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CHAPITRE 2 RECENSION DES ÉCRITS

2.4 Réussite du stage

La réalisation d’un projet de coopération internationale ou d’un voyage écotouristique laisse aux jeunes le sentiment d’avoir réussi ou échoué. Cette section présente la perception des jeunes quant à la réussite de leurs projets (Bachner & Zeutschel, 1994; Brown, 2005; Choquette, 2008; Cook, 2005; Cushner, 1990, 1994; Dumas, 1999; Kang Suh, 2009; Maiworm & Teichler, 1996; Perry & Imperial, 2001; Primavera, 1999; Rogers & Ward, 1993; Zavitz, 2004). Les facteurs qui facilitent ou entravent le déroulement des projets de coopération internationale sont également présentés dans cette section.

2.4.1 Projets de coopération internationale

2.4.1.1 Perception de la réussite

Dumas (1999) ainsi que Rogers et Ward (1993) ont démontré que le sentiment de réussite des jeunes était fortement teinté par leurs attentes de départ face au projet de coopération internationale. De plus, plusieurs études révèlent que la majorité des jeunes estiment avoir réussi leur projet de coopération internationale (Bachner & Zeutschel, 1994; Carlson et al., 1990; Choquette, 2008; Cook, 2005; Cushner, 1990, 1994; Dumas, 1999; Kang Suh, 2009; Maiworm & Teichler, 1996; Primavera, 1999; Rogers & Ward, 1993; SAI, 2004). Trois raisons sont évoquées pour expliquer la perception de la réussite de ces jeunes. La principale est la relation qui a été créée entre les jeunes et les membres de la communauté d’accueil (Bachner & Zeutschel, 1994; Carlson et al., 1990; Choquette, 2008; Cushner, 1990, 1994; Kang Suh, 2009; Maiworm & Teichler, 1996; Primavera, 1999). Ainsi, en créant de bons liens avec eux, les jeunes ont le sentiment d’avoir réussi leur projet de coopération internationale. Le fait d’avoir apporté son aide ou encore ses connaissances à au moins une personne sont les autres raisons qui procurent aux jeunes des sentiments de réussite et de dépassement lors de la réalisation de leur projet de coopération internationale. Ils ont alors l’impression d’avoir relevé des défis ou d’être reconnus pour les efforts fournis dans la communauté d’accueil (Kang Suh, 2009; Primavera, 1999).

Quelques études précisent toutefois que ce ne sont pas tous les projets de coopération internationale qui apportent un sentiment de réussite aux jeunes (Kang Suh, 2009; Perry & Imperial, 2001). À ce sujet, Kang Suh (2009) démontre que le sentiment de ne pas avoir été efficaces dans la réalisation de leurs tâches ou de ne pas en avoir fait suffisamment pour la communauté d’accueil est à l’origine d’un sentiment d’échec.

2.4.1.2 Facteurs ayant facilité ou entravé le déroulement des projets de coopération internationale

Outre les raisons qui amènent les jeunes à sentir qu’ils ont réussi ou échoué leur projet de coopération internationale, certains facteurs ont pu en faciliter ou en entraver le déroulement et avoir des impacts sur la réussite de celui-ci.

Parmi les facteurs facilitant le déroulement des projets de coopération, notons la connaissance préalable de la langue parlée dans les communautés d’accueil (Cushner, 1994). D’autres moyens peuvent toutefois été utilisés par les jeunes qui ne connaissaient pas la langue de leurs hôtes. À ce sujet, l’utilisation du langage non verbal est considérée comme un élément qui facilite le déroulement des projets de coopération internationale (Dumas, 1999; Kang Suh, 2009; Law, 1994). La présence d’un bon leader, qui dirige les jeunes dans le meilleur intérêt du groupe et qui arrive à obtenir un consensus au sein de celui-ci, est également présentée comme un facteur facilitant le déroulement des projets de coopération internationale (Forsyth, 1999). Enfin, le fait que les jeunes participent à des activités de préparation avant leur départ demeure un autre facteur qui faciliterait le déroulement du séjour à l’étranger (Gauthier & Olivier-D’Avignon, 2005; SAI, 2004). Cela permettrait aux jeunes « d’avoir une référence pratique aux concepts appris lors de la formation pré-départ » (Gauthier & Olivier-D’Avignon, 2005 : 28).

Certains facteurs nuieraient toutefois au bon déroulement des séjours de coopération internationale. Ainsi, le manque de préparation des familles d’accueil à recevoir les participants, de même que le fait qu’elles ne connaissent pas vraiment les raisons qui amènent ces derniers dans leur communauté, entraveraient la réussite des projets de coopération internationale (Choquette, 2008). Le fait qu’une fois sur place, les

jeunes ne sachent pas exactement ce qu’on attend d’eux ou quelles tâches leur seront désignées constituent aussi d’autres éléments qui entravent le bon déroulement des projets de coopération internationale, tout comme le manque de ressources sur place, d’habiletés spécifiques ou de capacités physiques nécessaires à la réalisation des tâches (Kang Suh, 2009).

Le fait de voyager en groupe peut également devenir une difficulté lors d’un séjour de coopération internationale, notamment en raison des conflits et des tensions qui peuvent survenir (Bennett, 1998; Dumas, 1999; Swaney, 2012). La fatigue des jeunes exacerberait d’ailleurs ces tensions en réduisant leur patience et leur ouverture d’esprit (Dumas, 1999). De plus, l’isolement des participants au cours de leur séjour à l’étranger peut aussi être un facteur qui entrave le bon déroulement de leur expérience (Bachner & Zeutschel, 1990; Bennett, 1998).

Enfin, le fait de ne pas connaître la langue parlée dans la communauté est un facteur entravant la réussite des projets de coopération internationale (Dumas, 1999; Kang Suh, 2009; Law, 1994), puisque la barrière de langue crée des sentiments d’inconfort et d’anxiété chez les jeunes. Cette difficulté est particulièrement présente lorsque les projets de coopération internationale se déroulent dans des milieux ruraux (Law, 1994). Malgré toutes les difficultés qui peuvent être vécues par les jeunes au cours de la réalisation d’un séjour de coopération internationale, il n’en demeure pas moins que celui-ci est la plupart du temps vécu comme une expérience positive (Bachner & Zeutschel, 1990; Cook, 2005).

2.4.2 Projets d’écotourisme

2.4.2.1 Perception de la réussite

La réalisation d’un voyage écotouristique peut aussi être à l’origine de sentiments de réussite ou d’échec. Selon Brown (2005), « la grande majorité des personnes (88 %) estiment que leurs vacances ont été améliorées par le travail de coopération internationale » [traduction libre] (Brown, 2005 : 88). Cette donnée démontre bien que le sentiment de

réussite du projet de voyage écotouristique est présent chez la majorité des voyageurs. Une nuance doit cependant être apportée puisque certains écotouristes, sans qu’ils ne vivent de sentiment d’échec face à leur voyage, vivent tout de même une déception en lien avec leur capacité à réaliser les tâches prévues au cours de celui-ci (Zavitz, 2004).

Que ce soit en réalisant un voyage écotouristique ou un projet de coopération internationale, les jeunes peuvent donc vivre le sentiment d’avoir réussi ou échoué. Les écrits consultés permettent de constater que le sentiment d’avoir réussi son séjour est fréquemment présent chez les jeunes. Toutefois, le sentiment d’échec peut survenir chez ceux qui n’ont pas réussi à réaliser les tâches qui étaient préalablement prévues.