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Rencontres entre élites et cloisonnement des activités : l’encouragement et la philanthropiel’encouragement et la philanthropie

A- La domination de la haute banque et du négoce

3- Rencontres entre élites et cloisonnement des activités : l’encouragement et la philanthropiel’encouragement et la philanthropie

Avant d’aborder deux caractéristiques de ce monde qui pèsent sur le recrutement de la Chambre : sa présence dans des institutions économiques et politiques variées et la densité de ses alliances, il est important de décrire deux activités qui caractérisent la haute banque, mais aussi d’autres mondes, politiques et savants, avec lesquels elle entretient des contacts proches. Dans les deux cas, des membres de la Chambre retrouvent notamment Chaptal lui-même, mais aussi d’autres membres des administrations économiques, dont certains étaient présents dans les premiers organes consultatifs mis en place en 1801. L’intérêt de ces évocations est donc double : il s’agit d’activités communes à de nombreux membres (non des moindres, avant 1833, en termes de durée du mandat ou de place au bureau de la Chambre), activités qui font partie si l’on veut de leur culture et de leur mode de vie. De plus, il s’agit de montrer que la Chambre de Commerce, si elle ne correspond pas au modèle qu’aurait souhaité Frochot (rencontre entre grand négoce, administration et savants), relève tout de même du même monde, loin de représenter un regroupement d’entrepreneurs soucieux seulement de leur secteur d’activité ou ne raisonnant qu’en spéculateurs.

La Société d’encouragement pour l’industrie nationale est présidée par Chaptal dès sa fondation en 1802, et jusqu’à sa mort en 1832. L’un de ses deux premiers vice-présidents, avec Louis Costaz, un des responsables des manufactures et du commerce au ministère de l’Intérieur, est Frochot. Louis Bergeron y voit « l’organe d’information et de promotion le

plus directement utile à Chaptal », car elle se trouve « à la charnière d’une fonction institutionnelle et d’un réseau de relations personnelles appelées à suppléer à l’information

38 Sur le sens de cette notion clé de crédit et sur son rapport au nom, dans un monde d’entreprises en nom personnel et d’évaluation du poids des signatures, cf. Jean-Pierre HIRSCH, Les deux rêves du commerce. Entreprise et institution dans la région lilloise (1780-1860), éd. de l'EHESS, 1991, en particulier p.59-60, où il définit le crédit comme « l'ensemble de relations et d'influences qui rendaient l'échange possible ». (à noter également, p.143-165 du même ouvrage, une discussion de la définition du négoce). A propos de la haute banque, Louis BERGERON, Les Rothschild et les autres. La gloire des banquiers, Perrin, 1991, p.15, évoque un « secret tenant tour à tour de celui des notaires et de celui des diplomates », résumant bien les différents types d’informations recherchées.

officielle ou à la corriger »39 : ce résumé pourrait tout aussi bien s’appliquer à la Chambre de Commerce de Paris. D’ailleurs, l’idée de la Société serait née en fructidor an IX (août-septembre 1801), au moment du foisonnement de projets d’institutions pour le commerce, dans les salons de Benjamin Delessert, l’un des premiers membres de la Chambre40. La société est mise au point le 1° vendémiaire an X (27 septembre 1801) par 14 personnes « toutes liées

au brain-trust de Chaptal » selon Serge Chassagne, avec l’appui du Consul Lebrun,

également lié aux milieux négociants (notamment à Martin-Puech, membre de la Chambre dès 1803). Parmi les trois trésoriers provisoires, on retrouve, à côté du vétérinaire J.B. Huzard, membre de l’Institut et de la Société d’agriculture, Scipion Perier et François Delessert (entrés à la Chambre de Commerce en 1810 et 1811). Ces hommes, comme la commission de six « représentants du commerce, de l’agriculture, de l’administration et des assemblées » qui les accompagne, viennent des milieux philanthropes41. Les 14 signataires sont en outre membres du Comité général de l’agriculture, des arts et de commerce qui doit coiffer les Conseils de Commerce locaux. Si les membres de l’Institut y sont majoritaires, la Société d’Encouragement crée donc un lien entre l’administration consultative du commerce d’abord envisagée et celle finalement confiée aux négociants.

