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Cette repr´ esentation du volume ou de la surface d’un objet doit r´ epondre au mieux ` a un certain nombre de crit`eres :

– La repr´esentation choisie doit permettre une description correcte, et dans la mesure du

possible pr´ecise, de l’objet suivi. Il est n´ecessaire de pouvoir calculer, pour une position

quelconque des articulations dans l’espace, la surface de notre mod`ele.

– La repr´esentation doit ´egalement permettre, si possible, une mod´elisation ais´ee de l’objet

´

etudi´e. Le mod`ele obtenu devrait pouvoir ˆetre adapt´e assez facilement si l’on remplace ce

dernier par un autre de forme sensiblement diff´erente. C’est particuli`erement important

dans le cas du suivi d’objets “naturels” comme le corps humain ou la main, dont les

caract´eristiques changent d’un individu `a l’autre. Dans la mesure du possible, on pr´ef`ere

disposer d’un mod`ele ajustable, soit au moyen d’un apprentissage pr´ealable, soit par

affinage au cours du suivi.

– Enfin, on attend de la repr´esentation qu’elle soit bien adapt´ee au suivi que l’on cherche `a

mettre en place. Dans notre cas, nous chercherons `a associer des points 3D reconstruits

par st´er´eoscopie `a notre mod`ele. Il nous faudra donc disposer d’une repr´esentation

permettant ais´ement le calcul de la distance entre un de ces points et la surface du

mod`ele. D’autres m´ethodes pourront pr´ef´erer des repr´esentations diff´erentes, pr´esentant

d’autres avantages (facilit´e de projection, d’extraction de contours, etc).

L’informatique graphique met `a notre disposition une grande vari´et´e de moyens pour

repr´esenter surfaces et volumes : volumes ´el´ementaires, CSG, surfaces triangul´ees, surfaces de

B´ezier, nuages de points, volumes implicites, etc. Chacun d’entre eux pr´esente des avantages

et inconv´enients distincts en ce qui concerne le suivi, il n’existe tr`es probablement pas de

repr´esentation universellement adapt´ee `a tous les usages.

6.3.2 Solutions usuellement retenues

La solution la plus fr´equemment choisie dans le domaine du suivi consiste `a utiliser un

ensemble de formes de base pour d´ecrire l’objet : un assemblage de cˆones, cylindres, sph`eres

et autres prismes droits permet d’obtenir une forme plus ou moins r´ealiste. Dans le cas de

la main humaine, des cˆones mod´elisant les diff´erentes phalanges, combin´es `a des sph`eres au

niveau des articulations pour permettre d’obtenir une surface relativement continue pour

toute position de la main, donnent un r´esultat satisfaisant pour la mod´elisation des doigts.

La paume peut toutefois poser un probl`eme sensiblement plus d´elicat.

Bien ´evidemment, il n’est pas question avec ce genre de mod´elisation de simuler, par

exemple, les plis de la peau et le gonflement des phalanges lorsqu’un doigt se plie. Toutefois,

Fig. 6.10 – Quelques exemples de mod´elisations de mains au moyen de formes simples. De

gauche `a droite : Delamarreet al [DF98], Ouhaddi et al [OH98], Nirei et al [NSMO96].

ces effets sont suffisamment n´egligeables pour que l’on puisse les n´egliger dans le suivi, au

moins en premi`ere approximation. Ces mod`eles permettent une extraction ais´ee des contours,

et un calcul analytique simple de la distance d’un point de l’espace `a la surface du mod`ele.

Ces avantages font de ce type de repr´esentation l’un des plus utilis´es dans le domaine du suivi.

Beaucoup de descriptions surfaciques et volum´etriques entrent dans le cadre de ce que

l’on appelle les “surfaces implicites”. Toutes sont fond´ees sur un mˆeme principe : on dispose

d’un champ continu de valeurs, sur tout ou partie de l’espace. La surface consid´er´ee est le

lieu des points o`u ce champ prend une valeur pr´ecise, parfois appel´ee isovaleur. On peut,

tr`es simplement, d´ecrire ´egalement un volume avec le mˆeme outil : on d´efinira par exemple

l’int´erieur du volume comme le lieu des points correspondant `a une valeur sup´erieure au seuil

choisi. On peut alors ais´ement d´eterminer, pour tout point, s’il se trouve `a l’int´erieur de

l’objet, `a l’ext´erieur, ou bien encore `a proximit´e de sa surface, simplement en examinant la

valeur que prend le champ `a cet emplacement.

