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arts et CULtUre

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LITTÉRATURE

Développée au XIXe siècle, la littérature capverdienne s’est avant tout exprimée en langue portugaise.

Elle reste en grande partie orale, comme chez ses ancêtres du continent africain, dont elle hérite les grandes traditions de contes, récits, légendes, chants et proverbes qui se trans-mettent de famille en famille et dans toutes les couches de la société capverdienne. La littérature capverdienne a surtout été marquée par le mouvement littéraire Claridade, né en 1936 à Mindelo, à la suite d’une prise de conscience culturelle. Ses précurseurs, Pedro Monteiro Cardoso et Eugenio Tavares fondent ce mouvement sur la recherche et l’affirmation d’une identité nationale. Ces intellectuels, appartenant à une élite, défendent les valeurs culturelles capverdiennes en référence à la civilisation occidentale, et non au continent africain, d’où elles puisent pourtant une grande partie de leurs racines. Des poètes et écrivains naissent peu à peu : Jorge Barbosa, Baltasar Lopes da Silva et son célèbre roman Chiquinho, et Manuel Lopes.

Dans les années 1960, les géographes Orlando Ribeiro et Ilidio do Amaral, ainsi que l’auteur portugais Manuel Ferreira, mettent en évidence le cordon ombilical reliant l’archipel au continent africain, grâce à leurs études sur le comportement social des Capverdiens. Mais c’est finalement l’historien capverdien Antonio Carreira qui replace l’africanité de la société capverdienne dans son contexte, à travers ses nombreux travaux et écrits sur le fondement et la fin de la société esclavagiste dans l’archipel.

D’autres auteurs encore soulignent ce lien indubitable avec l’Afrique, comme le leader de la libération Amilcar Cabral, qui analyse l’identité

capverdienne comme faisant partie intégrante de l’identité africaine, l’ancien maire de Mindelo, Onesimo Silveira, et Dulce Almada Duarte.

w José rodrigues aleixo (XIXe et XXe siècles).

Originaire de Brava, qu’il ne quittera jamais, il vit en ermite retiré du monde dans une grotte. Il est l’auteur de poésies, publiées à titre posthume, dans lesquelles il exprime son mal de vivre.

Ayant reçu le don de soigner certaines maladies, il devient un personnage légendaire, également connu sous le nom de Djedi Portrero.

w José evaristo de almeida. (XIXe et XXe siècles, né en Guinée portugaise).

Fonctionnaire portugais et député du Cap-Vert, il est reconnu comme le premier romancier de l’archipel et publie O Escravo en 1856, roman majeur de la littérature nationale.

w Baltasar Lopes Da silva. Poète très célèbre, auteur du fameux roman Chiquinho.

Il est l’un des inspirateurs du mouvement littéraire Claridade.

w manuel Lopes. Poète et écrivain très connu, cofondateur du mouvement littéraire Claridade qui a tant marqué les intellectuels capverdiens. Il est mort au Portugal en 2005.

L’écrivain a toujours rédigé ses textes en portugais, en utilisant des expressions créoles.

Parmi ses œuvres : Horas Vagas (1934), Chuva Braba (1956), O Galo que cantou na bai (1959), Falucho Ancorado (1997), etc.

w eugénio tavares. Un des premiers poètes à se lever pour défendre vigoureusement les valeurs culturelles du Cap-Vert. Modèle de nombreux poètes, il inspire la naissance du mouvement Claridade. C’est une grande figure du pays qui a écrit de très belles mornas. Il est mort en 1930.

MÉDIAS

OBeLa-Vista.net www.bela-vista.net

De nombreuses informations sur l’archipel, île par île (actualités, hôtels, restaurants, excursions...).

OCape VerDe www.capeverde.com

Des informations générales sur le Cap-Vert, des actualités, et des bons plans illustrés par de jolies photos.