La Société se fixe pour but de recueillir les découvertes, d’organiser des conférences et de distribuer prix, gratifications ou abonnements, ainsi que des secours individuels aux artistes malheureux. Le mode d’adhésion rappelle celui d’un cercle, avec un parrainage par un membre en place ; en revanche, les activités sont organisées de façon très formelle, avec plusieurs comités préparant les travaux – mode de travail commun avec la Société philanthropique. Si elle ne fait pas partie de l’administration, la Société recueille les souscriptions de nombreux parlementaires et membres de l’Institut. Mais ce sont aussi des dizaines de banquiers, négociants et industriels qui souscrivent dès l’an X : parmi eux, Vital Roux et Guillaume Ternaux, rejoints en l’an XII par Dupont de Nemours, qui remplace Frochot à la vice-présidence, par Bidermann et par les Davillier. C’est donc parallèlement que ces hommes, venant d’ailleurs d’horizons assez divers, entrent, avec les Delessert, à la Société d’Encouragement et à la Chambre de Commerce. C’est dire que la Chambre émane d’un

39 Louis BERGERON, « Présentation », dans Jean-Antoine CHAPTAL, De l’industrie française, Imprimerie Nationale, 1993 (1819), p.13.

40 Je m’appuie ici, pour les éléments factuels et les listes partielles de membres, sur Serge CHASSAGNE, « Une institution originale de la France post révolutionnaire et impériale : la Société d'encouragement pour l'industrie nationale », Histoire, économie et sociétés, 3° trimestre 1989, p147-165. Il donne une étude essentiellement chiffrée, mais avec de nombreux exemples, des listes de souscripteurs. Il est à noter qu’il ne connaît pas les appartenances à la Chambre ou au Conseil des arts, du commerce et de l'agriculture du département de la Seine des hommes qu’il cite : indice de la discrétion de l’institution, due à ses membres eux-mêmes qui ne mentionnent que rarement leur qualité. La Société compte souvent plus de 500 membres par an et des listes ne sont disponibles que dans ses archives ou dans ses bulletins annuels : aussi n’ai-je pas choisi de rechercher des renseignements plus exhaustifs. Sur la Société d’encouragement, voir aussi une brève présentation dans Adeline DAUMARD, La bourgeoisie parisienne de 1815 à 1848, SEVPEN, 1963, p.418-419. Pour le témoignage d’un acteur, cf. Claude-Anthelme COSTAZ, Essai sur l’administration de l’agriculture, du commerce, des manufactures et des subsistances, suivi de l’historique des moyens qui ont amené le grand essor pris par les Arts depuis 1793 jusqu’en 1815, impr.-libr. Mme Huzard, mars 1818, p.315-323. Le bicentenaire de la Société, en préparation, permettra sans doute prochainement d’en savoir plus sur elle.

41 C’est Pastoret, président de la Société philanthropique, qui préside aussi la première séance de la Société d’encouragement.

monde structuré par des institutions où se retrouvent des hommes d’affaires assez divers, qui côtoient par ailleurs volontiers savants et administrateurs.

Pourquoi alors ne pas faire une plus grande place à la Société d’Encouragement dans cette étude ? Elle est en fait presque totalement absente des procès verbaux de la Chambre, et rien n’y laisse à penser que des liens autre que personnels existent entre les deux institutions. En réalité, un partage des tâches s’est établi, dans la mesure où la Chambre choisit de ne pas se lancer dans la prospection ou la récompense des inventions. Il est important de souligner que cela est dû plutôt à une concurrence institutionnelle qu’à un manque d’intérêt des membres pour le domaine ; il reste qu’aucune action commune n’est organisée. D’autre part, la Société d’Encouragement elle-même semble changer de nature, après ce moment particulier où elle émane d’un réseau central dans l’histoire des nouvelles institutions économiques. Selon Serge Chassagne, après le départ de Chaptal du ministère de l’Intérieur en 1804, l’adhésion devient presque automatique pour le personnel politique et les hommes d’affaires, sans s’accompagner forcément d’une réelle activité. En outre, après 1807, les administrateurs se font moins présents, comme les provinciaux et les hommes d’affaires importants – même si des membres de la Chambre continuent à adhérer à la Société.

