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Figures historiques

Dans le document Cap Vert Cap Vert (Page 34-38)

w amilcar Cabral. Fondateur du premier parti capverdien, le PAIGC (Partido africano para a independencia da Guine e de Cabo Verde), il engage le pays dans la lutte vers l’indépendance nationale. Né à Bafata (Guinée-Bissau) d’un père capverdien et d’une mère guinéenne, il a suivi ses études secondaires à São Vicente au Cap-Vert. Il fait ses études d’agronomie à Lisbonne, travaille pour le gouvernement portugais en tant qu’ingénieur agronome en Angola, puis en Guinée-Bissau, avant de créer en 1956 le PAIGC. Assassiné le 20 janvier 1973 à Conakry, il ne verra pas la proclamation de l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert.

w Luís Cabral. Demi-frère d’Amilcar et premier président de la Guinée-Bissau (1973-1980), c’est un des héros de la lutte pour la libération. Il est renversé en 1980 par un ancien compagnon de lutte, emprisonné, puis libéré. Il est décédé en septembre 2004 au Portugal.

Histoire

DéCoUVerte

33 eau, en vivres et en esclaves, la marchandise

la plus importante des exportations capver-diennes durant les deux premiers siècles de colonisation.

Capturés en Afrique, ils sont entreposés dans l’archipel, avant d’être dirigés vers le Brésil.

Seuls partent les plus solides, capables de supporter la longue traversée ; les autres restent dans l’archipel pour travailler dans les plantations et sont christianisés. Beaucoup de grandes familles s’enrichissent avec ce commerce, et développent la production du sucre et du coton, introduits au XVe siècle.

C’est de l’île de Fogo que partent les premières exportations de coton au début du XVIe siècle.

Des tisserands guinéens fabriquent des pagnes sur place, qui finalement supplantent les exportations de coton et deviennent une des monnaies d’échange pour se procurer des esclaves africains.

La canne à sucre, d’abord introduite sur les îles de Santiago et de Fogo, va s’étendre aux îles Barlavento, là où se pratiquent les cultures irriguées. Son exportation va durer jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Mais d’autres produits sont également déve-loppés et exportés : l’orseille (urzella), un colorant pour textile tiré d’un lichen, dont le bénéfice revient à la métropole car c’est un monopole de la royauté ; le cuir, le suif et le vin de l’île de Fogo, qui partent vers le Brésil.

Au XVIe siècle, le pays connaît un développe-ment de ses relations commerciales malgré les incessantes attaques des pirates et corsaires.

Puis, il subit un rapide déclin au XVIIe siècle, en perdant le monopole du commerce des esclaves. Le Portugal perd le contrôle des mers en 1644, et les négriers ne sont plus contraints de s’arrêter dans l’archipel. Les Anglais s’installent alors en Gambie, et l’île de Gorée devient le concurrent direct du Cap-Vert.

Les Espagnols, pour éviter de payer les droits à la couronne portugaise, créent des liaisons directes avec l’Amérique. Santiago subit un grand préjudice. De plus, en 1687, le Portugal interdit la vente des pagnes aux étrangers pour un problème de concurrence, ce qui va entraîner la ruine et l’abandon de nombreuses plantations et une vague d’émigration vers le Brésil. D’anciens esclaves libérés prennent alors possession de ces terres.

Mais d’autres raisons expliquent ce déclin du Cap-Vert. Au milieu du XVIIIe siècle le roi concède le commerce du pays à des compa-gnies à charte qui ne cherchent que le profit, sans aucun projet de développement, comme

au Brésil par exemple. De lourdes taxes pèsent sur les produits portugais, contrairement aux produits des autres colonies. C’est le cas du sel, dont on ne payait que la main-d’œuvre à l’origine, et qui soudainement se voit appliquer des taxes à la sortie du pays. Une concurrence redoutable avec les autres colonies s’installe et le Cap-Vert est écrasé : le bétail et le vin ne sont plus exportés et, à la fin du XIXe siècle, le vignoble de l’île Fogo est fermé après avoir vu ses ceps arrachés. La canne à sucre, auparavant produite localement, doit même être importée au XXe siècle à cause de l’appauvrissement des terres humides.

