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C- Profils et motivations des membres : des stratégies multiformes

2- Des membres au profil varié

qui « causent ensemble de leurs affaires »

Pour en revenir à la période de 1803 à 1852, il est important de conclure l’analyse de la diversité des membres en confrontant leurs caractéristiques personnelles (profession, insertion familiale…), leur carrière institutionnelle et leurs activités dans la Chambre même, de façon à rechercher le lien qui unit le changement de recrutement à ceux des rythmes de travail décrits précédemment.

Origines et implication dans l’institution L’analyse des correspondances145 fournit ici le moyen d’une synthèse qui donne des résultats particulièrement éclairants.

Les membres de la Chambre de Commerce, profils généraux

âge inconnu 1 à 3 ans lie u inconnu is olé né goce trè s pré s e nt bure au CM 4-8 com . 7 à 24 ans parle m e ntaire BdF province banque pe u pré s e nt 0-2 com non TC 28-39 ans groupe 4 à 6 ans Paris prés. moyenne TC 2-4 com 40-49 ans cons. esc. 50-70 ans non CM non BdF

autre activité non esc

petit groupe non bureau non parl 1803-13 1814-32 1849 1833-48 -1 ,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1 ,5-1 ,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1 ,5

145 « com. » se réfère au nombre moyen annuel de Commissions non permanentes auxquelles participe le membre pendant son mandat. 28-39, 40-49 et 50-70 ans sont les âges de première nomination à la Chambre ; 1 à 3, 4 à 6 et 7 à 24 ans sont les durées totales de présence à la Chambre. « autre activité » s’oppose à « banque » et à « négoce » (suivant les définitions données plus haut). Enfin, la définition des présences est particulière. J’ai d’abord calculé le taux annuel de présence. Plutôt que de faire une moyenne à l’échelle des carrières, j’ai mis à part pour chaque membre les années où il était présent à moins de 50 % ou à plus de 90 % des séances. Les « peu présents » sont ceux qui sont dans la première situation au moins une année sur dix de leur mandat, les « très présents » de même pour la deuxième, mais ceux qui rentraient à la fois dans les deux catégories ont été placés avec les présences moyennes (bien que les leurs soient plutôt irrégulières). Quant à la présence au bureau de la Chambre, me conformant à l’usage le plus fréquent des membres, j’ai pris en compte les fonctions de Président et de Secrétaire, mais pas de Trésorier (en je n’ai pas compté les membres qui n’ont accédé à ces fonctions qu’après 1852). Enfin, il faut souligner que toutes les variables représentées ont été prises en compte dans l’analyse, sauf la date d’entrée, considérée comme variable supplémentaire : l’espace représenté est défini par les associations entre caractéristiques des membres en faisant abstraction de leur date d’entrée, et celle-ci y est ensuite projetée, ce qui souligne d’autant plus l’existence ou non de ruptures chronologiques. J’ai également utilisé les membres eux-mêmes comme variables supplémentaires (j’ai recherché leur position dans l’espace défini par leurs caractéristiques) : il n’était pas question de placer 119 points supplémentaires sur ce graphique, mais je donne dans les tableaux concernant les membres (cf. annexe 7-1), et dans les paragraphes qui suivent, les résultats les plus saillants.

Un premier axe oppose, sans surprise mais de façon claire et synthétique, les banquiers insérés dans des groupes familiaux aux membres isolés et moins bien connus146. Les premiers cumulent les présences au Conseil Général de la Banque de France, au Conseil Municipal, mais aussi au Parlement et au bureau de la Chambre, où ils détiennent aussi les plus longs mandats147. La fréquence des naissances en province dans ce groupe rappelle ses origines à l’époque consulaire (avec les négociants méridionaux ou les banquiers suisses), mais souligne aussi sa plus faible intégration locale. Les isolés présentent des caractéristiques inverses ; en revanche, la présence ou l’absence du Tribunal de Commerce ou du Conseil d’escompte ne séparent pas ces deux groupes. Pour les uns, elle peut être la première étape d’une longue carrière, tandis que les autres y voient reconnue leur expertise dans un secteur économique.

