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La revendication d'autonomie : le discours identitaire au travers des enjeux politiques.travers des enjeux politiques

DISCOURS POLITIQUE

2.4 La revendication d'autonomie

2.4.5 La revendication d'autonomie : le discours identitaire au travers des enjeux politiques.travers des enjeux politiques

Face a la crise structurelle et identitaire que l'île rencontre, la revendication d'autonomie est présentée par le Parti comme la solution pour rééquilibrer la croissance et travailler a rendre la Réunion plus forte et plus autonome. L'autonomie désigne le droit pour les élus réunionnais de choisir comment gérer les enveloppes budgétaires. Le PCR demande a avoir l'autorité sur le devenir et la répartition de l'argent, qui doit être investi dans des axes de développement prioritaires et non axé sur la consommation et le tertiaire, comme c'est majoritairement le cas en 1975. Il propose une véritable reforme dans la distribution des budgets, afin de favoriser l'autonomie, a la fois de gestion mais aussi de fonctionnement. La volonté de rompre le lien de dépendance avec la France hexagonale, recouvre une volonté politique de décentraliser le centre décisionnel dans l'île et de répondre a des siècles de domination coloniale. En cela, la volonté d'autonomie recouvre également une réalité identitaire, qui touche a la reconstruction de l'individu et a la réhabilitation historique du peuple réunionnais.

Ce discours identitaire apparaît dans le constat et les revendications pour l'amélioration du cadre de vie et du quotidien des Réunionnais dans les secteurs culturels, de l’enseignement, des transports, de l'aménagement du territoire ou encore de l'habitat. L'île de La Réunion se modernise et son environnement évolue. Le secteur agricole qui enregistre un recul et une diminution, a la fois de la production et de la main d'œuvre, provoque un exode rural massif dont la conséquence est la construction de grands centres urbains. Les modifications environnementales sont présentées comme « le double résultat de la politique poursuivie depuis la départementalisation : baisse de l'activité a la campagne et concentration de la population en ville330 » et exigent une réorganisation de la société et du rapport de l'homme a son environnement.

Depuis les années 1960, l'île connaît effectivement une transformation profonde de son environnement avec le développement des infrastructures, l'adaptation physique du territoire a sa nouvelle économie tournée vers l’importation et l'exportation, ainsi que le développement des logements et les modifications de la conception de l’habitat dans l'île. Cette réorganisation physique du territoire comprend de nouvelles mœurs, des habitudes quotidiennes nouvelles.

Le Réunionnais doit se réapproprier son lieu de vie, sur lequel des monopoles s'exercent et se

330Ibid., p.93

développent. En 1975, le logement social et les logements individuels ont intégré les nouveaux espaces urbains. Des plans pour lutter contre les bidonvilles ont été mis en place et il y a une véritable réorganisation de l'habitat et du logement dans l'île. Ce qui implique des développements importants d'infrastructures.

A ces développements considérables, le PCR oppose l'argument écologique où le développement des infrastructures est relié a une « recherche de profit qui s'est faite aux dépends du respect de la nature et de son équilibre écologique 331».

« L'urbanisation des grands centres a non seulement repris des terrains à l'agriculture, mais elle a aussi détruit les « Villes vertes » de type tropical pour en faire des villes en béton. (…).

La construction des routes et leur aménagement ont conduit à un véritable massacre des arbres existants depuis jadis le long de certaines routes (…)332 ».

Ce sont donc deux discours sur le développement qui s'opposent dans ce plan de survie, avec d'un côté le constat d'un modèle d'urbanisation développé selon les besoins économiques du territoire et de l'autre le PCR qui soutient que tout développement doit se faire dans une logique écologique et sociale. En critiquant le développement de l'habitat individuel, le PCR reproche que le plan de développement des logements ait été construit en faveur des « privilégiés du secteur tertiaire », négligeant « délibérément le logement social333 ». De 1954 a 1961, seulement 1593 logements sociaux ont été construits sur 5191.

