• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 3. LA CONSTRUCTION D’UN ESPACE DE CONSERVATION :

3.4 L ES MÉCANISMES DE LA CONSERVATION ENVIRONNEMENTALE

3.4.1 Protection, suivi environnemental, recherche et surveillance : l’application des

3.4.1.4 Respect des consignes de conservation et sanctions

Les sanctions données en cas d’extraction illégale de la biodiversité ou d’un accès ou utilisation « inadéquats » de l’environnement peuvent être assez sévères selon la nature du délit, prenant généralement la forme d’amendes ou de travail obligatoire à effectuer pour les projets de conservation, mais pouvant toutefois aller jusqu’à l’emprisonnement, comme l’explique cet employé de la Réserve :

Répondant : Simplemente si les estás llamando la atención, se les hace ver. Se le levanta una, segunda acta, ya la tercera de, en caso de reincidir otra vez el mismo delito, entonces si ya se pasa se denuncia a PROFEPA y pues ya, que Dios lo bendiga, ¿no?

C.L.: Entonces toma 3 veces para que la PROFEPA…

Répondant : Son… Depende. Depende del delito. Cuando es delito mayor, entonces por ejemplo si yo les encuentro sacando plantas de kuká que son unas plantas que están protegidas, eso sí desde la primeras que los agarras, o sea ya es una denuncia a PROFEPA y es un delito federal. Se van a la cárcel.116 (B17)

Selon les agents de la Réserve et les employés des ONG rencontrés sur le terrain, la surveillance des activités humaines et les sanctions accordées en cas de délits sont nécessaires afin d’assurer le respect des consignes de conservation. Ils estiment que la majorité des résidents ne respecteraient pas les principes de conservation environnementale sans la présence de telles restrictions et des craintes qu’elles soulèvent, puisqu’ils ne saisiraient pas l’importance globale de la conservation, comme le commente cet employé de la Réserve :

C.L.: ¿La vigilancia, es algo necesario?

Répondant : La vigilancia siempre tiene que existir. Sí.

C.L.:¿Y si no hubiera vigilancia, qué pasaría?

116

Répondant : « Si tu leur donnes un avertissement, ça leur fait voir. On fait un premier rapport, un deuxième rapport, puis au troisième en cas de récidive pour le même délit, si ça se passe une plainte est déposée à la PROFEPA et puis, que Dieu le bénisse, non? » C.L. : « Donc ça prend trois fois pour que la PROFEPA… ». Répondant : « Ça dépend. Ça dépend du délit. Quand c’est un délit majeur, alors par exemple si je les trouve en train de piller des plantes de kuká qui sont des plantes protégées, ça oui dès la première infraction, c’est une plainte à la PROFEPA et c’est un délit fédéral. Ils vont en prison. »

113

Répondant : Pues, o sea que, no presionaría la gente. Vamos a poner un ejemplo. Si están prohibidos saqueos de palmas y no hay vigilancia, pues la gente se le ingenia. Va, saca, y cuando tú vas, ya no hay nada. La gente no es así, como que te digo, la conciencia de la conservación, no. Entonces, hay vigilancia, ellos ya saben qué está prohibido, qué no está, y a veces intentan sacar pero con el simple hecho de que ven gente vigilando la zona, pues dicen “no, es más riesgo”.117

(B16)

Selon eux, les résidents des communautés ne comprendraient pas cette nécessité, puisque leur intérêt personnel est limité par ces restrictions, comme l’explique cette employée :

Es muy difícil que le cambie de mentalidad una persona adulta, que ha hecho las cosas mal de toda su vida. […] “¿cómo me van a decir que estoy mal? ¿Cómo me van a decir que me van a levantar actas por llevar gente. Porque me estoy engañando el sustento de mis hijos, y está comida, tú me vas a devolver lo que no gañó? […]” Ciertamente ellos están al día prácticamente. Pero pues también hay que entender el lado de que es una obligación.118 (B17)

Les acteurs de la conservation estiment donc leur travail nécessaire, même lorsqu’il s’agit de dénoncer ou d’empêcher certaines pratiques des résidents locaux. Toutefois, les employés interrogés ont parfois aussi exprimé un point de vue plus nuancé, soulignant par exemple qu’il est délicat de concilier les buts de la conservation à la réalité des résidents de la communauté : « […] la gente busca siendo para poder comer, ¿no? Entonces es un dilema. »119 (B17).

La surveillance et l’application de sanctions engendrent donc inévitablement des tensions entre certains résidents locaux et les acteurs liés à la conservation. Par contre, ces tensions peuvent être vécues difficilement par certains acteurs de la conservation qui vivent dans les villages ou qui sont originaires de la région. En effet, les membres de la communauté

117 C.L. : « La surveillance, est-ce nécessaire? » Répondant : « La surveillance doit toujours exister. Oui. »

C.L. : « S’il n’y avait pas de surveillance, que se passerait-il? » Répondant : « Ça ne mettrait pas de pression sur les gens. Prenons un exemple. Si la coupe des palmiers leur est interdite et qu’il n’y a aucune surveillance, et bien les gens le font. Ils vont, coupent, et quand tu y vas, il n’y a plus rien. Les gens n’ont pas pas, comme je te dis, la conscience de la conservation, non. Donc il y a de la surveillance, ils savent déjà que c’est interdit, et des fois ils essaient de couper quand même, mais le simple fait que les gens surveillent la région, bien ils se disent "non, c’est trop risqué". »

118

« C’est très difficile qu’une personne adulte, qui a fait les choses de la mauvaise manière toute sa vie, change de mentalité. […] "C’est quoi, vous allez me dire que je suis mauvais? C’est quoi, vous allez me dire que vous allez me donner des contraventions pour amener des gens [faire un tour]. Parce que je pige dans le gagne-pain de mes enfants, et cette nourriture, tu vas m’enlever ce que je n’ai pas gagné? […]" Certainement, ils vivent pratiquement au jour le jour. Mais il faut aussi comprendre que c’est une obligation. »

114

considèrent que ces derniers devraient être plus compréhensifs et solidaires quant à leurs besoins, alors qu’eux jugent que, malgré leur appartenance au village ou à la région, leur travail demeure de faire respecter les règles de la RBRL, comme le commente cette interlocutrice originaire de Las Coloradas affectée à la station de Río Lagartos : « Al principio todos eran mis amigos, se llevan súper bien, pues cuando llegó el momento en que tuve que interponer entre amistad y trabajo, pues obviamente yo les digo “bueno, mi trabajo hasta aquí, y amistad hasta aquí »120 (B17).