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Résultats complémentaires : catégorisation des tâches de maintenance aéronautique 127 

CHAPITRE 1. ETUDE SUR LE TERRAIN : UTILISATION DE LA DMA DANS LE

6. Discussion 120 

6.3. Résultats complémentaires : catégorisation des tâches de maintenance aéronautique 127 

L’étude nous a également permis de constater une autre caractéristique des tâches de maintenance aéronautique qui consiste au fait que celles-ci, selon la prescription mais pas selon certains usages, ne sont pas limitées à la seule tâche technique pour réparer une panne par exemple. Elles peuvent être divisées en deux parties : la tâche de préparation et la tâche de réalisation. Chacune des deux tâches se subdivise à son tour en deux sous-catégories : la tâche principale et la tâche secondaire. La tâche principale correspond à la tâche technique proprement dite (inspection, réparation, etc.), celle qui fait l’objet de l’intervention, tandis que la tâche secondaire consiste en l’utilisation de la DMA pour chercher et consulter les différentes informations concernant la tâche technique ou principale. La tâche secondaire joue le rôle de support à la tâche principale.

La tâche principale de préparation est directement liée à la maintenance (par exemple : commande de pièces) tandis que la tâche secondaire de préparation correspond à la consultation de la documentation pour exécuter la tâche principale (pour l’exemple de la commande de pièces, la tâche secondaire consiste en la consultation des références des pièces).

La tâche principale d’exécution se réfère à la tâche technique réelle, c’est-à-dire à l’intervention effectuée directement sur l’avion ou sur un système ou pièce. La tâche secondaire d’exécution est relative à la consultation de la documentation pour la réalisation de la tâche technique (lecture de la procédurale, par exemple).

Des exemples sont donnés dans le tableau ci-dessous pour illustrer cette catégorisation.

Tableau 7 - Catégorisation des tâches - Exemples

Tâche de préparation Tâche d’exécution

Tâche principale Tâche secondaire Tâche principale Tâche secondaire

Vérification de la disponibilité des pièces nécessaires Consultation de la liste des pièces

Démontage d’un système Lecture de la procédure

La tâche secondaire est considérée comme une activité de RI selon les définitions que nous avons mentionnées précédemment (Chapitre II).

Les résultats de cette étude exploratoire nous ont permis de mettre à jour le modèle de processus de la RI en maintenance informatique établi par Zafiharimalala & Barnard (2007) (cf. Figure suivante).

Figure 38- Modèle du processus de RI en maintenance aéronautique de Zafiharimalala & Barnard (2007)

Dans le chapitre 2 de la Partie 1, nous avons présenté un modèle relatif au processus de RI dans la documentation de maintenance établi par Zafiharimalala et Barnard (2007). Certaines informations issues de cette étude exploratoire sur l’utilisation de la documentation nous entrainent à préciser et à compléter ce modèle dont la version modifiée est présentée ci- dessus.

Par rapport à la première version, ce modèle modifié précise qu’après avoir pris connaissance de la tâche technique à faire, l’opérateur de maintenance se pose d’abord une question avant de se faire une représentation du besoin en information. Cette question est relative au fait si la tâche technique à faire est une tâche connue par l’opérateur ou une tâche nouvelle. Sa représentation du besoin est alors fonction de la réponse à cette question. S’il s’agit d’une nouvelle tâche pour lui, son besoin en information découle du manque de connaissances pour réaliser la tâche (cf. Tricot & Rouet, 2004). En revanche, si la tâche est une tâche qui lui est familière (connue), il se pose alors une deuxième question qui est de savoir s’il s’agit d’une tâche simple ou d’une tâche complexe (par tâche complexe, on attend une tâche composée de plusieurs sous-tâches différentes, et donc le plus souvent contenant plusieurs étapes). Si l’opérateur est en face d’une tâche connue mais complexe, son besoin en information a pour but d’optimiser son activité, par exemple en évitant d’omettre une ou des étapes de la tâche. S’il doit réaliser une tâche connue mais simple (composée d’une seule tâche par exemple) : - soit il réalise la tâche sans avoir aucun besoin en information car il possède déjà les connaissances nécessaires « Non, non, je ne lis pas tout à chaque fois car je l’ai déjà lu » (OP4) ; « C’est quelque chose qu’on fait régulièrement. La carte (la DMA), je n’ai pas besoin de la consulter. Je ne l’ai même pas là. Puis, ce n’est pas une grosse tâche de maintenance comme le dépose d’hélice. Je sais la faire...» (OP10) ;

- soit son besoin d’information est justifié par le fait que l’information dont il a besoin est difficilement mémorisable (la suite de chiffres qui composent la référence d’une pièce par exemple), donc n’a pu être intégrée dans sa mémoire lors des précédentes utilisations (« J’aurai juste besoin de consulter tout ce qui est valeur de serrage, référence de joint ou d’outillage, les matériels à utiliser, les nettoyants, tout ce que je ne peux pas retenir », OP10). A la phase « représentation du but de la recherche », l’opérateur fait le choix entre la consultation de la procédure entière, ou une section particulière de celle-ci seulement, ou encore une information isolée incluse dans la procédure comme dans l’exemple du témoignage de l’OP1 : « on va lire ce qui nous intéresse. … On utilise le chapitre test, le

chapitre démontage, le chapitre outillage spécifique, les valeurs de couple de serrage, les graphiques à la fin ».

A la phase « autres stratégies » : quand l’opérateur n’arrive pas à localiser l’information dans la documentation, cela entraine un changement dans sa représentation de la documentation (la documentation est mal structurée, mal présentée, difficile à utiliser, etc.) : « Ce n’est pas fait pour de la maintenance. Nous là-dedans, c’est à nous de choisir par où commencer. Elle ne vous dit pas, si vous avez un tel cas de panne, faîtes comme ça, ça » (OP1) ; Elle ne prévoit pas les différentes sous-tâches, les différentes opérations de réparation possibles qu’un réparateur peut faire sur un équipement. Elle ne dit pas pour tel cas de panne, référez-vous à telle partie de la doc » (OP2).