OCap-Vert-DeCoUVerte.oVer-BLoG.

netcap-vert-decouverte.over-blog.net Un blog francophone qui donne des infos intéressantes sur Santo Antão et sur tout le Cap-Vert. On y trouve notamment une bonne carte de Santo-Antão.

OCesaria inFo www.cesaria.info

Site exclusivement consacré à Cesaria Evora.

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OCap-Vert tV www.cap-vert.tv

Site entièrement dédié à l’information écono-mique, politique, sociale, culturelle et sportive de l’archipel, en français.

OminDeLo inFos www.mindelo.info

Actualité nationale et internationale. En plus des conseils et des infos pratiques pour les voyageurs (qui sont des bons plans) vous trouverez des infos sur la culture capverdienne, ses musiques, sa langue, et ses traditions dans les îles.

Mic Dax vit au cap Vert depuis 2000, entouré d’une équipe de rédaction, il a créé ce site bourré d’informations pertinentes et actua-lisées sur l’archipel, le site est très consulté.

OoCean press

L.da Praça Central – Santa Maria – Sal

& +238 2425000 / +238 5820200 www.oceanpress.info

info@oceanpress.info

Informations sur l’actualité politique, culturelle et sportive au niveau national et international (traduit en anglais, portugais, italien). Site d’information libre et indépendant.

OrtC tV-raDio www.rtc.cv/rcvdirecto

« Radio-télévision du Cap-Vert » RTC – société publique gérant les radios publiques : RCV Rádio de Cabo Verde : radio nationale généraliste.

Avant de partir, écouter la radio capverdienne peut être une bonne idée, pour se familiariser avec la langue.

MUSIQUE

Elle est partout et reste avec la danse le meilleur moyen de s’amuser et de s’évader.

Depuis l’origine de l’histoire du Cap-Vert, aucun Capverdien, du plus jeune au plus vieux, ne vit sans la musique locale, autrefois moyen de communication et soutien moral pour les esclaves. La musique et la danse ont subi plusieurs influences qui se perçoivent nettement : de l’Afrique avant tout, dans le rythme, les percussions utilisées et le battement des mains du batuku ; mais aussi de l’Amérique latine pour le funana, qui viendrait du Brésil avec les rythmes chantés et dansés proches de la samba ; de l’Europe et plus précisément du Portugal, où la morna s’apparente au fado et d’où semblent aussi venir les danses de couple. La morna présente également beaucoup de similitudes avec certains chants arabes. Plus récemment, le zouk martiniquais (devenu cabo-love) et le kuduro ont fait une entrée en force dans les discothèques et sur les ondes. La plus grande représentante de la musique du Cap-Vert, Cesaria Evora, a énormément contribué à faire connaître cette musique, riche et variée dans le monde entier.Chanter et danser est essentiel pour les Capverdiens. Tout est prétexte à faire la fête, et n’importe quel objet peut servir d’instrument de musique, une assiette, un verre ou une tasse que l’on frappera avec une fourchette, un couteau ou une cuillère, une boîte ou une cannette métallique remplie de sable ou de cailloux, le couvercle d’une casserole ou d’une poubelle, un bidon vide, etc. Tout ce qui peut résonner suffit pour créer des rythmes endiablés, et vous entraîner dans

la musique et la danse. Il est de coutume au Cap-Vert de se retrouver le soir ou le week-end sur les places principales des villes, dans les cafés, les restaurants, au coin d’une rue ou chez des amis. Avec quelques guitares, violons, accordéons, trompettes, congas ou autres instruments, un orchestre improvisé animera toute une partie de la nuit, au son de rythmes variés et frénétiques. Un groupe de fêtards se formera au fur et à mesure, et achèvera sa soirée dans un night-club de la ville. C’est une façon d’oublier les peines et les difficultés de la vie quotidienne. La musique se chante en créole et reste toujours associée à une danse.

w La morna. Originaire de l’île de Boa Vista, elle est apparue en 1800. Musique mélancolique, elle évoque l’amour, mais aussi et surtout la nostalgie et l’histoire de tout un peuple meurtri par l’esclavage, la sécheresse, la faim et l’émigration contrainte.

