L A GESTION OFFICIELLE DE LA SANTÉ AU BRÉSIL
1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
1.1. Le concept de santé et la gestion du mal
Chaque société propose une approche et des valeurs différentes inhérentes u conc
dissocie a plupart
des cas ie, il est
aussi bi
On s'es cale de
la santé ont les
organes
Depuis quelques années cependant, la santé semble devenir un objet non
plus se lturel. Le
problèm t d'un ou
de plus rises en
compte
Une de pte ces
nouvea née par
l'Organi mer en
quelque .
ine technicienne, de plus en plus
a ept de santé. Dans nos sociétés industrialisées, médicalisées, on rarement la santé des procédures médicales. Ainsi, dans l
, tout comme il est difficile de dissocier la santé de la malad en peu aisé de dissocier la santé de la médecine.
t donné jusqu'à présent une vision assez organiciste et médi . Communément, la santé est définie comme "l'état de celui d
fonctionnent bien".
ulement médical mais aussi et surtout social, voire sociocu e de santé n'est plus seulement le fait du dysfonctionnemen ieurs organes. D'autres variables doivent désormais être p et conduisent donc à une re-définition du concept.
s propositions les plus générales et prenant le mieux en com ux critères (ignorés jusqu'à présent) est la définition don
sation mondiale de la Santé (OMS) qui pourrait se résu s mots par "un état complet de bien-être bio-psycho-social"10
Il semblerait alors que la médec
sophistiquée, telle qu'on peut la rencontrer au Brésil ou ailleurs, ne coïncide pas forcément avec l'amélioration de la santé.
Selon cette conception nouvelle ou tout au moins différente (nouvelle dans les mœurs), il ne s'agit plus de "réparer" un organe défaillant, mais, pour
10 Textuellement, l'OMS définit la santé comme "un état complet de bien-être physique,
mental et social qui ne consiste pas seulement en l'absence de maladie ou d'infirmité". De
plus en plus, des revues étiquetées "grand public" font référence à cette conception de la santé.
parvenir à la santé, il faut aussi tenir compte d'une multiplicité d'autres variables, qui ne concernent plus seulement la physiologie de l'individu ; variables pour lesquelles la médecine n'attache souvent que bien peu d'importance. Ces variables que la médecine allopathique officielle semble
ublier sont de deux ordres : psychologiques et sociales.
s parfaitement les réalités de la ituation actuelle au regard de la gestion du mal :
les instances universitaires et académiques, aux connaissances mises à jour par les
e sont là des visions du monde,
rissage, dans sa diversité, représentent deux pôles de savoir et d'action. Leurs modes de validation sont contradictoires. Ce qui ne signifie pas que l'un ou l'autre inence d'un acte thérapeutique ne signifie pas qu'un autre soit erroné, leur modalité d'application
L es
s à ce que Le Breton évoque dans le terme de "guérissage", dans mesure où il s'agit de l'œuvre de praticiens traditionnels et que cette
ouvent par un discours, une o
On rejoint ici le débat (qui devient presque ancien aujourd'hui) entre "soigner" et "guérir", médecine officielle et médecines populaires (ou parallèles) auquel se sont attachés notamment Augé et Herzlich (1984), Laplantine (1986 et Laplantine et Rabeyron, 1987) et plus récemment Le Breton (1992). Ce dernier suggère d’ailleur
s
"Le conflit entre médecins et guérisseurs est d'abord un
conflit de légitimité, il oppose le savoir élaboré par la "culture savante", incarné par
guérisseurs traditionnels qui sont moins formalisables, issues des savoirs populaires et de l'expérience personnelle du praticien. C
des approches opposées du corps et de la maladie, deux conceptions de l'homme. La médecine, dans sa diversité, et le gué
soit faux. La pert
peut différer et aboutir à la même issue positive. C'est cela que montre aujourd'hui le champs diversifié des recours thérapeutiques dans la modernité et leur efficacité bien partagée" (p. 183).
Cette réalité se laisse également percevoir au Brésil. es pratiqu thérapeutiques développées dans les cultes afro-brésiliens peuvent être assimilée
la
pratique est souvent opposée à celle de la médecine officielle.
L’enquête menée par questionnaires et les entretiens recueillis montrent effectivement qu'en dehors du discours médical officiel, il existe (et se pratique) une autre "médecine" qualifiée s
conception et des pratiques considérés "profanes" - dans le sens où ils ne sont pas professionnels ou plutôt académiques - pour les tenants de la médecine officielle, pour qui le magico-religieux ne peut, en aucun cas, s'avérer rationnel et efficace.
