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L'inélasticité qui caractérise la plus forte proportion des exportations au Niger, en l'occurrence l'uranium qui est le produit dominant, constitue une contrainte majeure à l'amélioration du solde des transactions courantes de la balance des paiements. Au demeurant, l'effet positif de la dévaluation sur les importations et les exportations hors uranium est l'un des facteurs déterminants de la réduction attendue du déficit de la balance des opérations courantes. Si l'effet de la dévaluation sur les importations et les exportations hors uranium est

faible, le rétablissement de l'équilibre du compte courant de la balance des paiements dépendra davantage de l'évolution du prix de l'uranium dont la demande est quasi-stationnaire

Eu égard aux conditions financières et économiques du pays, la dévaluation avait, a priori, peu de chance de produire tous les effets positifs attendus. L'économie ne remplie pas totalement la condition de Marshall-Lerner, ce qui hypothèque le succès de la dévaluation.

La flexibilité du taux de change parallèle du Naira s'est traduite à court terme par un rattrapage de la dévaluation du FCF A, et implicitement par une annulation du gain de compétitivité du Niger vis à vis du Nigeria. L'ajustement automatique du marché parallèle de change se fait au détriment du pays qui dévalue; la réaction est similaire à dévaluation compétitive. Toutes choses étant égales par ailleurs, la balance courante du Niger vis-à-vis du Nigeria ne pourra guère s'améliorer.

Cependant, la faiblesse structurelle de l'économie nigérienne constitue en elle-même un handicap majeur au succès de la dévaluation. En l'absence d'une réserve de capacité de production et d'un ajustement interne suffisant, 1 'ajustement externe ne saurait à lui seul favoriser la relance économique en tant que politique économique complémentaire.

1.1. Caractéristiques et tendances de l'Economie Nigérienne

Pays sahélo-saharien, le Niger compte parmi les pays en voie de développement.

L'économie se divise en trois secteurs: Agriculture-Elevage, Industrie et Commerce. Les - activités agro-pastorales occupent plus de 80% de la population active mais elles demeurent encore traditionnelles, avec une productivité assez faible. Elles sont aussi tributaires de la pluviométrie, ce qui constitue un facteur aléatoire et explique plus ou moins le faible niveau de la productivité. Cette précarité du secteur agricole n'est pas sans effet sur les autres secteurs en terme de source d'intrants et d'opportunité de marché. Le système d'exploitation est

généralement marqué par des techniques de production quasi-rudimentaires de subsistance. En dehors du niébé et du coton qui constituent des cultures d'exportation, seules quelques cultures maraîchères dites de contre-saison (oignon et ail) constituent des produits réellement marchants. Cependant, il convient de noter la contribution non négligeable des produits pastoraux aux exportations. Les produits qui font l'objet d'exportation sont surtout le bétail sur pied, les cuirs et les peaux brutes.

A l'instar de l'agriculture, l'élevage reste une branche d'activité très peu développée alors qu'elle présente en dépit des aléas climatiques, d'énormes potentialités. Elle fait également l'objet d'un système d'exploitation traditionnelle qualifié par moment d'élevage contemplatif, c'est à dire peu marchand. Mais l'Etat a pris des initiatives en mettant en place des structures de promotion, notamment les ranchs et les centres pastoraux, servant de système d'exploitation pilote pour le développement de cette activité. Elles visent surtout l'amélioration des espèces et la réduction des effets des fluctuations de la pluviométrie, mettant ainsi le cheptel à l'abri des méfaits des sécheresses.

Le déficit pluviométrique affecte indirectement les ressources budgétaires par les subventions que Etat doit octroyer sous forme d'aide alimentaire et de programme de reconstitution du cheptel aux populations touchées éventuellement par la sécheresse et/ou la mauvaise campagne agricole.

