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Procédés d’analyse

Chapitre 6 Les discours

2. Regards des jeunes sur le présent et sur le futur

Comme je l’ai précisé dans le chapitre quatre consacré à l’enquête, les jeunes étaient invités, lors des entretiens, à parler de leur vie quotidienne actuelle et de leur avenir. Les thèmes repérés suite à l’entrée en matière très libre, pouvez-vous me raconter comment se passe la vie pour vous à Ouahigouya étaient approfondis et complétés par d’autres éléments évoqués par les vieux. On se souvient en effet que l’une des hypothèses relatives à ces entretiens est l’expression de tensions entre jeunes et vieux autour des conceptions du lien social, tensions pouvant être exacerbées par la présence du sida et des contraintes nouvelles qu’il impose aux jeunes.

Les procédures d’analyse adoptées sont identiques à celles des entretiens avec les vieux. Il s’agit dans un premier temps de laisser un large espace à la parole des jeunes interviewés. Le compte rendu des discours est organisé autour des questions principales structurant le guide d’entretien, que j’ai appelées les questions phares. Les extraits d’entretiens choisis en fonction de ces questions (extraits phares) sont ensuite commentés et appuyés par d’autres extraits, secondaires. Tous les extraits dépassant 40 mots sont référés par un numéro entre crochets qui permet de se reporter aux informations concernant les interlocuteurs et la situation d’enquête présentées dans le livret intitulé « Les informateurs » joint en annexe.

La spécificité des entretiens menés auprès des vieux résidait dans la perspective comparative développée par les interviewés tout au long de leur discours entre la vie passée et la vie actuelle. La particularité des entretiens avec les jeunes concerne les interlocuteurs eux-mêmes. Ils se présentent en début d’entretien, répètent généralement leur nom à chaque nouvelle intervention, et centrent leurs propos sur leurs propres expériences. Il devient ainsi possible, à l’intérieur des entretiens, de repérer certains interlocuteurs et de saisir des éléments de leur biographie. L’anonymat est donc moindre et le lecteur peut se familiariser davantage avec les interviewés. Pour marquer ce fait, j’ai attribué des pseudonymes chaque fois qu’il m’était possible de reconnaître les interlocuteurs.

2.1 Entrée en matière

1) Pouvez-vous me raconter comment se passe la vie pour vous à Ouahigouya ?

Si c’est sur le plan de la jeunesse, on s’épanouit bien, mais il y a des problèmes que l’on rencontre, problèmes de santé. Les parents souvent, si c’est pas grave, ils ne s’occupent pas de ça, ils disent

que ça va passer, tout ça pour éviter de dépenser. Et puis aussi il n’y a pas de boulot, à part l’école, on ne fait rien. Si l’école aussi ça ne marche pas, après c’est la rue. Et puis en Afrique aussi, si tu étudies et tu vas venir faire des petits boulots, les étudiants et les élèves ne veulent pas faire ça, donc ils préfèrent s’asseoir prendre le thé et puis c’est fini.

Faire des petits boulots, c’est-à-dire ?

C’est-à-dire mécanique, menuiserie comme ça. Par exemple des jeunes qui étudient BEPC ou bac, selon eux, ils ne doivent pas faire des petits boulots, parce qu’ils disent que ces boulots là, c’est pour ceux qui ne sont pas allés à l’école. [E1]

2) De manière générale, comment se passe la vie pour vous à Ouahigouya ? Si on veut décrire la vie des jeunes à Ouahigouya, qu’est-ce qu’on peut dire ?

Pour moi, il y a différentes catégories de vie que les jeunes traversent dans la sous-région, surtout à Ouahigouya. Ceux-là qui ont fait l’école, c’est bien vrai que c’est difficile pour poursuivre avec les moyens qui nous sont difficiles à avoir, et ces gens, suite à leur BEPC ou suite à leur brevet d’études, se contentent d’avoir des concours, à savoir être instituteur ou bien infirmier à l’hôpital.

