CORPS HUMAIN
4. LES SOURCE
4.2. La revue de presse
De la même façon qu'à la Fondation Joaquim Nabuco, mais pour traiter de la situation actuelle, une revue de presse quotidienne s’avérait nécessaire. Les journaux retenus, qui sont d'ailleurs les trois principaux quotidiens en
ente à Recife, sont :
co O Jornal do Comércio.
lyse de contenu systématique pour tous les articles, n ne peut accorder un caractère scientifique à cette collecte ; l'analyse a
es résultats obtenus sur ce thème, s'ils ne coïncident pas avec ce qui était
siliens dans ces journaux n'est pas proportionnelle à l'intérêt ffiché par la population locale. Sur près d'une année de collecte, une
es abordés n'ont ue peu de relations avec la religion elle-même ; d'ailleurs, le terme "religion" n'apparaît pas dans ces articles.
v
- A Folha de Pernambuco - O Diário de Pernambu -
Sans une véritable ana o
été développée sur un plan général et elle visait simplement à recueillir toutes les informations données jour après jour sur les cultes, la santé et la vie quotidienne dans le pays, l'État du Pernambouc et la ville de Recife. Il s'agissait, en somme, de se tenir informée de tout ce qui se passait (ce qui est le rôle du journal) mais aussi d'étudier la manière dont l'information était relatée, et de déterminer, bien sûr, ce qui était traité de ce qui ne l'était pas ou peu. Ceci devait notamment permettre d'évaluer la perception des cultes au travers des médias.
L
espéré, sont néanmoins satisfaisants ou, tout au moins, dignes d'intérêt. Notons seulement pour l'instant, que la part cédée aux manifestations des cultes afro-bré
a
quinzaine d'articles seulement traitent des cultes ou, le plus souvent, "des gens" du culte.
Si l'on se tient à une rapide analyse de contenu de type quantitatif (sur la place accordée au thème et au terme "religion" par exemple), on remarque dans ces articles sur les cultes afro-brésiliens, que les thèm
q
our l'ensemble de la éservée à la religion, le imanche, dans le Jornal do Comércio, le candomblé et l'umbanda n'apparaissent pas non plus.
Dan ces journaux, un gros p ce un
article plus long dans les pages suivantes. Aucun article ou titre sur les cultes afro-brésiliens ne figure en première page.
En revanche, il a été possible de recueillir (parfois une di e par jour) de nombreux articles évoquant des problèmes d'ordres sanitaire et social.
Il n'est que très rarement fait état aspects positifs d xercice de la édecine, des progrès répertoriés dans tel ou tel domaine. Plus de 90 % des
tion qui est r
, etc.), les malades eux,
n", etc.
vait été mis en place.
à la question de l'influence de
P revue de presse, sur la page r
d
s titre ou un encart en remière page annon
zain
des e l'e
m
articles collectés reprennent la même présentation du problème, sous un jour très négatif, insistant sur la mort des patients, les conséquences de la non- assistance, etc.
Il est d’ailleurs intéressant de noter sur ce point la personnifica
donnée aux structures médicales et hospitalières. On ne parle pas, pa exemple, de "l'Hôpital Barão de Lucena" mais du "Barão de Lucena" qui fait ceci ou cela - ou plutôt qui ne fait pas ceci ou cela.
Dans la grande majorité des articles, les instances médicales "agissent" - ont une action (négative : refus d'accueillir des malades
ubissent les actions - ou plutôt le manque d'action (la morgue de l'hôpital a s
accueilli untel qui n'a pas survécu parce que l'hôpital a refusé de le recevoir, parce que l'hôpital n'avait pas les instruments nécessaires, etc.).
On retrouve la même présentation des faits lorsqu'il s'agit de traiter des conditions d'existence : "les rats envahissent la ville et font peur à la
opulatio p
Sans imaginer à ce point cette carence d'informations de la part de la presse à propos des cultes afro-brésiliens, un autre type de collecte de témoignages a
4.3. Le questionnaire
Élaboré dès 1987 et passé en 1990 et 1993, ce questionnaire, très long, devait essentiellement permettre de répondre
la religion dans le choix thérapeutique et déterminer le parcours-type du malade brésilien.
