4. L'enquête IHESI-INSEE de janvier 1999
4.3. Les réponses et leur exploitation
L'enquête s'est déroulée pendant les mois de janvier et février 1999. Les ménages
sélectionnés avaient auparavant été destinataires d'une lettre signée par le Directeur Régional
de l'INSEE, les informant que leur logement avait été pris au hasard pour participer à une
enquête sur les modes de vie des ménages. Cette lettre précisait : "Les questions porteront
d'abord sur la qualité de l'habitat et de votre environnement, puis sur les problèmes de sécurité
auxquels vous avez pu être confrontés en 1997 et en 1998. Un effort de mémoire vous sera
demandé pour décrire les cambriolages, les vols, les incidents sur les véhicules et les menaces
ou injures que vous avez peut-être subis durant ces deux années". Le destinataire recevait
ensuite des assurances sur la confidentialité des réponses, et était avisé de l'importance de la
collaboration attendue de la part des personnes interrogées.
Les enquêteurs se sont rendus au domicile des ménages sélectionnés. Les entretiens se
déroulaient en face à face, avec l'assistance d'un ordinateur portable (méthode CAPI). Pour les
entretiens individuels dans les ménages comptant plus de trois membres d'au moins quinze
ans, les trois personnes à interroger individuellement étaient tirées au sort sur place à partir de
1FOWLER, Floyd J., Jr.,op. cit., page 23.
2Naturellement, une aussi longue liste ne pouvant être facilement mémorisée par la personne interrogée, l'enquêteur présente cette liste sur une carte, que le répondant a sous les yeux.
la liste des membres du ménage. En cas d'absence de la personne à interroger, les enquêteurs
avaient pour consigne de revenir (si possible après avoir pris rendez-vous). En cas d'échec au
bout de trois tentatives, ils étaient autorisés à procéder à un entretien "par procuration" avec
une autre personne ("proxy")
1.
Les enquêteurs ont ainsi recueilli 5 555 questionnaires "ménages" et 10 611
questionnaires individuels exploitables. Sur les 5 555 ménages interrogés, il y en a 3 849 (soit
69,3 % des cas) pour lesquels c'est la "personne de référence" du ménage
2qui a répondu ;
1673 (soit 30,1 %) pour lesquels c'est un autre membre du ménage ; et 33 (0,6 %) pour
lesquels c'est une personne extérieure au ménage. Sur les 10 611 questionnaires individuels, il
y en a 9 956 (soit 93,8 %) pour lesquels c'est bien la personne tirée au sort qui a répondu, et
655 (soit 6,2 %) pour lesquels c'est un autre membre du ménage.
4.3.2. L'analyse des réponses
La première étape de l'exploitation des réponses à l'enquête est le contrôle de la qualité
des informations recueillies. Il est indispensable par exemple de vérifier que le nombre de
victimations déclarées dans la "partie variable" n'est jamais inférieur à celui déclaré dans la
"partie fixe" (puisque le champ de la "partie variable" est plus large) ; ou encore d'estimer la
fiabilité de la remémoration pour chaque type de victimation, en comparant le nombre des
victimations déclarées pour l'année 1997 et pour l'année 1998.
L'étape suivante est la recodification des réponses relatives aux victimations subies. Le
problème est de partir des déclarations des victimes pour identifier à quel index chaque
victimation correspond dans la classification des infractions utilisée par les services de police
et de gendarmerie. Pour certaines infractions, les défaillances de la mémoire des répondants
altèrent fortement la fiabilité des dénombrements correspondants ; nous avons cependant
conservé dans le texte la description précise du processus de leur identification, en vue de leur
utilisation dans l'analyse du comportement des victimes. Les problèmes d'échantillonnage et
de fiabilité des réponses sont en effet d'une importance bien moindre lorsqu'il s'agit d'étudier
les opinions ou les représentations que lorsque l'objectif est une mesure factuelle aussi précise
que possible.
La troisième étape consiste à estimer le nombre des infractions relatées par les victimes,
de manière à obtenir par extrapolation une estimation de ce nombre pour l'ensemble de la
population, et à analyser les circonstances de ces victimations. L'unité de compte à cette étape
est l'infraction.
La dernière étape porte sur la description des caractéristiques des victimes selon la
nature des victimations subies. L'unité de compte de cette étape est soit le ménage (pour les
1Cette solution est évidemment un pis aller ; ont sait en effet que les déclarations des "répondants par procuration" sont de bien moindre qualité que celles des "vrais répondants" ([78], page 12).