Bon, ça c’est ceux qui ont fait l’école, ça c’est leur vie, et leur pensée future pour rejoindre en tous cas une vie meilleure. En ce qui concerne les jeunes qui n’ont pas fait l’école, il y a d’autres qui se contentent au niveau du commerce, d’autres au niveau du jardinage, ils arrosent pour recevoir leur pain, et ces jeunes, bon, ils se donnent à beaucoup d’activités. C’est bien vrai, c’est très difficile, il faut se donner pour pouvoir arriver, sans quoi c’est très difficile, mais la vie d’ici est organisée de telle sorte que chacun ne peut pas rester les mains vides. Il y a les paysans. Dans la saison pluvieuse, les jeunes partent aider les parents et la saison sèche, ils reviennent pour chercher de quoi se donner dans la vie, comme j’avais dit, le jardinage, tout tout tout. Mais le jardinage n’est possible qu’en saison sèche, donc ce sont des travaux de trois mois, et un travail de trois mois ne peut pas nourrir toute une famille pendant neuf mois, c’est très difficile, donc il faut se donner à d’autres activités pour s’en sortir dans la vie. C’est ce que j’ai à définir en ce qui concerne la vie des jeunes actuels dans la sous-région. [E5]

3) Il y a une question générale que je voulais vous poser, comment se passe la vie pour les jeunes comme vous à Ouahigouya ?

Chez nous à Ouahigouya, la vie est très dure envers les filles. Moi j’ai fréquenté l’école, j’ai gagné mon CP. Arrivée au 6è, j’ai fréquenté1 là-bas 5è, j’ai abandonné. Comme je me suis mariée, actuellement je fais le ménage. Mon mari n’est pas riche mais on s’entend.

Ici les jeunes filles souffrent beaucoup, parce que dans les familles, ce sont les jeunes filles qui font tout. Tout le travail là, ce sont les jeunes filles qui font ça, les hommes ne font pas beaucoup de choses d’importance. A l’école aussi, s’il y a des jeunes filles qui fréquentent, arrivées dans les classes supérieures, elles abandonnent parce que les parents disent qu’il n’y a pas d’argent pour payer, pour qu’elles progressent, donc c’est cela notre problème, notre inquiétude. [E8]

4) De manière générale, comment se passe la vie pour vous à Ouahigouya ?

Moi je m’appelle Amadé. La vie à Ouahigouya c’est un peu dur, moi je suis un éleveur mais je n’ai pas de moyens.

Moi je m’appelle Saïd, je suis élève au lycée. Nous on vit tous en famille, chacun vit avec sa famille, peut-être tous avec des grands-pères, et chacun se débrouille avec ce qu’il a pour nourrir sa famille, et j’espère que c’est le cas pour tout le monde. Ce que moi en tous cas je sais, c’est cela d’abord. [E6]

Comme lors des entretiens avec les vieux, l’entrée en matière adoptée avec les jeunes devait permettre à ces derniers de s’exprimer librement sur leur vie quotidienne.

Cette partie de l’entretien met donc en évidence les éléments cités spontanément par les jeunes. Ces éléments étaient ensuite approfondis et complétés par d’autres, conformément au guide présenté au chapitre quatre (point 3.3).

Les propos, récurrents, de l’entrée en matière concernent la santé, le travail, la scolarisation et indirectement, la famille. Dans l’extrait numéro 1, Abdoul parle d’épanouissement avant d’évoquer les difficultés liées à la santé. Dans la suite de ses interventions, il apporte des précisions à l’expression « on s’épanouit bien » en disant que les jeunes, « s’ils ont l’occasion d’œuvrer sur une activité donnée, ils se donnent à cœur joie, par exemple militer dans une association où chacun pourra s’épanouir, ne serait-ce que par les échanges, et puis par la suite gagner quelque chose ». Proches de cette idée d’épanouissement, plusieurs jeunes mettent l’accent sur leurs ressources, leur

« génie créateur » par exemple, et sur leur vie en groupes, « autour du thé », où ils

« ambiancent le coin ». Les « problèmes de santé » sont évoqués dans tous les entretiens. Comment se soigner si l’on est malade et qu’on n’a pas de quoi payer soi-même les traitements ? Si le recours aux soins traditionnels est fréquent, c’est par manque de moyens, et non en vertu de la qualité des produits de la pharmacopée.

