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Les médicaments et l'industrie pharmaceutique brésilienne

L A GESTION OFFICIELLE DE LA SANTÉ AU BRÉSIL

2. LE PAYSAGE DE LA SANTÉ AU BRÉSIL

2.5. Les médicaments et l'industrie pharmaceutique brésilienne

N

consomment que très rarement des médicaments.

A la question n° 53 : "Prenez-vous des médicaments ?" Les propositions de réponses étaient : "jamais", "de temps en temps", "régulièrement" et donnaient le choix entre "pour vous soigner" ou "pour conserver une bonne

santé".

Moins de 10 % des personn

"pour se soigner". Il s'agit le plus souvent d'un traitement à vie concernant des maladies chroniques.

A la question n°52 : "Possédez-vous des médicaments chez vous ?" "De

quel type ?" : 14 % des interrogés n'en possèdent pas. 67 % ont

"p

toux et de matériel de premier secours. 19 % ont, en revanche, des produits plus spécifiques.

L'achat de médicaments, quels qu'ils soient (simple analgésique ou antibiotique puissant) n

p

question n°54 : "Est-ce votre médecin qui vous les a prescrit (les

médicaments) ?" "Sinon, qui v

m

Dans les nombreuses pharmacies visitées, toutes sortes de médicaments sont à la portée de tous, dans des casiers, comme un produit mis en promotion près des caisses d'un supermarché. On peut même constater des semaines de "soldes" dans quelques pharmacies. Cela a d’ailleurs été relevé dans une pharmacie du quartier Largo do Machado, à Rio de Janeiro, qui,

e nombreux produits sont également vendus à l'unité et l’on n’a aucun mal

ctrim (généralement servés aux infections urinaires) pour soulager une rage de dents car un de

tes sortes de produits

ffets désirables et la date de péremption des produits achetés. Seul, le

anarchique et inorganisée du édicament, un autre problème se pose pour celui qui sait parfaitement quel

lors à la question de la crise que subit actuellement l'industrie au mois d'août, proposait des prix défiant toute concurrence sur les "panoplies anti-rhume" - sans doute pour liquider les stock invendus de l'hiver précédent.

D

à trouver, par exemple, quelques comprimés de Bactrim*, ainsi, dans un des casiers de cette pharmacie.

Avant d'en venir plus précisément à la question de l'industrie pharmaceutique brésilienne, relevons le cas d'une personne, rencontrée à Salvador, qui utilisait ces mêmes comprimés de Ba

ses amis lui avait dit que "ça calmait et endormait les douleurs"...

Ainsi donc, un premier problème se pose quant à l'utilisation même du médicament. Les "on-dit" font que l'on peut utiliser tou

sans trop savoir quelle est leur réelle efficacité, et ceci est d'autant plus facile que tous ces produits sont en vente libre. Aucune ordonnance ou prescription particulière n'est nécessaire, il suffit d'avoir les moyens financiers de se les procurer.

Beaucoup de médicaments étant vendus au détail, il n'est pas aisé non plus de s'informer personnellement sur leur qualité, la posologie, les e in

pharmacien est en mesure (parfois mais pas toujours), de remplacer la feuille d'indications jointe normalement à chaque boite de médicaments. Laissant de côté cette question de prise

m

produit il doit utiliser, dans quel but et dans quelles quantités : celui de trouver ledit produit...

On en vient a

pharmaceutique brésilienne.

Plusieurs institutions s'occupent plus particulièrement de l'industrie pharmaceutique et de la distribution des médicaments. Parmi elles,

ABIFARMA est le syndicat professionnel de la pharmacie et la CEME, la centrale fédérale de distribution des produits. Cette institutionnalisation, pour autant qu'elle essaie de rationaliser la production et la distribution des produits pharmaceutiques, n'est pas toujours en mesure d'éliminer les obstacles et n'en maîtrise pas forcément le système.

Leur existence et leurs activités, si elles ne sont pas toujours bénéfiques au

mbre de médicaments autorisés sur le marché ses rayons. es autorités fédérales ne maîtrisent pas le mécanisme de mise sur le

ales du édicament, pour les prix comme pour la production.

ires. Parmi

chiffre d'affaire total.

ue, même pour la production térieure des laboratoires brésiliens, beaucoup de produits doivent être

nt ne voulant pas revenir sur sa décision, les industries harmaceutiques commencèrent à bloquer la production de centaines de produits, d'où la pénurie qui en résulta. Sur cinq produits prescrits, au moins trois devinrent introuvables, et les médecins durent alors "jongler" avec leur fonctionnement du système pharmaceutique du pays, permettent, au moins, de bénéficier de quelques statistiques, recueillies et mises à disposition par l'IBASE...

