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Rl.l. Restructuration de l'économie

D est nécessaire de faire un bilan détaillé des programmes d'ajustement structurel mis en œuvre afin de déterminer leur impact réel sur l'économie. La solution aux faiblesses

structurelles de l'Economie Nigérienne passe par une diversification et une amélioration des capacités de production dans tous les secteurs.

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s'agit d'identifier d'abord les potentialités et les goulots d'étranglement. Il ressort de l'étude une incohérence entre certaines variables macro-économiques, notamment le fait que les crédits à l'économie expliquent négativement l'investissement et le produit intérieur brut.

Cela s'explique par la mauvaise affectation des fonds qui mérite d'être corrigée :

- par l'amélioration des mécanismes de financement;

-en mettant l'accent sur l'amélioration de la productivité

- par la prise en compte du critère de compétitivité structurelle dans tous les secteurs, par conséquent la mise en œuvre efficace et efficiente de l'investissement.

TI y a aussi l'implication des dépenses publiques sur le solde de la balance courante et les prix dont il faut prendre en considération suivant les objectifs poursuivis. TI faut donc réduire les dépenses de consommation qui alimentent le déficit de balance courante.

S'agissant du processus de libéralisation en cours, l'Etat doit prendre les dispositions appropriées pour obtenir les ressources financières nécessaires à l'accomplissement de son rôle économique et social.

A cet égard, il doit procéder à amélioration de la fiscalité en vue d'en accroître la

. rentabilité. L'une des solutions alternatives est la réduction de la pression fiscale sur le secteur

moderne contre l'élargissement de la base imposable.

Le choix de la libéralisation effective de l'économie implique la création par l'Etat d'un environnement favorable à l'initiative privée18, capable de s'impliquer totalement dans la restructuration.

R1.1.1. Sortir de la forte dépendance de l'uranium et abandon de la politiqued'exportation de produits de base.

L'expérience de la détérioration des termes de 1' échange appelle une révision de la politique d'exportation de produits de base (avec prédominance d'un seul produit), d'où la révision du système par la diversification de la production en biens finis échangeables. Cette orientation doit se faire en matière d'implantation d'industries. TI s'agit des créer des unités non seulement pour 1' approvisionnement du marché intérieur mais aussi capables de compétir au plan international. A cet effet il est important de faire du code des investissements un vrai instrument de développement des entreprises en évitant que les dispositions protectionnistes ne se traduisent pas par des effets pervers tel que l'incapacité des entreprises agréées de rentrer dans le régime du droit commun à l'expiration du régime de faveur. TI s'agit là d'asseoir les

18 La Banque Africaine de Développement joue un rôle important dans l'appui financier des pays membres et contribue à la formulation des politiques de réformes pour le développement du secteur privé.

Elle souligne les points thématiques du cadre général pour une intervention stratégique et une assistance des bailleurs de

· fonds:

-le développement du secteur privé a besoin d'un climat favorable et plus concurrentiel;

-la gestion du secteur public devra être améliorée afin d'atténuer l'exclusion du secteur privé, d'établir la crédibilité des réformes et d'améliorer les services liés aux infrastructures et qui sont essentielles pour le secteur privé concurrentiel ;-il y a lieu d'accélérer la réforme du secteur financier en restructurant le système bancaire, en renÎorçant la réglementation prudentielle et la supervision et en approfondissant les marchés de capitaux;

- une réforme réussie dépendra dans une large mesure des efforts multiformes des pays africains, mais l'assistance extérieure reste un facteur clé qui aidera les économies en cours de réforme à préserver les acquis macro-économiques obtenus et encouragera le secteur privé à investir dans une croissance à long terme.

bases d'une véritable révolution industrielle pour lever les incertitudes du développement économique et social futur.

Dans l'immédiat, il indispensable de mobiliser les ressources nécessaires en vue réhabiliter le tissu industriel et de réunir les conditions de sa mutation. Cette dernière doit se concrétiser à moyen terme par l'exportation de produits finis à des prix compétitifs.

R1.1.2. Accroître la productivité du. secteur primaire

D s'agit de rendre les activités agricoles et pastorales moins tributaires de la pluviométrie et plus performantes par une amélioration du système d'exploitation, notamment l'accroissement de la productivité en vue d'une augmentation du ratio Pm/habitant et par conséquent le revenu de la population rurale. D a été relevé dans le tableau N° A2 que la contribution du secteur primaire au Pm est quasiment inférieure 38% depuis 1984, alors que la population active concernée dépasse les 80%. Cette situation qui constitue l'un des aspects des faiblesses structurelles de l'Economie Nigérienne nécessite l'adoption des techniques de production plus rentables et des circuits de commercialisation biens organisés tant au niveau intérieur qu'à l'exportation. Cependant, l'utilisation des nouvelles requiert l'intervention de l'Etat en matière de formation et de vulgarisation.

Le développement du secteur primaire requiert aussi une identification et la promotion des filières porteuses de même qu'une intégration optimale des échanges intersectoriels.

D est vital de poursuivre les actions de protection de 1' environnement en luttant· contre la dégradation du couvert végétal, notamment la désertification et la désertisation, et l'érosion des sols.

