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4. RÉSULTATS

4.1. Etude N°1 : Le statut en donneurs de méthyles a un impact significatif sur la résistance à

4.1.5. Résultats

Deux cents soixante-dix-huit patients ont été inclus dans cette étude. L'âge moyen était de 45 ±

11.2 ans, et 221 patients étaient des femmes (79.4%). La répartition des éléments clés du syndrome métabolique était comme suit : dyslipidémie chez 235 patients (84.5%), diabète chez 137 patients (49.3%) et hypertension chez 118 patients (42.4%). Dans ce travail la dyslipidémie correspondait à 28 patients atteints d'hypertriglycéridémie (>1.5 g/L) + 108 patients avec hypoHDL-cholestérolémie (<0.40 g/L pour les hommes et <0.50 g/L pour les femmes), par ailleurs, 91 patients réunissaient les deux critères (IDF définition 2009). De plus, certains patients avaient des autres comorbidités cliniques liées à l'obésité, telles que, des antécédents de cardiopathie ischémique (6.5%), stéatohépatite non alcoolique (9.4%), et le syndrome d'apnée obstructive du sommeil (50%). Les caractéristiques cliniques et biologiques ont été rapportées dans les tableaux 2 et 3.

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Tableau 3. Les composants du syndrome métabolique et les autres caractéristiques chez 278 patients obèses en fonction de la définition des critères IDF 2009.

Puis, sur la période 1 (évaluation multidisciplinaire afin de subir une chirurgie bariatrique), nous avons évalué les interactions entre les folates plasmatiques, la vitamine B12, les folates érythrocytaires, et l’indice HOMA-IR. A cette période, nous avons observé que les folates érythrocytaires étaient positivement corrélés avec HOMA-IR (0.2135; p=0.0085). Les concentrations plasmatiques en vitamine B12 et en folates n'avaient aucun impact significatif sur l’indice HOMA-IR. La concentration des folates érythrocytaires (0.217, 0.087-0.339 ; p = 0.001) était également corrélé positivement avec celle de la vitamine B12 et des folates plasmatiques (0.190, 0.053-0.320; p = 0.006 et 0.392, 0.265-0.505; p <0.001, respectivement). En analyse multivariée, les folates érythrocytaires restaient le facteur indépendant pour les valeurs HOMA-IR (0.001; p = 0.045). Sur la période 2, nous observé que folates plasmatique, MMA et HCY sont positivement corrélés avec HOMA-IR en analyse univariée. En analyse multivariée, MMA et HCY restaient le facteur indépendant pour les valeurs HOMA-IR (57.3983; p = 0.035 et 1.1916 ; P=0.003). Quand on rajoute les folates érythrocytaires dans ce model de regression pour prédire, ils sortent comme un facteur prédictif pour les valeurs HOMA-IR (0.0035; p = 0.02). (Tableau 4)

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Tableau 4. Déterminants de HOMA-IR dans l'analyse univariée et multivariée à deux périods.

De manière intéressante, nous avons observé que les patients avec les valeurs les plus basses en Vitamine B12 plasmatique (tercile <241 pmol/L) associées aux valeurs les plus élevées pour les folates érythrocytaires (tercile> 953 nmol / L) ont été ceux qui avaient la valeur HOMA-IR la plus élevée, c’est à dire une résistance à l'insuline. Et la valeur HOMA-IR augmente avec folates érythrocytaires augmentation (tercile) dans la catégorie de vitamine B12 plus base (tercile<241 pmol/L). (Figure 17A)

Figure 17. Interaction de la vitamine B12 et folates sur HOMA-IR.

A: Interaction de vitamine B12 plasmatique et de folate érythrocytaire sur HOMA-IR chez 183 sujets obésité français, sans traitement de metformine (période 1). B: Interaction de vitamine B12 plasmatique et de folate plasmatique sur HOMA-IR chez 277 population de l'obésité française (période 2). HOMA-IR dans la figure A et B a été transformé en logarithmes. (Valeur de P ont été analysées par l’analyse de tendance (P for trend), *: P <0.05)

Ensuite, sur la période 2, c’est à dire au moment de la chirurgie bariatrique avec un délai médian entre les deux périodes de 14.8 mois (6-53 mois). Nous avons observé que l'IMC moyen avait

diminué de façon significative entre 48 ±7.5 et 46 ± 6.6 kg/m2 (p <0.001) correspondant à une

perte moyenne de poids de 6.1 ± 10 kg. La concentration des folates plasmatiques et de la

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folates érythrocytaires issus de l'évaluation multidisciplinaire (période 1) étaient toujours corrélés positivement avec les valeurs HOMA-IR à la période 2 (0.220, 0.090-0.342 ; p=0.001), ainsi qu’avec la concentration de folates plasmatique à la période 2 (0.399, 0.282-0.505 ; p <0.0001). De manière intéressante, nous avons confirmé que vitamine B12, folates et HOMA-IR à la période 2 avaient toujours la même distribution qu’à la période 1. Au moment de la chirurgie, les patients ayant des valeurs de vitamine B12 les plus basses et les plus élevés (tercile <200 pmol/L et tercile >283 pmol/L) avaient les valeurs de folates sérique les plus élevées (tercile>10.2 nmol / L), et ces deux groupes avaient les valeurs HOMA-IR les plus élevées. Et la valeur HOMA-IR augmente avec folates plasmatiques augmentation (tercile) dans ces deux catégories de vitamine B12 (tercile <200 pmol/L et tercile >283 pmol/L). (Figure 17B)