En ce qui concerne l'industrie, les efforts de promotion n'ont pas donné les résultats - escomptés. Le secteur se trouve encore à un stade embryonnaire. ll a même connu un recul du fait d'un manque de compétitivité à cause des coûts de revient structurellement élevés par rapport aux produits similaires étrangers pour trois raisons essentielles, notamment l'importance des intrants étrangers et leurs coûts d'approvisionnement très élevés et la faiblesse de la productivité liée souvent à des problèmes de management; tout cela implique des

problèmes notoires de débouchés. Il est à noter le quasi-arrêt des exportations de produits manufacturiers à partir de la deuxième moitié des années 80.

Quant au secteur tertiaire, l'on note depuis l'enclenchement du processus de libéralisation, vers la fin des années 70, un développement des activités dites informelles.

Qu'il s'agisse du commerce ou des prestations de services exercés par les opérateurs économiques nationaux, les activités se caractérisent généralement par un manque de transparence incompatible avec le système de financement bancaire.

Ainsi ce secteur se compose de deux parties, les sous secteurs moderne et informel dont la démarcation se fait par l'application des techniques comptables au sein des unités économiques. Mais, contrairement au sous secteur moderne caractérisé par une relative transparence, l'informel se présente comme une nébuleuse dont le volume des activités échappe en grande partie à la connaissance des pouvoirs publics. Ce manque de transparence constitue un atout important en matière d'évasion fiscale, et permet alors de concurrencer les entreprises modernes.

Du point de la subdivision sectorielle, il est aussi important de noter l'Artisanat qui comporte des activités modernes et traditionnelles de production de biens, et prestations de services. C'est un domaine dont l'importance a été négligée jusqu'à la fin de la première moitié des années 80. Ce n'est qu'à partir de 1989 que l'Etat s'est résolument engagé à assurer sa promotion par la redynamisation des structures d'encadrement appuyées par un projet de promotion, dans le cadre de la politique générale en faveur du secteur privé.

En effet des études ont montré que cette branche d'activité laissée pour compte dispose de beaucoup de potentialités. Elle renferme d'importantes ressources humaines et utilise essentiellement les matières locales avec des équipements traditionnels dans certains domaines.

problèmes notoires de débouchés. Il est à noter le quasi-arrêt des exportations de produits manufacturiers à partir de la deuxième moitié des années 80.

Quant au secteur tertiaire, l'on note depuis l'enclenchement du processus de libéralisation, vers la fin des années 70, un développement des activités dites informelles.

Qu'il s'agisse du commerce ou des prestations de services exercés par les opérateurs économiques nationaux, les activités se caractérisent généralement par un manque de transparence incompatible avec le système de financement bancaire.

Ainsi ce secteur se compose de deux parties, les sous secteurs moderne et informel dont la démarcation se fait par l'application des techniques comptables au sein des unités économiques. Mais, contrairement au sous secteur moderne caractérisé par une relative transparence, 1 'informel se présente comme une nébuleuse dont le volume des activités échappe en grande partie à la connaissance des pouvoirs publics. Ce manque de transparence constitue un atout important en matière d'évasion fiscale, et permet alors de concurrencer les entreprises modernes.

Du point de la subdivision sectorielle, il est aussi important de noter l'Artisanat qui comporte des activités modernes et traditionnelles de production de biens, et prestations de services. C'est un domaine dont l'importance a été négligée jusqu'à la fin de la première moitié des années 80. Ce n'est qu'à partir de 1989 que l'Etat s'est résolument engagé à assurer sa promotion par la redynamisation des structures d'encadrement appuyées par un projet de promotion, dans le cadre de la politique générale en faveur du secteur privé.

En effet des études ont montré que cette branche d'activité laissée pour compte dispose de beaucoup de potentialités. Elle renferme d'importantes ressources humaines et utilise essentiellement les matières locales avec des équipements traditionnels dans certains domaines.

Elle est davantage exercée en zone rurale pendant la saison sèche. Mais elle génère de la valeur ajoutée et contribue d'une manière substantielle au

Pm

au sein du secteur tertiaire.