Cette musique a subi diverses influences : angolaise avec le lundum, portugaise avec le fado et argentine avec le tango. C’est Cesaria Evora qui a le plus contribué à faire connaître cette musique dans le monde entier, mais il est important de souligner que des artistes comme Bana, véritable monstre sacré dans l’archipel et dans la diaspora, et des compositeurs comme Eugenio Tavares, B. Leza, Luis Rendall ou Jorge « Jotamonte » Monteiro ont énormément contribué, à populariser cette musique, chacun à leur manière. Les jeunes prennent la relève et des groupes comme Bulimundo continuent d’interpréter la morna.

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A l’écoute la morna apparaît musicalement simple, en réalité elle est assez compliquée.

Les instruments qui la composent sont : des violons, des guitares et la voix des interprètes.

w La coladeira. Très rythmée, à mi-chemin entre les rythmes africains et brésiliens, elle est apparue en 1940 dans les milieux populaires, tenus à l’écart des cercles et des cafés où l’on chantait la noble morna.

Plus canaille, plus frivole, la coladeira a eu ses grands compositeurs, parmi lesquels Ti Goy, Ano Novo, Tony Marques, Frank Cavaquim ou Manuel d’Novas (140 œuvres interprétées et enregistrées).Avec des morceaux comme Sangue de Beirona, Nutridinha ou Terezinha, la diva Cesaria Evora a contribué à faire connaître la coladeira aux quatre coins du monde.

D’autres formations parviennent à s’exiler pour animer les bals de la diaspora capver-dienne : la coladeira fait ses premiers pas sur les continents africain (à Dakar en particulier), européen (Rotterdam, Lisbonne, Paris) et américain (New Bedford, Massachussets).

Le groupe phare de l’émigration est sans conteste Voz de Cabo Verde, créé par Bana et Luis Morais.

w Le funana. Typiquement africain, le funana se retrouve aussi au Brésil sous l’appellation funganga et fungaga au Portugal. Après avoir été interdit par les autorités coloniales portugaises, le funana est devenu après l’indépendance l’un des symboles de l’affirmation de l’identité capverdienne. Il est typique de l’île de Santiago, mais, avec l’aide de groupes comme Ferro Gaita (sur les traces des aînés Kodé di Dona, Finaçon

et Bulimundo, célèbres dans tout le pays), il commence à s’exporter en Europe et en Amérique. Vous trouverez leurs albums dans les grands magasins de disques. Aujourd’hui, cette musique mêle des instruments modernes et traditionnels comme la guitare, l’accordéon ou gaïta, le ferrinho, simple morceau de ferraille que l’on gratte, la batterie et les congas ou toumbas. Le rythme est très rapide et la musique se danse collé-serré, comme c’est la tradition au Cap-Vert.

w Le batuque. Lui aussi originaire de Santiago, il était et est encore pratiqué aujourd’hui lors des fêtes populaires ou de cérémonies comme les mariages et les baptêmes. C’est purement un rythme importé d’Afrique par les esclaves et que l’on retrouve sur le continent, notamment en Angola. Outre la voix des chanteuses, les seuls instruments utilisés sont des morceaux de chiffons et de sacs plastiques tassés, formant ce que l’on appelle la tchabeta (faisant office de tambours quand les colons et l’Eglise refusaient toute référence à l’Afrique). Les femmes, accroupies ou assises, les placent entre leurs jambes et s’en servent de tambours, en tapant dessus d’une manière saccadée et très rapide. Une chanteuse entame alors un chant qui ressemble à une complainte (le finaçon), repris en chœur par le reste du groupe. Les femmes dansent à tour de rôle, le bassin orné d’un pagne, en balançant les hanches de chaque côté sur un rythme extrêmement rapide et saccadé. La chanteuse et compositrice de batuku la plus populaire de Santiago s’appelle Naciâ Gómi.

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