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Reconnaissance de l’expression de peur selon les informations contextuelles

5. Résultats

5.3. Reconnaissance de l’expression de peur selon les informations contextuelles

avons ainsi tenu compte des scores des participants à l’échelle de peur, mais également à l’échelle de surprise, lorsqu’ils devaient juger une expression centrale de peur. Nous avons donc réalisé une ANOVA 2 (Social Appraisal : social appraisal vs non social appraisal) ! 3 (Emotion contextuelle : peur vs colère vs neutre) ! 2 (Echelle émotionnelle : peur vs surprise) pour nos deux groupes (Groupe : LA vs HA), dans laquelle les facteurs ‘Social Appraisal’,

‘Emotion contextuelle’ et ‘Echelle émotionnelle’ ont été introduits comme facteurs intra et le facteur ‘Groupe’ comme facteur inter. Les résultats ne révèlent aucun effet principal significatif des différents facteurs (p > .10). En revanche, l’interaction des facteurs ‘Echelle émotionnelle’ ! ‘Groupe’ est significative, F(1, 34) = 6.75, p < .02, tout comme l’interaction des facteurs ‘Social Appraisal’ ! ‘Emotion contextuelle’, F(2, 68) = 3.87, p < .03, l’interaction des facteurs ‘Social Appraisl’ ! ‘Echelle émotionnelle’, F(1, 34) = 14.31,

p < .001, l’interaction des facteurs ‘Emotion contextuelle’ ! ‘Echelle émotionnelle’, F(2, 68) = 12.13, p < .001, et l’interaction triple des facteurs ‘Social Appraisal’ ! ‘Emotion contextuelle’ ! ‘Echelle émotionnelle’, F(2, 68) = 15.54, p < .001.

Finalement, l’interaction quadruple des facteurs ‘Social Appraisal’ ! ‘Emotion contextuelle’ ! ‘Echelle émotionnelle’ ! ‘Groupe’ est elle aussi significative, F(2, 68) = 4.19, p < .03. Nous nous sommes donc tout d’abord intéressés aux scores des deux groupes sur les échelles de peur et de surprise, lorsque le visage central de peur était accompagné d’un visage contextuel affichant une expression neutre. Dans un tel cas, des contrastes planifiés nous montrent que le Groupe HA juge une expression centrale de peur à l’aide de scores plus élevés sur l’échelle de peur que sur l’échelle de surprise, et ceci en condition de non social appraisal, F(1, 34) = 6.30, p < .02, comme en condition de social appraisal, F(1, 34) = 8.41, p < .01. Concernant le Groupe LA, il ne ressort aucune différence significative entre les scores à l’échelle de peur et de surprise ainsi qu’entre ces scores en condition de social appraisal et de non social appraisal (p > .10). Ces données correspondent au pattern déjà observé lors de la reconnaissance générale de cette expression centrale. En contrastant les deux groupes, les résultats nous montrent que dans une condition de non social appraisal, le Groupe HA obtient des scores tendanciellement plus élevés que le Groupe LA sur l’échelle de peur, F(1, 34) = 3.95, p = .05, et significativement moins élevés sur l’échelle de surprise, F(1, 34) = 4.90, p < .04, en réponse à un visage central de peur accompagné d’un visage contextuel neutre. En condition de social appraisal, le Groupe HA évalue l’expression cible de peur à l’aide de scores significativement plus élevés sur l’échelle de peur, F(1, 34) = 6.49, p < .02, et tendanciellement moins élevés sur l’échelle de surprise, F(1, 34) = 3.84, p = .05, comparativement au Groupe LA.

Nous avons ensuite analysé à l’aide de contrastes planifiés les scores des deux groupes aux échelles de peur et de surprise en réponse à une expression cible de peur, lorsque le visage contextuel exprimait lui aussi de la peur (i.e., contexte congruent). Concernant le Groupe LA, il n’y a aucune différence significative entre les scores à ces deux échelles d’intérêt, selon les conditions de social appraisal et de non social appraisal (p > .10). Il n’y a pas de différence significative non plus pour les scores du Groupe HA (p > .10), si ce n’est que celui-ci évalue l’expression cible de peur accompagnée d’un visage contextuel congruent à l’aide de scores tendanciellement plus élevés sur l’échelle de peur que de surprise, F(1, 34) = 3.00, p = .09, en condition de non social appraisal uniquement. En contrastant les deux groupes, aucune différence significative n’est à noter entre les scores des Groupes LA et HA aux échelles de peur et de surprise en condition de social appraisal (p > .10). Cependant,