Mais c’est la confrontation avec le second axe qui complète utilement l’analyse. Celui-ci est en effet prinCelui-cipalement défini par deux caractéristiques : la pratique fréquente ou non de l’absentéisme, et la participation moyenne annuelle à des Commissions. Assez logiquement, ces deux aspects sont corrélés148. En outre, la faible implication accompagne les mandats les plus courts, et la forte implication les mandats de longueur moyenne (mais non les plus longs149). Surtout, cet axe est aussi défini par l’association des négociants et des membres isolés aux plus fortes implications, tandis que les banquiers et les membres des groupes familiaux et d’entreprises se retrouvent parmi les moins impliqués. Ce point est important. Il souligne le fait que des membres liés à leurs prédécesseurs et/ou banquiers ont pu entrer à la Chambre simplement pour leur nom, sans y rester longtemps et sans participer beaucoup à ses travaux. Cela appuie l’hypothèse selon laquelle les membres de groupes familiaux ou d’entreprises sont un peu moins intéressés que d’autres par les fonctions propres de la Chambre (délibérer et rendre des rapports), mais y sont présents seulement pour que leur groupe le soit, et éventuellement pour participer à une sorte de club. Des hommes comme Jean-Charles Davillier ou Joseph Perier sont ainsi situés en position extrême dans le quadrant qui correspond à ces caractéristiques150. Il est plus rare que des membres cumulent des fonctions et des liens nombreux avec une forte implication à la Chambre : ils sont surtout négociants, et parmi eux se retrouvent Vital Roux, puis Charles Legentil151. Ce sont en tout cas les négociants des années 1830 (ceux qui sont notamment liés au monde de l’exportation et de l’importation de denrées coloniales) qui se distinguent par leur forte activité.

146 Il était inévitable de prendre en compte l’absence de renseignements, pour certains membres, sur la date et le lieu de naissance. Cette caractéristique pèse sur le premier axe. Cependant, le fait d’être absent de tous les dictionnaires biographiques et autres sources consultées n’est pas totalement aléatoire, même s’il peut l’être en partie : il est notamment très corrélé à l’absence des autres institutions étudiées.

147 Les membres qui se retrouvent le plus loin (vers la droite) sur cet axe sont F. Delessert, J. Perier, Laffitte, J. Lefebvre, A. Odier : membres célèbres hors de la Chambre, et très présents dans son bureau.

148 Vu les définitions des variables et les pratiques de la Chambre, ce n’était pas totalement automatique : c’est pourquoi deux variables ont été créées. Rien n’interdirait à un homme présent à une séance sur deux (une douzaine par an donc) d’être nommé (sans forcément s’y impliquer beaucoup) dans 4 ou 5 Commissions provisoires.

149 C’est bien la durée globale de tous les mandats qui a été prise en compte (même en cas de poursuite après 1852), pour ne pas créer de biais en fin de période.

150 C’est-à-dire que les coordonnées qui les représentent comme variables supplémentaires sont supérieure à 1 et inférieure à –1. C’est aussi le cas d’Adolphe d’Eichthal.

151 Avec des coordonnées supérieures à 1 sur les deux axes (position qu’ils partagent seulement avec Martin-Puech, au profil proche de celui de Roux, et Sanson-Davillier, successeur de la première génération de Davillier après 1829).

En effet, les différentes périodes d’entrée à la Chambre s’opposent clairement dans l’analyse. Une première période est caractérisée par de nombreux cumuls et liens entre membres, la forte présence des banquiers, mais aussi une activité un peu moindre, en quantité, que par la suite (ce qui ne préjuge nullement de l’influence réelle de l’institution). Les fluctuations diverses de la Restauration et l’effet du suffrage universel en 1849 s’effacent face à une claire bipolarisation, de part et d’autre de la réforme du mode d’élection en 1832, qui correspond très bien aux évolutions des formes de carrière et des liens entre membres décrites dans cette partie. Après 1832, les formes de légitimation traditionnelle à l’entrée s’effacent, mais les membres qui n’en disposent pas s’avèrent plus actifs. Est-ce à dire qu’ils ont été choisis pour l’être ? C’est supposer qu’ils avaient un intérêt tout particulier pour la Chambre, non pas seulement comme passage obligé dans une carrière institutionnelle ou lieu de rencontre d’une élite, mais comme institution ayant un rôle consultatif (voire de gestion locale). A ce stade, rien ne permet d’en faire simplement des émissaires d’un secteur152.