2La "personne de référence" du ménage correspond approximativement à l'ancienne notion de "chef de famille" : dans un couple (marié ou non), c'est le conjoint masculin ; s'il y a plusieurs couples dans le ménage, c'est le conjoint masculin actif le plus âgé, ou, à défaut d'actifs, le plus âgé ; dans une famille monoparentale, c'est la mère ou le père des enfants ; s'il y a plusieurs familles monoparentales, c'est le père ou la mère actif le plus âgé (ou le plus âgé s'il n'y a pas d'actifs) ; dans tous les autres cas, c'est la personne active la plus âgée (ou la personne la plus âgée s'il n'y a pas d'actifs dans le ménage).
atteintes aux biens du ménage), soit la victime (pour les atteintes à la personne et aux biens
individuels).
4.3.3. La présentation des résultats
Afin de rendre plus facile la lecture des résultats de cette enquête, nous nous sommes
efforcé de présenter les tableaux statistiques d'une manière aussi uniforme que possible. Une
première catégorie de résultats ne pose pas de problème particulier : il s'agit des
dénombrement des réponses, bruts ou extrapolés. En ce qui concerne les extrapolations, il est
d'usage (par exemple dans les publications de l'INSEE) d'arrondir les estimations au millier le
plus proche. Cette présentation a le mérite de ne pas donner l'illusion d'une précision qui ne
résulte en réalité que du mode de calcul de ces extrapolations. Toutefois, lorsque les tableaux
présentés comportent un nombre élevé de modalités, la sommation de ces chiffres arrondis
risque d'entraîner des distorsions (à moins de se résigner à présenter des totalisations
apparemment erronées, qui peuvent donner l'impression d' une incohérence dans les résultats).
C'est pourquoi, dans la présentation des résultats extrapolés, nous avons opté pour deux
présentations différentes, selon le contexte.
Pour la description des étapes de la recodification des réponses recueillies, et pour la
détermination du nombre extrapolé d'infractions qui correspondent à un index donné de l'état
4001, nous avons conservé tels quels les chiffres extrapolés (en les arrondissant à l'unité la
plus proche lorsqu'ils comportaient des décimales). Ainsi, les résultats des calculs préalables
(soustractions et totalisations), opérés sur ces données extrapolées, demeurent exacts à l'unité
près. Les pourcentages calculés pour décrire les circonstances de la victimation prennent pour
base ces mêmes chiffres.
En revanche, lorsque nous présentons les intervalles de confiance de ces extrapolations,
nous avons systématiquement arrondis les chiffres initiaux :
- à la centaine la plus proche pour l'extrapolation proprement dite ;
- à la centaine inférieure pour la borne inférieure de l'intervalle de confiance ;
- à la centaine supérieure pour la borne supérieure de l'intervalle de confiance.
En procédant ainsi, nous rappelons implicitement que ces extrapolations ne sont que des
ordres de grandeur, et non des valeurs exactes.
Pour la présentation de l'analyse des circonstances des infractions et des suites qui leur
ont été données, ou encore des caractéristiques et du comportement des victimes, nous avons
systématiquement utilisé les pourcentages. Les tableaux les plus fréquemment utilisés
présentent les pourcentages sur le total de colonne : l'effectif qui a servi à les calculer (la base
de ces pourcentages) figure dans la dernière ligne du tableau. Si les pourcentages ont été
calculés sur un effectif trop faible pour être fiable, un astérisque le signale. La somme des
pourcentages doit faire 100 %, aux effets d'arrondi près (100,0 % ± 0,1 %, voire ± 0,2 % s'il y
a beaucoup de modalités). Lorsque tel n'est pas le cas, c'est qu'il s'agit d'une question à
réponses multiples ; cette particularité est alors mentionnée au bas du tableau
1.
Il peut arriver que, pour des raisons de mise en page, nous ayons dû présenter les
pourcentages en ligne ; la base de ces pourcentages figure alors à la fin de chaque ligne, dans
la colonne de droite du tableau.
Il arrive également que les pourcentages aient pour base l'effectif global du tableau.
Cela se produit par exemple lorsque l'on décrit le lieu des victimations en utilisant
simultanément deux variables : la nature du lieu, et la proximité par rapport au domicile de la
victime. Dans ce cas, la ligne et la colonne "Ensemble" présentent les pourcentages
correspondant à chacune des variables considérée isolément, et le total général fait
évidemment 100,0 % ; la base des pourcentages est alors indiquée dans le titre du tableau
1.
Enfin, dans le cas d'une variable binaire (par exemple le taux de déclaration à
l'assurance ou celui de signalement aux autorités), si l'on désire décrire l'influence sur ce taux
d'une ou de plusieurs variables, il n'est pas indispensable de présenter systématiquement le
taux correspondant de non déclaration ou de non signalement (qui en est le complément à
100). Nous avons le plus souvent choisi de ne présenter que le pourcentage de réponses
positives correspondant à chacun des cas évoqués dans le tableau (pourcentages calculés sur
l'effectif de chaque case du tableau) ; ce cas est toujours signalé au bas du tableau
2.
1Tableaux 13, 59, 61, 64, 67, 70, 85, 89, 154, 159. 2Tableaux 17, 35, 41, 45, 76, 91, 142 à 145, 146 à 152.