• Aucun résultat trouvé

Chapitre II.1 LES RESPONSABLES SYNDICAUX : TRAJECTOIRES,

II.1.3 Rôle dans la fédération et vision du syndicalisme

Après avoir traité des trajectoires de ces responsables syndicaux, il s'agit maintenant de rendre compte du rôle qu'ils jouent au sein des fédérations respectives pour pouvoir ensuite situer cette analyse dans un raisonnement plus général sur l'ensemble du fonctionnement des deux UD.

Nous aurons à nouveau recours à l'analyse des discours afin de faire émerger les différents registres discursifs. Dans quelle mesure les récits de ces syndicalistes relèvent-t-ils du discours syndical – et du sens commun – ou de l'expérience de terrain ? Pour pouvoir répondre à cette question, nous avons choisi de resituer ces discours dans le contexte des pratiques des deux acteurs que nous avons pu observer lors de notre période d'observation. En effet, il ne faut pas négliger que la récolte d'informations sur les pratiques sociales s'accompagne du sens qui est donné par les acteurs à ces pratiques (Arborio et Fournier 2010).

II.1.3.1 Un délégué « auprès des salariés»

Aujourd'hui, Säd est membre de la direction de l'UD de Marseille et secrétaire général du syndicat départemental des entreprises de propreté CGT. Il travaille pour une grande entreprise de nettoyage (qui compte 60 000 salariés dont 2800 dans les Bouches du Rhône) en tant que chef d'équipe échelon 3, dans une équipe de TS (travaux spéciaux). Dans cette entreprise, il est délégué syndical, délégué du personnel et délégué au comité d'entreprise. De même, il participe activement aux permanences hebdomadaires qui se tiennent à l'UD et assiste les travailleurs quand ils sont convoqués

chez l'employeur.

« Bon... c'est vrai que...j'ai trois mandats, je cumule trois mandats...[...]. D'un côté c'est bien, de l'autre côté c'est pas bien ! Pourquoi c'est bien ? Parce que ça me permet d'être plus présent vis-à-vis des salariés, pour les salariés, et pour mon syndicat.[...] Et c'est pas bon, de l'autre côté, parce que je me retrouve avec beaucoup de travail. […] Je veux dire à un moment donné quand on est dans le syndicat, on milite ! On regarde pas l'heure. Donc... .. moi il y a longtemps que je ne regarde pas l'heure![...] Mon objectif c'est pas plutôt le...syndicat... c'est plus être auprès des gens. »

Le syndicat est, pour Säd, le lieu où l'on milite, mais aussi où on peut « aider les gens ». C'est pourquoi, il explique qu'il considère – comme d'autres délégués100 - le poste de chef d'équipe comme étant incompatible avec celui de délégué : « ... à mon avis tu ne peux pas à la fois être au four et au moulin ». En effet, si on se situe sur le plan des dynamiques qui touchent le secteur du nettoyage, cette incompatibilité trouve son explication dans la tendance qu'a le patronat à externaliser le contrôle et la gestion de la main-d’œuvre vers les chefs d'équipes. Dans ce contexte, il est de plus en plus difficile pour un salarié qui occupe le poste de chef d'équipe de conjuguer ses responsabilités dans le travail avec l'activité de défense et de protection des salariés qui est censée être celle du délégué.

Néanmoins, dans les faits, Säd occupe le poste de chef d'équipe, même s'il nous explique qu'étant affecté aux travaux spéciaux, il n'a aucun salarié sous sa responsabilité car il travaille seul en se déplaçant au sein du département. Toutefois, sa vision sur l'incompatibilité des rôles doit être saisie à partir de la vision qu'il exprime sur ce qui, pour lui, est et doit être un militant syndical et qui se résume dans la priorité du délégué à être « auprès des salariés ».

« ...donc pouvoir les aider... peu importe ce que je peux leur offrir... . J'avais ce moyen là qui était le syndicat, la CGT, que j'ai aussi choisi par conviction ! Parce que, je voyais c'était la plus combative, je veux dire... et bon, ça me renforce un peu plus parce que je me sens utile pour les gens et donc je me mets à leur service. »

Il s'agit là d'une vision du militantisme qui est dépourvue de toute attachement à un projet ou idée politique plus globale. En revanche, l'objectif de « se rendre utile » semble se conjuguer avec le référentiel idéologique (Hyman 2001) de la lutte et du 100 Cf. chapitre II.4, pag 349.

combat qui est propre à cette confédération, choisie parce « la plus combative ». Se mettre au service des autres et la défense des salariés demeurent les éléments qui sont à la base de la vision que Säd a de son rôle dans l'organisation syndicale et en tant que militant CGT.