La Chambre comme club et comme lieu d’information Avant d’en venir à l’analyse détaillée des débats et des actions de la Chambre, éclairée par la prise en compte de ses rythmes généraux et des origines de ses membres, il faut revenir sur un aspect déjà évoqué, qui concerne les motivations des membres les moins actifs de la Chambre.

Celle-ci connaît peu de refus de nomination (on a déjà vu les seuls cas, ceux de Journu-Auber et de Benjamin, puis Alexandre Delessert en 1814) et de démissions153 : c’est dire que le fait d’être membre est assez attrayant, au moins pour la population concernée. Pourtant, il ne s’agit pas d’une qualité honorifique qu’il serait agréable de mettre en avant : j’ai pu constater, tout au long de cette étude, combien les mentions de la Chambre étaient rares dans les diverses listes (électorales, d’entrée dans d’autres institutions…) impliquant ses membres, ou encore dans leurs nécrologies. Avant 1852, il est très rare qu’une légion d’honneur, ou une promotion dans l’ordre, soit accordée en fonction du passage à la Chambre154. La qualité de membre de la Chambre ne semble donc pas être un élément déterminant de prestige, au sens large. Mais cela veut dire aussi que les membres ne ressentent pas le besoin d’une récompense pour remplir leurs fonctions155.

152 Il faut ainsi souligner que le membre qui se retrouverait le plus haut dans ce schéma est Horace Say : exportateur certes, mais aussi, exception en cela, proche des anciennes familles de banquiers de la Chambre ; surtout toutefois « économiste » (cf. chapitre sept).

153 Deux ont lieu très vite en 1803, puis Bidermann démissionne à sa faillite en 1811 et Flory en 1816, quelques mois avant la fin de son mandat. En revanche, on a vu quelques cas d’absences prolongées qui s’apparentaient à des démissions puisqu’elles se produisaient en fin de mandat et avant une non-réélection : mais ces cas restent rares.

154 Ce constat est fondé à la fois sur les dossiers dépouillés (voir en annexe pour le détail des cotes) et sur les procès verbaux de la Chambre eux-mêmes. En effet, à deux reprises, une décoration liée aux services à la Chambre est signalée. Il paraît logique de penser que d’autres décorations du même type l’auraient également été. Martin-Puech, annonçant le 28 décembre 1814 qu’il a obtenu la légion d’honneur, l’attribue à son poste de Président de la Chambre. Le 19 novembre 1828, François Delessert, qui vient de recevoir la légion d’honneur, affirme qu’il « ne veut se croire redevable de cette distinction qu'aux suffrages répétés qui l'ont presque fixé dans la Chambre et à la Présidence qu'il y exerce pour la troisième fois. ».

155 A cet égard, on peut souligner la spécificité de la Chambre Paris, en tout cas par rapport à la Chambre de Turin, qui, dans un courrier concernant la présence des Chambres dans les cérémonies officielles, employait des arguments sur le poids de la tâche de membre qui rappelle ceux utilisés à Paris à propos du Tribunal : « Il a paru

Un épisode est à cet égard intéressant : le 14 juin 1815, pour refuser des dons demandés par le préfet, la Chambre argue du fait que « chacun des membres de la Chambre attaché à

d’autres corps tels que le Tribunal de Commerce, la Banque et la Garde Nationale156, [a] déjà sous l’une et l’autre de ces qualités porté l’offrande attendue de leur zèle pour la chose publique. » C’est souligner l’ampleur des cumuls en même temps que l’exiguïté du budget de

la Chambre ; mais c’est dire aussi que les membres ne voient pas l’intérêt de faire état publiquement de leur qualité dans de telles circonstances publiques. Il ne semble donc pas que l’on puisse parler, à Paris, comme le fait Audrey Soria à propos de Lyon, de « l’émergence

d’une figure nouvelle au sein de la bourgeoisie locale - le consul »157.