Toujours sur la période 2, nous avons confirmé que la concentration en folates sériques était négativement corrélée avec la concentration en homocystéine plasmatique (-0.272, -0.377- -0.159; p<0.0001). En outre, l’homocystéine et le MMA plasmatiques étaient positivement corrélés entre eux (0.208, 0.093-0.318; p = 0,0005). Nous avons également observé que 37 patients (13,3%) avaient une déficience en vitamine B12 (Vitamine B12 <150 pmol/L). Nous avons observé que les patients avec une déficience en vitamine B12 avaient une valeur moyenne de homocystéine élevée (15.6 µmol/L par rapport à 13.4 µmol/L ; p=0.039), mais aussi une concentration en MMA plus élevée (0.178 µmol/L contre 0.154 µmol/L; p=0.026). De même, nous avons observé que valeur moyenne d'homocystéine était significativement plus faible chez les patients ayant des niveaux des folates plasmatiques les plus élevés, par rapport à ceux avec une concentration <20 nmol/L (11.7µmol/L contre 13.9µmol/L; p=0.004). Cependant, les folates plasmatiques n'avaient aucun impact sur la concentration de MMA (p=0.51). Dans l'ensemble, nous avons montré que les concentrations moyennes de MMA étaient les plus élevées chez les patients avec une carence en vitamine B12 (<150pmol/L) ou en folates (<5.8nmol/L), ou bien élevés (>8.1nmol/L), comparés à ceux ayant des folates sériques dans de valeurs intermédiaires (Figure 18A).

Au moment de la chirurgie bariatrique (période 2), nous avons également montré que les valeurs HOMA-IR étaient significativement corrélées avec l'âge, l'homocystéine, le MMA, le cholestérol total et les triglycérides plasmatiques (Tableau 4). En analyse multivariée, le cholestérol total

(-21.6 ± 5.5; p<0.001), les triglycérides (8.6 ± 2.3; p<0.001) et le MMA (43.6 ± 22.0; p=0.050)

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Figure 18. Interaction de la vitamine B12 - folates sur MMA et relation entre MMA et HOMA-IR.

A: Tendance de la concentration en MMA plasmatique avec l'augmentation de folate plasmatique chez 278 patients obésités françaises (période 2). La vitamine B12 déficiente est définie par la valeur inférieure à 150 pmol/L. Folate plasmatique a été divisé en trois catégories en fonction de la groupe vitamine B12 déficient. MMA est en unité nmol/L ici pour la transformation en logarithmes. B: Tendance de l’HOMA-IR avec l'augmentation de MMA plasmatique chez 278 patients obésités françaises (période 2). HOMA-IR ici a été transformé en logarithmes. (‘P for tend’ ont été utilisés pour analyser, *P <0.05)

Dans notre population, le nombre moyen de composants du syndrome métabolique était 2.76 ± 0.9. Cent quatorze patients (41%) avaient 1 ou 2 composantes du syndrome métabolique (syndrome métabolique moins sévère) et 164 patients (59%) avaient 3 ou 4 composantes du syndrome métabolique (syndrome métabolique plus sévère) (Tableau 4). Nous avons observé que, le sexe masculin, le syndrome d'apnée obstructive du sommeil et la maladie coronarienne ont été plus fréquemment observés chez les patients présentant un syndrome métabolique plus sévère. De même, l'âge, les triglycérides, le score APRI, l'insuline, la glycémie, et les valeurs HOMA-IR étaient significativement plus élevés chez les patients présentant un syndrome métabolique plus sévère (Tableau 5).

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Tableau 5. Les nombres des composantes du syndrome métabolique des 278 patients.

L'analyse univariée a montré que les folates érythrocytaires et les folates sériques étaient positivement corrélés avec le nombre de composants du syndrome métabolique à la période 2 (0.233, 0.103-0.354; p <0.001 et 0.121, 0.003-0.235; p = 0.044, respectivement). En revanche, on n’a pas observé d’association avec la vitamine B12 (p=0.483), l'homocystéine (p=0.319) et MMA (p=0.062). Cependant, les folates érythrocytaires (p=0.016) et MMA (p=0.036) étaient significativement plus élevés chez les patients avec un syndrome métabolique plus sévère (Tableau 5). En revanche, les folates érythrocytaires et sériques, lorsqu'ils sont analysés séparément, étaient des prédicteurs indépendants pour le nombre de composantes du syndrome métabolique (syndrome métabolique de gravité) (Tableau 6). De même, les folates érythrocytaires (OR 1.001, 1.000-1.002 ; p=0.007) et les folates sériques (OR 1.065, 1.011-1.122 ; p=0.0171) étaient les prédicteurs indépendants pour le diabète.

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Tableau 6. Analyse multivariate sur nombre des composantes du syndrome métabolique en regardant les marqueurs du métabolisme mono carbone avec ceux qui ont la valeur P < 0.2 dans l’analyse univariate.

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