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The oral lipid sensor GPR120 is not indispensable for the orosensory detection of dietary lipids in mice

I.3. Résultats complémentaires

D’autres travaux concernant les souris GPR120 KO, non présentés dans l’article n°1, ont été réalisés. Ils avaient pour but de répondre à deux interrogations :

- Est-ce que le comportement vis-à-vis des lipides est sexe-dépendant ?

- Est-ce que l’absence de GPR120 interfère avec le changement de la détection gustative des lipides observée au cours de l’obésité (voir article n°2) ?

I.3.1. Le comportement des souris GPR120

-/-

vis-à-vis des lipides est-il

sexe-dépendant ?

Des tests de comportement ont été réalisés chez les femelles GPR120-/- pour vérifier que le sexe n’influence pas le phénotype des souris par rapport à la détection des lipides. Les double-choix ne révèlent aucune différence entre les souris WT et KO chez les femelles (figure 40-B et figure 41), comme c’était le cas chez les mâles (figure 2 de l’article n°1). Les mêmes tests ont également été effectués chez les souris hétérozygotes et, comme attendu, des résultats comparables ont été obtenus (non présentés).

Figure 40 : Comparaison des tests de double-choix 12h réalisés sur des souris GPR120+/+ et GPR120-/- mâles (A) et femelles (B).

Solutions tests : huile de colza (0.02, 0.2 ou 2% m/V) dans 0.3% XG vs. solution contrôle : 0.3% XG. N = 7-12.

Résultats – Partie I

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Il est à noter cependant qu’il existe des différences significatives entre les mâles et les femelles pour les résultats de préférence des concentrations les plus élevées d’huile de colza (0.2 et 2%) : les souris femelles montrent une préférence moins importante que les mâles. Les variations hormonales liées au cycle utérin des souris femelles peuvent être mises en cause. Ces résultats soulignent l’importance du choix du sexe des souris pour les études comportementales.

Figure 41 : Test de double-choix 12h réalisé sur des souris GPR120+/+ et GPR120-/- femelles.

Solution test : LA 2% (m/V) dans 0.3% XG vs. solution contrôle : 0.3% XG. N = 12.

LA : acide linoléique ; XG : gomme de xanthane.

I.3.2. Le GPR120 joue-t-il un rôle dans la détection orosensorielle des lipides lors

d’un régime obésogène ?

Le GPR120 ne jouant pas de rôle visible sur le comportement alimentaire chez les souris en conditions normales contrairement à ce qui avait été montré précédemment, il semblait intéressant de challenger les souris GPR120-/- au moyen d’un régime obésogène (HF). En effet, un régime HF entraîne une augmentation des taux de GPR120 dans différents tissus comme l’intestin proximal (Duca et al., 2013), les muscles cardiaques et squelettiques chez le rat (Cornall et al., 2011), les tissus adipeux sous-cutané, mésentérique et épididymal (Gotoh et al., 2007) et l’estomac (Widmayer et al., 2015) chez la souris. De plus, le GPR120 régule de nombreux processus physiologiques en lien avec l’obésité (Mo et al., 2013) : dont la sécrétion d’hormones gastro-intestinales (GLP-1 (Hirasawa et al., 2005), CCK (Tanaka et al., 2008a), ghréline (Gong et al., 2014), GIP (Iwasaki et al., 2015)), le contrôle de l’appétit (Cintra et al., 2012), l’inflammation (Oh et al., 2010), l’adipogenèse (Gotoh et al., 2007), la sensibilité à l’insuline (Ichimura et al., 2012) et l’homéostasie énergétique de manière globale (Ichimura et al., 2014). La question du rôle du GPR120 dans les préférences alimentaires lors de l’obésité pouvait donc se poser.

Résultats – Partie I

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a. Phénotypage des souris GPR120

-/-

en régime high-fat

Des souris GPR120+/+ et GPR120-/- ont été placées en régime HF riche en acides gras saturés (tableau 3) pendant 13 semaines au total. L’évolution de la composition corporelle a été suivie par EchoMRITM (figure 42).