Bref, les membres participent aux réunions (s’absentant parfois, mais jamais pendant de longues périodes consécutives) d’une institution discrète et aux pouvoirs mal définis, et ce même lorsqu’elle est peu sollicitée par les pouvoirs publics (le rythme annuel des séances est alors maintenu). Ils discutent même lorsqu’ils sont en petit nombre, alors qu’ils n’ont pas le droit de délibérer. Certains d’entre eux s’impliquent en revanche très peu dans la composition de rapports. L’importance de la circulation informelle d’informations peut permettre de mieux comprendre les ressorts de l’implication de certains membres dans cette sorte de club, qui présente la spécificité d’être en contact direct avec de nombreuses autorités. L’implication de la Chambre à la Bourse (y compris dans le contrôle des nouvelles qui y circulent), dans le choix des notables commerçants, mais aussi dans l’évaluation des garanties offertes par les sociétés anonymes ou par les fournisseurs des armées et hôpitaux158, viennent s’ajouter à ces échanges plus hypothétiques pour insérer la Chambre dans un système complexe qui peut garantir le bon fonctionnement du crédit à Paris159.

Le Chapelier avait, en 1791, refusé la suppression des Chambres de Commerce en indiquant qu’il ne souhaitait pas « empêcher les commerçants de causer ensemble de leurs

affaires » : sans statuer sur le sens exact qu’il entendait donner à cette expression, il est

à nos Collègues, que l'exercice de nos fonctions étant gratuit, le Gouvernement aurait eu le moyen de récompenser en quelque manière les services que nous rendons à l'Etat, et à la Cause publique en nous donnant cette marque de sa considération, qui attirerait certainement celle du Public. Nous osons même avancer qu'un pareil oubli pourrait peut-être refroidir le zèle des membres des Chambres qui ne mettraient plus le même empressement à s'acquitter de leurs fonctions aux dépens de leurs Intérêts, de là il pourrait s'ensuivre que les séances commenceraient par être moins nombreuses et finiraient par se dissoudre, faute du nombre nécessaire pour leur légalité. » (lettre du 5 fructidor an XII (23 août 1804) conservée en ACCIP I-2.10(2)).

156 Il s’agit d’une des rares occasions où cette institution est mentionnée dans les débats de la Chambre.

157 Audrey SORIA, La Chambre de Commerce de Lyon au XIX° siècle (1832-1908), thèse d’histoire, Université de Lyon-II, dir. Yves LEQUIN, 1997, p.9. Il n’existe d’ailleurs pas de mot pour désigner les membres de la Chambre (je n’ai jamais rencontré d’usage du terme de consul, qui se réfère aux institutions de l’Ancien Régime, dans mes sources).

158 Dès qu’il s’agit du crédit d’une personne (y compris pour la composition de la liste de notables), les discussions ne sont jamais reprises au procès verbal.

159 Et sans doute dans certaines villes de province. Il est ainsi intéressant que la Chambre reçoive régulièrement des lettres d’hommes qui ne connaissent pas ses traditions propres, et qui sont révélatrices de ce qu’ils attendent d’une Chambre de Commerce. Ainsi, le 14 février 1852, L. Bréhier, un armateur de Nantes, écrit au Président de la Chambre de Commerce de Paris (sans connaître l’adresse de la Chambre : l’enveloppe a été conservée avec la lettre en ACCIP I-2.50(35)) : « Monsieur, sans avoir l'honneur de vous connaître, je prends la liberté de vous adresser la présente pour vous prier de me donner quelques renseignements sur la probité et la réputation commerciale de Monsieur Portal marchand de glaces 9 bd Beaumarchais, étant à la veille de faire une affaire importante avec lui, j'ai appris vaguement hier qu'il a fait faillite à Paris il y a 4 ans environ ; j'ignore si cela est vrai, et s'il a été réhabilité. Veuillez avoir la bonté Monsieur le Président, de me faire réponse le plus tôt possible. » La Chambre ne prend pas en compte cette demande, selon son procès verbal, comme toutes celles du même genre – il reste évidemment possible que, dans certains cas, des membres y aient répondu oralement.

possible de souligner que la Chambre de Paris est très probablement le lieu de telles discussions, même si elles restent inconnues. Trois éléments de démonstration peuvent venir appuyer cette hypothèse.

