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Rôle de la métaphore dans la chronique judicaire d’Abdelatif TOUALBIA

2.1. Recours à une mise en scène

2.4.5. Rôle de la métaphore dans la chronique judicaire d’Abdelatif TOUALBIA

- drapeau blanc - larmes de crocodile - à côté de la plaque - tac au tac - la mauvaise foi

Exemple 1 : « Un monde fou avait envahi la cour d´Alger au Ruisseau. Des parents, des amis, des proches étaient là, pas seulement la presse nationale dans sa totalité, même la caméra de l´Unique! »73

Exemple 2 : « un effort pour rendre justice dans les limites de la loi, au milieu d´un océan de larmes de crocodile de l´auteur de l´acte abject qui avait tout fait pour ne pas croiser le regard «tueur» du papa de la victime... »74

2.4.5. Rôle de la métaphore dans la chronique judicaire d’Abdelatif TOUALBIA

La phraséologie juridique s’intéresse aux tournures typiques de la langue du jargon judiciaire par l’usage particulier des figures de style, de locutions diverses et de formes grammaticales et syntaxiques. Elle couvre un caractère unique et donne à ce langage du droit sa spécificité. Les métaphores occupent une place dans la chronique judiciaire d’A.TOUALBIA.

Frédéric Houbert, 2011 affirme que « Les métaphores juridiques permettent de rendre accessibles, au moyen d’images évocatrices et familières, des concepts qui, sans elles, resteraient abstraits.» (P.1)

Le degré d’abstraction et de technicité du langage judiciaire justifie parfois chez les chroniqueurs journalistiques l’utilisation d’images qui vulgarise en quelque sorte l’expression juridique pour atténuer la technicité du domaine des lois.

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cf. « Ces juges «fonctionnaires », journal « L’EXPRESSION », Abdellatif TOUALBIA, 06 Décembre 2010

145 3. Commentaire

On considère qu’un discours est exclusivement juridique lorsqu’il établit ou désigne les règles du droit. On peut citer la loi, le jugement, les conventions... Tandis qu’Abdelatif TOUALBIA intègre tous les messages qui participent aux audiences : les déclarations des témoins, les avis des experts, les décisions du juges, les paroles des magistrats et avocats etc.

Nous avons montré plus haut que le discours juridique est un discours complexe et difficile d’accès pour le lecteur. Dans les textes de LA GAZETTE, il y a plus de termes juridiques, donc, ils sont faits pour un public spécial (Avocats, juristes, enseignants de droit, étudiants de droit...), un public, ciblé avant l’écriture des textes prenant en considération l’âge ou le niveau des destinataires.75 Les auteurs de LA GAZETTE sont des doctorants en droit, des enseignants à l’université de droit qui exercent le métier de droit, ce qui explique le grand nombre de termes juridiques dans leurs articles. Leur discours comporte une partie du lexique spécifique liée à la pratique du droit évoluant dans un cercle fermé. Un discours dont la compréhension, étant seule accessible aux initiés ou aux professionnels, nécessite une formation spécialisée ou une longue fréquentation de textes particuliers relevant d’un des discours du droit.

Dans la rédaction des textes d’Abdelatif TOUALBIA, il y a plus de langue générale. En conséquence, ce sont des textes de vulgarisation. Abdelatif TOUALBIA est un journaliste. Il s’avère que son langage n’est pas le même que celui de la salle du tribunal et pour cause, il fait appel à un ensemble de figures de style dont notamment la question de la métaphore. La métaphore dans sa chronique judiciaire continue d’enrichir les débats entre les acteurs des différents discours en appliquant la loi. Abdelatif TOUALBIA, en rapportant les événements et les paroles de la salle d’audience, continue d’attirer le public vers ses chroniques afin de

connaître les droits et les obligations.

Si nous comparons le discours du juge à celui d’Abdelatif TOUALBIA, nous voyons que le discours du juge est spécialisé et technique, celui d’Abdelatif TOUALBIA est plus un discours de vulgarisation puisqu’il s’agit d’un média à large public étant donné qu’il n’est pas destiné

75 « Chaque lecteur interprétera votre texte, notamment en fonction de son niveau de connaissance du sujet évoqué.». Source : ANIMAFAC, « s’engager pour la diffusion des savoirs », éd. ANIMAFAC, disponible en PDF sur : www.animafac.net/assets/Uploads/Sciencesociete.pdf, P.10

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seulement aux juristes et justiciables. Sans l’existence de ses métaphores qui jouent un très grand rôle dans la formation des expressions idiomatiques de langue de droit dans sa chronique, la lisibilité en sera entachée.

On peut résumer la lisibilité en quelques mots : simplicité, concision, cohérence, logique et intérêt humain. Pour que les conditions de lisibilité soient réunies, ces cinq aspects doivent se vérifier à quatre points de vue dans le texte : le vocabulaire, l’énonciation (ou syntaxe), la structure et la présentation76

Dans les textes d’Abdelatif TOUALBIA, un nombre important de métaphores font de son discours, un discours de vulgarisation juridique compréhensible par un lecteur initié ou non.

Tel qu’il a été élaboré par la culture, l’expérience, la précision, la finesse, la mise en œuvre de connaissances professionnelles en français, la découverte et l’approfondissement d’un lexique de spécialité et de la phraséologie du droit, le discours juridique peut être considéré comme un art lié à une pratique du français écrit et oral dans un contexte spécifique réunissant avec un riche vocabulaire une nécessité de transposition de la langue courante à la langue juridique. « Cependant, le discours juridique s’inscrit dans les domaines plus vastes de la langue soutenue et des rituels du français officiel»77

Ce chapitre a donc eu pour objectif de mettre en relief les principaux lieux communs / non communs des discours de LA GAZETTE et d’Abdelatif TOUALBIA notamment sa simplicité / complexité. Cette étude comparative des textes juridiques dans les différents discours de LA GAZETTE et de la chronique d’Abdelatif TOUALBIA inclut la précision du discours juridique, la détermination des particularités lexicales et sémantiques des termes des deux chroniques, les processus de la simplification en particulier la métaphore.

Pour conclure ce chapitre et puisque les discussions autour du lexique juridique soulèvent nécessairement des questions théoriques et méthodologiques, comment voyez-vous

76 Colloque international du Centre international de la Common law en français (CICLEF) (2, 1995, Bruylant, Bruxelles. In: le site du Centre international de lisibilité [en ligne]. Disponible en PDF sur : http://www.lisibilite.net/articles/francaisjuridique.pdf, page 9 (consulté le 20 mars 2013)

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l’interprétation des textes de LA GAZETTE et des chroniques d’Abdelatif TOUALBIA dans un environnement social qui apparaît aujourd’hui ignorant le langage du droit ?

Nous complétons maintenant cette étude comparative entre la chronique judiciaire d’Abdelatif TOUALBIA et LA GAZETTE juridique de Lyon3 par une présentation et une analyse des résultats d’enquêtes réalisées auprès des étudiants en droit.

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DEUXIÈME CHAPITRE