Figure 42 : Evolution de la composition corporelle des souris GPR120+/+ et GPR120-/- en régime HF.

Analyses par EchoMRITM : masse corporelle (A), masse grasse (B). N = 10-13.

HF : High-fat.

Dans nos conditions d'animalerie, le régime HF utilisé ne permet pas d’observer de différence de prise de masse corporelle et notamment de masse grasse entre les souris GPR120+/+ et GPR120-/- ; il est à noter que les 2 groupes de souris ont une consommation de nourriture équivalente (figure 43). Les données de la littérature au sujet de la prise de masse des souris GPR120 KO en régime HF ne sont pas consensuelles (tableau 6). 9è m e s e m a in e d e r é g i m e H F P r is e a li m e n ta ir e (g /s e m /s o u r is ) G P R 1 2 0+ /+ H F G P R 1 2 0- /- H F 0 5 1 0 1 5 2 0 2 5

Figure 43 : Prise alimentaire des souris GPR120+/+ et GPR120-/- à la 9ème semaine de régime HF.

Résultats – Partie I

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Un test de tolérance à l’insuline a également été réalisé, pour observer l’état d’insulino-résistance des souris GPR120-/- par rapport aux souris GPR120+/+ en régime HF (figure 44). Là encore, aucune différence n’a pu être observée entre les 2 groupes, contrairement aux résultats d’Ichimura et collaborateurs qui observent une insulino-résistance plus marquée chez les souris GPR120-/- en régime HF (Ichimura et al., 2012). Il est à noter que nos 2 équipes utilisent la même souche de souris KO.

Tableau 6 : Comparaison des phénotypes des souris en régime hyperlipidique (acides gras saturés) de différentes équipes.

Les régimes HF utilisés pour les études évoquées contiennent pour la plupart environ 60% de calories apportées par les lipides, mais ces lipides proviennent de sources différentes (tableau 6). La composition en AG étant variable en fonction des sources lipidiques, elle peut expliquer les divergences de prises de masse (Hariri and Thibault, 2010). De plus, des différences de phénotypes ne sont pas rares : par exemple, de nettes divergences ont été observées sur des lignées de souris GPR40-/- (Lan et al., 2008; Steneberg et al., 2005). Les fonds génétiques ou encore les conditions d’hébergement des animaux, qui peuvent avoir une grande influence notamment sur le microbiote intestinal qui contrôle de nombreuses fonctions métaboliques peuvent expliquer ces différences.

Référence GPR120 KO : construction génétique Souche % de lipides

du régime HF

Sources lipidiques majoritaires Régime STD Régime HF

Bjursell 2014 Interruption de l'exon 1 par ATG-LacZ C57bl/6N WT = KO WT = KO 45% Huile de palme et saindoux

Ichimura 2012 Exon 1 remplacé par marqueur de

sélection néomycine 129Sv / C57Bl/6 WT = KO KO > WT 60% Saindoux

Ancel 2015 Exon 1 remplacé par marqueur de

sélection néomycine C57Bl/6 WT > KO WT = KO 60% Huile de palme

Suckow 2012 Exon 2 remplacé par marqueur de sélection néomycine (Taconic)

129Sv / C57Bl/6

puis C57Bl/6 WT < KO WT = KO 60% Saindoux

Oh 2010 Exon 2 remplacé par marqueur de

sélection néomycine (Taconic) 129Sv / C57Bl/6 WT = KO ? 60% Saindoux

Résultats – Partie I 123 IT T - 6è m e s e m a in e d e r é g im e H F T e m p s ( m in ) G ly c é m ie ( g /L ) 0 3 0 6 0 9 0 1 2 0 1 .0 1 .5 2 .0 2 .5 G P R 1 2 0- / - H F G P R 1 2 0+ / + H F

Figure 44 : Test de tolérance à l'insuline réalisé sur les souris GPR120-/- et GPR120+/+ en régime HF.

Injection d’insuline : 0.45U/kg m.c. après 6h de jeûne. Réalisé à la 6ème semaine de régime HF. N = 10-13.

HF : high-fat ; ITT : insulin tolerance test.