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ESPACE ET CONFIGURATION SPATIALE

I. 5.2.2.1.2 Représentations basée sur la visibilité :

Les représentations basées sur la visibilité prennent en considération les analyses des différents champs de visibilité qu'offre le système spatiale et utilisent l'outil

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informatique. Elles évoluent depuis l'élaboration par le développement de la notion de l'isoviste suite aux travaux de Benedikt (1979). Elle se distingue donc des analyses de l'accessibilité par le fait qu'elle ne procède pas par la division de l'environnement en secteurs, mais principalement en prenant en compte tout les points de l'environnement.

Ces derniers sont appelés sommets (Benedikt, 1979 cité par Sarradin, 2004 ; Karray, 2007). Chaque sommet représente une surface, dont la taille dépend de la résolution de l'analyse (voir la figure n° 21). L'analyse en elle même, présente des analogies par rapport à la représentation de l'axialité, notamment en rapport avec les plus importantes mesures à prendre, tel qu'il va être abordé par la suite.

I.5.2.2.1.2.1 L'isoviste :

Selon Sarradin (2004) citant Benedikt (1979), « L’environnement est défini comme un ensemble de surfaces réelles et visibles dans l’espace. Un isovist[e] est l’ensemble de tous les points appartenant à un environnement et visibles à partir d’un point de vue donné de cet environnement. » (Benedikt, 1979 cité par Sarradin, 2004). La définition précise le champ de vision à partir d'un isoviste de 360° ; sauf, celui-ci peut être d’un angle inférieur selon les besoins de l'analyse. L'analyse des isoviste consiste à étudier plusieurs valeurs dégagées de celui-ci.

Fig. n°22 : Modélisation des environnements urbains en points appelés sommets. Source : Sarradin (2004).

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Fig. n°23 : Isoviste de différents emplacements de points face à une forme en T. Source : Sarradin (2004).

I.5.2.2.1.2.2 La VGA (visibility graph analysis) :

La VGA est « l'analyse de l’ensemble des isovistes d'un système spatial » (Mazouz, 2004 cité par Menaja, 2007). Cette technique d'analyse prend sa source toujours, dans les travaux de Benedikt (1979) sur les isovistes. Cette analyse permet, à travers l'outil informatique, de calculer plusieurs propriétés configurationnelles, à partir des différents isovistes qui forment le corpus spatial. Elle présente sur un plan, les différentes composantes de l'espace, dont chaque portion de celui-ci est affectée de couleurs, qui

expriment les valeurs configurationnelles qui lui sont associées.

Fig. n°24 : Application d'une analyse VGA sur le plan de la Tate Gallery à Londres. Source : Gartner (2006).

51 I.5.2.2.1.2.3 La technique « All line analysis » :

La « all line visibilitiy analysis » est une représentation à base de lignes, chargée de faire ressortir l'influence des objets physiques sur les champs de possibilités d'actions que recèle l'espace ouvert. Hillier propose cette technique de représentation, afin d'argumenter la théorie qu'il propose du partitionnement spatial, dans laquelle, il énonce que les changements physiques locaux dans un système spatial ont toujours plus ou moins des effets configurationnels globaux (Hillier, 1996, p283).

Cette technique procède par la génération d'une multitude de lignes, utilisant l'outil informatique, à travers le plan d'un agencement spatial donné. Le principe est que ces lignes soient les plus nombreuses et denses possibles, qu'elles évoluent dans toutes les directions et qu'elles soient de longueurs arbitraires, bien qu'elles doivent relier deux extrémités et qu'elles ne traversent pas d’obstacles physiques. L’impossibilité technique à réaliser une telle analyse pousse Hillier à une méthode alternative qui consiste à générer systématiquement des lignes dans le plan de l'agencement spatial étudié en respectant les conditions suivantes :

1. ces lignes peuvent être tangentes à deux arêtes, qui appartiennent à deux objets physiques différents ou bien elles peuvent démarrer à partir d'une arête d'un objet et sont tangentes à un celle d'un autre,

2. elles ne s'alignent pas avec les faces d'un objet physique sauf, si ceci se produit par coïncidence avec le cas précédent,

3. elles ne traversent pas d'objets physiques et elles ne s'arrêtent que face à un objet physique.

Fig. n°25 : Application d'une analyse all line analysis sur deux exemples de plans. Source : Hillier (1996).

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Selon Hillier (1996), cette méthode permet de définir comment les formes physiques éliminent des possibilités de l'action humaine dans l'espace et les réorientent dans l'espace ouvert disponible. Les modèles de lignes résultants sont utilisés pour calculer des valeurs configurationnelles de la structure spatiale résultante. Les différentes couleurs, représentées dans la figure n°25, représentent des valeurs configurationnelles affectées à chaque ligne.

I.5.2.3 La dimension globale et locale :

La notion de configuration permet de ressortir deux échelles de lecture des relations spatiales :

L’échelle globale :

Elle concerne l'ensemble de la structure spatiale. Elle décrit et précise la position de chaque composant par rapport à l'ensemble du système ;

L’échelle locale :

Elle décrit la position de chaque élément spatial par rapport à son environnement immédiat. Elle concerne des sous-structures locales.

Les villes et les bâtiments sont des modèles globaux qui émergent à partir de règles génératives locales. L'espace se construit également dans cette logique, mais contrairement aux formes physiques, celui-ci agit également sur l'échelle locale depuis celle du système, à travers son potentiel à diffuser des idées sociales, par les comportements sociaux qui s'y déroulent (Mavridou, 2003 citant Hillier & Netto, 2001).

La structure d’ensemble acquiert ainsi, une relative autonomie par rapport à l'échelle locale et devient analysable en soi (Hillier et al, 1987). Dans le chapitre III, une lecture est présentée du rapport entre l'échelle globale et locale par rapport aux modèles de rencontres dans l'espace et les mutations de ces dernières par l'interaction réciproque entre le système et les composantes locales de l'espace (Hillier & Hanson, 1984).

La syntaxe spatiale permet de donner des mesures quantitatives à plusieurs propriétés spatiales, locales, globales et d'autres qui permettent d'évaluer le rapport entre ces deux échelles. Ces propriétés spatiales comme il stipulé plus haut, sont choisies en raison de leur potentiel à incarner ou transmettre des idées sociales.

52 I.5.2.3.1 Les mesure configurationnelles :

Pour appréhender cette nature configurationnelle de l'espace, la syntaxe spatiale utilise plusieurs calculs de relationalité tirées de la théorie des graphes. Elle les théorise en termes de leur capacité à incarner ou transmettre des idées sociales. Ces calculs donnent des mesures et sont transformés ensuite, en des représentations spatiales affectés aux espaces étudiés. (Hillier & Vaughan, 2006).

Plusieurs propriétés configurationnelles existent. On va se pencher sur les plus importantes d’entre elles et qui correspondent à la présente recherche. Il est à noter que ces propriétés se répartissent en différentes familles, que la recherche explicite ci-dessous :