« Les logements individuels » ayant été favorisés dans les plans de construction pour répondre aux besoins et a la demande d'une catégorie seulement de population. Ces choix politiques conduisent a une rupture entre les classes moyennes et les classes les plus défavorisées. Le plan d'urbanisme n'ayant pas été conduit dans le but de réduire les inégalités sociales, qui transparaissent maintenant dans le paysage et le quotidien des Réunionnais :

« Sans contester le fait que le prix des loyers offerts dans les logements sociaux sont plus avantageux que ceux des logements urbains traditionnels, il est indéniable par contre que les grands ensembles ont rompu avec une habitude de vie. (…).

Les collectifs verticaux que l'on rencontre de Saint-Pierre à Saint-Benoît en passant par le Tampon, le Port, et Saint-Denis, ont brisé ces habitudes, et n'ont pas prévu les structures de substitution permettant d'assurer les fonctions sociales 334».

Le Parti des opprimés fidèle a sa ligne idéologique de défense des travailleurs pauvres dénonce un aménagement du territoire et une évolution des styles d'habitat qui creusent les

331Ibid., p.95 332Ibid., p.96 333Ibid., p.98 334Ibid., p.101

inégalités sociales et accentuent les écarts entre les catégories sociales. Il s'agit donc d'un modèle de développement entamé qui ne répond, ni au respect de l'équilibre écologique de l'île, ni a la responsabilité politique de faire évoluer l'ensemble des couches de la société.

« Si le représentant des couches privilégiées du secteur tertiaire se trouve bien dans sa maison construite selon ses goûts, l'habitant du collectif se trouve mal à l'aise dans un habitat où il a été placé par la contrainte économique et sociale335 ».

La problématique liée aux bidonvilles est également abordée dans le bilan de faillite.

Le PCR avance un plan anti-bidonvilles qui a révélé son inefficacité au vu du nombre de logements sociaux construits. Pour rendre possible l'acquisition de logements pour les catégories sociales les moins aisées, le PCR propose de transformer la « subvention 65/30 (crédits anti-bidonvilles) » en une prime délivrée sous forme de matériaux. Ainsi, le logement serait plus accessible aux démunis : « Sur cette base on peut réaliser des lotissements ruraux, semi-ruraux et même urbains et loger de milliers et de milliers de travailleurs chômeurs ou planteurs 336». De même, le PCR propose de revoir complètement les programmes liés a l'habitat pour « briser les monopoles de construction », fournir une « aide directe aux mal logés » et entamer une « révision des normes hlm ».

Le parti pose le problème de la reconstruction de l'individu et de sa réhabilitation, dans le cadre de ces reconfigurations sociétales de l'habitat et de l'environnement. Arraché de manière brutale a son environnement traditionnel, l'individu doit reconstruire une identité et une manière d'être au monde. En 1975, la société réunionnaise est présentée dans une perte de repères face a ces reconfigurations sociales. Sorti de son foyer social traditionnel, l'individu voit son identité de citoyen évoluer. L'arrivée d'un système éducatif démocratisé et organisé sur tout le territoire va également modifier de manière profonde le rapport de l'Homme a sa société. Le système éducatif fait l'objet d'un constat exhaustif dans le plan de survie.

Le PCR dresse un bilan désastreux de l'état du système éducatif dans l'île. Les enseignements délivrés ne sont pas en adéquation avec les besoins du territoire. Le PCR souligne qu'en 1974, que dans « un pays essentiellement agricole, il n'existe aucune formation digne de ce nom337 » dans l'île. A ces décalages entre le besoin de formation et les formations disponibles s'ajoutent des taux élevés d'échec et d'illettrisme qui révèlent de profonds dysfonctionnements dans le secteur de l'enseignement a la Réunion. Le PCR dénonce une sélection sociale importante et l’inexistence d'égalité des chances. Ils dénoncent

335Ibid., p.102 336Ibid., p.229 337Ibid., p.112

le « laminage » qui « instaure, en fait, une sélection dont le caractère de classe est indéniable 338». L'école n'assure donc pas son rôle d'ascenseur social.

Au dela, l'enseignement délivré a la Réunion participe au déni identitaire des Réunionnais, notamment de ceux qui appartiennent aux catégories sociales les moins aisées.