R1.1.3. AméRiowe:r na politique mdu.strielle d'impo:rt-substitution

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s'agit de créer des industries dynamiques et compétitives, génératrices d'importantes valeurs ajoutées, capables de satisfaire les besoins intérieurs d'une part et de réaliser des recettes d'exportation substantielles en vue d'une croissance auto-entretenue d'autre part.

Celles-ci doivent développer les domaines et activités pour lesquels le pays a des avantages comparatifs. A cet égard l'appui de l'Etat, à travers un code d'investissements ou toute autre forme d'incitation doit se faire davantage en faveur des entreprises dont l'objet social s'inscrit dans cette voie. Par conséquent, il faut mettre en place une politique de promotion des produits locaux, notamment les produits agro-pastoraux et industriels, en redynamisant les structures existantes et/ou en créant d'autres en vue d'une meilleure information sur les marchés. Auss~

les conditions d'exercice du commerce extérieur doivent être révisées en vue d'une spécialisation et une bonne organisation de la profession. Au mieux, nous suggérons que cette activité soit exclusivement confiée aux opérateurs économiques du secteur moderne dans un but de transparence et d'efficacité. De la rentabilité des activités manufacturières dépendra la solution du conflit d'intérêt entre les importateurs et les industriels du fait que les différentiels de marge bénéficiaire déterminent dans une large mesure la position concurrentielle des produits. La politique du commerce doit être en harmonie avec la politique industrielle, de même que la politique fiscale.

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faut supprimer les distorsions telle que l'imposition des importations d'intrants et équipements industriels à la patente. Celle-ci doit être assise essentiellement en fonction de la nature et l'importance de l'activité principale des opérateurs économiques.

Au demeurant, il faut encourager les opérateurs économiques du secteur tertiaire à investir dans le secteur secondaire. La politique industrielle doit avoir pour objectifs l'amélioration de la compétitivité sur les marchés extérieurs et la diversification du tissu

industriel et doit être soutenue par la création des conditions d'une cohérence macro-économique. Aussi, les mesures de soutien aux exportations doivent être complétées par la suppression des obstacles aux plans financier et institutionnel.

La politique industrielle doit définir toutes les mesures d'accompagnement devant permettre aux entreprises existantes, notamment les PME/PMI de résister aux chocs de la libéralisation du commerce. Pour ce faire, il faut une intervention bien ciblée en leur faveur.

Par ailleurs, nous proposons la création d'une zone franche industrielle pour les entreprises dynamiques et capables d'offiir des produits à des prix compétitifs sur les marchés extérieurs.

La politique industrielle doit prendre en compte les engagements pris dans les traités d'union économique et autres accords ayant pour objectif le développement industriel du continent africain. Ainsi, nous estimons que la déclaration d'Abidjan en octobre 1996 de l'Alliance pour le Développement Industriel de l'Afrique (cf annexe?) constitue une résolution qui mérite une application immédiate.

R1.1.4. Assainissement de l'environnement institutionnel des entreprises

L'Etat doit poursuivre les efforts de libéralisation en cours en vue de créer les conditions optimales pour l'émergence d'un secteur privé moderne et dynamique favorable à la mobilisation des ressources internes et propice au développement des activités en vue d'une bonne position compétitive internationale.

Cela devra se traduire par une valorisation des produits locaux et la diversification d'activités de production et la· promotion du commerce pour la satisfaction de la demande intérieure d'une part et le développement des exportations (sous forme de produits finis), d'autre part

R.l.2. Assaiumirr les fmances publiques

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est impérativement urgent de résoudre le problème du déficit budgétaire, d'où la priorité de l'assainissement des finances publiques, compte tenu du fait que ce déficit contribue au déséquilibre de la balance courante par l'intermédiaire des importations. Par ailleurs, ils constituent un handicap pour les investissements publics et par conséquent l'investissement en général qui constitue un facteur déterminant dans la restructuration de l'économie

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s'agit alors de réduire le déficit des finances publiques et/ ou le maintenir à un niveau

finançable dans une optique de croissance, soit un déficit compatible avec les programmes d'investissements publics. Aussi, la dette doit être consacrée exclusivement aux investissements. A l'inverse les dépenses de fonctionnement devront être couvertes par les recettes ordinaires. Les dépenses doivent être réexaminées quant à leur opportunité et leur affectation. Au mieux la gestion budgétaire doit se faire sur la base de ratios prudentiels mettant le niveau d'endettement en adéquation avec la capacité de remboursement.

En matière de fiscalité, il faut élargir la base imposable et donner à l'administration fiscale les ressources humaines et les moyens matériels nécessaires à la bonne exécution de ses attributions.

Au plan des crédits intérieurs, il s'agit de veiller à ce que le secteur privé accède pleinement aux possibilités de crédits offertes par le système bancaire. Ainsi il convient de limiter au maximum les crédits des banques secondaires à l'Etat.

Enfin, le Parlement doit exercer entièrement son action de contrôle en eXigeant désormais du Gouvernement un projet de loi de règlement relatif au budget exécuté. Le vote du projet de loi de finance doit être subordonné à celui de la loi de règlement dans le but essentiel d'une rigueur budgétaire.

R1.3. Lnmâter les investissements pU!lblics au domaines essentiels

n'intéressant pas B.e secteur privé, cmnfc.rmément à la libéralisation de