Selon ABIFARMA, le no

brésilien est élevé, puisqu'il est de l'ordre de 11 000. Néanmoins, une pharmacie ne contient jamais plus de 3 000 de ces produits sur

L

marché et on ne retrouve qu'une quarantaine de produits distribués à peu près régulièrement dans les centres de santé publique.

La pénurie de médicaments est un des phénomènes les plus criants du système de santé brésilien et relève, en grande partie, d'une mainmise internationale. Le Brésil est, en effet, très dépendant des multination

m

Ces multinationales réalisent les 3/4 de la production pharmaceutique brésilienne et couvrent la quasi totalité du marché. On comptait, dans les années 80, au Brésil, pour la production intérieure, 440 laborato

eux, seulement 8 laboratoires étaient brésiliens ; les autres étaient nord américains, allemands, suisses, italiens, français (2), et ces entreprises à capitaux étrangers représentaient plus de 75 % du

Le marché brésilien du médicament est le neuvième du monde en volume, mais le problème qui se pose vient du fait q

in

importés et les prix ne cessent d'augmenter.

Durant le Plan Cruzado, sous Sarney, le gouvernement décida de geler les prix. Les industries pharmaceutiques déclarèrent alors que continuer dans cette voie conduirait à vendre les médicaments à un prix inférieur au coût de production.

Le gouverneme p

DEF (dictionnaire des spécialités pharmaceutiques) pour remplacer le médicament qui n'existait plus sur le marché. La production de certains produits a été totalement suspendue ; pour d'autres, elle a été si

urs, de revendiquer es hausses de prix. La croissance des ventes s'en est durement ressentie

our compenser la baisse de la demande, l'industrie cherche alors à

MA, les prix des médicaments ont augmenté, en moyenne, de 72 % (selon les données officielles du Conseil ministériel des prix).

iliennes se ouvent en difficulté et doivent se vendre aux multinationales qui contrôlent

es difficultés dans le règlement de leur dette et l’État est, trop souvent

Au nive que l'on

retrouve

drastiquement réduite que, devenant une denrée rare, leur prix en a été, par la force des choses, augmenté dans des proportions incommensurables. Les industries pharmaceutiques n'ont eu de cesse, d'aille

d

et, si l'on notait une augmentation des ventes de médicaments supérieure à 25 % dans les années 1975, cette croissance n'était plus que de 1,5 % au début des années 1980.

P

augmenter ses marges de bénéfices... et c'est le cercle vicieux.

De 1980 à nos jours, il est facile de constater que les prix ont augmenté plus vite que l'inflation, qui était pourtant déjà démesurément galopante au Brésil jusqu’à présent (voir annexe 2).

En 1987, malgré l'augmentation non négligeable de 60,6 % que proposait ABIFAR

1

La vente de médicaments baissant, les petites entreprises brés tr

aujourd'hui plus de 85 % du marché et licencient les personnels.

Les laboratoires qui sont restés brésiliens connaissent encore aujourd’hui d’énorm

encore, responsable de leurs difficultés.

au des pharmacies, le problème est le même que celui dans la répartition du corps médical.

Les pharmacies des grandes villes sont relativement bien achalandées dans les régions dites développées. Pour les autres, les pharmacies sont parfois obligées de refuser les produits. La loi oblige, en effet, à vendre les produits pharmaceutiques au même prix sur tout le territoire national. Le coût du fret étant à la charge de l'entreprise et les frais de transport augmentant aussi régulièrement, il est souvent préférable de refuser le produit plutôt que de le vendre à perte.

Devant cette carence de médicaments de plus en plus aiguë, se fait jour une s, appelées "pharmacies de

ubstitution".

Ces offi , mettent

de plu naturels,

phytoth acement

(annexe

à relier au éveloppement des pratiques thérapeutiques des cultes afro-brésiliens

s de substitution

anté officiels, à la médecine à proprement arler.

les installations appropriées à cette finalité et comptant dans

és de la "Santa Casa da Misericordia", les "maisons de santé", les sanatoriums,

2.6.1. Les hôpitaux

nouvelle génération de pharmacie

s

cines, outre la vente de produits pharmaceutiques courants s en plus en valeur la vente de produits dits érapiques, et élaborent, préparent des produits de rempl

4 – non disponible sur la version électronique).

C’est un phénomène d'une grande importance qui est, en outre, d

comme cela sera traité dans les parties suivantes.

On peut admettre dès à présent, même si un chapitre entier y sera consacré ultérieurement, que ces pratiques autres et ces pharmacie

e sont pas en mesure de régler tous les problèmes de santé : souvent une n

hospitalisation ou tout au moins des soins plus attentifs et conséquents s'imposent. Et cela est d'autant plus fréquent que, comme cela a déjà été énoncé à plusieurs reprises, le patient attend souvent le dernier moment pour s'adresser aux agents de s

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