Le monde de la philanthropie42, proche du précédent, semble plus durablement influent, par le biais de structures plus diverses. Là aussi, elles sont à la frontière de l’activité privée et de l’administration : nombre de membres de la Chambre de Commerce, en général issus de la haute banque, y rencontrent fonctionnaires et membres de l’Institut. Ainsi, le Conseil Général des hospices est créé sur une proposition de Frochot faite à Chaptal43, et est, dans ses premières années, souvent présidé par l’un ou l’autre des deux hommes. Plusieurs membres de la Chambre de Commerce de Paris, banquiers ou négociants, y côtoient, jusqu’au début des années 1840, de nombreux membres du Conseil Municipal44. La fonction n’est pas anodine : chaque membre surveille un secteur particulier, ce qui prend du temps. En outre, il s’agit de gérer un budget qui équivaut, au début de la Restauration, au tiers de celui de la Ville (B.

42 Sur ce milieu et ses pratiques très diverses, on dispose des importantes études de Catherine DUPRAT, « Pour l'amour de l'humanité ». Le temps des philanthropes. La philanthropie parisienne des Lumières à la monarchie de Juillet, tome I, éd. du CTHS, 1993, 483p. (qui porte principalement sur la fin du XVIII° siècle, mais souligne en particulier le rôle de Dupont de Nemours), et Usages et pratiques de la philanthropie. Pauvreté, action sociale et lien social, à Paris, au cours du premier XIX° siècle, Comité d’histoire de la Sécurité Sociale, 1996, 2 tomes.

43 cf. Michel PERONNET (dir.), Chaptal, Toulouse : Privat, 1988, p.204. A la Restauration, les premiers postes institutionnels retrouvés par Chaptal sont la direction des services techniques de l'Assistance publique, en 1817, et la participation au Conseil supérieur des prisons, en 1818.

44 C’est le cas de Benjamin Delessert, membre du Conseil Général des hospices de l’an IX à sa mort en 1847 (donc bien après son passage à la Chambre) ; de Barthélémy, membre en 1818, alors qu’il est Vice-Président de la Chambre ; de Dubois, membre à partir de 1833, Secrétaire de la Chambre dans les années 1830 ; d’Aubé, membre à partir de 1834 en même temps que de la Chambre, qu’il préside à partir de 1841 ; de Sanson-Davillier, membre de 1835 à 1838, en même temps que de la Chambre. Le Conseil se renouvelle par cooptation, mais avec un contrôle ministériel (il ne fait que présenter des candidats) : le contrôle politique exercé sur les nominations sous la Restauration explique l’absence de membres de la Chambre, alors souvent libéraux : cf. les listes de membres (seulement jusqu’en 1841, terme de l’étude de l’auteur) dans Catherine DUPRAT, Usages…, qui étudie l’institution au tome 1, p.94-121.

Delessert est d’ailleurs responsable de la comptabilité du Conseil45), budget incommensurable avec celui, minime, de la Chambre.

D’autres associations existent indépendamment de l’administration ; elles jouent un rôle structurant au sein du monde des affaires parisien, et notamment de la banque protestante46 : rôle de sociabilité, incluant d’ailleurs les femmes, mais aussi rôle de formation, dans la mesure où certains postes sont réservés aux plus jeunes. Il est possible que l’activité philanthropique ait été, pour eux, un des lieux où se faire connaître hors du cercle familial, et donc un moyen d’entrer dans les diverses carrières institutionnelles plus ou moins soumises à la cooptation dont participe la Chambre. En effet, c’est précisément au début de la Restauration, période de plus forte emprise de la haute banque à la Chambre, que les œuvres privées connaissent un second essor, après la période du Consulat, et une implication plus réelle de leurs membres, au delà des simples donations47. Dès le Consulat, l’importance prise dans le monde philanthropique par la famille Delessert aussi bien que par Dupont de Nemours (et par J.B. Say) avait pu créer des liens renforcés ensuite à la Chambre. Encore à la fin des années 1820, ce monde de la philanthropie peut maintient des liens avec l’administration48. En revanche, vers 1840, les grands banquiers ont presque déserté la direction des associations philanthropiques – comme d’ailleurs la Chambre de Commerce.

