• Aucun résultat trouvé

La revue est fondée en 1897 par Jules Comte, ancien Inspecteur général des Ecoles d’Art décoratif, directeur honoraire des Bâtiments civils et des Palais nationaux, membre de l’Institut et président du Syndicat de la presse artistique. La Revue de l’art ancien et

moderne (RAAM) est créée dans le but de mettre les grandes questions d’archéologie, d’art

ancien et d’art contemporain à la portée d’un public d’érudits, de spécialistes, des musées et des universités. Très soutenue par les membres de l’Académie des Beaux-Arts, la revue est d’une facture luxueuse qui lui vaut rapidement une réputation internationale. Après la mort de Jules Comte en 1913, le titre est racheté en 1919 par le Comité d’expansion artistique française, qui regroupe des « amateurs éminents » désireux de « faire mieux connaître à l’étranger nos artistes et nos méthodes d’histoire de l’art »82

. Le nouveau directeur, André Dezarrois, conservateur du Musée du Jeu de Paume, rassemble des critiques d’art, historiens d’art et conservateurs de musées qui sont aussi les collaborateurs de la Gazette des Beaux-Arts. A partir de 1922, son sommaire comprend également des « Chroniques », sous forme d’articles plus courts qui relatent l’actualité en France et à l’étranger, tandis que le supplément de la revue se concentre sur l’information proprement dite sous le nom de Bulletin de l’art ancien et moderne (1899-1935). Sa formule se renouvelle ensuite en 1936, avec des rubriques plus variées, et un nouveau titre : la Revue

de l’art. Sa publication cesse définitivement avec le numéro de décembre 1937 (paru le 15

janvier 1938), malgré l’obtention du Grand Prix à l’Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne de 1937. Cet arrêt est dû aux difficultés matérielles et à la hausse des prix de fabrication, qui avait rendu sa publication irrégulière tout au long de l’année.

Entre 1934 et 1936, le conseil de rédaction est composé de sept conservateurs et directeurs de musées83, de sept universitaires et historiens84, de cinq écrivains et

82

RAAM, tome 29, 2ème semestre 1919

83

Marcel Aubert, directeur de la Société française d’archéologie, professeur à l’Ecole des Chartes, Conservateur adjoint au Musée du Louvre ; René Dussaud, membre de l’Institut, conservateur des antiquités orientales au Musée du Louvre ; Pierre de Nolhac, directeur du Musée Jacquemart-André, président du Comité France-Italie ; Guillaume

49 essayistes85, de deux membres du Conseil des Musées Nationaux86, d’un artiste87, et enfin d’une secrétaire88

.

En croisant ces informations avec l’annuaire du Comité France-Italie, on constate que certaines personnalités appartenant au Comité se retrouvent au sein du comité de rédaction de la RAAM. C’est le cas de Pierre de Nolhac, Louis Gillet, Abel Bonnard et André Dezarrois. Chaque numéro comprend une autre rubrique, insérée dans le bulletin, et intitulée « Dans les musées », qui recense les événements majeurs, expositions, aménagements, ouverture de nouvelles institutions, etc., pour les musées français.

Une autre rubrique est insérée également dans le bulletin à chaque numéro, intitulée « La vie artistique à l’étranger », et recense les événements majeurs intervenant dans le domaine de la muséographie pour chaque pays, dont l’Italie. En effet, la revue rend compte ainsi des récents aménagements réalisés dans les musées italiens (par exemple la restauration du Musée Napoléon à l’Ile d’Elbe89

ou les travaux de réorganisation de la Pinacothèque de Naples entrepris depuis 193090), de l’ouverture de nouveaux musées (comme le Musée d’art étrusque installé dans le palais de Ludovic le More à Ferrare91

), ou les aménagements archéologiques et urbanistiques réalisés par Mussolini (tel le dégagement du Château Saint-Ange92 ou celui du Mausolée d’Auguste93, ou bien la nouvelle gare « moderne » de Florence94). Cette rubrique signale également les expositions organisées en Italie, comme une exposition de peintres français où figurent des œuvres de Dunoyer de Segonzac, Lotiron, etc, à Rome95

, la deuxième Exposition internationale d’art sacré96, ou encore l’exposition consacrée à Titien organisée à Venise

Janneau, administrateur du Mobilier national, rédacteur en chef ; René Grousset, conservateur au Musée Cernuschi ; Fernand Mercier, conservateur du Musée de Besançon ; Louis Demonts, Conservateur honoraire des Musées nationaux

84

Henri Focillon, membre du comité de rédaction de la GBA ; Louis Hourticq, membre de l’Institut, inspecteur général de l’Instruction publique, professeur à l’Ecole nationale des Beaux-Arts ; Emile Mâle, de l’Académie française, directeur de l’Ecole française d’Archéologie à Rome ; Louis Gillet, de l’Académie française ; Emile Dacier, membre du comité de rédaction de la GBA ; Paul Fierens ; Paul Pelliot, membre de l’Institut

85

Raymond Bouyer ; Abel Bonnard, de l’Académie française ; Jean Cassou ; Paul Morand ; Edmond Pilon

86 Maurice Fenaille, membre de l’Institut, Vice-président du Conseil des Musées Nationaux ; David David-Weill,

Président du Conseil des Musées Nationaux

87 André Lhote 88

Jeanne Lejeaux, diplômée de l’Ecole du Louvre

89

« La vie artistique à l’étranger », RAAM, tome 65, 1er semestre 1934

90

« La vie artistique à l’étranger », RAAM, tome 71, 1937

91 « La vie artistique à l’étranger », RAAM, tome 65 1er semestre 1934 92

Ibid.

93

« La vie artistique à l’étranger », RAAM, tome 66, 2ème semestre 1934 : « M. Mussolini, donnant lui-même le premier coup de pioche du démolisseur, vient de faire entreprendre des fouilles pour remettre au jour ce qui reste du fastueux tombeau commandé par Auguste à son usage.

94

« La vie artistique à l’étranger », RAAM, tome 69, 1er semestre 1936

95

« La vie artistique à l’étranger », RAAM, tome 65, 1er semestre 1934

96

50 en 193597. Les restaurations sont aussi évoquées, comme par exemple la restauration d’un tableau de Raphaël appartenant à la Galerie Borghèse98, restauration à laquelle un article de la revue Mouseion est également consacré.

Après avoir détaillé ces revues françaises pour mettre en lumière la pénétration des idées muséales italiennes en France, nous adopterons un point de vue plus international, en nous concentrant sur l’action de l’Office International des Musées, qui a permis de mettre en relation des professionnels de nombreux pays, dont la France et l’Italie.