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Does the inflammation of gustatory papillae explain the impairment of oral fat detection in obese mice?

III.3. Résultats complémentaires : effets des prébiotiques sur la détection gustative des lipides et du saccharose

III.3.1. Effet des prébiotiques sur le phénotype des souris

Une étude préliminaire a été mise en place en collaboration avec l’équipe de Nathalie Delzenne (Université catholique de Louvain, Belgique), dans le cadre du projet FOOD4GUT (financé par la Région Wallonne). L’objectif était d’étudier l’effet potentiel d’une modification du microbiote par des prébiotiques sur la détection orale des lipides et également du sucré qui sert de contrôle.

Figure 49 : Noms et codes couleur des groupes de souris pour l'étude de l'effet des prébiotiques sur la détection des lipides et du sucré.

STD-T : régime standard témoin ; STD-P : régime standard + prébiotiques ; HF-T : régime high-fat témoin ; HF-P : régime high-fat + prébiotiques.

Quatre groupes de souris C57Bl6 (n=9-10) du même âge ont été utilisés, avec 4 régimes différents (figure 49). Le prébiotique utilisé est de l’inuline (polymères de fructose), composée au minimum de 90% d’inuline, et au maximum de 10% de glucose, fructose et/ou saccharose. L’inuline a été administrée aux souris par le biais du régime, à raison de 10% en masse de celui-ci.

Figure 50 : Evolution de la masse corporelle (A) et de la masse grasse (B) des souris en régime standard ou

high-fat, avec ou sans prébiotiques.

P < 0.05. N = 10.

AUC : aire sous courbe ; STD-T : régime standard témoin ; STD-P : régime standard + prébiotiques ; HF-T : régime high-fat témoin ; HF-P : régime high-fat + prébiotiques.

Résultats – Partie III

173 Le suivi de la composition corporelle des souris montre, comme attendu, une nette différence entre les souris en régime STD et les souris en régime HF (figure 50). Concernant l’effet des prébiotiques, il est visible chez les souris HF uniquement, avec une légère tendance à une moindre prise de poids chez les HF-P, comme déjà montré avec des quantités similaires de prébiotiques mais cette fois ajoutées à l’eau de boisson (Everard et al., 2011). Ces résultats coïncident avec les données de prise alimentaire en termes de calories ingérées (figure 51) et ne peuvent pas être attribuées à l’effet satiétogène des fibres car il n’y a pas de différence en termes de quantités consommées (Slavin, 2013).

Figure 51 : Prise alimentaire et hydrique des souris en régime standard ou high-fat, avec ou sans prébiotiques.

13 semaines de régime. P < 0.05. N = 9-10.

STD-T : régime standard témoin ; STD-P : régime standard + prébiotiques ; HF-T : régime high-fat témoin ; HF-P : régime high-fat + prébiotiques.

Pour estimer de manière globale l'effet des prébiotiques sur les préférences, des tests de double-choix ont été réalisés (figure 52). Pour les deux concentrations d’huile de colza utilisées (0.2 et 2% m/V) ainsi que pour le saccharose (1% m/V), les souris en régime HF montrent une diminution de la préférence, confirmant les résultats obtenus dans l’article n°2 ainsi que par d’autres auteurs (Shin et al., 2011a). Les prébiotiques semblent entraîner une légère amélioration : la préférence des souris HF-P est très légèrement augmentée par rapport aux souris HF-T pour l’huile de colza (0.2% m/V).

Résultats – Partie III

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Figure 52 : Double-choix (12h) sur les souris en régime standard ou high-fat, avec ou sans prébiotiques.

Solution test : 1% saccharose (A) ou 0.2% et 2% (m/V) d’huile de colza (B) dans 0.3% XG vs. solution contrôle : 0.3% XG.

6-8 semaines de régime. P < 0.05. ** P < 0.01. n.s. : non significatif. N = 10.

STD-T : régime standard témoin ; STD-P : régime standard + prébiotiques ; HF-T : régime high-fat témoin ; HF-P : régime high-fat + prébiotiques ; XG : gomme de xanthane.