Comme dans le cas de la Société d’Encouragement, il faut souligner que les préoccupations philanthropiques, si elles font partie de la culture des membres de la Chambre, n’y sont pas, ou très rarement, explicitées. Plus exactement, les questions sociales ne sont pratiquement pas évoquées avant le début et surtout la fin des années 1830, moment où l’autorité en impose le traitement à la Chambre. En outre, si celle-ci est régulièrement sollicitée par des groupements, plutôt catholiques d’ailleurs, pour des dons, elle refuse toujours, moins par principe que parce qu’elle ne dispose que d’un budget couvrant à peine son fonctionnement. Le 16 octobre 1807, c’est seulement faute de sujets à l’ordre du jour que les membres confèrent, spontanément (mais en présence du préfet, qui a pu lancer la discussion), « sur les moyens de réduire la mendicité dans Paris, sur les secours à domicile et

sur le système des ateliers de travail dans les hospices et maisons de détention. » La seule

question relevant des idées philanthropiques, particulièrement de celles de Benjamin Delessert, qui est régulièrement abordée par la Chambre est celle des maisons de jeux : toutefois, ce n’est pas toujours par des membres qu’elle est posée, et la Chambre ne se mobilise pas particulièrement pour l’interdiction avant les années 183049.

45 Catherine DUPRAT, op. cit., tome 2, p.1075, conclut : « Comprenons que durant quarante-six ans la banque Delessert assura gratuitement le contrôle de la gestion du domaine ainsi que des recettes et emplois de l’important budget des Hospices de Paris. » Il en va de même, à une moindre échelle, dans beaucoup d’œuvres privées dont les banquiers sont en général trésoriers.

46 cf. en annexe 1-5 quelques exemples de fortes participations de membres de la Chambre à de telles associations, reconstitués à partir des listes données par Catherine DUPRAT, op. cit. Ces listes donnent une petite idée de la chronologie des implications, même si, limitées aux équipes dirigeantes, elles ne rendent pas compte de l’ensemble des liens qui peuvent traverser ce milieu.

47 ibid., p.315-326.

48 Ainsi, au Comité d’administration de la Société philanthropique en 1828 se retrouvent entre autres Silvestre, membre de l’Institut, ancien membre du premier Conseil de Commerce de la Seine en 1801, Chabrol de Volvic, préfet de la Seine, et François Delessert, Président de la Chambre de Commerce (ibid., p.1288-1290).

Un dernier point est un peu plus discuté : il s’agit des Caisses d’Epargne. Dès le 18 novembre 1806, un plan en la matière est présenté par un membre, qui s’inspire des mutuelles ouvrières : il ne rencontre que le scepticisme de ses collègues. En revanche, le 3 avril 1811, c’est le préfet qui transmet à la Chambre un projet établi par Mourgues : cet homme, proche de Chaptal dont il a été le secrétaire général au ministère de l’Intérieur, a participé avec deux membres de la Chambre à l’élaboration d’un projet de Code de Commerce ; il est aussi allié aux Filliettaz (famille d’un ancien membre, liée aussi aux Davillier, Odier etc.)50. Or la Commission de la Chambre qui examine son projet, qui comprend des philanthropes, conclut le 15 mai à un rejet, doutant de la crédibilité financière de la caisse proposée. Lorsque la Caisse d’Epargne est finalement créée en 1818, ce sont en revanche, autour de Benjamin Delessert, les plus grands banquiers parisiens, entre autres membres de la Chambre, qui fournissent ses premiers capitaux51. Pourtant, là encore, elle n’apparaît que tardivement dans les procès verbaux de la Chambre : si elle est la première société à devoir lui envoyer ses comptes, ceux-ci sont l’objet de peu de commentaires. En revanche, François Delessert, devenu Président de la Chambre, profite, à partir de 1835, des adresses au Roi qu’il prononce en cette qualité52 pour évoquer élogieusement les résultats de la Caisse (indicateur du bien-être des ouvriers parisiens selon lui). Mais, si elle a constitué à la fois un projet rentable et un mode d’action sociale bien particulier du monde dont émane la Chambre, c’est là encore au Parlement et non à la Chambre de Commerce que ses promoteurs défendent l’existence et le statut de la Caisse.