A cela, s’ajoutent les famines dues à la séche-resse, aux coupes incontrôlées du bois et à l’érosion, qui déciment une bonne partie de la main-d’œuvre et du bétail. On compte douze périodes de sécheresse au XIXe siècle, et celle de 1830, la pire de toutes, dure trois ans et voit mourir 30 000 personnes. On enregistre des révoltes de paysans réclamant de profondes réformes. Malgré tout, l’agriculture va renaître durant une bonne période, redonnant à l’éco-nomie un essor.

En 1810, un traité est signé entre les Portugais et les Anglais donnant plus ou moins à ces derniers le contrôle du commerce et de l’éco-nomie.

En 1838, ils obtiennent l’ouverture d’un dépôt de charbon à São Vicente ; de nombreuses compagnies anglaises et diverses représen-tations consulaires s’y installent, créant une circulation de navires qui génère pendant plusieurs décennies les plus importantes recettes de la colonie.

Le XXe siècle voit une détérioration progressive de l’économie. La révolution industrielle freine l’exportation de certains produits, comme l’orseille, et le « sang du dragon », autre pigment issu du dragonnier, remplacés par des produits synthétiques. Le rhum et le sel continuent d’être exportés, mais subissent une lourde taxe, ce qui est aussi le cas du tabac et du sucre. Le charbon est délaissé au profit du fuel et l’autonomie des navires marchands leur permet d’éviter l’escale de Mindelo, déjà bien concurrencée par Dakar et les Canaries.

Le Portugal se désintéresse de cette colonie.

Les moyens et les techniques de production agricoles ne sont pas modernisés, les sols s’épuisent, ravagés par la sécheresse et l’érosion. Les mouvements de protestation persistent et le déclin économique s’accentue, entraînant la misère dans le peuple.

w 1456 > découverte du Cap-Vert par les Vénitiens ou les Portugais, malgré la confirmation du peuplement antérieur de l’archipel, probablement par des navigateurs arabes ou grecs et des pêcheurs sénégalais.

w 1460 > le navigateur portugais Diogo Gomes accoste et prend possession des îles.

w 1462 > création de la ville de Ribeira Grande, première capitale du Cap-Vert, qui deviendra par la suite Cidade Velha.

w 1466 > une charte royale accorde à vie au Cap-Vert le droit de commerce avec la côte occidentale de l’Afrique, afin de permettre l’accélération de la colonisation.

w 1494 > le Cap-Vert devient domaine de la couronne portugaise.

w 1703 > grande période de sécheresse qui durera 9 ans.

w 1830 > début d’une nouvelle et meurtrière période de sécheresse qui va s’achever en 1833 et faire environ 30 000 morts.

w 1866 > abolition de la traite des esclaves.

w 1941-1946 > des famines se succèdent et auraient tué plus de 20 000 personnes.

w 1951 > le Cap-Vert devient un territoire d’outre-mer.

w 1956 > Amilcar Cabral, un ingénieur agronome capverdien qui a fait ses études

supérieures à Lisbonne, fonde le PAIGC, Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et des îles du Cap-Vert.

w 1959 > le 3 août très précisément, le PAIGC s’engage dans la lutte contre les Portugais.

w 1968 > le PAIGC continue son avancée et occupe les trois quarts du pays.

w 1972 > en avril, l’ONU reconnaît le PAIGC comme unique représentant des peuples de Guinée-Bissau et du Cap-Vert.