C'est d'abord l'absence de considération de la langue créole dans les espaces d'enseignement qui fait défaut aux Réunionnais et notamment aux plus jeunes, dont la progression scolaire est entravée car on les empêche de s'exprimer dans leur langue maternelle, qui est parfois le seul outil qu'ils possèdent. L'utilisation de la langue créole est dévalorisée a l’école qui n’utilise que le français, créant ainsi un complexe d'infériorité chez les enfants. Dans la société, le français et le créole existent dans un rapport hiérarchique, où une langue est dominante et l'autre dominée. Le français, langue dominante est celle des « affaires supérieures » et le créole, langue maternelle, est « réservée aux relations humaines, affectives, spontanées (...)339 ». Ces questions d'ordre linguistique ne sont pas incluses dans les réflexions qui ont pour but d'élaborer des programmes scolaires adaptés aux enfants réunionnais. « Au contraire, jamais le pouvoir ne semble se préoccuper de tout ce qui touche le peuple réunionnais dans son existence affective : par cette attitude, il semble indiquer que ces faits essentiels sont inintéressants340 ».

Ces positions politiques sur les spécificités langagières et culturelles des Réunionnais pèsent fortement sur la construction des individus : « En peu de temps, ces enfants turbulents et heureux se transforment jusqu'a en être profondément malheureux et persuadés de leur infériorité « naturelle » 341». L'école favorise donc la reproduction des schémas de domination et la situation d'infériorité qui a justifié le système esclavagiste et colonial.

Le PCR dénonce un système éducatif colonial. Il élabore dans le plan de survie une comparaison d'une journée d'école entre deux enfants, un enfant d'un milieu aisé et un enfant

« des couches populaires ». Cette mise en comparaison fait ressortir que les différences des conditions de vie a la maison influencent considérablement la disponibilité et l’éveil de l'enfant en classe. De même, la langue pratiquée a la maison va aider l'enfant du milieu aisé pour sa réussite a l'école. Ses parents s'expriment en français et il ne sera pas déstabilisé devant la langue de la maitresse, contrairement a l'enfant des couches populaires, dont le créole est partagé a la maison et réprimé a l'école.

338Ibid., p.114 339Ibid., p.116 340Ibid., p.117 341Ibid.

Les différences de quotidien de chacun de ces enfants ne sont pas les mêmes. Les tâches ménagères qui attendent l'enfant des couches populaires a son retour a la maison empêchent ce dernier d'avoir le temps de se reposer et de travailler a une scolarité plus épanouie. Aux difficultés a la maison s'ajoutent les difficultés en classe, qui vont creuser davantage le clivage entre ces deux enfants. Lorsque l'enfant de la classe aisée « éprouvera »

« des difficultés de perfectionnement 342», celui des couches populaires présentera des

« difficultés d'acquisition, d'appropriation des mécanismes de la lecture d'une langue dans laquelle il ne s'exprime pas 343».

Un système éducatif qui ne s'adapte pas aux spécificités langagières et historiques du pays ne peut aboutir a la même conception de l'école pour tous. Le PCR critique par exemple les horaires et le calendrier scolaire des Réunionnais « calqués sur ceux de France ». Il s'agit la encore de l’application d'un modèle inadapté aux réalités locales. La prise en compte des spécificités insulaires exige également de prendre en compte la situation sociale et précaire dans laquelle la majorité des enfants réunionnais se trouve. « Car l'école, dont nous avons souligné le caractère antidémocratique, n'est pas gratuite. Pour tous les enfants de la maternelle jusqu'a l'âge de 16 ans, les frais d'équipement scolaire (cahiers, crayons, chaussures de sport, etc) sont a la charge des parents et sont très élevés compte tenu des prix pratiqués a la Réunion 344». Un enfant de la classe moyenne n'aura pas les mêmes chances de réussite qu'un enfant issu des classes les plus défavorisées. Il en est de même pour l'enfant qui habite dans les hauts de l'île et celui qui vit dans un centre urbain. La encore, les inégalités de développement et d’aménagement du territoire creusent les inégalités sociales et pèsent sur la scolarité des enfants. En effet, les enfants des grands centres urbains pourront bénéficier de la pré-scolarisation, alors que les familles des « petites villes et a la campagne » ne pourront y accéder. Le choix des lieux pour construire des écoles, des classes maternelles et des crèches est déterminant pour le PCR qui rappelle que ces choix quant a l'aménagement du territoire participent a la construction d'une société égalitaire.

