, la rotation des plantes légumières n’est pas toujours facile à mettre en application, et ce, particulièrement pour les petits potagers. Certaines contraintes telles que l’espace, le peu de diversité des plantes cultivées, la hauteur importante de certaines plantes et l’ensoleillement minimal de certains secteurs ne permettent pas de procéder à une rotation systématique. Dans ces cas, assurez-vous du moins que les plantes les plus vulnérables aux ravageurs et aux maladies ne se retrouvent pas au même endroit, d’une année à l’autre. C’est le cas de la pomme de terre, de la tomate et des plantes de la famille des Brassicacées (Crucifères).

LE COMPAGNONNAGE

Le compagnonnage est une technique qui consiste à associer une plante compagne à une plante hôte dans le but de faciliter la culture de cette dernière. Dans certains cas, les deux plantes associées s’aident mutuellement.

Bien que les mécanismes en cause ne s’expliquent pas toujours scientifiquement, plusieurs jardiniers reconnaissent les bienfaits de certaines associations de plantes.

Cependant, les effets du compagnonnage peuvent varier en fonction des facteurs environnementaux et des caractéristiques du cultivar.

Il existe des tableaux sophistiqués de compagnonnage des plantes, mais leur mise en pratique est souvent ardue. Par conséquent, pour vous éviter des maux de tête, tenez-vous-en aux associations classiques de la liste suivante :

l’oignon et la carotte (l’oignon aurait un effet répulsif sur la mouche de la carotte et la carotte aurait le même effet sur la mouche de l’oignon) ;

79 le haricot et la pomme de terre (le haricot aurait un effet répulsif sur le doryphore

de la pomme de terre) ;

le souci (Calendula) et le tagète (Tagetes) sont de jolies fleurs qui éloignent de nombreux ravageurs, partout au potager. De plus, associé à la tomate, le tagète réduit la population de nématodes ravageurs de ses racines;

plusieurs plantes aromatiques agissent en provoquant la confusion chez le ravageur qui ainsi ne trouve plus la plante hôte. C’est le cas pour les associations suivantes : l’aneth avec le concombre, le basilic et le persil avec la tomate, la coriandre avec la carotte, la marjolaine et la sarriette avec le poivron, l’aubergine et les Brassicacées (Crucifères) ;

certaines fleurs ont également la propriété d’attirer des insectes pollinisateurs et prédateurs. Ce sont la plupart du temps des espèces indigènes ou des fleurs à corolles simples, dont voici quelques exemples : le tithonia, le coréopsis, la gaillarde, la bourrache et le tournesol qui attirent les prédateurs, et le trèfle blanc, le crocus, la corbeille d’or et l’échinacée pourpre qui attirent les pollinisateurs.

Malgré le fait que le compagnonnage soit avantageux, il ne doit pas devenir la pratique privilégiée du jardinier. Il devrait plutôt demeurer un complément aux autres pratiques préventives d’entretien que sont le maintien d’un sol et d’un environnement en santé, la biodiversité et la rotation (voir chapitre 10 «Les ravageurs et les maladies:

prévenir plutôt que guérir »).

L E P O T A G E R

Dans le document QUAND économie RIME AVEC écologie (Page 95-99)