Le comportement des individus à l'égard des problèmes de santé semble pondre à une logique qui n'est pas exclusivement économique et
ffets qu'ils attendent es pratiques auxquelles ils se soumettent.
ur s'adresser plus vivement ésormais aux cultes afro-brésiliens.
n proposera un état des eux de la situation sanitaire actuelle du pays et s'intéressera
re, et les fforts sanitaires propres à la colonisation puis à l'Empire semblent avoir été
iècles laissent supposer qu'un certain équilibre était assuré dès cette
ms de la science médicale brésilienne comme, par exemple, vandro Chagas et Oswaldo Cruz qui ont fondé l'infrastructure de santé et le ré
rationnelle. Ils se tournent vers l'une ou l'autre (ou l'une et l'autre) de ces médecines selon leurs possibilités financières, soit, mais aussi selon leurs convictions (visions du monde et du corps) et selon les e
d
Il s’agit donc de déterminer, au-delà de la vision du corps développée par l'une et l'autre pratiques, ce qui pousse l'individu à repousser telle pratique (en l'occurrence la médecine officielle) po
d
Le chapitre sur le système sanitaire officiel brésilie li
essentiellement à l'aspect social.
Le chapitre traitant des pratiques thérapeutiques des cultes afro-brésiliens, abordera de manière plus approfondie les aspects symboliques et psychologiques.
1.2. Aperçu historique
Le Brésil d'aujourd'hui est héritier de longues traditions médicales. Outre les apports africains et indigènes dont il a su souvent tirer parti, le colon portugais a, au fil du temps, importé tout le savoir de la nation-mè
e
efficaces puisque, selon Postal (1981), les succès économiques, l'accroissement démographique naturel aux XVIème, XVIIème et XVIIIème s
époque.
L'effervescence culmine sans doute vers la fin du XIXème siècle avec les grands no
E
capital de connaissances sur les maladies tropicales les plus répandues, dont une, d'ailleurs, porte le nom de Chagas.
On considère qu'en 1930, la situation sanitaire était encore relativement satisfaisante (conformément aux normes de l'époque). Celle-ci pouvait être n équilibre démographique et écologique entre convenable en matière d'eau et t une organisation institutionnelle simple où les États
ns de santé.
hes, le nord-américain en particulier. ces deux modèles superposés, correspondent deux systèmes de santé
fficiels), pas plus adaptés l'un que l'autre :
lus en mesure de prendre en harge l'augmentation de population et de besoins,
é de consommation où le secteur tertiaire est largement
son ouvrage sur les thérapeutiques populaires dans la banlieue
position nivoque d'une médecine posée comme la seule vraie et efficace.
sanitaire.
Il est d’ailleurs à remarquer, pour argumenter ce propos, que l'annuaire de statistiques sanitaires de l'OMS, dans le traitement des informations caractérisée par un certai
l'homme et son milieu, une situation urbaine d'assainissement e
étaient les centres de coordination des actio
On était à la veille des grandes mutations marquées par l'industrialisation, l'urbanisation rapide et l'explosion démographique due aux migrations - dont celles qui ont été exposées dans le chapitre précédent.
Au modèle sanitaire originel (déjà en partie importé) est venu s'adjoindre un nouveau modèle, celui des sociétés ric
A (o
- le premier est devenu trop ancien et n'est p c
- le second est, sans doute, trop "moderne" et ne peut être valable que dans le cadre d'une sociét
développé et où la population bénéficie de moyens d'existence beaucoup plus conséquents.
En fait, il apparaît clairement, et c'est aussi ce que montre Andrea Loyola (1982) dans
de Rio de Janeiro, que l'institution médicale et les aides extérieures auraient eu bien plus d'avantages de se construire par une juxtaposition, une cohabitation avec la médecine locale déjà existante que par une im
u
C'est aussi cette incompréhension et ce rejet des traditions locales qui ont engendré une bonne part des problèmes qui vont être détaillés maintenant. Il s'avère ainsi que c'est, en quelque sorte, en devenant la huitième puissance économique mondiale que le Brésil devient aussi un pays du tiers monde dont la population doit pâtir d'une mauvaise gestion en matière
recueillies, fait une distinction (outre celle géographique habituelle), parmi ses États membres, entre :
pays en développement,
dépasse pas le niveau des pays moins avancés, comme cela era souligné dans le chapitre suivant.
nnement organique dans le orps d'un malade.
u service médical t paramédical, et des possibilités effectives de soins dont peut bénéficier la
es diverses recherches sur le terrain, l'observation des structures en place, s entretiens avec des individus des différentes couches sociales de la
questionnaires directifs ou semi- irectifs et d'entretiens libres), la collecte de statistiques de l'IBGE, par -
- pays en développement - moins avancés, - Europe orientale,
- pays développés à économie de marché.
Si, dans certains domaines, le Brésil peut apparaître dans la catégorie des pays développés à économie de marché, du point de vue de son système sanitaire et de la résolution des problèmes de santé "primaires", il ne peut être classé que parmi les pays en développement. Sur certains points même, il ne
s