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La dynamique de la compétitivité colombienne dans le G-

Dans le document La Colombie dans le Groupe des Trois (Page 165-168)

Chapitre IV: L’évolution commerciale de l’Accord de libre-échange du Groupe des Trois et les effets dans

N. Chapitre Description Indice Chapitre Description Indice

2 Les effets économiques du G-3 en Colombie et l’évolu tion de la compétitivité commerciale colombienne

2.2 La dynamique de la compétitivité colombienne dans le G-

Selon Cohen, la compétitivité d’une nation se mesure par son degré de production de biens et services, satisfaisant la demande internationale en condition de marché libre et accroissant les revenus des citoyens. La compétitivité au niveau national est donc basée sur le comportement supérieur de la productivité205. Dans ce contexte, la théorie

économique soutient l’idée que le commerce international d’un pays doit avoir comme pilier le principe des avantages comparatifs, selon lequel la croissance se promeut grâce à la spécialisation et à l’exploitation des facteurs productifs. Néanmoins, le concept d’avantage comparatif ne s’adapte pas aux conditions réelles du marché. C’est pourquoi, dans un processus de libéralisation commerciale, il est nécessaire de consolider l’insertion progressive aux marchés internationaux. Bien qu’elle puisse se développer d’une façon naturelle grâce aux avantages comparatifs, à long terme, représenter le résultat d’une politique de créativité, d’innovation, d’amélioration de la productivité et d’organisation productive.

Mais l’avantage comparatif basé sur la disponibilité des facteurs est moins déterminant dans la compétitivité des nouveaux marchés. Alors que les avantages comparatifs ne déterminent pas le degré de pénétration d’un marché, la compétitivité d’un pays indique la possibilité de concurrence au niveau international. Donc, selon Ten Kate, la compétitivité commerciale d’un pays est sa capacité à concurrencer de manière efficace l’offre étrangère de biens et services dans les marchés interne et externe206.

204Voir: Jürgen Weller, «Economic Reforms, Growth and Employment: Labour Markets in Latin America and the Cari-

bbean», 2001, page 56.

205 Voir: Cohen, «Speaking Freely», 1994.

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Suite à la libéralisation commerciale, la compétitivité colombienne est devenue un objectif très important dans l’insertion colombienne aux marchés internationaux. Donc, la nouvelle politique de compétitivité colombienne avait pour but d’améliorer les avantages comparatifs et la compétitivité commerciale dans le G-3. A cette fin, cette section étudiera l’évolution de la compétitivité de la Colombie au sein du Groupe des Trois, face au Mexique et au Venezuela, entre 1994-2000, sur la base des secteurs productifs du système de classification CITI à quatre chiffres. Au niveau commercial, l’évolution de l’échange des biens est une variable ayant une relation avec la compétitivité relative et les avantages comparatifs des différents secteurs de la production d’un pays. Afin d’évaluer les flux de commerce, il existe plusieurs indicateurs qui reflètent la compétitivité d’un pays, notamment le taux de pénétration des importations, le taux d’ouverture exportatrice, la balance commerciale relative et finalement l’indicateur d’avantage comparatif relevé. Ces indicateurs vont nous permettre d’analyser l’évolution de la compétitivité commerciale colombienne dans le Groupe des Trois.

Le taux de pénétration des importations (TPI) mesure alors la proportion du marché interne qui s’approvisionne en importations en provenance du Mexique et du Venezuela. L’augmentation du TPI indique que les importations s’accroissent plus rapidement que la consommation apparente, ce qui pourrait signifier une perte de la participation dans le marché intérieur, et partant une perte dans la compétitivité des produits nationaux face aux importations intra-groupe.

Le TPI se définit alors comme:

importations

TPI = --- consommation apparente où,

la consommation apparente (CAP) correspond à: CAP= production + importations – exportations.

