• Aucun résultat trouvé

Le rôle limité du Pacte andin

Dans le document La Colombie dans le Groupe des Trois (Page 61-63)

le Mexique et le Venezuela

1.1 Le rôle limité du Pacte andin

Le Pacte andin fut l’un des premiers pas vers un processus de régionalisation entre les pays de l’Amérique du Sud. Le traité fut signé en 1969 à Cartagena, en Colombie, mais était précédé de l’Association latino-américaine de libre commerce ALALC, ce qui, de fait, ne lui conférait qu’une dimension moyenne au niveau économique. Les pauvres résultats du Pacte andin, l’échec des négociations y relatives, ainsi que les différences économiques ont amené à un nouvel accord de libre-échange entre les pays de la région. Pourtant, les pays andins ont voulu établir un groupe de pays dans le but de progresser plus dynamiquement dans le commerce et l’intégration. Selon ces motivations, il fut créé avec les caractéristiques suivantes:

a) la constitution d’une union économique dans un délai de 10 ans, grâce à une union douanière incluant un système harmonisé des politiques dans les secteurs de la technologie, des IDEs et de la politique industrielle.

b) l’objectif primordial de former un espace économique et de se procurer les outils nécessaires pour obtenir un développement industriel soutenu.

c) la création d’un marché sur la base d’une politique de libéralisation commerciale automatique et linéaire, avec un droit douanier externe commun, ainsi que l’application d’un programme d’industrialisation.

d) le principe de développement économique et l’équilibre dans le processus d’intégration et dans le fonctionnement des principaux instruments.

e) l’inclusion d’une série d’objectifs communs et spécifiques en ce qui concerne les politiques économiques et sociales74.

74

47

Les premières années de l’application de l’accord furent très productives, grâce à une grande volonté politique de faire avancer le traité. Le commerce intra-régional augmenta et, malgré toutes les impasses dans les négociations, l’accord fut soutenu par tous les gouvernements. En 1972, le programme sectoriel de développement industriel a été approuvé, provoquant l’accession du Venezuela au Pacte andin, de telle sorte que cet accord fut finalement formé par la Bolivie, la Colombie, le Chili, l’Equateur, le Pérou et le Venezuela.

Au début des années 70, les premières difficultés sont apparues, notamment le non-respect, par le Chili, de la décision 24 (Regimen Común de Tratamiento a los Capitales Extrangeros y

sobre Marcas, Patentes y Regalias). D’ailleurs, le Chili a entamé un programme d’ouverture

néo-libérale incompatible avec la position des autres membres de Groupe andin75. A cela s’ajouta une profonde crise politique qui a virtuellement paralysé le marché durant deux ans. Depuis le début des négociations au sein du Groupe andin, il existait deux tendances claires au niveau politique, la première étant celle d’une stratégie d’ouverture commerciale par la Colombie et le Chili et la seconde promulguant un programme de développement social. Le Chili, n’étant pas en accord avec cette seconde tendance, décida finalement de se retirer du Pacte andin en 1976.

Dans ce contexte, les complications du développement du Groupe andin et le manque de représentativité dans le commerce régional peuvent être expliqués de la manière suivante :

- le changement radical dans les politiques économiques de certains pays membres du groupe, en ce qui concerne la libéralisation des échanges, a augmenté les écarts entre ceux qui ont maintenu les mêmes modèles protectionnistes.

- le non-respect, par tous les membres, soit des normes, soit de la non- incorporation des décisions du Pacte andin, dans les pays respectifs, a provoqué une contraction du commerce intra-groupe.

- la difficulté dans la négociation et la préparation des programmes sectoriels d’industrialisation a fait obstacle au développement normal du programme.

- les conflits politiques et territoriaux entre les pays membres ont provoqué de graves tensions économiques.

75

48

- la grande différence d’industrialisation parmi les pays membres, ainsi qu’une capacité exportatrice presque inexistante, ont désavantagé les pays moins avancés au sein du groupe.

Par conséquent, le Groupe andin subit une stagnation dans les négociations et dans le commerce intra-régional. Dans le but de donner une nouvelle impulsion à l’accord, un programme a été mis en place: «Plan de Reorientación del Proceso Andino». Ce plan comprenait la formation d’un marché élargi, l’intégration du secteur industriel, le financement et l’intégration de l’agriculture et l’application d’un régime économique spécial pour la Bolivie et l’Equateur. Mais, «las diferentes fuerzas lograron disociar el Pacto Andino, retrasando sensiblemente el avance, metiendo también en peligro las estructuras comunitarias76». Finalement, en 1987, les membres ont promulgué le Protocole de Quito afin de maintenir l’existence du groupe et d’adapter les objectifs d’accord à la nouvelle réalité de la région. En marge de tous les problèmes politiques, le commerce au sein du Groupe andin, pendant les dix premières années, augmenta d’une moyenne annuelle de 28,2%. Mais, à partir de 1979, les flux de commerce sont demeurés stationnaires. En 1983, les chiffres commerciaux ont montré une contraction très violente qui, dans le cas colombien, se traduisit en régression. Entre 1970 et 1980, la participation a chuté de 47% à 33%.

Suite au VIIe Conseil présidentiel, le Groupe andin fut modifié et réactivé, pour devenir le Pacte andin. Cette renégociation entraîna aussi l’abandon des objectifs, notamment celui de la programmation industrielle et du traitement coordonné des IDEs. Le résultat du nouveau programme d’intégration fut le renforcement de la relation bilatérale entre la Colombie et le Venezuela, où se déroulent plus de 75,8% du commerce intra-régional de l’accord.

Dans le document La Colombie dans le Groupe des Trois (Page 61-63)