Sur les engagements en dehors du syndicat il dit :

« Non, non, non. Partis politiques et tout ça, ça me dit rien donc...parce que comme je dis, moi mon but c'est d'essayer d'aider les gens donc voilà ... »

L'engagement dans le syndicat ne s'accompagne pas d'un engagement politique. Ainsi, le profil de ce secrétaire conduit à remettre en question ce qui était un élément structurant de l'époque fordiste, à savoir le double engagement syndical et politique qui se traduisait dans l'adhésion à la fois à la CGT et au PCF, en tous cas pour les militants les plus actifs et les cadres de ces organisations101.

Pour appréhender en profondeur sur quelles bases se fonde le rôle de ce syndicaliste dans l'UD CGT nettoyage de Marseille, il faut situer son entrée à l'UD en tant que secrétaire général.

En effet, dans la période précedente, ce syndicat avait vécu une période de fort endettement et de mauvaise gestion, raison qui a poussé l'UD à intégrer le militant Charles Hoareau au sein du nettoyage pour qu'il s'engage à réetablir le fonctionnement de cette structure. Dans cette situation, des délégués (pour la plupart d'origine algérienne) qui étaient déjà des militants syndicaux mais qui auparavant n'avaient jamais joué de rôle important au sein du syndicat, prennent le relais et commencent à investir des postes de responsabilité. C'est à ce moment que Säd est choisi pour occuper le poste de secrétaire général.

« On s'est trouvés désemparé, tous divisés... et il y a des personnes bien qui sont parties dans d'autres syndicats, […] et ceux qui restaient se demandaient ce qu'il fallait faire. [...]... tout le monde s'est aperçu qu'à un moment donné, le monde il faut pas qui tienne à une personne ! Parce qu'une fois qu'elle n'est plus là ...il y a tout qui s'écroule. Et donc bon j'étais..., je me sentais obligé de reprendre un peu... l'activité syndicale. Avec les copines et les copains... donc on était obligé de ... montrer qu'on existe, que bon... il fallait à tout prix que le syndicat revive. Et donc on a commencé à se structurer... »

101 Sur les rapports entre partis et syndicats Cf. Barbet, Denis. 2002. « Parti et syndicat dans l’espace léninien. Les mots de Que faire ?  » Mots. Les langages du politique (68) (mars 1): 9-26. Sur les relations entre le PCF et les classes populaires Cf. Mischi, Julian. 2007. « Le PCF et les classes populaires ». Nouvelles fondations (6). http://www.gabrielperi.fr/IMG/article_PDF/article_a938.pdf.

Encore une fois, comme lors de son premier conflit, il déclare avoir été choisi par les autres en tant que seule personne disposée à occuper ce poste.

« Les volontaires, disons, il n'y en avait plus...donc... "Säd vas-y c'est toi, c'est toi, on veut que ce soit toi... ". Bon, je m'y suis mis, mais j'ai dit " Attention ! C'est bien beau mais moi je veux pas être à l'avant de tout, il faut qu'on avance ensemble hein !? ". Parce qu'en fait la fonction moi je l'accepte uniquement si tout le monde accepte de jouer le jeu et de se structurer, parce que c'est trop facile, tout le monde se met derrière moi et après … voilà ! » [Säd]

Interrogé sur le rôle et sur ce qui devrait être, d'après lui, la fonction de la structure de l'UD dans un secteur comme le nettoyage, Säd explique que cette antenne territoriale a, pour lui, l'avantage de constituer un point de rassemblement capable de dépasser les problèmes occasionnés par la dispersion des délégués et des adhérents dans différentes UL de la ville. La Bourse du Travail devient ainsi le lieu fondamental pour pouvoir organiser un réseau et pour rassembler délégués et adhérents.

« Pour lutter... afin de régler certains problèmes et tout, il va falloir de la force, il va falloir du soutien, il va falloir être tous ensemble, pour pouvoir peser sur un choix ou sur une décision ou quoi que se soit. Et donc le but c'est de rassembler. Le but c'est de rassembler et de montrer que ces salariés là ils existent, que leurs problèmes sont réels. » [Säd]

« Donc il y a les patrons, ... je veux dire, à un moment donné ils font ce qu'ils veulent de... ces salariés-là. Donc à un moment donné, pour nous l'objectif c'est de parler à ces employeurs pour leur dire: "Stop ! Attention il y a des lois il faut les respecter et tout ça..." [...] Comme moi, ils m'ont dit: "Ici il y a des lois et tout..." c'est vrai! Les lois elles y sont, il y en a plein! Le code du travail... est-ce que tout le monde les respecte !? » [Säd]

L'interlocuteur privilégié de l'action syndicale est, comme on le verra dans le chapitre consacré à l'action collective102, l'employeur. De ce fait, l'objectif réside dans la mise en visibilité des travailleurs devant leurs employeurs pour que les droits existants soient appliqués. L'approche comparative nous permet de mettre en évidence que dans la description de la stratégie syndicale de cet acteur, sont absents aussi bien le donneur d'ordre que l'opinion publique. Cette non-prise en compte demeure un élément qui est commun aux pratiques syndicales de l'ensemble de la CGT nettoyage de Marseille. L'objectif premier de l'action syndicale se résume dans l'obtention du respect du droit – dont les salariés mêmes ont faiblement conscience – de la part des employeurs.