Comme le montre le tableau n°2, chacun des trois secteurs génère de la valeur ajoutée dont la proportion est exprimée en terme de répartition du Pm.

Cet indicateur et ses sources connaissent cependant des variations concomitantes.

D'une manière générale le Pm au coût des facteurs s'est accru de 1980 à 1990, passant de 499,9 à 655,5 milliards FCFA. ll a ensuite baissé considérablement de 1991 à 1993, soit à la veille de la dévaluation du FCF A. Du point de sa formation, le secteur primaire occupe une place prépondérante~ il contribuait entre 1980 et 1983 environ à 46%, puis légérement moins de 40% jusqu'en 1990. Le reste est réalisé par les secteurs secondaire et tertiaire, avec une légère prédominance de ce dernier.

Le tableau n°2 en annexe montre l'importance des secteurs dans la formation du PIB et comporte aussi d'autres indicateurs macro-économiques, notamment l'investissement, la consommation et l'épargne.

Le taux de croissance du PIB a été marqué par d'importantes fluctuations avec quelques chiffres négatifs.

Cependant l'épargne intérieure et l'investissement ont été caractérisés par des taux positifs mais décroissants vers la fin des années 80 et le début des années 90.

Enfin, il est à noter la dégradation du niveau de vie générale de la population consécutive à la baisse persistante du PIB par habitant à partir de 1985. Cela explique l'écart entre la crotssance du PIB et celle de la population. Aussi, cette tendance traduit-elle l'impérieuse nécessité de procéder à des réformes économiques pour améliorer la situation.

TABLEAU N°l: TAUX DE CROISSANCE DU Pffi REEL (TPIBR) ET TAUX DE CROISSANCE DEMOGRAPIDQUE (Ji), EN % 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992

'fPIBR 1,7 4,6 -3,5 5,5 10 -1,8 2,5 -6,5

H 6,5 6,8 7 7,2 7,5 7,7 8 8,2

Source: Ministère du Plan:- Direction de la Statistique et de l'Informatique, 1995.

1993 1,4 8,5

Ce contexte s'explique par les structures de l'économie nigérienne, notamment ses caractéristiques de sous développement qui sont dans une large mesure le résultat des politiques interventionnistes inefficaces et in efficientes mises en œuvre depuis 1960, date de l'accession à l'indépendance. En effet, après une politique de forte intervention dans tous les secteurs fondée sur l'absence de capitaux et les limites de l'initiative privée au plan national, et la volonté de l'Etat de contrôler certains secteurs considérés stratégiques, le Niger a connu une phase intermédiaire de mise en place d'entreprises privées nationales vers la fin des années 70 et au début des années 80, soit à l'époque du boum de l'uranium. Mais compte tenu des insuffisances en matière d'esprit d'entreprise et l'environnement institutionnel défavorable, les opérateurs économiques nationaux ont éprouvé d'énormes difficultés pour tenir certains domaines laissés par l'Etat. Mais ils se sont davantage intéressés aux activités commerciales.

Ainsi leurs actions dans le secteur industriel sont assez limitées.

En ce qui concerne l'inflation, l'indice des prix à la consommation au Niger était plus faible en 1993 (veille de la dévaluation) par rapport à celui de la plupart des pays de l'UEMOA comme l'indique le tableau n°2.

Jl.9

TABLEAU N°2: INDICES DES PRIX A LA CONSOMMATION DANS L'UEMOA

1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994

Bénin - - - - - - -

-

-

-BF - - -

- -

- -

-

- - - - - -

-RCI 62,2 67,6 72,6 76,9 80,2 81,7 87,2 93,3 99,8 108,8 100 101,7 105,3 108,3 136,4 Niger 81,1 99,7 111,3 108,5 117,6 116,5 112,8 105,2 103,7 100,8 100 92,2 88,1 87,0 118,4

Mali - - -

- -

- - - 99,5 99,4 100 101,8 95,4 95,9

-SN 56,7 60,0 70,4 78,6 87,9 99,3 105,4 101,1 99,2 99,7 100 98,2 98,2 98,1 129,1 Togo 69,6 83,4 92,7 101,3 97,7 96,0 99,9 100 99,8 99 100 100,4 101,8 100,8

-B F: Burkina Faso; R C 1: Côte d'Ivoire; SN: Sénégal.

