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Eléments de lecture de la forme urbaine : .1 Echelles de lecture :

ESPACE ET CONFIGURATION SPATIALE

I.4 L’école de la typomorphologie :

I.4.3 Eléments de lecture de la forme urbaine : .1 Echelles de lecture :

Caniggia catégorise les faits urbains en plusieurs échelles de considération qui sont relativement autonomes les unes des autres mais qui s'organisent selon une logique combinatoire formant l'organisme urbain (Malfroy, 1987), et qui sont comme suit :

a. l’édifice,

b. le tissu ou le quartier, c. la ville,

d. la région, ou le territoire.

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Ces échelles sont également comprises comme des produits finis. Ils sont donc, issus de processus de structuration propres. Malfroy les présente en donnant l'exemple de l'édifice :

1. les éléments : les matériaux de constructions,

2. les structures d'éléments : les parois, planchers, couvertures, etc.

3. les systèmes de structures : dispositifs fonctionnels élémentaires comme les pièces, l'escalier, etc.

4. l'organisme des systèmes : l'ensemble autonome et cohérent destiné à un usage qu'est l'édifice.

I.4.3.2 Eléments de lecture :

Afin de pouvoir appréhender le fait urbain dans son intégralité, cette analyse regroupe la morphologie urbaine et la typologie architecturale, car elle considère les deux échelles intimement liés. Elle traite de la forme urbaine en analysant deux composantes de l'espace urbain :

1. L’infrastructure : le site, la trame viaire et le parcellaire.

2. La superstructure : le bâti, les espaces libres.

L’analyse considère l’autonomie relative des infrastructures et des superstructures, ainsi que l'autonomie relatives des échelles énoncées ci-dessus. (Noppen, 2008).

Elle focalise plus précisément sur plusieurs composantes parmi les éléments cités ci-dessus :

1. Le parcellaire, 2. L'espace public, 3. Le bâti.

L'approche italienne s'intéresse également à la dimension territoriale en précisant certains des éléments de ses composants qui la relient aux autres tels que la voirie.

(Hassoun, 2009).

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Fig. n° 12 : Les composantes urbaines étudiées en typomorphologie. Source Hassoun (2009).

I.4.3.3 Les composantes spatiales :

La typomorphologie se contente de décrire les objets urbains et architecturaux à travers deux composantes essentielles :

1. La structure des systèmes constructifs,

2. La distribution, des accès et de la circulation, des sources de lumière et d'aération, des espaces à l'intérieur de l'édifice verticalement et horizontalement, ainsi que de l’édifice dans le groupement « aggregabilità » de l'édifice avec d'autres (Malfroy, 1987).

Le premier critère évoqué, associe les formes spatiales aux matières et formes qui les définissent, tandis que le deuxième concerne la dimension spatiale elle-même à travers une association des espaces à leur système de relations et à leur contenu fonctionnel. Ce qui doit nous intéresser ici est relatif à la manière de décrire avec laquelle procède la typomorphologie.

35 I.4.3.4 Instruments de lecture et de représentation :

Les analyses typomorphologiques adoptent différentes techniques de représentation selon les corpus étudiés. Les principaux instruments de lecture sont repris des documents graphiques conventionnels en deux dimensions : plans, coupes, façades.

Cette approche utilise également des représentations issues de l'approche de la morphologie urbaine comme le plan urbain de Conzen. On retrouve également chez Caniggia, la représentation qui allie les plans des RDC de bâtiments aux espaces ouverts publics, dans le but de représenter l'environnement urbain d'une manière continue et de se permettre de comprendre depuis la forme, les modalités de sa production et les lois qui la régissent.

I.4.3.5 Critères d'évaluation :

Qu'il s'agisse de la morphologie urbaine ou de la typologie architecturale, la grille de lecture des corpus considérés – voirie, bâti, parcellaire, espaces libres – étudie les relations suivantes :

Fig. n° 13 : Système de distribution spatiale et rapport avec la

composition de façade et le système constructif (la meulière). Source : Noppen (2008).

36 I.4.3.5.1 Les relations topologiques :

Ce sont les relations de position (éloignement, proximité, chevauchement, interpénétration, etc.), les rapports de communication (directe, indirecte, etc.). Chaque composant du corpus est analysé à travers ses relations topologiques avec les différents éléments :

 Le parcellaire est confronté aux trames qui le génèrent, ainsi qu'à la voirie,

 la voirie est analysée en rapport également avec les trames ainsi qu'avec le relief,

 la voirie est analysée à travers la direction de ses composantes, ainsi que par rapport à sa trame.

 l'espace public est analysé en rapport avec sa relation avec les autres espaces publics, relations de continuité ou de contigüité,

I.4.3.5.2 Les relations géométriques :

Ces relations concernent les rapports de figures (ressemblance, similarité, échelle, etc.), ainsi que les types de figure (régulières, déformées, composées, organiques) qui forment les composantes du corpus à étudier :

 Le parcellaire est confronté aux trames qui le génèrent, ainsi qu'à la voirie,

 la voirie est analysée dans son rapport géométrique à la trame viaire elle même, ainsi qu’à son rapport au site.

 Le bâti est analysé géométriquement en rapport aux autres éléments bâtis,

 La forme de l'espace public est analysée en termes de ses propriétés de direction (obéissance/désobéissance), ainsi que par rapport aux relations entre ses propres figures (identité/différence)

I.4.3.5.3 Les relations dimensionnelles :

 Elle concerne l'hiérarchisation dimensionnelle des parcelles, de la voirie, des rapports dimensionnels entre les deux. Elle concerne également les relations dimensionnelles entre les différents éléments du bâti, leur rapport dimensionnel avec les espaces publics ou le parcellaire. Les relations dimensionnelles sont également liées à la question de la densité.

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Fig. n° 14 : Les types de relations entre les objets qui permettent une description typomorphologique. Source : Hassoun (2009).

Il semble que les critères d'évaluation et de classification se lisent à travers la forme en plan. Ces derniers peuvent prendre en considération des propriétés proprement spatiales comme les systèmes de distribution et d'accessibilité, comme elles peuvent prendre en considération des facteurs, au delà de la possibilité spatiale à l'exemple de la simple contiguïté entre deux bâtis ou parcelles. Il est également à relever le caractère qualitatif des descriptions telles que présentées ici, ce qui ne permet pas une précision dans les grandes échelles où dans les cas d'enchevêtrements complexes des relations spatiales, comme les plans des grands équipements ou les grandes villes.