Dans une famille, si tu es malade, pour te soigner c’est tout un problème, on finira par soigner par la pharmacopée. Et puis si tu es jeune comme ça et tu es malade, il n’y a pas quelqu’un qui va prendre sa responsabilité pour te soigner, n’en parlons pas de l’hôpital où l’on va te prescrire une ordonnance et ça pose un énorme problème. Seul ton père, s’il a les moyens, peut venir à ton secours. Si par manque de moyens ton père ne peut pas, tu finiras par rester à la maison pour te soigner, ça c’est le seul problème même. S’il arrive que tu es guéri, tant mieux. Dans le cas contraire, tu peux mourir avec cette maladie.

[E2]

Le père, plus généralement les parents, sont les personnes ressources les plus sollicitées, et les plus obligées aussi lorsqu’il s’agit des frais de santé des jeunes. Les filles s’adressent en priorité à leur mère qui décide de « transmettre ou non la demande au papa ». Les grands frères sont également souvent cités. Sawiata met en garde contre l’idée que vivre en grande famille assure un soutien plus large.

Dans les grandes familles, dit-elle, chacun s’occupe de ses enfants et de ses femmes. Si on dit grande famille, ça ne veut pas dire que tu as une grande famille et que si tu as un problème, c’est toute la famille qui va t’aider. Si tu as un problème, ça n’engage que tes parents seulement. [E8]

La suite de l’exploration des discours mettra en évidence de façon plus détaillée la manière dont se décline le soutien et les différentes situations dans lesquelles il est

1 Fréquenter signifie aller à l’école.

présent. On peut retenir à ce stade la première distinction entre famille élargie et famille restreinte parents-enfants.

Le second type de problèmes évoqués par Abdoul dans le premier extrait concerne le manque de travail. « Il n’y a pas de boulot, à part l’école, on ne fait rien ».

Tous les jeunes qui se sont exprimés se sentent, de près ou de loin, concernés par cette situation. Il y a ceux « qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école », ceux qui ont fréquenté un moment et qui ont abandonné, ceux qui ont réussi et qui ont pour mission de soutenir les uns et les autres. L’expression « réussir » ou « réussir dans la vie » signifie globalement avoir un emploi rémunérateur. L’expression est néanmoins souvent utilisée par les jeunes interviewés pour désigner ceux qui ont suivi des études jusqu’à l’obtention d’un diplôme et qui ont trouvé un emploi dans la fonction publique.

Abdoul regrette que les travaux manuels ou techniques (mécanique, menuiserie) soient réservés, dans les mentalités, à ceux qui ne sont pas allés à l’école. Il se dit qu’allier l’école ou les études à ce genre de travaux permettraient d’une part aux élèves et aux étudiants de satisfaire eux-mêmes certains besoins (fournitures scolaires, habits) et de ne pas se retrouver les mains vides –à la rue– si à l’école ça ne marche pas. Cette idée n’est pas très présente parmi les jeunes hommes interviewés. Abdoul est le seul à l’évoquer. La pensée la plus commune est de lier l’école et les études à la fonction publique, via les concours.2 Ainsi, comme l’exprime Saïdou dans l’extrait numéro 2, il y a deux catégories de jeunes : ceux qui sont allés à l’école et qui « cherchent à rejoindre une vie meilleure » en devenant instituteur ou infirmier. Et ceux qui ne sont pas allés à l’école et qui tentent de se débrouiller pour « recevoir leur pain » soit à travers le commerce, soit à travers le maraîchage en saison sèche, soit encore à travers d’autres activités. Cette distinction se retrouve dans tous les domaines exposés par les jeunes. Tout est différent si on a ou non suivi l’école et les conséquences semblent énormes.