• Année de base: 1990

Source: BANQUE DE FRANCE:- Rapport Annuel sur la Zone Franc, 1992- 1996.

D'une manière générale l'indice des prix à la consommation au Niger est faible par rapport à celui des autres pays membres de l'UEMOA en particulier la Côte d'Ivoire et le Sénégal. En 1993, soit à la veille de la dévaluation, l'indice des prix au Niger était l'un des plus bas. La période où le niveau d'inflation est le plus élevé se situe de 1982 à 1988, notamment au début de la crise financière et économique. Cet indicateur exprime dans une certaine mesure et suivant les pays, le degré d'érosion du pouvoir d'achat de la monnaie.

D'autres indicateurs économiques, à savoir l'indice de prix des exportations et le taux de change effectif réel révèlent davantage les écarts de dépréciation du FCF A entre les pays de l'UEMOA.

TABLEAU N°3: INDICES DES PRIX DES EXPORTATIONS DES PAYS DE l'UEMOA 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 Bénin 100 113,8 119,6 151,9 120,2 97,4 122,4 100,3 122,2 104,7 BF 100 112,8 121,5 126,5 117,4 122 110,1 114,2 135,5

-RCI 100 94,5 81,4 80,5 80,4 91,3 86,1 77,9 96,9 90,5 Mali 100 102,3 98,1 111,8 106,9 100 94,5 99 108,5 104,8 Niger 100 98,7 85,3 90,1 79,7 78,3 76,5 68,9 82,3 -SN 100 98,5 101,7 104,9 90,1 66,6 68,1 95,6 106,6 103,4 Togo 100 106,9 105,6 116,5 111,4 111,4 95,1 95 99,5 99,1 BF: Burkina-Faso; RCI: Côte d'Ivoire; SN: Sénégal

Source: BANQUE MONDIALE:-African Economie Indicators, 1987- 1997

TABLEAU N°4: TAUX DE CHANGE EFFECTIFS REELS DES PAYS DE L'UEMOA

1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 Bénin 100,1 100,4 98 100 96,4 102,5 99,7 67,3 77,2 79,6 BF 104,3 104,7 100,1 100 97,6 96 94,4 57,8 62,1 64,3 RCI 102,1 104 98,5 100 96,5 100,8 99,2 60,9 70,3 70,5 Mali 98 102,2 97,8 100 96,3 90,9 88,9 55,1 62 64,1 Niger 115,7 109,1 101,2 100 87,5 84,8 82,8 55,1 61,1 63,1 SN 109,5 103 98,4 100 93,7 93,9 90,6 58,8 63,7 64,1 Togo 109,4 103,7 96,5 100 95 96,6 93,3 62,1 71,9 71,5 BF: Burkina Faso; RCI: Côte d'Ivoire; SN: Sénégal

Source: BANQUE MONDIALE:- African Economie Indicators, 1987- 1997.

D'une manière générale l'indice des prix des exportations du Niger est plus faible par rapport à ceux des autres membres de l'UEMOL\ exceptionnellement, il est légèrement supérieur à celui du Sénégal en 1992 et 1993.

Quant au taux de change effectif réel, il représente le plus bas de l'Union de 1991 à 1996, ce qui nous permet de considérer que le Niger dispose de la meilleure position compétitive de la période. Aussi, à la veille de la dévaluation le FCF A Niger était moins déprécié que ceux des autres membres de l'UEMOA. Ainsi, la comparaison des taux de change effectifs réels confirme la disparité des indices des prix à la consommation et de celle indices des prix des exportations.