en condition de non social appraisal, le Groupe HA juge à l’aide de scores tendanciellement plus élevés sur l’échelle de peur, F(1, 34) = 3.97, p = .05, et tendanciellement moins élevés sur l’échelle de surprise, F(1, 34) = 3.61, p =.06, un visage central de peur accompagné d’un visage contextuel de peur, en comparaison du Groupe LA. Ces résultats vont donc à l’encontre de l’hypothèse d’un effet implicite du social appraisal sur la perception d’une expression de peur, selon laquelle une condition de social appraisal était censée améliorer la reconnaissance d’un visage cible de peur accompagné d’un visage contextuel congruent, c’est-à-dire exprimant la même émotion. De même, ces données vont à l’encontre d’un effet dû à l’anxiété sociale des participants, postulant que le Groupe HA jugerait un visage cible de peur à l’aide de scores plus élevés sur son échelle correspondante, par rapport au Groupe LA, et ce d’autant plus en condition de social appraisal.

Nous avons finalement analysé à l’aide de contrastes planifiés les scores des deux groupes en réponse à un visage central de peur, lorsque celui-ci était accompagné d’un visage contextuel affichant une expression de colère (i.e., contexte cohérent ; cf. Figure 5).

Concernant le Groupe LA, l’interaction des scores à l’échelle de peur et de surprise selon les conditions de social appraisal et de non social appraisal est significative, F(1, 34) = 28.66, p < .001. Ceci signifie que de manière générale, le Groupe LA évalue une expression cible de peur à l’aide de scores plus élevés sur l’échelle de peur en condition de social appraisal, par rapport à une condition de non social appraisal, F(1, 34) = 27.26, p < .001. Le Groupe LA évalue de même cette expression cible à l’aide de scores moins élevés sur l’échelle de surprise en condition de social appraisal, en comparaison à une condition de non social appraisal,

Figure 5. Moyennes (et écarts-type) des scores aux échelles de peur et de surprise en réponse à un visage central de peur accompagné d’un visage contextuel de colère, selon les Groupes LA et HA, et les conditions de non social appraisal (NSA) et de social appraisal (SA).

0 Moyenne des scores aux échelles de peur et de surprise

Echelle Peur Echelle Surprise

F(1, 34) = 19.41, p < .001. Ce pattern confirme l’hypothèse d’un effet implicite de cohérence du contexte sur la perception de l’émotion centrale de peur chez le Groupe LA. L’interaction des scores du Groupe HA aux échelles de peur et de surprise selon les conditions de social appraisal et de non social appraisal est aussi significative, F(1, 34) = 4.55, p < .05. En effet, le Groupe HA évalue une expression centrale de peur accompagnée d’un visage contextuel exprimant de la colère à l’aide de scores plus élevés sur l’échelle de peur en condition de social appraisal, par rapport à une condition de non social appraisal, F(1, 34) = 5.25, p < .03.

Il n’y a cependant pas de différence significative sur l’échelle de surprise pour le Groupe HA, que le visage soit présenté en condition de social appraisal ou de non social appraisal, F(1, 34) = 2.25, p = .14, ce qui ne confirme que partiellement un effet implicite de cohérence du contexte sur la reconnaissance d’une expression centrale de peur chez le Groupe HA.

En contrastant les deux groupes l’un par rapport à l’autre, les résultats nous montrent une interaction significative entre les scores des Groupes LA et HA aux échelles de peur et de surprise, en condition de non social appraisal, F(1, 34) = 7.58, p < .01. Cela signifie que lorsque le visage contextuel exprime de la colère et en condition de non social appraisal, le Groupe HA évalue l’expression cible de peur à l’aide de scores significativement plus élevés sur l’échelle de peur, par rapport au Groupe LA, F(1, 34) = 5.13, p < .03, alors qu’il évalue cette même expression à l’aide de scores significativement moins élevés sur l’échelle de surprise, par rapport au Groupe LA, F(1, 34) = 4.43, p < .05. Par contre, en condition de social appraisal, l’interaction entre les scores des deux groupes aux échelles de peur et de surprise n’est plus significative, F(1, 34) < 1, p = .47. Ceci signifie que, en condition de social appraisal, les scores ne diffèrent plus significativement entre les deux groupes, ni sur l’échelle de peur, F(1, 34) < 1, p = .53, ni sur l’échelle de surprise, F(1, 34) < 1, p = .69. Ces résultats confirment partiellement un effet dû à l’anxiété sociale des participants, qui permet ainsi de distinguer les scores du Groupe HA de ceux du Groupe LA en condition de non social appraisal, mais pas en condition de social appraisal, lorsqu’un visage cible exprimant de la peur est regardé par un visage contextuel affichant une expression de colère.

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