La critique du système scolaire dans l'île porte également sur les conditions d’accueil des élèves, en classe, en cantine et dans le cadre du suivi médical. Le PCR estime que les classes sont aussi surchargées que les cantines, créant ainsi de très mauvaises conditions d'évolution pour les enfants.

Le PCR dresse le bilan d'une école qui crée les inégalités sociales au lieu de les résorber. L'école ne favorise pas l'épanouissement de l'individu et le « développement de la

342Ibid., p.118 343Ibid., p.120 344Ibid., p.122

personnalité » malgré des dépenses importantes et les gros budgets déployés pour développer l’éducation dans l'île « soit 26,5 milliards de francs CFA, pour 168 570 enfants scolarisés (157 200 F.CFA par élève)345 ». Les contenus des programmes scolaires, « au contenu exclusivement européocentriste346 » ne sont pas adaptés a l'histoire et aux spécificités insulaires. Ce décalage entre la formation scolaire et le vécu des Réunionnais conduit a une certaine forme de dépersonnalisation : « On le dédouble, on le divise avec lui-même ; son histoire est voilée ou dénaturée. Il est exclu du droit a la parole. Ses traditions populaires sont systématiquement dévalorisées347 ».

Cette dépersonnalisation se confirme dans la politique culturelle menée dans l'île. Le PCR accuse l'assimilation culturelle française qui vise a effacer tout autre apport culturel.

Face a l'assimilation française et aux politiques de développement culturel, les spécificités locales tendent a disparaître faute de politique de valorisation a leur égard. Le chapitre sur la culture dans le plan de survie contient de nombreuses pistes de réflexions sur la société réunionnaise. La culture est définie dès la première ligne comme une « culture de tradition orale 348» :

« Pour le peuple, c'est avant tout par les messages du conte, du langage créole, de la musique, à percussion (tambour ou tam tam), du chant, de la danse, du meeting politique, où il peut organiser sa prise de parole.

C'est aussi par cette transmission de la tradition orale que le Réunionnais essaie de remonter le cours abrupt de son histoire 349».

Les Réunionnais ont développé une culture par le biais de ses canaux oraux, faute de moyen pour l'écrire et la sauvegarder. Une oralité qui a été privilégiée par la force de l'histoire et qui recouvre la brutalité avec laquelle le système colonial a privé tout un peuple de son histoire. Le PCR évoque la disparition des « archives relatives a l'esclavage » ainsi que le déni autour de la reconnaissance de l'esclavage, comme de son abolition. Une volonté de passer sous silence un passé douloureux qui s'accompagne d'un manque de reconnaissance des acteurs de cette histoire. Le PCR accuse les pouvoirs coloniaux d'avoir privilégié l'histoire d'une minorité de propriétaires blancs, dont les discours sont devenus dominants effaçant ainsi tous discours de la majorité écrasée :

345Ibid., p.126 346Ibid., p.125 347Ibid., p.134 348Ibid., p.132 349Ibid.

« Ses héros sont élus parmi les modèles de la bourgeoisie blanche (médecins, aviateurs, marins, écrivains). Jamais parmi ce « peuple de la nuit », de parias, de déracinés, de rebelles, de prolétaires, qui a écrit les pages les plus authentiques de sa liberté. L'histoire officielle de la Réunion n'est que celle de la minorité des propriétaires d'esclaves 350».