L'examen des taux de change effectifs réels montre des différences entre les pays de l'UEMOA. La disparité des taux signifie que le FCFA ne s'est pas uniformément déprécié au sein de l'Union et laisse penser logiquement à une dévaluation au cas par cas.

Par conséquent, chaque pays pourrait être affecté d'un coefficient de dévaluation. Le choix du taux uniforme de dévaluation peut donc se traduire par des résultats différents d'un pays à l'autre toutes choses étant égales par ailleurs.

Mais en fait, les autorités monétaires étaient davantage préoccupées par les résultats globaux en se fondant sur le principe de l'unicité monétaire conférée au FCF A

Les pays membres de l'UEMOA se distinguent bien par leurs poids et leurs performances économiques, ce qui peut se traduire par des succès différents de certaines politiques communes.

Suivant le Pm au prix du marché, la Côte d'Ivoire et le Sénégal constituent les deux pays leaders de l'Union comme l'indique le tableau n°5.

TABLEAU N°5: Pœ AU PRIX DU MARCHE DES PAYS DE l'UMOA (UEMOA),

DE 1991 à 1994 (en milliards de FCFA}

1991 1992 1993 1994

BENIN 535,5 573,7 601,7 847,8

BURKINA-FASO 814,7 791,4 796,0 1030,2

COTE D'IVOIRE 2960 2681,3 2632,8 4157,7

MALI 685,3 737,2 794,2 1094,6

NIGER 685,6 620,6 659,5 2171,6

SENE GAL 1551,3 1661,4 1596,5 2171,6

TOGO 455,5 423,6 376,6 561,4

TOTAL 14088,6 13673,7 1361,5 18205,7

Source: BANQUE DE FRANCE: Rapport Annuel sur la Zone Franc, 1996.

1.2. De la politique économique au Niger à partir des années 80

A l'accession du Niger à l'indépendance, il a été mis en place une politique économique caractérisée par une très forte intervention de l'Etat. Cela s'explique par le fait que l'Etat était le seul agent économique national capable de mobiliser les ressources nécessaires à la réalisation des investissements pour le développement économique et social. Cette politique se traduisait par la mise en place d'infrastructures socio-économiques de base, la création d'entreprises publiques et parapubliques dans les secteurs secondaire et tertiaire sous forme de monopoles dans les domaines considérés comme stratégiques tels que l'énergie, les postes et télécommunications, et ceux n'intéressant pas les opérateurs économiques étrangers. Cette politique a été poursuivie avec des résultats en dessous des espérances, pendant deux décennies environ.

A cet effet, les pouvoirs publics se sont rendus compte de la nécessité de libérer certaines branches au profit des opérateurs économiques privés en vue de leur développement.

Ainsi en matière de promotion, l'une des actions engagées fut la création d'un organisme appelé OPEN (Office de Promotion de l'Entreprise Nigérienne) chargé d'encourager les initiatives privées sous forme d'appuis financiers et institutionnels. A cela, il convient d'ajouter la révision du code des investissements et l'allégement des conditions d'accès au crédit bancaire. Notons cependant la création d'une banque de développement au début des années 60 dont le rôle principal était le financement du développement par l'octroi des crédits à moyen et long terme aux secteurs productifs. Aussi cette institution, a, en plus de la gestion de ses ressources traditionnelles, servi de relais dans le financement de l'économie en ce concerne les engagements de l'Etat vis à vis de certains bailleurs de fonds étrangers (Banque Africaine de Développement, Banque Ouest Africaine de Développement, Banque Islamique de Développement), appelés lignes de crédits. Mais, force est de constater que cette institution n'a pas pleinement joué son vrai rôle au moment du déclenchement du processus de libéralisation. Elle s'est plutôt tournée vers le financement des activités commerciales et acceptant souvent des garanties de remboursement peu fiables, ce qui à terme, a entraîné une accumulation d'importantes créances irrécouvrables dont la conséquence fut en définitive une banqueroute.

