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SD

SI

Figure 36 : modèle OID

Pour ce modèle, un projet d'action se définit comme la combinaison d'un acquis (les comportements passés), d'un présent (les sollicitations de l'environnement), et d'un futur (les intentions d'actions avec leurs conséquences telles qu'elles sont anticipées par le système). Dans cette représentation du système général, les flux entrants et sortants représentent tout ce qui intervient dans le projet d'action sans en faire partie. On s'aperçoit aisément qu'un projet d'action évolue en fonction de l'enrichissement de son système d'information, c'est-à-dire que celui-ci s'enrichit des intrants ou du feedback sur les extrants. Un projet d'action ne peut donc être déterminé qu'à un instant donné. De même, l'environnement est alors perçu comme un flux entre deux systèmes ou la conséquence d'un flux sur un système sur les autres systèmes en relation (champ). L'environnement n'apparaît donc pas comme un objet de l'espace mais comme la mise en situation d'un projet d'action.

Cette représentation OID est intéressante car elle postule qu'un système quelconque peut être considéré comme la collaboration d'un intervenant actif (opérateur décisionnel du système), d'objets opérants et d'un référentiel de connaissance (utilisation, architecture, domaine technique d'application…), certains parties étant alors vide ou sans influence.

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ROPRIETE ET SYSTEME GENERAL

Nous avons établi précédemment qu'une propriété, et par extension un espace de propriétés, se définissaient par un domaine de définition et une représentation sémantique. Par exemple, si nous considérons un système construit autour d'un interrupteur, le système opérant sera l'interrupteur, le système d'information manipulera l'unité sémantique interrupteur et le système de décision manipulera les propriétés de l'interrupteur et l'unité sémantique interrupteur. Si nous mettons cet objet en situation le système opérant va établir des relations sur le domaine de définition de l'objet interrupteur (l'espace de la réalité physique), indépendamment du nom ou unité sémantique représentant l'interrupteur. En d'autres termes, si nous manipulons un interrupteur nous manipulons la propriété de cet objet, mais pas un concept représentatif. Par contre, lorsque nous décidons d'utiliser la propriété de l'interrupteur, nous formons un raisonnement établissant un projet d'action à travers un réseau de relation mettant en œuvre une représentation conceptuelle de la propriété de l'interrupteur. Cette représentation conceptuelle s'appuie sur un langage (unités sémantiques) pour décrire la propriété: cette représentation conceptuelle est l'espace de la connaissance. On s'aperçoit alors qu'un système articulé autour de l'interrupteur met en œuvre trois espaces représentatifs d'une même chose : l'espace de l'objet lui- même, l'espace représentant la connaissance de cet objet, et l'espace de l'utilisateur/décideur.

Le modèle de système général postule qu'un système n'est pas un simple objet mais la combinaison d'au moins trois espaces : l'espace de la réalité physique, l'espace de la connaissance, l'espace de la décision. Il faut noter que ce modèle ne propose pas une structure générique de l'organisation d'un système, mais l'image naturelle de l'organisation d'un système établie à partir du mode sur lequel s'établissent les relations entre ses propriétés. On peut aussi parler d'une différenciation établie à partir du point de vue suivant lequel est appréhendée la propriété : réalité, connaissance, projet d'action. Nous pouvons alors proposer la construction d'une représentation du modèle de système général en fonction des relations sur les propriétés :

Système général espace opérant espace de connaissance espace de décision x[X, X] x[X, X] x[X, X] x[X, X] x[X, X] x[X, X] relations sur X relations sur X relations sur X relations sur x relations sur X relations sur X

Ce modèle exprime que le système est appréhendé le plus généralement possible comme la mise en relation d'un espace technique, d'un espace régulateur ou documentaire et d'un espace humain. Le système idéal, devrait donc garantir une parfaite isomorphie entre ces trois espaces, ce qui, bien sûr, reste pure utopie. Pour bien comprendre ce modèle et ce qu'il représente nous allons aborder cet aspect de la modélisation à travers deux exemples :

L'exemple du carrefour, qui dans la continuité de ce mémoire va permettre de montrer comment se mettent en place les aspects technologiques, documentaires et humain du modèle;

L'exemple du contrôle d'un aérodrome qui nous permettra d'aborder un système essentiellement régulateur.

M

ODELISATION D

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UN SYSTEME OPERANT

Dans ce paragraphe nous allons considérer la description technique d'un carrefour en croix, sans traversée piéton. L'utilisation du modèle général suppose que le système à modéliser est défini par un projet ; c'est le point de vue systémique. En d'autres termes, le modèle ne doit pas aborder le carrefour, suivant des points de vues comme :

le point de vue géographique : le croisement de deux voies vu comme l'association de deux espaces,

le point de vue technique : la gestion de deux flux par un même contrôleur au moyen de signaux.

Donc la première démarche dans l'appréhension du modèle est : quel est le projet ?

La propriété d'un carrefour étant le croisement de trajectoires antagonistes, nous pouvons poser que le projet du carrefour est donc de permettre le croisement des flux de véhicules en évitant les collisions. Pour cela, les conducteurs doivent obéir à une signalisation particulière qui décide qui peut ou pas passer suivant les différentes configurations de la circulation. Nous venons en quelques mots de définir le modèle général d'un carrefour comme :

un espace de décision : les conducteurs, un espace opérant : la signalisation,

un espace de connaissance : le code de la route.

Ce modèle général est valable quelque soit le mode choisi pour gérer le carrefour : feux, panneaux, pas de signalisation. Le projet a donc défini le modèle général. A partir de ce modèle général, nous pouvons maintenant affiner la connaissance des trois espaces.

La question qui se pose ensuite est : par lequel commencer ? La réponse est par l'espace qui définit le projet.

Les véhicules, et par voie de conséquence, les conducteurs représentant les flux processés par le système, et la signalisation le moyen de les gérer. La réponse est donc naturellement par l'espace de connaissance. Cette réponse trouve une justification naturelle dans le fait que la connaissance est l'interface entre le système opérant qui dans le cas présent est perçu par le conducteur et la décision qui va découler de l'interprétation du signal. Attention, suivant le projet la réponse n'est pas forcément la même; Si nous voulons modéliser un système en vue de déterminer quels en sont les éléments de conduite, nous commencerions par l'espace opérant ; par exemple, lorsqu'on établit le manuel de vol d'un aéronef. De même, la détermination de l'ergonomie d'un système (interface homme machine) est l'exemple d'une modélisation s'appuyant sur l'espace opérant.

Dans notre exemple, l'espace de connaissance est un espace régulateur, car il contraint le fonctionnement du système.

Le code de la route définit trois règles principales de croisement de véhicules qui peuvent se résumer ainsi :

le passage contrôlé : les flux de véhicules sont gérés par des feux,

le passage protégé : le véhicule sur la voie prioritaire passe, le conducteur sur la voie secondaire ne peut passer qu'en s'assurant qu'aucun véhicule n'arrive sur la voie prioritaire,

Nota : même si nous avons identifié un espace conducteur, nous parlons de véhicule, car les véhicules constituent les flux processés par le système. Chacune de ces trois règles implique un système opérant particulier :

le passage contrôlé : une signalisation dynamique, le passage protégé : une signalisation permanente, la priorité à droite : aucune signalisation.

Ces trois règles respectent la hiérarchie suivante : passage contrôlé puis passage protégé puis priorité à droite.

Nous devons donc maintenant représenter trois espace de propriétés représentant ce que nous venons succinctement de définir.

Système général