Ces figures 'blanches' sont celles qui ont écrit l'histoire dominante privant ainsi les Réunionnais de l'écriture de leur propre passé. Le PCR rappelle que cette privation historique est très grave. La construction identitaire des Réunionnais repose sur des« (…) siècles de dépossession radicale351 » et les politiques culturelles mises en place continuent ce travail de dépersonnalisation des Réunionnais. Le parti dénonce l'assimilation culturelle et la manipulation des consciences par la télévision et la radio devenus des outils au service de la

« déculturation des Réunionnais » :

« On fait entrer dans les cases, les cerveaux, les consciences, par tous les moyens, les modèles les plus douteux de la société capitaliste. (…). C'est une politique : d'abrutissement, de dépersonnalisation, de démobilisation, qui est froidement poursuivie 352».

Le PCR dénonce une « politique forcenée, outrancière, d’assimilation » qui vise a éradiquer les spécificités de l'île : son langage, sa musique ou encore ses pratiques culturelles pour construire une culture de la consommation des modèles culturels français et des modèles capitalistes venus d'ailleurs. Il s'agit d'une politique culturelle qui opprime les principales expressions langagière, musicale et littéraire de la culture créole, pour en favoriser les éléments français et européens. Le problème n'est pas la diversité des apports culturels dans l'île mais bien leur mise en confrontation dans un système hiérarchique et non complémentaire.

« Le vice profond de la politique officielle, culturelle et qui paralyse tout, consiste surtout en la volonté de l'assimilation à tout prix. Cela a pour effet de ne retenir de la culture réunionnaise que sa seule dimension européenne.

Il existe un fait réel de civilisation française à La Réunion. Il existe tout autant de sources africaine, indienne, malgache 353».

En privant le Réunionnais de sa culture, on le prive de son identité. Le PCR préconise une politique de valorisation du folklore et des spécificités musicales comme le maloya. Le jeu de définitions suivant illustre bien la pensée critique du PCR sur la considération des apports créoles dans la sphère culturelle locale :

350Ibid., p.132 351Ibid.

352Ibid., p.133 353Ibid., p.136

« La culture c'est autant :

-Un art de la cuisine : on mange de plus en plus « zoreil ».

-Des rites sociaux : mariages européanisés.

-Un langage : créole réprimé.

-Une musique : maloya interdit -Une histoire : Cimandef, connais pas.

-Une littérature : pas de « caf nana 7 peaux » à la télévision -Un savoir : l'enseignement est une faillite.

-Une idéologie : on essaie d'assimiler à tout prix 354».

Le PCR livre donc une analyse de la logique politique de l'assimilation développée dans l'île depuis 1946. Cette assimilation se renforce grâce aux plans de développement économique et culturel, privilégiant le calque du modèle de fonctionnement français, inspiré lui même des codes économiques et culturels de l'Europe, a un modèle insulaire, post-colonial. L'île évolue donc dans des habits dont elle a du mal a se parer tant ses constructions traditionnelles contrastent avec le modèle de la départementalisation imposé depuis 1946. En livrant cette analyse de l'assimilation, le PCR accuse non seulement les choix qui ont conduit l'île dans une impasse (chômage, précarité et renforcement du malaise social) mais propose un modèle de développement post-colonial pour sortir une ancienne colonie de ses vieux schémas de dépendance. L'argument de la modernisation de l'île appuyée par la nécessité du rattrapage et d'un plan de développement pour atteindre une égalité entre les anciennes colonies et la France hexagonale est devenu un prétexte pour imposer un modèle économique et culturel. Ce même argument de la modernisation de l'île a écarté toute autre alternative politique possible. Le développement prôné par le modèle politique français se présente comme la meilleure des alternatives pour atteindre l'égalité. C'est cette même confiance en un modèle de développement qui a conduit la France a coloniser les pays d'Outre-Mer.

354Ibid.

2.4.6 En 1981, « L'autonomie, comment y parvenir » : « La Réunion aux Réunionnais » !

Six années après ce bilan de faillite et ces propositions pour autonomiser les champs sociétaux et économiques de l'île, le Parti Communiste organise une conférence extraordinaire le 29 mars 1981. Nous nous sommes intéressées au contenu des comptes-rendus et a la

Six années après ce bilan de faillite et ces propositions pour autonomiser les champs sociétaux et économiques de l'île, le Parti Communiste organise une conférence extraordinaire le 29 mars 1981. Nous nous sommes intéressées au contenu des comptes-rendus et a la

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