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De manière usuelle, lors des essais de résistance en compression uniaxiale, les spécimens dont la rupture s’est effectuée suivant des imperfections géologiques identifiées au préalable ne sont pas considérés dans les analyses subséquentes. Selon Bewick et al. (2015), il y a une divergence d’opinions sur la définition du roc intact. Selon Hoek (1983), les spécimens de roc intact sont des morceaux de roche se situant entre les discontinuités structurales dans un massif rocheux typique. Lors de l’échantillonnage des carottes de forages, il arrive que des échantillons contenant des imperfections, telles que des veines, soient envoyés au laboratoire à des fins d’essais géomécaniques. Ces défauts ont un impact sur le mécanisme de rupture, ce qui contribue à la dispersion des résultats (Bewick et al., 2015). Lors de l’analyse des résultats d’essais de résistance en compression uniaxiale, Bewick et al. (2015) suggère de séparer les résultats obtenus en trois groupes selon le type de rupture observé. Le groupe des ruptures homogènes (σho) comprend le résultat des

spécimens dont la rupture s’effectue de manière prédominante dans une roche homogène. Le groupe des ruptures hétérogènes (σhe) comprend à la fois le résultat des spécimens dont

la rupture s’effectue de manière prédominante dans une roche homogène et ceux dont la rupture s’effectue partiellement selon un défaut, tel qu’une veine. Finalement le groupe incluant tous les types de ruptures (σtous) comprend tous les résultats disponibles incluant le

résultat des spécimens dont la rupture s’est effectuée le long d’un défaut. Selon Bewick et al. (2015), le groupe formé de tous les types de rupture devrait présenter la valeur moyenne de résistance en compression uniaxiale la plus faible et le coefficient de variation (CV) le plus élevé. Le fait inverse devrait être observé pour le groupe incluant seulement les ruptures de type σho.

Lors d’essais en laboratoire, afin de déterminer le nombre minimal de spécimens à tester, Bewick et al., 2015 suggère l’utilisation du coefficient de variation. Pour les roches homogènes (σho), un coefficient de variation inférieur à 25% est jugé acceptable alors que

pour les roches hétérogènes (σhe), le coefficient de variation ne devrait pas excéder 35%. En

outre, Bewick et al. (2015) recommande d’effectuer un nombre d’essais minimum en fonction du type de rupture obtenu. Lorsque la rupture s’effectue dans une roche homogène (σho), un minimum de 5 à 10 essais peut être requis pour définir la moyenne et le coefficient

33 de variation. Lorsque la roche est hétérogène (σhe), un minimum de 10 à 40 essais peut être

requis pour définir la moyenne et le coefficient de variation. La méthodologie proposée par Bewick et al., 2015 sera testée à la section 4.6 de ce mémoire. De plus, l’influence du type de rupture sur la variabilité des résultats sera étudiée à l’aide des méthodes présentées antérieurement au chapitre 2 : l’analyse statistique usuelle (section 2.4), l’indice de précision a posteriori (p*) (section 2.6.2), le niveau de confiance a posteriori (NC*) et la détermination du niveau de connaissance cible et du niveau géotechnique selon l’erreur relative maximale (Er) sur l’estimation de la moyenne vraie.

Les méthodes suggérées par la SIMR ne prennent pas en considération les effets des défauts microscopiques sur les propriétés mécaniques du roc intact. Selon les méthodes suggérées par la SIMR (Brown, 1981), les essais considérés valides sont ceux dont la rupture s’effectue de manière prédominante dans une roche homogène (σho). Il est suggéré

dans ce mémoire que l’ajout du résultat des essais qualifiés de non valides selon la SIMR pourrait contribuer, dans certains cas, à la caractérisation du roc intact. La méthodologie développée dans ce mémoire (NCC* selon Er), quantifie la connaissance de la moyenne vraie d’un échantillon. Un niveau de connaissance cible (NCC*) élevé est synonyme d’une bonne caractérisation du roc intact. Ainsi, le regroupement de type de ruptures obtenant le NCC* le plus élevé présente la meilleure caractérisation du roc intact disponible. Cette méthodologie sera testée à la section 4.6. Il est à noter que cette méthode est à l’essai et qu’elle n’est pas strictement conforme aux exigences pour la validité des essais de la SIMR.

Conclusion

2.8

L’objectif de ce chapitre était d’abord de définir les termes; erreur, incertitude, niveau de confiance, niveau de connaissance cible et niveau géotechnique. Par la suite, les méthodes de l’analyse statistique usuelle (section 2.4), de la valeur espérée de fiabilité (E[R]) (section 2.5) (Read, 2013), de l’indice de précision a posteriori (p*) (section 2.6.2) et du niveau de confiance a posteriori (NC*) (section 2.6.3) ont été décrites. Ces méthodes ont été décrites afin d’étudier leur potentiel pour quantifier la variabilité des résultats, déterminer si la campagne d’essais devrait être bonifiée par l’ajout de spécimens testés et quantifier le niveau de connaissance (NCC) et le niveau géotechnique des résultats (NG).

Il est proposé dans ce mémoire de lier la méthode du faible échantillonnage aux niveaux de connaissances (NCC) sur le massif rocheux proposés par Read et Stacey (2009) par l’entremise de l’erreur relative à 95% sur l’estimation de la moyenne vraie. De plus, les niveaux de connaissance cibles sur le massif rocheux, tels que définis par Read et Stacey (2009), ont été modifiés dans le cadre de ce mémoire afin d’inclure la notion d’ouvrages temporaires et permanents tel que suggéré par Gill et al. (2003, 2005). Cette méthode a été suggérée, car elle permet de quantifier la variabilité des résultats, déterminer si le nombre de spécimens testés est suffisant pour assurer une bonne caractérisation du roc intact et

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quantifier le niveau de connaissance (NCC) et le niveau géotechnique (NG) des résultats. Les critères proposés varient selon l’avancement du projet minier évitant les coûts élevés associés aux essais géomécaniques en début du projet. Finalement, la méthodologie proposée par Bewick et al. (2015) ainsi qu’une méthodologie permettant de déterminer si l’ajout du résultat des essais qualifiés de non valides selon la SIMR pouvant contribuer à la caractérisation du roc intact ont été présentés. Il est suggéré, dans ce mémoire, d’utiliser la méthode du NCC* selon Er afin de déterminer si l’ajout du résultat des essais qualifiés de

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: Analyse et présentation des résultats pour le