• Aucun résultat trouvé

Emploi des prépositions dans les discours de la chronique d’Abdelatif TOUALBIA

2. Formation des termes actuels du lexique juridique français

2.4. Formation des syntagmes (en juridique)

2.4.1. Emploi des prépositions dans les textes juridiques

2.4.1.3. Emploi des prépositions dans les discours de la chronique d’Abdelatif TOUALBIA

Les syntagmes les plus nombreux dans la chronique d’Abdelatif TOUALBIA concernent le terme « chambre » :

- chambred’accusation ;

- chambredu référé ;

- chambrepénale.

Certains syntagmes formés à l’aide de lettres initiales ou de la première syllabe constituant une unité de sens peuvent être déformés sous forme de sigles.

2.5. L’abréviation

On abrège un mot c’est n’en écrire qu’une partie, soit en supprimant le son « ou », ou les sons nasalisés, ou toutes les voyelles (et parfois de quelques consonnes), ou alors en supprimant la fin des mots. Exemples : - pr = pour ; - pq= pourquoi ; - pdt = pendant ; - Tx= texte ; - qqch = quelque chose ; - Exo= exercice ;

Les abréviations employées par les auteurs de LA GAZETTE :

- cf (se référer à) ;

- CE (Commerce Extérieur) ; - R. 123-54 (Règle 123-54) ;

39 - C. civ, art.2387 (code. civil. article.2387) ; - act. (acte);

- Proc. (procédure) ;

- cass.com. 16 déc.2008, n°07.18050 (cassation. Commission. 16 décembre 2008, numéro 07.1050).

Nous trouvons dans les écritsd’Abdelatif TOUALBIA certaines abréviations telles que :

- Madame l´ex ;

- BCBG (bon chic bon genre) ; - SVP (S'il vous plaît) ;

- PV (Procès-verbal) ; - n°04-08 (numéro 04-08).

La concision est aussi obtenue grâce à l’usage des sigles. D’après l’ATILF (Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française), la siglaison est l’opération de formation des sigles à partir des lettres initiales des termes formant une unité lexicale fréquemment employée.

CHARAUDEAU l’explique : comme suit : « Ce procédé ne s’applique qu’à des séquences qui servent à dénommer officiellement des organisations politiques et syndicales (RATP, ONU, UNESCO, etc.), des pays (USA, RFA, etc.) ».32

Il ajoute que : « Ce procédé peut être utilisé en d’autres circonstances, par manière de dérision et par snobisme pour dénommer des catégories de gens (les BCBG) » et que « parfois certains objets sont dénommés par un sigle : BD, ULM (Ultra Léger Motorisé) ».

Il s’agit d’une abréviation composée d’initiales pour désigner les différents organismes, les partis politiques, les clubs sportifs, les Etats, etc.

Exemples :

- ONU : Organisation des Nations Unies ;

40 - VTT : Vélo Tout Terrain ;

- LASER: Light Amplification by Simulated Emission of Radiation.

Citons quelques sigles utilisés dans les textes de LA GAZETTE pour désigner des figures juridiques. Le syntagme source est indiqué entre parenthèses pour mieux comprendre le sigle.

- SAS (Société par Actions Simplifiée) ;

- CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) ;

- HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) ; - QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité) ;

- CJUE (Cour de Justice de l'Union Européenne) ; - EDH (Error Detection and Handling);

- SNCF (Société Nationale des Chemins de Fer) ;

- TFUE (Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne) ; - VEBIC (Vaasa Energy Business Innovation Centre) ;

- LPP (Légal Professional Privilège) ; - UE (Union Européenne).

Les sigles utilisés par Abdelatif TOUALBIA :

- APC (Assemblée Populaire Communale) ;

- DGSN (Direction générale de la sûreté nationale) ; - ANP (Armée Nationale Populaire) ;

- ALN (Armée de libération nationale) ; - P-DG (Président Directeur Général) ;

- SNTP (Société Nationale de Travaux Publics) ;

- EPSR (Entreprise de Panneaux de Signalisation & Revêtement) ; - ENPS (Entreprise Nationale des Panneaux de Signalisation).

41 2.6. La néologie des termes juridiques en général

Selon LERAT, « vue du coté de la lexicographie, la néologie n’est rien d’autre que l’enregistrement de mots nouveaux, sous la pression des besoins de dénomination, d’expression et de communication» (LERAT 1995: 131).

Aussi, s’interroge DEROY (1956: 137-138), « qui peut dire qu’il y ait jamais nécessité absolue d’emprunter un mot? Une langue offre toujours, en principe, une possibilité de s’en dispenser en créant un néologisme».

À cette fin, le Conseil International de la Langue Française (§ 3.1.1.) coopère pour gérer les ressources linguistiques en préconisant de remplacer les emprunts par l’emploi de termes francisés. L’étude de l’intégration des néologismes à la langue juridique est très intéressante. Des termes nouveaux sont construits ayant recourt au néologisme.

Plusieurs suffixes sont utilisés pour créer des néologismes (Cornu 1990 : 161). Les néologismes ne sont pas créés de manière aléatoire mais répondent à des règles de formation très précises. Les néologismes répondent au besoin d’exprimer ou d’appréhender des réalités nouvelles.

- Le néologisme « Juridicité » formé par le suffixe - ité , s’emploie pour désigner ou souligner le caractère de ce qui est juridique, de ce qui relève du droit.

- Le néologisme « judiciarisation », dérivé du mot « judiciaire », désigne la multiplication des mécanismes judiciaires.

