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PROPOSITION D'UN MODELE CONCEPTUEL

P ROPOSITION D ' UN MODELE DES ESPACES

Espaces

A travers la définition du paradigme espaces – processus nous avons identifié sans les définir les deux premiers concepts fondateurs de l‟approche proposée. Dans un premier temps, définissons ce qui constitue un espace. Etant donné que la conceptualisation est une forme particulière de perception, il serait naturel de penser que, quelque soit la façon dont on l'aborde, la vision que nous offre un système à un moment donné est celle d'objets. L‟objet serait alors l‟unité

atomique des espaces ; mais peut-on identifier un projet d‟action ou même une action à un objet ? Imaginons de nous réveiller à bord d‟un véhicule. Avant même d‟ouvrir les yeux nous avons identifié, au moins partiellement, l‟espace dans lequel nous nous trouvons par les accélérations, la dureté (ou le moelleux pour les chanceux) d‟un siège, etc. Nous percevons l‟espace non pas par l‟objet mais par ses propriétés ; de même, nous identifions une action en cours par des propriétés.

Un espace est un ensemble de propriétés favorables à l‟achèvement d‟un projet d‟action particulier. L‟unité atomique de l‟espace est la propriété.

Il faut noter que même une approche analytique tente de dégager les propriétés d‟un système par l‟identification de fonctions et la caractérisation des organes par les spécifications.

Propriétés

La propriété est l‟abstraction de ce par quoi on perçoit la chose observée. L'abstraction est une démarche intellectuelle qui consiste à concentrer la perception qu'on a d'un objet sur un élément représentatif; c'est-à-dire que la vision qu'un modélisateur a d'un objet est celle de propriétés ou de comportements qu'il pourra abstraire en caractéristiques passives :les attributs, ou actives : les opérations. L'objet en tant qu'unité sémantique représente l'ensemble de ses images mais aussi l'ensemble de ses comportements. Cette notion d‟unité sémantique est très proche de la notion de langage. Cette notion de langage représente le lien fondamental entre la vision du réel et le concept manipulé et d'autre part les éléments de communication entre objets d'un même modèle. Ceci car à la notion de langage est associée la notion d'information portée par un terme de ce langage. Cette information intègre un typage du terme, c'est-à-dire le sens qui lui est attribué, et une valeur du terme, c'est-à-dire l'état ou la position de l'information sur un domaine de définition. Par exemple, un signal R11, plus connu sous le terme de feu routier :

Objet unités sémantiques Comportement

SIGNAL R11v FEU ROUTIER ou FEU DE CIRCULATION ou FEU mini 5s 3s

Dans le modèle proposé, la propriété seule nous intéressant, se définit par une unité sémantique (mot représentatif) et par un domaine de définition.

Le domaine de définition est constitué des différents états ou instances de la propriété, par exemple : bleu, blanc, rouge. L‟unité sémantique est le mot ou l‟expression par lequel on nomme la propriété : couleur, forme, trajectoire,etc.

Le langage au sens d'information, n'est dans l'absolue qu'une représentation d'une réalité perçue; c'est-à-dire que les risques associé au langage sont liés à la compréhension et à l'interprétation des termes. En effet, étant donné que l'information liée à un terme est un vecteur (sens, état), il existe un phénomène de polymorphisme sur les termes. Par exemple, la position d'un avion sur l'espace aérien est dans l'absolu est un vecteur (x, y, z). Par contre, pour le pilote ou le contrôleur, cette position sera donnée relativement à un repère pré établi avec une terminologie codée ; Novembre1, Echo2 par exemple, pour des positions particulières autour d‟une tour de contrôle, ou à un niveau de vol qui ne correspond pas directement à l‟altitude vraie mais à un référentiel altimétrique préétabli, unique et commun à tous les avions. Nous avons donc pour un même terme représentant une même propriété, deux expressions différentes. De même le langage peut définir aussi bien une information d'état, qu'une information d'action, avec le même problème de polymorphisme. Nous verrons dans la suite de ce mémoire que le modèle de représentation d‟une propriété doit intégrer un nommage propre au modèle auquel on associe le couple domaine de définition, unité sémantique.