II.1.3.2 Entre syndicalisme réel et idéal

Fabio, comme nous l'avons déjà expliqué, occupe la fonction de permanent syndical au sein de la Filcams où il est, plus précisément, le responsable du nettoyage. Nous l'interviewons, après les trois mois d'observation que nous avons passés à le suivre dans son activité, à propos des pratiques et stratégies syndicales au sein de la CGIL.

«Le travail de syndicaliste n'est pas standardisé. On fait des choses différentes..., une chose que l'on fait est celle de défendre la convention collective nationale. Il existe une convention collective nationale, il existe – très rarement dans le secteur que je suis – des accords d'entreprise ou de secteur ou de sous-traitance [résultat d'une négociation entre acteurs du système triangulaire de sous-traitance ndr] ou un contrat intégrateur départemental,... mais avant tout, il existe la convention collective qui est le seul instrument, … l'instrument de tutelle des droits des travailleurs le plus important […].

Le rôle du syndicat est principalement de défendre les exigeances de la convention collective nationale. Et cela on le fait avec tous les instruments qu'on a à disposition c'est-à-dire..., à partir de la réception passive d'un travailleur qui a un problème et s'adresse à nous.... On l'accueille, on essaie de comprendre le problème et on essaie de répondre en ouvrant une confrontation avec l’entreprise ou en ouvrant une vertenza103. Jusqu'à arriver à amener en justice l'entreprise, si celle-ci persiste et ne veut pas appliquer la convention collective, … mais aussi et avant tout, essayer de faire en sorte que les travailleurs s'organisent, avec le syndicat, à un niveau plus collectif, chantier par chantier. Je fais plein d'assemblées dans ce sens, partout !» [Fabio]

Lorsqu'il est amené à parler du rôle et des prérogatives du syndicat, Fabio fait aussi référence à la question de la défense du droit. Un droit existant, qui a été acquis par la loi et qui pour cette raison doit être défendu en passant par « l'exigeance » de la convention collective. Autrement dit, nous sommes confrontés à un droit existant qui est tellement peu respecté qu'il devient l'une des revendications principales du syndicat.

La question de la syndicalisation s'exprime et se mesure en termes de cartes syndicales. L'objectif, pour augmenter le pouvoir du syndicat, demeure celui de l'augmentation du nombre d'adhérents. « […] Il y a un parcours progressif et continuel de syndicalisation de parties nouvelles ». Cette question, qui est absente dans le discours du délégué marseillais, revêt en revanche un rôle important pour la compréhension des dynamiques qui façonnent le syndicalisme du syndicat CGIL.

Dans le discours de Fabio, les différents aspects qu'il mobilise pour expliquer les 103 Cf. « Glossaire des sigles et des cohérences sociétales » pag 405

registres d'action et les priorités de son syndicat sont présentés comme autant d'éléments appartenant à une même stratégie syndicale. Dans sa description, des registres d'actions tels que le suivi individuel (« réception passive de travailleurs ») semblent occuper la même place que les actions visant la constitution d'un collectif soudé de travailleurs.

De même, la pratique de la mobilisation et de l'action collective est qualifiée de très répandue (« aussi et avant tout ») et affirmée pour l'ensemble de la fédération. Dans les faits, si d'un côté le suivi individuel demeure la pratique la plus largement développée104

(sans négliger le fait qu’il en existe bien d’autres ) et cela pour l'ensemble de la fédération, les AG et les tentatives de mobilisations collectives constituent les registres d'une pratique utilisée presque exclusivement par ce syndicaliste.

La manière dont ce permanent expose les fonctions et les actions de son syndicat est révélatrice de sa vision du syndicalisme et de ce que devrait être le registre de l'action syndicale. En particulier, cela nous conduit à mettre en parallèle ce discours avec ce que nous avons observé au sein de l'UD et, par la suite, à nous focaliser sur l'analyse de l'écart qui existe entre discours et pratique syndicale. Sur la question de l'assemblée par exemple, nous avons pu constater qu'elle ne constitue en aucune manière la pratique dominante de ce syndicat, mais au contraire celle qui caractérise le plus l'action syndicale de Fabio qui l'emploie régulièrement en tant qu'instrument pour la création d'une conscience collective et syndicale des salariés du nettoyage.