Dans l’extrait numéro 3, Fatimata et Salimata centrent leur propos sur la situation des filles. Leur inquiétude majeure est de ne jamais être assurées de mener leurs études à terme. En effet, elles peuvent être à tout moment retirées de l’école, en particulier lorsqu’elles approchent l’âge du mariage, vers 17 ans. Mais la plupart abandonnent entre 12 et 14 ans. Si beaucoup de garçons abandonnent aussi, les filles sont d’avis que les chances de ces derniers de terminer l’école sont beaucoup plus élevées.

Ici, on n’aime pas laisser les filles aller à l’école, on leur donne pas l’occasion d’aller à l’école. Eux [les vieux] disent que la fille doit se marier, rester à la maison seulement, s’occuper des enfants et c’est le mari qui travaille. Ils disent que si tu amènes une fille à l’école, c’est une fatigue, une fatigue pour rien.

Et la fille, à l’âge de 17 ans se marie, et tu peux avoir 17 ans et ne pas finir tes études. [E3]

C’est probablement pour cette raison que contrairement aux garçons, les filles interviewées exercent toutes une petite activité marchande pour payer une partie de leur matériel scolaire.

Si les vieux estiment que mettre une fille à l’école constitue une « fatigue pour rien », c’est parce que d’une part celle–ci sera ménagère une fois mariée, et d’autre part parce qu’en s’installant chez son mari, elle quitte sa famille. Elle ne rapportera donc rien en retour ; une fatigue pour rien, c’est en quelque sorte un investissement à perte.

Fatimata explique ainsi comment son oncle a brusquement mis fin au payement de ses études :

Moi, dès ma 6ème, j’ai été confiée à un oncle à Bobo, et cet oncle s’occupait de ma scolarité, de mon habillement, de ma nourriture, jusqu’à un certain moment, jusqu’à ma 4ème. A ma 4ème, il voyait que l’école, il se disait en lui que l’école des filles, c’est une fatigue, tu te fatigues pour rien, sa réussite aussi, ça rapporte très peu. Donc lui il se disait fatigué, donc il a changé de conduite. Donc moi en ce moment, je devais me débrouiller pour mon école, pour m’habiller et pour me nourrir aussi. [E3]

Outre la catégorisation faite par les jeunes entre ceux qui sont allés à l’école et ceux qui n’y sont pas allés ou qui ont été contraints à l’abandon, on peut retenir à ce stade les différences entre les filles et les garçons. On verra au fil de l’analyse les autres domaines de la vie quotidienne dans lesquels filles et garçons se démarquent, et comment. Sur le plan du lien social, j’ai évoqué la distinction faite par les jeunes entre famille élargie et famille restreinte, de même que le primat des relations entre parents et enfants (père et fils, mère et fille) en cas de problème de santé. On peut ajouter que la place ou le statut de la femme dans la configuration familiale par rapport à celle de l’homme a des conséquences sur les responsabilités qui incombent à chacun et que ces responsabilités jouent sur la « chance » d’être scolarisé à plus ou moins long terme.

L’extrait numéro 4 présente deux propos concis. Amadé centre son intervention sur le manque de moyens qui lui rend la vie difficile. Quant à Saïd, il exprime son souhait que chacun parvienne à nourrir sa famille. On retrouve dans ces propos, de même que dans les précédents, l’évocation de difficultés liées aux moyens financiers.

Les formulations qui en témoignent varient : « éviter de dépenser », « c’est difficile de

2 Le système scolaire burkinabè est organisé à l’instar du système français.

poursuivre avec les moyens qui nous sont difficiles à avoir », « un travail de trois mois ne peut pas nourrir toute une famille pendant neuf mois », « mon mari n’est pas riche »,

« les parents disent qu’il n’y a pas d’argent pour payer ».

2.2 Questions autour du travail

1) Quelles sont vos activités ?

