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Cette recherche a eu pour objectif d’étudier la perception émotionnelle sous l’influence implicite des informations contextuelles et du social appraisal, afin de découvrir si les évaluations des autres, même si elles sont présentées en dehors du champ de la conscience, modifient notre propre jugement d’expressions émotionnelles. Elle s’inscrit donc dans la lignée des recherches précédentes, qui ont pu montrer que les informations contextuelles, lorsqu’elles sont congruentes avec une expression faciale donnée, améliorent sa reconnaissance (Meeren et al., 2005 ; Aviezer et al., 2008 ; Righard & de Gelder, 2008 ; Fenske & Eastwood, 2008 ; Masuda et al., 2006). De même, des recherches récentes ont pu montrer qu’un contexte évaluatif influence les jugements individuels (Bayliss et al., 2007, Jones et al., 2007), dont les jugements d’expressions faciales émotionnelles (Mumenthaler &

Sander, in revision), effet conceptualisé sous le terme de social appraisal. Nous avons donc cherché à répliquer ces résultats en présentant à des participants un visage émotionnel cible accompagné d’un visage contextuel masqué, de telle sorte que les participants ne traitent ce dernier qu’à un niveau implicite, et ceci afin d’observer un effet sur la reconnaissance des expressions cible.

Les données de la tâche contrôle nous permettent de dire que de manière générale, la majorité des participants rapporte avoir perçu consciemment le visage contextuel. En effet, 30/36 étudiants ont indiqué avoir vu au moins une fois sur l’ensemble des essais un visage en périphérie de l’écran. En revanche, lorsqu’il était demandé aux participants de décrire l’émotion perçue sur ce visage contextuel, la plupart a répondu n’avoir subjectivement vu aucune émotion sur ce visage, bien qu’il exprime en réalité de la peur ou de la colère, dans deux tiers des essais. Seuls 2 participants ont deviné correctement l’émotion présentée sur le visage contextuel avec un taux de bonnes réponses supérieur au hasard, ce qui pourrait signifier qu’ils n’ont pas traité de manière totalement implicite ces visages. Nous avons néanmoins choisi de garder ces 2 participants dans les analyses ultérieures, étant donné qu’ils ont également répondu dans plus de la moitié des essais avoir vu une quelconque émotion sur le visage contextuel alors que celui-ci était neutre. Nous pouvons donc interpréter les données de ces 2 participants comme une tendance à vouloir donner une réponse, qu’elle soit correcte ou non, plutôt que comme une perception partiellement consciente des stimuli masqués présentés. Au final, nous pouvons conclure que les participants, bien qu’ils aient en majorité perçu de manière explicite la présence d’un visage en périphérie de l’écran, n’ont pas perçu

consciemment l’expression émotionnelle du visage contextuel, qui a donc du être traitée à un niveau implicite.

Concernant la tâche expérimentale, nous avons tout d’abord choisi d’analyser la reconnaissance générale des expressions cible présentées aux participants, indépendamment de l’influence du contexte. Nous avons ainsi observé les scores sur les différentes échelles émotionnelles, utilisées pour indiquer l’émotion du visage central, lorsque le visage contextuel était neutre et en condition de non social appraisal. Les données indiquent que l’expression de colère est jugée à l’aide de scores significativement plus élevés sur l’échelle de colère, par rapport aux autres échelles émotionnelles, ce qui nous permet de dire que cette expression a correctement été reconnue par les participants des deux groupes. L’expression de peur, quant à elle, est reconnue différentiellement par les deux groupes de participants. En effet, le Groupe LA juge une expression de peur à l’aide de scores plus élevés sur l’échelle de peur que sur les autres échelles, sauf celle de surprise. Ceci confirme les résultats de la littérature, selon lesquels l’expression faciale de peur est ambiguë et souvent confondue avec une expression de surprise (e.g., Rapcsak et al., 2000 ; Mumenthaler & Sander, in revision).

Le Groupe HA juge également l’expression cible de peur à l’aide de scores significativement plus élevés sur l’échelle de peur, en comparaison des autres échelles émotionnelles, dont l’échelle de surprise. Mais ce groupe évalue tout de même l’expression cible de peur à l’aide de scores significativement plus élevés sur l’échelle de surprise que sur les échelles de colère, de tristesse et de dégoût. Nous pouvons ainsi en conclure que cette expression cible est également ambiguë pour le Groupe HA, dont les scores sur les échelles de peur ainsi que de surprise sont significativement plus élevés que sur les autres échelles émotionnelles.