Toute la description de l'espace s'appuie sur la représentation des objets et des relations à partir d'espaces de propriétés. Le concept de propriété est l'unité atomique de l'espace observé et peut aussi bien représenter une propriété au sens de l'aspect que du comportement. Le concept de propriété est donc fondateur du paradigme espaces- processus car il permet à la fois une description de l'espace mais aussi une description de comportements indépendants de la dynamique d'un système donné; ce concept autorise à la fois une manipulation de l'espace généralisé et de l'espace particularisé (instancié, environné).

L‟objet en tant que chose physique ou système existe mais il est alors espace de propriétés. En effet, tout objet quelconque est perceptible par son état (ensemble de ses propriétés à un instant donné) et son comportement (ensemble de ses actions). Or, dans une approche systémique nous nous intéressons au projet d‟action, c'est-à-dire que nous allons intellectuellement isoler une organisation à partir des propriétés et des comportements de l‟objet que nous associons à un projet, c‟est l‟espace de ce projet. Si nous nous intéressons à ce seul projet d‟action nous pouvons ignorer les propriétés et comportements restants; par contre, si nous intéressons à d‟autres projets d‟actions auquel participe l‟objet, nous obtiendrons alors d‟autres espaces. Toutefois, il est évident que ces espaces ne sont pas indépendants les uns des autres, ils sont associés par le fait de mettre en jeu le même objet, ils sont en relation.

Relations

Le concept de relation se retrouve largement dans la définition de l‟approche systémique qui convient que les parties se définissent et existent par leurs relations mutuelles et non par ce qu‟elles sont. La relation formalise un lien particulier qui relie plusieurs propriétés. Une relation peut caractériser plusieurs formes de liens : généricité, partage, dépendance, influence, association.

De même que la propriété, la relation possède une unité sémantique et un domaine de définition. Par contre, le domaine de définition d‟une relation ne décrit pas les caractéristiques intrinsèques d‟une propriété mais les caractéristiques permettant d‟établir un lien entre plusieurs propriétés. La relation est une propriété d‟espace car elle décrit une communauté entre propriétés ;

la relation est une notion constructrice d‟espace. Le fait d'établir une relation d'association de propriétés est déjà en soi identifier une organisation. Nous admettons facilement que le projet d‟action n‟est pas la seule relation constructrice d‟espace, par contre, toute construction d‟espace, et par extension toute relation, définit potentiellement un projet d‟action.

L’espace général

Avec les deux concepts de propriétés et de relation nous avons défini les éléments descriptifs constitutifs du modèle des espaces. Néanmoins, si la vision des espaces par les propriétés ne limite pas une démarche descendante du global au particulier, elle ne doit pas non plus limiter une démarche inverse. C'est-à-dire, tout système représenté sous la forme d‟un modèle des espaces devra admettre une espace plus large, correspondant à une perception plus large de la réalité observée.

Il ne peut être question de définir de façon exhaustive un espace représentant le monde réel. La modélisation s'effectue dans un cadre particulier d‟observation et d‟évaluation, il n'est donc pas nécessaire de chercher à tout identifier et à tout représenter. Il est plus approprié de considérer un espace ouvert, qu‟on appellera espace général. L'espace réel se définissant comme un ensemble non limité d'entités, de matières, énergies, d'informations ou même d'idées et d'actions, l'espace général se définira comme le rassemblement de propriétés, de relations, et d‟espaces.

La notion d'espace général doit être appréhendé comme la globalité de l'espace observable qui est appelé espace général et non espace réel pour éviter qu'il ne subsiste aucune ambiguïté entre la réalité observée et ce qui est observable.