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Risque relatif et différence de risque

Dans le document GUIDE DES PARTICIPANTS (Page 30-33)

■ Appliquer les concepts de risque relatif et de différences de risque

2.5 Risque relatif et différence de risque

Les taux calculés pour deux ou plusieurs groupes (hommes/femmes, tranches d’âge, niveaux d’éducation, présence ou absence d’attitudes particulières) sont souvent comparés en divisant l’un par l’autre ou en soustrayant l’un de l’autre.

1 Le taux d’atteinte au sens strict est le nombre de cas survenus en juillet dans la population à risque (en excluant les personnes déjà atteintes), donc [3 / (2600 - 10) x 1000] = 1,2 pour 1000 par mois, est égal au taux d’incidence. Le taux d’incidence = [3 / (2600 total - (10 atteints -2 guéris et donc à nouveau susceptibles)] = 3 / 2592. En pratique, ces exigences sont souvent négligées lorsqu’elles influencent peu le résultat.

19 RATIOS, PROPORTIONS ET TAUx

U2 S’ils sont divisés, le résultat est appelé ratio (ou rapport) de taux ou risque relatif. La formule

est simplement taux a/taux b, où a est l’incidence dans le groupe exposé au facteur étudié et b l’incidence dans le groupe non exposé. Le ratio de taux ou risque relatif peut être utilisé pour identifier d’éventuels facteurs de risque déterminants et des marqueurs qui peuvent être utiles pour cibler les soins. Un ratio égal à 1 signifie une absence de différence de résultats entre groupes exposés et non exposés (si l’évènement est un taux d’incidence, ce dernier sera identique pour les groupes exposé et non exposé). Un ratio >1 indique que la caractéristique (exposition) est un facteur de risque ; un ratio <1 suggère un effet protecteur.

Exemple 1

Les personnes qui se rendent en forêt ont un taux d’incidence du paludisme de 10/1000 par mois, alors que les personnes qui n’y vont pas ont un taux d’incidence du paludisme de 1/1000 par mois. Le ratio de taux (ou risque relatif) est égal à (10/1000)/(1/1000) = 10. Donc, les personnes qui se rendent en forêt courent un risque 10 fois plus élevé de contracter le paludisme que celles qui n’y vont pas.

Exemple 2

Les personnes qui utilisent des moustiquaires ont un taux d’incidence du paludisme de 2/1000 par mois ; celles qui n’en utilisent pas ont un taux de 8/1000 sur la même période. Le ratio des taux est de (2/1000)/(8/1000) = 0,25. Dès lors, les personnes qui utilisent des moustiquaires ont un taux d’incidence du paludisme moindre que celles qui n ‘en utilisent pas (ce phénomène est appelé « effet protecteur » et il est calculé comme suit : 1- le risque relatif, soit 1 – 0,25 = 0,75).

Cela revient en gros à dire que les personnes utilisant des moustiquaires dans ces circonstances auront 75 % d’accès de paludisme en moins que celles qui n’en utilisent pas.

Exemple 3

Les personnes analphabètes ont un taux d’incidence du paludisme de 9/1000, alors que les personnes alphabétisées ont un taux de 3/1000 sur la même période. Le ratio des risques est égal à 3. Dès lors, les personnes analphabètes ont trois fois plus de risque de contracter le paludisme que les personnes alphabétisées. Dans ce cas, l’aptitude à lire et à écrire est un marqueur plutôt qu’un facteur causal. L’analphabétisme n’est pas la cause du paludisme, mais les personnes analphabètes sont exposées au risque pour d’autres raisons, y compris conditions de vie, activité, etc.

Les taux peuvent également être comparés en soustrayant un taux de l’autre. Le résultat est appelé différence de risque (absolue). Elle se calcule : taux a - taux b. Cette valeur représente la différence de risque absolue entre le groupe des personnes exposées et celui des personnes non exposées. Si l’incidence de la maladie est identique dans les deux groupes, la valeur de la différence de risque sera zéro. En revanche, s’il existe une relation causale entre les caractéristiques étudiées et l’évènement, la différence de risque apporte des informations sur le nombre de cas qui pourraient être évités en éliminant la caractéristique.

Exemple 4

Les personnes se rendant en forêt ont un taux d’incidence du paludisme de 10/1000 par mois, alors que celles qui n’y vont pas ont un taux d’incidence de 1/1000 par mois. La différence de risque entre les deux groupes est donc 10/1000 -1/1000 soit 9/1000. La différence absolue entre les groupes est de 9 pour 1000. Comme il existe vraisemblablement une relation causale, le fait de ne plus se rendre en forêt se traduirait par un abaissement du taux de paludisme de 9/1000 à 1/1000.

Il faut néanmoins prendre garde en tirant ce genre de conclusions car la population subit souvent l’effet de plus d’une caractéristique (exposition) entraînant un risque de contracter la maladie ; l’élimination d’un seul comportement ou d’une seule caractéristique ne résout généralement pas complètement le problème. Il faut également être prudent si la caractéristique est un marqueur plutôt qu’un facteur causal ; en effet, la modification d’un marqueur sans changer le facteur causal qui lui est associé a peu de chance d’entraîner une diminution du taux de la maladie.

Note sur les règles de simplification

Comment déterminer le dernier chiffre d’une mesure quand on veut l’arrondir. Il y a trois règles générales pour arrondir :

Règle 1 : Si le chiffre qui suit le dernier chiffre à indiquer est inférieur à 5, négliger tous les chiffres qui suivent le dernier chiffre à indiquer. Arrondi à une décimale, le nombre 5,3467 devient 5,3.

Règle 2 : Si le chiffre qui suit le dernier chiffre à indiquer est supérieur à 5 ajouter 1 au dernier chiffre à indiquer. Le nombre 5,798 devient 5,8 lorsqu’il est arrondi à une décimale.

Règle 3 : Pour éviter les biais liés aux simplifications, si le dernier chiffre significatif est 5, une règle générale consiste à arrondir vers le haut le chiffre précédant le 5 si ce chiffre est impair et vers le bas s’il est pair. Donc, le nombre 3,55 (arrondi à une décimale) sera 3,6 (arrondi vers le haut) et le nombre 6,450 deviendra 6,4 (arrondi vers le bas).

Il est également possible d’arrondir au nombre entier le plus proche : 66,7 % peut être arrondi à 67 %.

Exercice 2.1

Le tableau suivant présente la morbidité due au paludisme dans la Province X, en Afrique, qui a accueilli un grand nombre d’immigrés au cours des dernières années :

Tableau 2.1 Nombre de cas de paludisme, Province X, 2001-2005

ANNÉE CAS POPULATION

2001 30 858 492 810

2002 36 602 585 540

2003 46 172 738 870

2004 56 439 891 280

2005 68 392 1 044 620

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