Il est ´egalement possible de se dispenser compl`etement d’une description de la surface,

et prendre pour r´ef´erence un simple nuage de points, r´epartis `a la surface du mod`ele. A la

condition que l’on dispose d’une grande densit´e de pointssur toute la surface du mod`ele, il

est possible d’estimer la distance d’un point quelconque de l’espace au mod`ele, simplement

en prenant la distance au point du nuage le plus proche [Gra03]. La grande quantit´e de

donn´ees n´ecessaires en rend toutefois l’usage malais´e pour le suivi. D’autres descriptions plus

sp´ecifiques de la forme ´etudi´ee ont ´et´e utilis´ees. Heap et Hogg [HH96] utilisent par exemple

des PDM (Point Distribution Model) pour d´ecrire la forme d’une main.

On a vu se d´evelopper ces derni`eres ann´ees, principalement dans le domaine de la synth`ese

d’image, de nouveaux outils pouvant se r´ev´eler utiles. Plus particuli`erement, les surfaces

implicites ont rapidement vu leur importance croˆıtre. Elles pr´esentent de nombreux avantages

(r´ealisation ais´ee de surfaces courbes complexes, obtention d’objets de topologie quelconques,

nombreux outils math´ematiques, etc.) qui ont pouss´e `a leur adoption dans de nombreux

domaines. Plus r´ecemment, on a pu envisager leur utilisation en vue de suivi d’objets. Les

travaux de R. Pl¨ankers et P. Fua [PF01b] ont par exemple montr´e leur int´erˆet pour le suivi

du corps humain.

6.3.3 Les surfaces implicites

Motivation

D´ecrire des surfaces gauches comme peuvent l’ˆetre celles issues du monde organique, ou

bien encore des volumes dont la topologie est complexe, peut se r´ev´eler ˆetre un probl`eme

d´elicat. Il est en g´en´eral difficile d’obtenir une param´etrisation simple de ces surfaces et

vo-lumes, et lorsque cela est envisageable, leur manipulation (au moyen de points de contrˆole, par

exemple) est malais´ee. Une solution a ´et´e propos´ee avec l’introduction des surfaces implicites.

Une surface lisse, de bonne qualit´e, peut ˆetre d’un secours appr´eciable lorsque l’on souhaite

suivre le mouvement d’un objet d´eformable. Les surfaces implicites, que nous avons pr´esent´ees

dans le chapitre 1.5, permettent d’obtenir ce genre de r´esultat.

Les surfaces implicites les plus adapt´ees pour la description d’un solide ind´eformable sont

celles qui fusionnent des volumes ´el´ementaires. `A chaque ´el´ement du squelette seront attach´es

un ou plusieurs de tels volumes, comme c’est le cas avec les descriptions habituellement

uti-lis´ees. Toutefois, dans le cas pr´esent, plutˆot que d’ajouter des ´el´ements comme des sph`eres au

niveau des articulations pour assurer la continuit´e de la surface, ces volumes seront

naturel-lement fusionn´es par la description implicite.

Rappelons que les surfaces implicites sont d´ecrites, au travers d’une fonction f, comme le

lieu g´eom´etrique des points X v´erifiant f(X) = k o`u k est une constante appel´ee isovaleur

(dans la suite, nous utiliserons k = 1). Nous utiliserons les expressions propos´ees par John

Blinn dans [Bli82], qui d´ecrivent la surface implicite comme la fusion d’un ensemble de sph`eres

´el´ementaires. Le potentiel en un pointXpermettant d’obtenir une sph`ere de rayonRicentr´ee

enCi s’exprime — pour une isovaleur de 1 — sous la forme :

fi(X) =e

|X−Ci|2−R2i

ν

. (6.20)

La fusion de ces sph`eres ´el´ementaires est obtenue par la somme de leurs potentiels fi.

Le param`etre ν permet d’ajuster la fa¸con dont les volumes ´el´ementaires seront fusionn´es, en

particulier la distance `a partie de laquelle cette fusion s’op`ere. L’isosurface construite par la

fusion de telles sph`eres correspond donc alors au lieu g´eom´etrique des points qui v´erifient :

n

X

i=1

fi(X) = 1. (6.21)

Plutˆot que de travailler uniquement avec des sph`eres, il serait utile de pouvoir utiliser

des ellipso¨ıdes. Cela permettra un peu plus de souplesse dans la mod´elisation. En particulier,

dans le cas de la main, il est raisonnable de penser que l’on peut consid´erer chacun des doigts

comme la fusion de quelques ellipso¨ıdes, plus pr´ecis´ement un par phalange. Pour ce faire,

nous allons r´e´ecrire les fonctionsfi de fa¸con `a ´etirer ces sph`eres de fa¸con diff´erente selon trois

directions diff´erentes de l’espace.

Nous utiliserons toujours la distance `a un point, mais nous allons remplacer la distance

euclidienne par une distance qui n’est pas isotrope. Une telle distance peut ˆetre exprim´ee par