Cette banqueroute consacre la déliquescence du système bancaire (cette institution représentait environ 70%) et de l'économie. La restructuration du secteur bancaire engagée dans des programmes d'ajustement structurel n'a pas permis de redresser cette institution.

Ainsi les années 80 furent marquées par une révision de la politique économique au Niger, notamment le passage de l'interventionnisme de l'Etat à la libéralisation. Au titre des approches de développement, notons le quasi-abandon du système de planification multi-sectorielle au profit des réformes fondées sur les thèses libérales prônant la prédominance de l'économie de marché et léguant conséquemment à 1 'Etat un rôle régalien.

Dans le cadre des programmes d'ajustement structurel et de relance de 1' économie, l'Etat a entrepris des réformes dans le secteur public tout en apportant un appui au secteur privé. La mise en oeuvre de ces programmes se manifeste par l'abandon de la politique interventionniste adoptée à l'accession du pays à l'indépendance, et des appuis financiers et institutionnels au secteur privé. A terme le rôle économique de 1 'Etat devrait porter sur la mise en place des infrastructures de base et la production dans les domaines stratégiques et ceux n'intéressant pas l'initiative privée. Cependant, force est de constater que les opérateurs économiques nationaux ont plutôt une préférence marquée pour les activités commerciales dont l'apport à l'économie nationale, en terme de valeur ajoutée, est très faible. En l'absence d'investisseurs privés étrangers et avec le retrait de l'Etat, il serait difficile d'assurer le développement de l'industrie, encore moins d'en faire un moteur de l'économie. TI est important de noter que la mise en œuvre de ces réformes se trouve confronter à des résistances des organisations des travailleurs qui y voient surtout une menace pour leurs emplois.

Dans le secteur public, le train des mesures de réformes préconisées peuvent être résumées en trois catégories que sont: la liquidation des entreprises, la restructuration avec le maintien de la prédominance de la participation de l'Etat au capital, et la privatisation. Les réformes portent sur l'ensemble des activités socio-économiques soit directement ou indirectement car elles mettent en jeu la politique économique, la politique monétaire et la politique budgétaire. Ces politiques qui doivent être élaborées de manière conjointe le sont à des niveaux institutionnels différents. Ainsi, la politique monétaire et du crédit se trouve confiée à un organisme supranational, en l'occurrence l'Union Monétaire Ouest Africaine devenue depuis le 10 janvier 1994, l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine.

Etant donné que les Etats membres connaissent par moment des problèmes plus ou moins similaires, entre autres chute des recettes d'exportation, déficits intérieur et extérieur,

l'expression de la volonté d'union s'est souvent traduite par l'adoption de politiques de convergence.

Cependant, le succès de celles-ci ne semble pas se réaliser de manière uniforme compte tenu de certaines disparités liées à la nature des économies et de

r

ampleur des problèmes auxquelles elles seraient confrontées. Ainsi, à l'issue de trois ans d'expérience de dévaluation du FCF A, le Niger connaît encore de sérieuses difficultés économiques et financières. Par ailleurs certaines mesures d'accompagnement initiées pour juguler l'inflation et contenir les tensions sociales suscitées par la baisse du pouvoir d'achat semblaient être en contradiction

Cependant, le succès de celles-ci ne semble pas se réaliser de manière uniforme compte tenu de certaines disparités liées à la nature des économies et de

r

ampleur des problèmes auxquelles elles seraient confrontées. Ainsi, à l'issue de trois ans d'expérience de dévaluation du FCF A, le Niger connaît encore de sérieuses difficultés économiques et financières. Par ailleurs certaines mesures d'accompagnement initiées pour juguler l'inflation et contenir les tensions sociales suscitées par la baisse du pouvoir d'achat semblaient être en contradiction