Moi je me nomme Issa, je fréquentais mais j’ai abandonné par manque de moyens. Je suis un menuisier, je suis dans un groupement pour un stage de trois ans, ça vient de terminer aussi parce que c’est depuis 97, c’est cela que moi je passe ici comme activité. Comme maintenant ce sont les saisons pluvieuses, c’est aux champs seulement que nous on part. Sinon moi-même j’aimerais continuer les études pour avoir le BEPC. Mais niveau certificat aussi, je pense que c’est tellement faible pour nous qu’on ne pourra même pas se débrouiller en Afrique ici. Parce qu’il y a des gens qui ont le bac et puis ils ne peuvent pas se débrouiller. Donc maintenant moi, je souhaite avoir le BEPC seulement et des moyens pour les parents. Je pourrais ouvrir un atelier, c’est ce que je vois dans ma vie privée. [E5]

2) Comment se passe votre vie au quotidien, quelles sont vos activités ? En ce moment par exemple, c’est les vacances ?

Moi présentement, comme le temps est très restreint, je me suis organisée de telle sorte que, j’étais au village pour la campagne agricole, comme j’ai fini de semer mes arachides, je suis de retour.

Maintenant, je révise mes leçons pour préparer les concours. Dans la journée quand même, il y a des travaux ménagers et aussi je m’occupe de mon enfant.

Vous cultivez des arachides, c’est le champ de vos parents ? C’est le sol du mari de ma sœur directe, mon beau-frère.

C’est un champ collectif ?

C’est pas un champ collectif, c’est un champ individuel. Je suis allée demander la terre pour pouvoir cultiver. Comme cette année je n’ai pas eu le temps de bien passer l’année scolaire parce que j’étais enceinte, j’avais pris du temps pour préparer les concours, mais comme il y a pas beaucoup de travail, je suis allée cultiver les arachides et je suis de retour maintenant.

Les arachides que vous cultivez, vous allez essayer de les vendre ? Oui, après je les vends et j’investis dans les dépenses scolaires. [E3]

3) Comment est-ce que ça se passe au quotidien quand on est chômeur, comment est-ce qu’on peut se débrouiller ?

C’est très complexe. Quelqu’un qui n’a pas de travail, c’est comme s’il n’a pas de dignité, parce qu’il est chaque fois obligé de vivre aux crochets des autres, donc ce qui fait que même dans la famille on devient une charge. A un certain moment, la famille peut te supporter, mais arrivé un certain moment, elle ne peut plus parce que toi-même tu deviens une charge pour la famille. Il y a beaucoup de jeunes dans ce cas, c’est malheureusement ça. [E9]

Quand on est chômeur ici, c’est un peu difficile. Si on rencontre un problème dans la vie, ça concerne seulement la maman et le papa, sinon ça concerne pas les autres. Quand on a un peu, ça concerne tout le monde parce que tu es un peu riche, mais quand tu es pauvre, ça concerne ton père et ta mère seulement. Le chômeur va se nourrir seulement du repas de la famille en attendant de trouver du travail. S’il ne trouve pas de travail, le papa va grouiller, s’il a l’âge de se marier, pour lui trouver une femme et lui donner un champ où il va cultiver, nourrir lui et sa famille. Ca veut dire que lui il est mis à l’écart maintenant, il doit travailler pour nourrir sa famille. Parce que d’autres

Quand on est chômeur ici, c’est un peu difficile. Si on rencontre un problème dans la vie, ça concerne seulement la maman et le papa, sinon ça concerne pas les autres. Quand on a un peu, ça concerne tout le monde parce que tu es un peu riche, mais quand tu es pauvre, ça concerne ton père et ta mère seulement. Le chômeur va se nourrir seulement du repas de la famille en attendant de trouver du travail. S’il ne trouve pas de travail, le papa va grouiller, s’il a l’âge de se marier, pour lui trouver une femme et lui donner un champ où il va cultiver, nourrir lui et sa famille. Ca veut dire que lui il est mis à l’écart maintenant, il doit travailler pour nourrir sa famille. Parce que d’autres