Les quelque 75 questions, souvent accompagnées de sous-questions ou questions subsidiaires, demandaient à peu près une heure d'entretien (une copie du questionnaire se trouve en annexe). Finalement, 120 questionnaires ont été retenus pour analyse, ce qui est relativement peu pour pouvoir généraliser les résultats obtenus. Néanmoins, les réponses données permettent de mieux cerner les problèmes traités.
d'individus n'ayant
i, tout au moins "sympathisants", participaient aux fêtes et
Population interrogée par questionnaire
Ayant perçu, au travers de précédents témoignages, que l'origine ethnique et la situation sociale des individus n'avaient que peu d'influence sur leurs pratiques, il n’y a pas eu catégorisation en ce sens des personnes interrogées.
La moitié des questionnaires a été effectuée auprès
aucun lien avec les cultes afro-brésiliens ou tout au moins ne fréquentant pas ces cultes.
L'autre moitié des questionnaires concernait ceux qui étaient déjà adeptes des cultes ou qu
autres manifestations organisées par les terreiros étudiés. Tableau n°1
(120 questionnaires retenus) Population
Age
individus qui ne fréquentent pas les
cultes adeptes ou sympathisants des cultes 15/24 ans 4 3 25/44 ans 23 25 45/64 ans 21 20 65 ans et plus 12 12 TOTAL 60 60
A propos de ce tableau et de la répartition choisie des personnes interrogées
jeune père ou mère de famille),
"l'adulte" (25/44 ans, en pleine force de l'âge et parent plus expérimenté), par questionnaire, il faut retenir que, à 15 ans, l'individu est considéré jeune adulte ; dans de nombreux cas, il fait déjà partie de la population active. On distingue donc :
- le "jeune adulte" (souvent déjà -
- "l'adulte accompli" (45/64 ans) qui aura déjà élevé ses enfants, fait face aux maladies infantiles, etc. et aura peut-être déjà eu recours aux agents de santé pour lui-même,
- le "3ème âge" avec la tranche des 65 ans et plus.
prendre" qui a bloqué certaines personnes. A ceux
ui n'ont pas osé tenter le questionnaire mais qui avaient "des choses à
evenant sur le questionnaire et sur sa validité, il faut bien reconnaître que
n exemple :
tant de ce qui se passe pendant l'initiation au culte, la seule ponse obtenue des adeptes a été : "é segredo !" (c'est un secret !) alors ,
sonnalité" (62 % l'indiquent dans les 5 termes).
e relater, est que, bien souvent, pour ceux dont le iveau d'instruction est très faible, les termes utilisés ou les réponses
accepté, avec une joie non dissimulée, de répondre au uestionnaire :
homme.
Plus que la longueur du questionnaire, c'est "la peur de ne pas savoir
répondre, de ne pas com
q
dire", on a eu recours à des entretiens enregistrés (voir le paragraphe
suivant). R
certaines questions n'ont pas obtenues les réponses espérées par ceux dont on les espérait.
U
A la question trai ré
que ceux qui reconnaissaient, dès le départ, ne pas fréquenter le culte et ne rien savoir des rituels pratiqués, étaient des plus éloquents dans ce domaine en des termes, on s'en doute, peu élogieux.
Ils répondent "non" à la question n°17 "Savez-vous comment se fait l'initiation
?" ; mais, à la question subsidiaire : "Donnez 5 termes pour la décrire ou dites ce que vous savez", ceux qui ont accepté de répondre à cette question
(parmi ceux qui ne savent pas comment se fait l'initiation) citent généralement les termes de : "sorcellerie" (en premier lieu dans 78 % des cas), puis "hallucinations" ou "substances hallucinogènes", ou "drogue" et "internement", "perte de la per
Un autre problème quant à la validité des résultats obtenus et qu'il est parfois assez malaisé d
n
données peuvent ne refléter que très partiellement leur sentiment. Il s’agit plus sûrement de stéréotypes.