Nous citons d’autres exemples de néologismes tirés du dictionnaire juridique :

- juridictionnaire , constructible/constructibilité, correctionnalisation / correctionnaliser, administrativiste , affairiste, arbitrabilité, baillaire, bijuridisme, pluripartite, chantage, col d’acier, commercialiste, communautariste, européaniste, infracteur, justice conciliationnelle, conjoncturiste, domanialisation, effectivisation, expertal, fiducial, finalitaire, forensique, infractionnel, maltraitance, obsolescent, pénologues, sentenciel, processualiste / processuel, prudentiel, parajuriste, récepticité, sociétariste

42 3. Commentaire

La formation des termes juridiques obéit aux mêmes règles de formation du vocabulaire général. Les syntagmes nominaux sont particulièrement fréquents. C'est, en effet, un des traits qui distinguent la langue juridique de la langue littéraire et de la langue parlée. Dans les syntagmes nominaux de la langue juridique, le complément, du nom d'action, est souvent exprimé par un syntagme prépositionnel qui peut être lui-même complété par un autre syntagme prépositionnel et ainsi de suite.

Exemple de LA GAZETTE :

- Droit d’inscription sur les listes électorales

Tableau 1: Répartition des termes juridiques de

LA GAZETTE

Modalité de réponse Effectifs %

Termes simples 250 75,53%

Syntagmes 78 23,57%

Termes composés 3 0,90%

Total 331 100%

Source : élaboré par nos soins

Sur 331 termes juridiques de LA GAZETTE, 75,53% sont des termes simples, 23,57% sont des syntagmes.

Source : élaboré par nos soins

44%

56%

Graphe n° 1: Répartition des syntagmes juridiques

dans LA GAZETTE Syntagmes sans prépositions Syntagmes avec prépositions

43

Parmi ces syntagmes, 56% sont employés avec des prépositions, la plus récurrente est la préposition « de ».

Le dictionnaire est le moyen le plus connu, consulté et le plus adopté pour l’analyse d’un lexique de spécialité. Dans le dictionnaire du juridictionnaire, nous avons 207 syntagmes construits avec la préposition « de » pour compléter le terme droit. 3% de ces syntagmes sont utilisés par les auteurs de LA GAZETTE. Exemples : - Droit de la concurrence ; - Droit de la défense ; - Droit de la propriété ; - Droit de préemption ; - Droit de vote.

Tableau2: Répartition des termes juridiques de la

chronique d’Abdelatif TOUALBIA

Modalité de réponse Effectifs %

Termes simples 151 80,75%

Syntagmes 33 17,65%

Termes composés 3 1,60 %

Total 187 100%

Source : élaboré par nos soins

Sur 187 termes juridiques de la chronique d’Abdelatif TOUALBIA, 80,75% sont des termes simples, 17,65% sont des syntagmes.

44

Source : élaboré par nos soins

Parmi ces syntagmes 44% sont employés avec des prépositions, la plus récurrente est la préposition « de ».

À partir de ces statistiques, nous remarquons que dans LA GAZETTE et la chronique d’Abdelatif TOUALBIA, les termes simples sont plus nombreux que les termes syntagmes terminologiques. Nous constatons, aussi, que les auteurs de LA GAZETTE utilisent plus de syntagmes prépositionnels qu’Abdelatif TOUALBIA.

Le terme « affairiste » est le seul néologisme employé par Abdelatif TOUALBIA. Nous pensons que le public connait ce terme.

Exemple: « [...] émanant du (monde des affaires, ses collègues et les affairistes de tous bords[...] »33

Les sigles et les abréviations sont plus utilisés par les auteurs de LA GAZETTE.

Exemple : « la validité des antichrèses (désormais appelées gages immobiliers (C. civ, art.2387) constituées en faveur du créancier ne relevait pas du pouvoir juridictionnel du juge-commissaire»34

33 cf.« Zayane, acte II», journal « L’EXPRESSION », Abdellatif TOUALBIA, 12 mai 2011.

34 cf. « Le juge commissaire est compétent pour apprécier la validité d’une sûreté réelle constituée en faveur du créancier », LA GAZETTE Juin 2011, Geoffroy BERTHELOT

56% 44%

Graphe n° 2: Répartition des syntagmes juridiques

dans la chronique d'Abdelatif TOUALBIA

Syntagmes sans prépositions Syntagmes avec prépositions

45

Abdelatif TOUALBIA n’utilise presque pas d’abréviations. Pourtant nous remarquons qu’ils fonctionnent sémantiquement comme les unités simples.

Exemple : « [...] poursuivi par les termes de l´article 222 du Code pénal [...]»35

Contrairement à la norme des dictionnaires juridiques qui utilisent les syntagmes prépositionnels avec les prépositions « à » et « de », à titre d’exemple, « Admissible à titre de preuve», « Accusation de voies de fait », Abdelatif TOUALBIA utilise la détermination adjectivale « chambre correctionnelle », « cour suprême ».

En effet, les textes des chroniques judiciaires d’Abdelatif TOUALBIA, sont des textes à caractère de vulgarisation. Il utilise plus de termes pour un lecteur réel ou potentiel. Il utilise aussi des termes argotiques tels que : « Flic », « fric », « voyou »

Exemple : « L´inculpé de trafic de drogue n´a que ses déclarations à étaler face à la juge. Sa parole contre celle des flics[...]»36

35 cf.« Ikhlef? En relief », journal « L’EXPRESSION », Abdellatif TOUALBIA, 20 novembre 2010.

46