Ainsi, les membres de la Chambre dans ses premières décennies, en particulier ceux qui sont issus de la haute banque, se caractérisent par la diversité de leurs activités et des postes qu’ils occupent dans diverses institutions plus ou moins publiques, plus ou moins pérennes. Les interférences entre ces activités prennent également des formes plus ou moins accentuées. Dans le cas de la Société d’Encouragement et de la philanthropie, les membres de la Chambre semblent plutôt avoir considéré que le soutien aux inventeurs ou les œuvres sociale relevaient d’une autre enceinte. Lorsque, dans les années 1840, les questions sociales, puis celle des 49 La question est ouverte une première fois le 4 prairial an XIII (24 mai 1805) par une lettre de la Chambre de Commerce de Nantes. La Chambre se mobilise, puisque son rapport s'adresse à l'Empereur et doit être transmis lors d'une audience (cf. procès verbaux des 18 prairial et 2 messidor/ 7 et 21 juin 1805). En revanche, le 4 juin 1806, la question, rouverte par un membre, est ajournée. Le 8 mars 1809, c’est la plainte d’un particulier qui est reçue : la Chambre ne fait que retoucher son ancien mémoire, qui semble d’ailleurs parvenir trop tard au ministre (procès verbal du 13 avril). En revanche, lorsque, en 1822-1824, une véritable campagne est lancée par les sociétés philanthropiques et la Caisse d’Epargne contre les maisons de jeux, c’est aux parlementaires qu’elle s’adresse directement, et la Chambre n’est pas sollicitée (sur cette campagne des années 1820, cf. Catherine DUPRAT, op. cit., p.843-845). C’est seulement le 2 décembre 1835 que la Chambre s’auto-saisit du problème des loteries, demandant au ministre de la Justice un projet de loi pour la prochaine session. Lorsque le ministre demande un rapport plus précis, le 16 décembre, certains membres protestent d’ailleurs contre ce qu’ils voient comme une extension exagérée de leurs compétences. C’est Lefebvre, député et banquier, qui propose, le 30 décembre, un projet de loi en un article, mais la Chambre reste encore sceptique sur ses possibilités d’application. A ce moment, le passage de la campagne par la Chambre a donc semblé utile, peut-être du fait de la moindre activité des sociétés philanthropiques ; mais les membres ne sont plus majoritairement impliqués dans ce domaine.

50 cf. Serge CHASSAGNE, Le coton et ses patrons. France, 1760-1840, éd. de l’EHESS, 1991, p.279 et p.326. 51 Sur la Caisse d’Epargne, il faut notamment consulter les p.813-829 et 866-871 de Catherine DUPRAT, op. cit. Je reproduis en annexe 1-5 la liste de ses fondateurs.

expositions industrielles sont évoquées à la Chambre, les membres, renouvelés, sont aussi moins présents dans ces lieux extérieurs qui avaient pour vocation de les traiter. En même temps que ces lieux de l’encouragement privé semblent moins actifs53, ceux qui les animaient quittent aussi la Chambre54. Il en va autrement pour d’autres institutions où les membres de la Chambre sont très présents, mais qui entretiennent avec elle des liens bien plus directs ne relevant pas seulement du partage des tâches : institutions plus officielles en outre, sinon toutes publiques – mais pas toujours mieux connues.

53 Pour Catherine DUPRAT, op. cit., c’est dès la Révolution de 1830 que le zèle philanthropique se tarit, l’action sociale passant plutôt par l’enquête et par la loi.

54 C'est seulement le 31 juillet 1833 que la Chambre sollicite de la Société philanthropique la collection de ses rapports, pour sa bibliothèque - sous l'influence sans doute du Président Delessert, qui a récemment inspecté cette dernière. On peut voir là un regain d’intérêt pour les questions sociales, mais aussi un indice du fait que la connaissance des activités philanthropiques par les membres ne va plus de soi.