Là encore, un seul exemple, pour justifier ces propos :
Lors d'un séjour à Recife, j’avais élu domicile chez une famille de danseurs chorégraphes. La jeune femme qui s'occupait de la cuisine et du ménage de la maison, avait
q
19 ans, favelada, alphabétisée mais ayant quitté l'école très tôt, elle élève seule, chez sa mère, une fillette de 5 ans et un bébé de 6 mois que le père n'a pas voulu reconnaître. Elle n'a, d'ailleurs, plus aucune nouvelle de cet
Le début du questionnaire se passe plutôt bien. Contrairement à certains, ayant des capacités intellectuelles supérieures mais faisant peu d'effort, oema prend le temps de répondre aux questions posées et de trouver les
changement par rapport à la plupart
le sida).
ie de ma mère l'a attrapé dernièrement, au bras. Crois-moi, ça lui fait raiment mal et elle ne peut plus se servir de son bras. Je ne voudrais pas
n, comment je ferais avec le bébé ?"...
e n'était pas une plaisanterie.
rimer ses
le devait garder quelques jours afin 'éviter toute infection.
du s'exprimer librement, dériver même sur des sujets voisins. près quelques minutes de gêne, le dictaphone était vite oublié et la
dominant/dominé que soulève, par exemple, Matalon et Ghiglione (1992) J
cinq termes permettant de définir le concept demandé, etc. Arrive la question n° 39 : "Quelles sont les maladies que tu crains le plus ?"
- Réponse : "le cancer" (je notais un
des réponses obtenues par les jeunes de son âge qui, pour montrer sans doute qu’ils étaient informés, etc. citaient plus régulièrement en premier lieu
- "Pourquoi ?"
- Réponse : "je ne sais pas très bien, j'ai entendu dire que ça faisait mal." ... un temps de pause ...
"une am
v
avoir un cancer au bras, ça no
C
Quelle idée se faire alors de la personne interrogée, de sa connaissance de la maladie, de son jugement, du vocabulaire utilisé pour exp
perceptions sur ce type de maladie et sentiments ?
Renseignement pris, une de ses connaissances s'était effectivement blessée au bras et portait un bandage qu'el
d
Que représente le cancer pour Joema ? : une maladie à craindre plus que tout, bien que très passagère, car elle handicape plusieurs jours durant. Le rapport signifiant/signifié n'est pas évident.
Toutes les sources, toutes les techniques de recherche utilisées ou envisagées ont leurs qualités et leurs défaillances ...
4.4. L'entretien
Pour pallier le caractère un peu trop directif du questionnaire, l'entretien laissait l'indivi
A
discussion qui s'ensuivait pouvait être considérée sans contrainte. Elle laissait également de côté le rapport fréquemment évoqué de
pour se placer beaucoup plus radicalement du côté de la conversation amicale avec la plupart des personnes qui s'y sont prêtées. La plupart, car,
technique de l'entretien avait, deux objectifs et deux catégories différentes 'individus y étaient soumis :
ceux qui devaient témoigner de problèmes de santé et de leur résolution, cultes, en l'occurrence, les
ais et mães de santo.
de témoignage recueillis, on peut
aration
par chaque orixá, d'une possible cohérence entre ces divers léments, a poussé, sans doute, plus d'un chef de culte à tenter de valider
travail :
certains à qui n’était demandé que la relation orixás/parties du corps et de
qui l’on chaque
entité,
- d'autre relation orixás/plantes, à qui il
était réclamé chaque fois les utilisations (liturgiques et thérapeutiques) et
ce niveau, il n’a été ossible de bénéficier que des données statistiques de l'IBGE (et de l'OMS - la
d -
- ceux qui devaient informer des pratiques du
p
Si l’on peut se fier totalement aux éléments
aussi soupçonner certains pais et mães de santo, d'avoir un peu trop voulu me "faire plaisir" en allant dans mon sens.
En effet, si la collecte de témoignages ne nécessite aucune prép
préalable et ne peut donc induire la discussion dans un sens ou dans un autre, il n'en va pas de même pour la collecte d'informations auprès des chefs de culte.
Afin d’obtenir les renseignements demandés, il fallait leur préciser l’objet de la recherche. Traiter des relations entre les plantes utilisées et les parties du corps dominées
é
également cette hypothèse...
Pour avoir une chance d'obtenir les "vraies" réponses et non pas celles que je désirais entendre, il fallut alors consulter un nombre plus grand de pais et
mães de santo, et partager le
-
attendait l'énumération des parties du corps dominées par s qui n’étaient interrogés que sur la
vertus des plantes citées.