Ensuite, le taux d’ouverture exportatrice (TOE) reflète le pourcentage de la production qui s’exporte, indiquant les tendances de la compétitivité sectorielle. Son accroissement montre que les exportations augmentent à un rythme plus élevé que la production, ce qui signifie un plus grand accès aux nouveaux marchés et une meilleure compétitivité des produits nationaux face aux produits en provenance du Mexique et du Venezuela. Elle se définit comme suit:

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exportations

TOE= ---

production

Finalement, pour analyser la compétitivité colombienne au sein du G-3, on utilisera la balance commerciale relative (BCR) qui, globalement, indique la magnitude du déficit ou des bénéfices de la balance commerciale par rapport à la valeur de l’offre totale et qui, schématiquement, s’écrit comme suit:

(X – M)iNr

BCR= --- (X + M) iNr

Le numérateur fait référence à la balance commerciale entre le pays N et les pays (ou régions) R pour le produit i; le dénominateur est le commerce bilatéral total entre le pays N et les pays (ou régions) R. La BCR oscille entre une valeur de –1 et 1 et reflète un avantage comparatif lorsqu’elle est positive et un désavantage lorsqu’elle prend une valeur négative. Alors, l’avantage comparatif sera plus important lorsqu’elle s’approchera de la valeur 1 et, à l’inverse, le désavantage sera plus important lorsqu’elle s’approchera de la valeur –1.

Néanmoins, les résultats peuvent présenter un certain degré de variation dû aux changements dans la balance commerciale bilatérale, dans le montant du commerce bilatéral ou parfois dans les changements des deux mesures, alors que les variations sont directement proportionnelles pour la balance commerciale ou inversement proportionnelles dans le cas du commerce bilatéral.

Les résultats obtenus à partir des chiffres de commerce de la CITI, entre les trois pays, nous montrent que les exportations en provenance du Mexique en 1994 étaient peu représentatives dans le marché colombien. Mais à partir de la création du G-3 en 1995, elles ont pris une partie importante du marché, indiquant que les produits mexicains avaient un avantage supérieur aux produits nationaux, ce qui permit une rapide insertion dans le marché. Cette tendance est restée la même jusqu’en 1999, où les importations en provenance du Mexique ont fortement chuté.

Le TOE nous indique que, dans les premières années de la création du G-3, la Colombie n’a pas profité de l’accès au marché mexicain. Par contre, la relation entre la production et

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Tableau XXIII

Indicateurs de la compétitivité colombienne dans le Groupe des Trois

Colombie-Mexique 1994 1995 1996 CODE PRODUIT TPI TOE BCR TPI TOE BCR TPI TOE BCR

3213 Fab. De tissus 0,001 12,9 1,4 6,8 2,8 0,2 2,3 2,1 0,0 3219 Fab. textiles 0,074 10,2 -0,8 1,1 8,3 -0,9 1,1 7,5 -0,9 3233 Fab. prod. cuir 0,001 22,6 1,0 0,0 11,1 1,0 -0,2 52,8 4,0 3240 Fab. chaussures 0,011 33,0 1,5 0,7 0,0 -0,7 1,1 2,1 -0,8 3512 Fab. engrais 0,004 16,6 1,1 -0,2 15,3 1,3 -0,1 16,6 2,2 3833 Fab. appareils élec. 0,040 59,5 0,8 3,1 62,2 -0,3 1,1 36,2 -0,9 3904 Prod. manufact. 0,004 12,1 1,8 2,3 4,7 -0,3 1,8 6,5 -0,4 Total industrie 0,014 3,7 -0,6 1,1 2,4 -0,8 1,1 2,1 -0,8 1997 1998 1999 CODE PRODUIT 3213 Fab. De tissus -3,5 3,4 0,5 -2,6 3,2 0,6 -0,2 5,3 2,4 3219 Fab. textiles 1,2 18,4 -0,8 1,4 26,4 -0,7 1,2 11,1 -0,8 3233 Fab. prod. cuir -0,3 18,6 3,0 -0,1 36,9 2,9 -0,1 19,5 1,3 3240 Fab. chaussures 0,9 0,2 -0,8 0,9 0,8 -0,6 2,0 1,5 0,2 3512 Fab. engrais -0,1 19,6 2,1 -0,1 13,9 1,8 -0,2 12,1 1,1 3833 Fab. appareils élec. 1,0 10,6 -1,0 1,0 3,9 -1,0 0,0 77,9 2,8 3904 Prod. manufact. 2,1 9,4 -0,4 1,5 9,9 -0,6 2,0 14,6 -0,4

Total industrie 1,1 2,2 -0,7 1,1 2,2 -0,7 -2,9 11,7 0,4

Colombie-Venezuela 1994 1995 1996

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