Afin de porter plus loin l’analyse des comportements alimentaires et d’observer les effets plus spécifiquement au niveau oral, des tests à court terme s’avéraient nécessaires. Ce projet a été l’occasion d’utiliser un nouvel appareillage de type gustomètre mis au point avec l’équipe du plateau technique du laboratoire, qui fait l’objet d’un dépôt de brevet en cours. De ce fait, le concept de l’appareil et les modalités de son utilisation ne peuvent pas être détailles dans cette thèse. En dépit du fait qu’au moment où cette étude a été réalisée la mise au point n’était pas totalement finalisée, les résultats préliminaires obtenus sont intéressants.

Résultats – Partie III

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Figure 53 : Tests de licking en gustomètres, avec différentes concentrations de saccharose (A) ou d’acide linoléique (B) sur les souris en régime standard ou high-fat, avec ou sans prébiotiques.

9-10 semaines. P < 0.05. N = 9-10.

STD-T : régime standard témoin ; STD-P : régime standard + prébiotiques ; HF-T : régime high-fat témoin ; HF-P : régime high-fat + prébiotiques.

La figure 53 montre les résultats obtenus lors des tests en gustomètres, avec différentes concentrations de saccharose ou de LA. Les gustomètres permettent à la fois de déterminer des seuils de détection, mais également de comparer les réponses des souris par rapport à la valeur hédonique des stimuli. Les fenêtres de temps étudié sont extrêmement courtes (10s) et permettent de limiter les influences post-ingestives. Celles-ci ne peuvent toutefois pas être totalement éliminées car l’ensemble des concentrations est présenté plusieurs fois à la souris dans une même session de gustomètres. Les courbes obtenues pour le saccharose sont caractéristiques du lien entre la dose et la réponse observé dans ce type d’expérience (Shin et al., 2011a). Pour le LA, les courbes sont moins caractéristiques, mais on observe tout de même une légère augmentation du nombre de lapées en fonction de la concentration.

Les résultats obtenus confirment une fois de plus la moindre capacité des souris en régime HF à détecter les saveurs. Les courbes dose-réponse sont en effet décalées vers la droite. De manière surprenante, on observe cette fois-ci un effet très peu marqué des prébiotiques chez les souris en régime STD, alors qu’il n’y a aucune différence significative entre les HF-T et les HF-P.

Résultats – Partie III

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Figure 54 : Corrélations entre les résultats des gustomètres pour les différentes concentrations de saccharose (A) ou d’acide linoléique (B) et le pourcentage de masse grasse chez les souris en régime standard ou high-fat, avec

ou sans prébiotiques.

9-10 semaines de régime. N = 9-10.

LA : acide linoléique ; STD-T : régime standard témoin ; STD-P : régime standard + prébiotiques ; HF-T : régime high-fat témoin ; HF-P : régime high-fat + prébiotiques.

La figure 54 met en évidence des corrélations inverses entre la capacité de détection du LA et du saccharose, et le pourcentage de masse grasse. Ceci va, là encore, dans le sens d’une altération de la détection des saveurs lorsque la masse corporelle augmente. La corrélation est de manière générale plus importante lorsque l’on considère les souris sous prébiotiques. Ceci est dû à deux facteurs : d’une part, les souris HF-P ont des plages de valeurs de masse grasse plus restreintes que les souris HF-T, et d’autre part, les souris STD-P ont une capacité de détection plus importante que les souris STD-T.

Résultats – Partie III

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Figure 55 : Masses des organes prélevés lors du sacrifice des souris en régime standard ou high-fat, avec ou sans prébiotiques.

13 semaines de régime. P < 0.05. N = 9-10.

STD-T : régime standard témoin ; STD-P : régime standard + prébiotiques ; HF-T : régime high-fat témoin ; HF-P : régime high-fat + prébiotiques.

Après 13 semaines de régime, les masses des tissus adipeux sous-cutané et profond sont sans surprise plus élevées chez les souris en régime HF (figure 55). L’inuline a tendance à diminuer la masse du tissu adipeux, bien que la différence ne soit pas significative. De manière surprenante, la masse du caecum est semblable chez les souris HF par rapport aux STD contrairement à ce qui pouvait être attendu (Neyrinck et al., 2012). En revanche, les prébiotiques augmentent bien la masse totale du caecum et de son enveloppe, sans doute en raison d’un effet trophique lié à la production d’AGCC suite à la fermentation des fibres (Freitas Kde et al., 2012; Neyrinck et al., 2012).

Résultats – Partie III

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III.4. Discussion

III.4.1. Le LPS est-il responsable de l’altération de la détection orosensorielle des