À un autre moment de l'entretien en effet, Fabio avoue que c'est seulement lors de son arrivée que cette pratique a subi une forte impulsion : « parce qu'il y a des chantiers avec une seule personne qui y travaille, parfois deux heures par jour ». Il met d'ailleurs en avant la difficulté qu'il rencontre dans le déroulement d'une telle pratique qui est difficile à mettre en œuvre, à la fois à cause de la structure du secteur et du nombre insuffisant de syndicalistes prêts à s'engager dans une telle activité.

Le système de sous-traitance met constamment à l'épreuve l'action syndicale dans le secteur du nettoyage (Denis 2009c; Béroud et al. 2009; Descolonges 2011; Aguiar et Herod 2006). Face à cette difficulté, l'engagement de ce syndicaliste dans l'organisation des AG dans les chantiers demeure un élément important d'un processus de renouvellement des pratiques syndicales, lequel demeure toutefois partiel et peu partagé au sein de la fédération de référence.

« Si on réfléchit du point de vue de l'organisation,… qu'il y a une organisation qui s'appelle Camera del Lavoro avec à l'intérieur beaucoup de syndicats et des centaines de délégués et de permanents qui vont suivre des entreprises différentes ; … ici [pour le secteur du nettoyage] tu es confronté à un seul syndicat [le nettoyage] à l'intérieur duquel il y a une ou plusieurs personnes qui suivent ce secteur et qui doivent se rendre aussi dans tous ces lieux de travail [si différents entre eux]. Donc évidemment il est impossible d'être présent, même avec beaucoup de volonté, … c'est donc un sacrifice, on ne peut pas être partout ! » [Fabio]

Dans cet extrait, Fabio met en évidence les faiblesses du syndicat du nettoyage qui, alors qu'il appartient à une structure importante comme celle de l'UD, n'arrive pas à couvrir les différents chantiers. Par ailleurs, il conteste la modalité d'AG la plus répandue au sein de la fédération, à savoir les AG qui se déroulent au sein de la Bourse du Travail et non pas dans les chantiers. Cette pratique est pour lui insuffisante, car elle ne permet pas d'atteindre les travailleurs les plus éloignés du monde syndical. De plus, lors de ces assemblées, on ne traite pas des problèmes concrets des travailleurs qu'on parvient à cerner beaucoup mieux lorsque c'est le syndicat qui « se rend » directement sur le chantier.

« On ne parle pas d'organisation du travail dans une assemblée dans laquelle sont présents des salariés qui opèrent dans des chantiers différents … on peut en parler là où il y a une homogénéité en termes de rapport de sous-traitance. Et là, étant donné que les thématiques sont très souvent liées aux questions de l'organisation du travail, des rythmes et de la gestion des horaires, … soit on en parle dans les micro-assemblées que je fais, soit il n'y a pas de moyen de les traiter. » [Fabio]

Dans le prolongement de cette analyse de discours, il est important de rendre compte de la « dissonance » qui s'exprime dans le clivage entre la pratique la plus utilisée au niveau de la fédération – le suivi individuel – et ce qui peut être qualifié comme appartenant à l'idéal de pratique de ce syndicaliste, à savoir l'action collective.

Cette discordance peut être expliquée par le tournant qui caractérise la trajectoire de Fabio qui a fait le choix de devenir permanent (salarié du syndicat), alors qu'il n'avait jamais été délégué. Un choix qu'on peut qualifier de partisan et politique, pour lequel il est rentré dans le syndicat avec une idée assez précise de ce que doivent être le syndicalisme et l'action syndicale. C'est pourquoi son idéal de pratique et sa vision du syndicalisme se trouvent mêlés dans son discours de manière parfois discordante, avec des éléments qui relèvent de la pratique concrète telle qu'elle se déploie au sein de sa fédération et qui ne correspondent que partiellement à sa vision du syndicat.

« Certainement, aller dans les lieux de travail lorsque les travailleurs t'appellent pour faire une assemblée ou te posent un problème non individuel, mais le travail du syndicat est collectif. S'il y a un problème qui ne regarde pas une personne, c'est seulement à ce moment là qu'il faut en parler avec tous les autres et essayer d’ouvrir une vertenza105 avec l'entreprise, collectivement et non individuellement. » [Fabio]

Quant au problème qui, devenu revendication collective, amènerait à l'ouverture d'une vertenza, il est intéressant de souligner que – alors que dans le récit, cette dernière apparaît comme une pratique récurrente faisant le consensus de l'ensemble des acteurs syndicaux de cette fédération – elle ne soit qu'un instrument utilisé que de manière sporadique.

Mais comment est-il possible qu'il existe une telle divergence entre les pratiques de la fédération et celles d'un seul permanent ? On peut trouver un élément de réponse dans l'autonomie qui caractérise le travail des permanents qui ne sont jamais soumis au contrôle de la part de la fédération et que Fabio explique de la manière suivante :

« Il y a une autonomie totale dans ce sens. En ce qui concerne la fédération à laquelle j'appartiens ,il y a une autonomie totale de chaque permanent dans la