Cependant, nous pouvons d’ores et déjà parler d’un effet dû à l’anxiété sociale des participants. Les plus anxieux d’entre eux semblent effectivement attribuer tendanciellement plus de peur à un visage affichant cette expression que ne le font les participants les moins anxieux, et significativement moins de surprise que ces derniers. Ces résultats convergent avec les données de la littérature, qui indiquent un biais d’interprétation chez les individus anxieux sociaux, qui interpréteraient un événement social de manière plus négative et plus menaçante, par rapport à des individus contrôle ou à une population présentant d’autres troubles psychiatriques (e.g., Voncken, Bögels, & de Vries, 2003 ; Voncken, Bögels, &

Peeters, 2007). Ce biais a été retrouvé pour des expressions faciales par Coles, Heimberg et Schofield (2008), qui ont démontré que lorsque des visages émotionnels schématiques sont ambigus (e.g., sourcils froncés et sourire), alors les individus les plus anxieux montrent un biais en formant une interprétation plus négative d’une expression faciale donnée que ne le

font des individus contrôle. Ces résultats pourraient expliquer pourquoi le Groupe HA de cette étude interprète une expression de peur, qualifiée d’ambiguë, à l’aide de scores plus élevés sur l’échelle de peur, dont la valence est clairement négative, et moins élevés sur l’échelle de surprise, émotion dont la valence peut être positive ou négative (e.g., Li et al., 2008). Les individus les plus anxieux choisiraient donc une interprétation plus négative d’un visage cible de peur, par rapport aux individus les moins anxieux, en lui attribuant plus de peur et moins de surprise. Ces résultats peuvent également être expliqués par une sensibilité plus marquée envers cette expression chez les individus anxieux. Une étude de Arrais et collaborateurs (2010) a en effet trouvé que les femmes anxieuses sociales reconnaissaient une émotion de peur à partir d’une expression faciale moins intense que ne le faisaient des individus contrôle. Notre Groupe HA étant constitué d’une grande majorité de femmes, nous pourrions ainsi penser que ce groupe, étant particulièrement sensible à l’expression faciale de peur, et la reconnaissant à l’aide d’indices faciaux moindres, la reconnaîtrait ainsi mieux lorsqu’elle se situe à son apex et que le visage contient donc plus d’indices émotionnels, comparativement au Groupe LA.

Les résultats de cette étude concernant la reconnaissance d’une expression faciale cible de colère selon les différentes informations contextuelles ne permettent pas de confirmer nos hypothèses. En effet, l’analyse des données n’a révélé aucun effet dû à l’émotion contextuelle ou à une condition de social appraisal sur l’évaluation de l’expression cible de colère sur son échelle correspondante. Nous ne pouvons donc pas conclure sur un effet implicite de congruence du contexte sur la perception émotionnelle d’une expression de colère, ni sur un effet implicite du social appraisal ou de cohérence du contexte sur la reconnaissance de cette expression cible. De plus, il n’est ressorti des résultats aucune différence entre les groupes, ce qui invalide notre hypothèse d’un effet dû à l’anxiété sociale des participants sur la reconnaissance de l’expression faciale de colère présentée avec des visages contextuels masqués. Une interprétation possible à ces données pourrait se tenir dans le fait que l’expression faciale de colère, n’étant pas ambiguë en soi, n’a pas impliqué que les participants intègrent des informations contextuelles traitées implicitement dans leur jugement, qu’ils soient plus ou moins anxieux, et qu’ils ont donc jugé cette expression cible à l’aide de scores semblables sur son échelle correspondante, quels que soient le contexte et leur niveau d’anxiété.