Le premier est issu de l’analyse de la correspondance d’une maison représentée à la Chambre : André et Cottier160. Elle concerne un moment, les années 1814-1815, où ce sont principalement les nouvelles du front, puis les événements politiques, qui rythment les spéculations sur les effets publics, et plus généralement celles du commerce. Cette correspondance révèle la diversité des sources d’information utilisées par des hommes qui sont à l’affût de la moindre nouvelle – et tentent d’évaluer la crédibilité respective de ces sources. Ce sont certes d’abord les avis du Moniteur qui comptent161, et ceux des correspondants de la maison en province et à l’étranger. Quel pourrait être, dans un tel contexte, l’apport d’une présence à la Chambre ? Des interrogations qui restent sans réponse, avant l’entrée de Cottier à la Chambre (où il est élu le 5 avril 1815), en donnent une idée assez claire :

« Les affaires de caisse vont bon train, mais on ne s’occupe pas encore de celles en marchandises, parce qu’on veut voir le parti qui sera pris relativement aux droits. », ou bien « il est fortement question d’un trafic général, ce serait un grand bien et l’occasion d’un mouvement intérieur prodigieux », ou « les opérations lointaines ne nous tentent pas encore, voyant qu’on n’a pas l’air de penser à des traités de commerce »162.

Or, dès ses séances du 15 juin et du 23 août, la Chambre de Commerce de Paris s’était prononcée sur la question des traités de commerce, et avait donc échangé une correspondance avec le ministre sur ce point. Si, pour la période que j’étudie, la négociation des traités reste une affaire secrète, les Chambres donnent leur opinion, même lorsqu’elle ne leur est pas demandée (et cela tout aussi bien dans les années 1840). Plus généralement, pour les questions douanières, elles sont en général consultée bien avant toute discussion parlementaire ou prise de décision. C’est dire, plus généralement, que la Chambre est souvent tôt informée des décisions de l’administration : c’est encore plus vrai, après 1820 et surtout 1833, pour celles de l’administration locale, et ses propres Commissions surveillent alors ports ou entrepôts. A diverses échelles, elle est ainsi la source d’informations variées, qu’il n’est sans doute pas

160 Cette correspondance est conservée dans un carton anciennement déposé aux Archives Nationales, puis transféré à la Fondation d’Histoire de la Haute Banque, mais qui est actuellement introuvable (je remercie M. Dartevelle de ses recherches). Heureusement, de larges extraits ont été publiés par Jean-Jacques HEMARDINQUER, « Une correspondance de banquiers parisiens (1808-1815). Aspects socio-politiques », Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. 17, juillet-septembre 1970, p.514-539.

161 Entre autres références : 18 novembre 1814 : « En politique on ne sait rien de plus que ce que disent les journaux » ; 17 mars 1815 : « Nous ne savons pas autre chose que ce que dit le Moniteur, la correspondance avec Lyon étant interrompue depuis deux jours » (il s’agit alors des Cent-Jours). Claude-Anthelme COSTAZ, dans son Essai sur l’administration de l’agriculture, du commerce, des manufactures et des subsistances, suivi de l’historique des moyens qui ont amené le grand essor pris par les Arts depuis 1793 jusqu’en 1815, impr.-libr. Mme Huzard, mars 1818, donne un diagnostic intéressant sur ce type d’effets : « Lorsque la presse est libre, le public attache peu d’importance à ce que disent les journaux. Il en est autrement quand elle ne l’est pas ; alors, il a l’opinion qu’ils ne renferment rien qui ne soit l’expression des volontés de l’Administration, de manière qu’un article insignifiant devient quelquefois le texte de commentaires dont on tire des conséquences diamétralement opposées au bien général. »

impossible d’obtenir autrement (par des liens personnels avec un administrateur par exemple163), mais qu’elle concentre en son sein.

En tout cas, l’élection de Cottier à la Chambre, le 5 avril 1815 (il y est installé le 17