Le Parti obtient ainsi un siège d’observateur à l’ONU.

w 1973 > en janvier, Amilcar Cabral est assassiné à Conakry par des Bissau-Guinéens à la solde des Portugais.

w 1974 > le 25 avril, le Mouvement des forces armées du Portugal (MFA) renverse le général Spinola, représentant le gouvernement fasciste de Salazar.

w 1975 > le 5 juillet, le Cap-Vert accède à l’indépendance et crée un Etat unitaire avec la Guinée-Bissau. Aristide Pereira. compagnon de lutte d’Amilcar Cabral, devient le premier président du Cap-Vert alors que Luis Cabral, le frère de ce dernier, est nommé en Guinée-Bissau.

w 1977 > création de l’escudo, la monnaie nationale.

w 1980 > un coup d’Etat en Guinée-Bissau voit Joao Bernardo Vieira, ancien commandant durant la guerre, renverser Luís Cabral et prendre le pouvoir. Cela provoque la séparation des deux Etats.

w 1980 > le 7 septembre, adoption de la première Constitution capverdienne.

w 1980 > le 7 décembre, première élection législative, mais avec un parti unique.

w 1985 > le PAIGC remporte les nouvelles élections législatives avec 94 % des voix.

w 1990 > le PAICV se voit contraint d’accepter les règles de la démocratie. Un parti d’opposition est créé par des intellectuels, le Mouvement pour la démocratie, MPD, et suite à l’abrogation de l’article 4 sur le parti unique, le pluralisme politique est effectif. C’est le début du multipartisme aux îles du Cap-Vert.

w 1991 > le 13 janvier, le MPD remporte dans le calme les premières élections législatives libres avec 56 sièges sur 79. Carlos Veiga, le président du parti, devient Premier ministre.

Chronologie

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Église du village de Povoação Velha.

© AUTHOR’S IMAGE – JULIEN HARDY

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w 1991 > appuyé par le MPD, Antonio Mascarenhas Monteiro est élu président de la République avec 73,5 % des voix.

w 1995 > nouvelle victoire du MPD aux élections législatives face à un PAIGC laminé.

w 1996 > Seul à présenter des candidats, le MPD remporte les municipales. Réélection d’Antonio Mascarenhas Monteiro aux présidentielles.

w 2000 > Retour d’un PAICV rajeuni, victorieux aux municipales.

w 2001 > Succès du PAICV aux législatives en janvier, victoire de son candidat, Pedro Pires, aux présidentielles quelques semaines plus tard (à 12 voix près).

w 2006 > Le PAICV est confortablement reconduit au pouvoir après les législatives de janvier et après la réélection de Pedro Pires en février.

w 2006 > Manœuvres d’entraînement de l’Otan dans l’archipel, qui déploie plus de 7 000 hommes pendant près de deux mois pour tester sa force de réaction rapide (la NRF). Premier exercice du genre en Afrique.

w 2007 > Le Cap-Vert devient le 153e membre de l’OMC. Il obtient également un statut privilégié, un partenariat de mobilité, avec l’Union européenne.

w 2008 > Exsangue lors de son accession à l’indépendance en 1975, le pays quitte le

1er janvier 2008 la catégorie des Pays les Moins Avancés pour rejoindre celle plus enviée des Pays de Développement Moyen.

w 2008 > Aux municipales, les deux partis perdent certains de leurs fiefs respectifs.

w 2009 > Une conférence sur la réforme du secteur de la sécurité en Guinée-Bissau a été organisée à Praia le 20 avril 2009. Les Etats-Unis montrent un intérêt croissant pour la situation stratégique de l’archipel, et la visite de la secrétaire d’Etat Hillary Rodham Clinton au Cap-Vert en août 2009 traduit cette volonté de coopération.

w 2011 > Victoire du PAICV aux élections législatives mais élection du candidat de l’opposition Jorge Carlos Fonseca comme président de la République. Mort de Cesaria Evora à Mindelo.

w 2012 > Défaite du PAICV aux municipales.

w 2013 > Première participation de l’équipe nationale de football à une Coupe d’Afrique, organisée au mois de janvier en Afrique du Sud.

w 2014 > Instauration d’un salaire minimum de 11 000 escudos (99,75 E).

w 2015 > Création d’une loi sur le droit humain à l’alimentation dans le cadre de la Statégie de sécurité alimentaire et nutritionnelle approuvée en 2011 par les Etats-membres de de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP).

© ABDESSLAM BENZITOUNI

Plage de Praia.

Histoire 36

De la fin de la Première Guerre

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