A propos de l’expression cible de peur, les résultats ne soutiennent pas l’hypothèse d’un effet implicite de congruence du contexte sur la perception émotionnelle. En effet, les scores des deux groupes à l’échelle de peur ne diffèrent pas significativement des scores à

l’échelle de surprise lorsque le visage contextuel exprime lui aussi de la peur, que cela soit en condition de social appraisal ou de non social appraisal. Nous pouvons ainsi également rejeter l’hypothèse d’un effet implicite du social appraisal sur la reconnaissance de l’expression de peur présentée avec un visage contextuel masqué et congruent. En revanche, lorsque le visage contextuel exprime de la colère, le Groupe LA obtient des scores sur l’échelle de peur significativement plus élevés en condition de social appraisal que de non social appraisal, alors que c’est l’inverse qui se produit pour les scores à l’échelle de surprise. Ces données appuient notre hypothèse d’influence implicite de cohérence du contexte, qui permet d’améliorer la reconnaissance d’une expression faciale de peur accompagnée d’un visage contextuel évaluatif exprimant de la colère. En effet, les participants les moins anxieux évaluent une expression cible de peur à l’aide de scores plus élevés sur l’échelle de peur, et moins élevés sur l’échelle de surprise, dans une condition de social appraisal. Nous pouvons donc dire qu’une condition de social appraisal implicite améliore la reconnaissance de l’expression émotionnelle de peur lorsqu’elle est présentée avec un contexte cohérent, chez le Groupe LA. En effet, il faut non seulement que le visage contextuel soit évaluatif et regarde en direction du visage cible, mais également qu’il exprime de la colère, en créant un lien de cohérence entre les deux expressions, afin que l’émotion cible de peur soit mieux reconnue et moins confondue avec l’expression faciale de surprise. Une condition de social appraisal entraine également le Groupe HA à évaluer une expression cible de peur accompagnée d’un visage contextuel de colère à l’aide de scores plus élevés sur l’échelle de peur. Les scores sur l’échelle de surprise de ce groupe ne diminuent pas significativement en condition de social appraisal, probablement parce que les individus les plus anxieux distinguent déjà bien l’expression de peur de l’expression de surprise, même en condition de non social appraisal.

Nous pouvons ainsi conclure qu’un effet implicite de cohérence du contexte a également lieu chez le Groupe HA, qui juge une expression cible de peur à l’aide de scores plus élevés sur son échelle correspondante lorsqu’elle est accompagnée d’un visage contextuel cohérent. Ces données confirment ainsi les premiers résultats concernant l’influence du social appraisal sur la reconnaissance d’expressions faciales, obtenus par Mumenthaler et Sander (in revision).

De plus, lorsque le visage contextuel affiche une expression de colère, les participants du Groupe HA évaluent l’expression centrale de peur à l’aide de scores plus élevés sur l’échelle de peur, et moins élevés sur l’échelle de surprise, par rapport au Groupe LA, et ceci en condition de non social appraisal. Cela permet de confirmer l’hypothèse d’un effet dû à l’anxiété sociale des participants sur la perception de l’expression de peur, bien que cet effet n’ait lieu qu’en condition de non social appraisal. En effet, une condition de social appraisal

permet d’améliorer la perception de l’expression faciale de peur présentée avec une expression contextuelle cohérente, en augmentant les scores des participants des deux groupes sur l’échelle de peur, mais en ne diminuant significativement les scores à l’échelle de surprise que chez Groupe LA, le Groupe HA évaluant déjà à la base cette expression cible avec des scores relativement bas sur l’échelle de surprise, en comparaison à leurs propres scores sur l’échelle de peur, et en comparaison des scores des participants les moins anxieux.

Finalement, une condition de social appraisal permet de rendre les deux groupes comparables quant à leur jugement d’une expression faciale de peur présentée avec un visage contextuel de colère, tant en ce qui concerne les scores sur l’échelle de peur que les scores sur l’échelle de surprise, qui ne diffèrent alors plus significativement entre les groupes. L’effet dû à l’anxiété sociale des participants ne semble donc pas dépendre des informations contextuelles, comme nous l’avions postulé, mais simplement de l’expression cible de peur, qui est jugée différentiellement selon le niveau d’anxiété des participants. Spécifiquement, les participants les plus anxieux semblent mieux reconnaître une expression centrale de peur, en l’évaluant à l’aide de scores plus élevés sur l’échelle de peur que sur l’échelle de surprise. Ces données peuvent à nouveau être expliquée par un biais d’interprétation négative (e.g., Voncken et al., 2003 ; Voncken et al., 2007 ; Coles et al., 2008) ou par une sensibilité accrue envers des visages de peur (e.g., Arrais et al., 2010) chez les individus les plus anxieux.

Pour conclure, cette recherche n’a pas pu mettre en évidence un effet implicite de congruence du contexte, censé améliorer la perception d’expressions émotionnelles. En revanche, nos résultats démontrent qu’un effet implicite du social appraisal a bien lieu, du moins en condition de cohérence, c’est-à-dire lorsque le contexte affiche une expression de colère et le visage central une expression de peur. En effet, ce n’est qu’en condition de social appraisal qu’un effet implicite de cohérence du contexte peut apparaître, en créant un lien de cohérence entre un visage évaluatif affichant une expression de colère et un visage cible exprimant de la peur. Les individus jugent alors de l’expression donnée en tenant compte des émotions d’autrui dans le contexte, même s’ils ne les perçoivent pas consciemment. Cela suggère ainsi que le social appraisal peut avoir lieu à un niveau de traitement implicite, sans impliquer que les individus n’en rapportent une connaissance explicite. Certaines théories des évaluations cognitives postulaient déjà, comme l’ont proposé Leventhal et Scherer (1987), que les différents critères d’appraisal au sujet d’un événement émotionnel peuvent avoir lieu à des niveaux de traitement différents (i.e., sensori-moteur, schématique ou conceptuel). Des études empiriques ont d’ailleurs démontré que certains appraisals peuvent surgir très précocement chez l’individu, à un niveau automatique et inconscient (e.g., Grandjean &

Scherer, 2008), et nous pouvons désormais suggérer que le social appraisal peut également prendre forme à un niveau de traitement automatique, rapide, et implicite.

Cette recherche est tout de même limitée par quelques éléments. Premièrement, étant donné la petite taille de notre échantillon et la variabilité interindividuelle non négligeable dans les jugements d’expressions faciales, il serait intéressant de répliquer les résultats avec une population plus importante, qui pourrait faire surgir d’autres effets dus aux informations contextuelles sur la perception émotionnelle, effets qui n’ont pas été démontrés dans cette étude. De plus, tous les participants étaient étudiants en deuxième année de psychologie à l’université, et nous pouvons penser que le matériel qui leur a été présenté ainsi que la tâche qu’ils ont dû effectuer leur sont familiers. Cet échantillon n’est donc pas représentatif de l’ensemble de la population, ce qui limite ainsi la généralisation des résultats obtenus, et il serait judicieux de répliquer ces résultats sur un échantillon tout-venant. D’autre part, le nombre d’expressions faciales investiguées dans cette étude reste limité, et des recherches ultérieures seraient nécessaires pour conclure d’un effet plus général du social appraisal comprenant d’autres types d’expressions émotionnelles ainsi que d’autres liens de cohérence entre des émotions variées, qu’elles soient centrales ou contextuelles. Finalement, nous ne savons pas très bien pourquoi le social appraisal améliore uniquement la reconnaissance de l’expression de peur, et non celle de colère. L’interprétation donnée est que l’expression faciale de colère n’étant pas ambiguë, les participants n’ont pas eu besoin d’intégrer des informations contextuelles, traitées à un niveau implicite seulement, dans leurs jugements, bien que cela ait été démontré à un niveau explicite (voir Mumenthaler & Sander, in revision).

Il serait donc intéressant d’investiguer la pertinence des informations explicites versus implicites, dans les évaluations individuelles, qu’il s’agisse de matériel ambigu ou non, afin de mieux comprendre quelles sont les données contextuelles utilisées par les individus pour juger d’expressions plus ou moins équivoques. Ceci pourrait nous fournir une meilleure compréhension sur le lien qui peut exister entre l’ambiguïté de certains stimuli, et le niveau de traitement des informations contextuelles nécessaire à leur décodage.

En somme, cette étude suggère que nos propres évaluations sont influencées par les réactions émotionnelles d’autrui dans le contexte, comme l’ont initialement proposé Manstead et Fischer (2001), et que le social appraisal a un effet non seulement sur l’expression ainsi que le ressenti émotionnels, mais également sur la perception des émotions, et ce de manière implicite. Il paraît ainsi important d’inclure cet aspect social dans les théories des évaluations cognitives, puisque ce critère semble pertinent pour le décodage d’expressions émotionnelles, et qu’il a lieu à un niveau précoce, automatique et implicite. Plus largement, il serait

intéressant d’investiguer le rôle du social appraisal à un niveau clinique, et d’observer comment le jugement d’autrui influence la perception émotionnelle de différents individus atteints de difficultés psychologiques, que cela se fasse de manière explicite ou implicite, afin d’avoir un regard enrichi sur la composante socio-émotionnelle de leur trouble et sur les processus conscients ou non qui peuvent les différentier des individus tout-venant.

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