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Afin de comprendre le site, il est important de percevoir et de comprendre les répartitions spatiales des ensembles funéraires du site.

43C’est le cas de la Basilique et des annexes.

44 Lors du diagnostic sur la place de l’église d’Orthez (2016, par N. Béague), les tombes possédaient de

5.1 Les zones de concentration

Le site met en évidence quatre secteurs densément peuplés (cf. Annexe N° XV).

Le premier correspond aux données issues de la fouille de 1886. La partie sud-est de la uilla semble intensément peuplée tant au niveau des mosaïques que des murs antiques. Ce secteur semble se développer au niveau des T4 et T13 découverte plus tardivement (1970). Les datations 14C donnent une estimation aux alentours des VIIIe-IXe siècles pour les deux

sépultures mentionnées. Le secteur peut potentiellement être attribué à la même chronologie notamment si l’on prend en compte l’individu en décubitus ventral (pratique courante au haut Moyen-Âge) et que l’on considère que les sépultures contre les murs et celles qui se concentrent autour de la structure nord peuvent être datables également du haut Moyen-Âge.

La fouille de 1970 à mis en évidence un autre secteur intensément peuplé à l'est de(s) église(s). Aucune information n'a été fournie pour ce secteur puisque les sépultures sont intégralement parties à la pelleteuse. Il semble que les T7 et T8 appartiennent à ces sépultures.

Le dernier secteur et non des moindre, est le secteur intra ecclésial. Les trois datations

14C du secteur donne une estimation de la population comprise entre le XVIe et le

XVIIIe siècle. Nous avons donc sans doute à faire à une population moderne pour une grande

partie au moins de cette zone.

Au sud de l'abside (structure sud), nous ne pouvons pas dire si la population cimétériale continue ou non. La fouille n'ayant pas été jusque cette partie du site.

On peut estimer la population inhumée à une centaine d'individus au minimum puisque au moins quarante ont été perçus en 1970 et que les autres zones sont décrites avec une forte concentration (GORSE, 1887 ; SEIGNE, 1973).

5.2 Un regroupement spatial rationnel ?

Concernant les individus dans leur globalité, il n’apparaît pas de foyer distinct d'inhumation. C'est-à-dire que par le positionnement des individus nous ne pouvons pas présumer d'éventuelles relations familiales ni percevoir un rang social particulier par l'emplacement (pour le secteur extra ecclésial) (ALDUC-LE BAGOUSSE (b) (dir.), 2009). Cependant, on peut se demander si les murs de la uilla ne servent pas d’enclos pour une

majorité de sépultures. L’emplacement au centre des salles est-il le fruit du hasard ? Cela indique que les murs de la uilla étaient alors sans doute encore visible lors de la mise en terre mais ne pourrait-il pas y avoir une autre sens dans l’emplacement de ces inhumations ?

Ce qui se détache, c’est le charnier puisque au moins treize individus y étaient inhumés. Le questionnement autour de celui-ci est grand car peut-il s'agir d'un charnier de guerre ? D’épidémie ? Ou d'autres choses ?

5.3 La répartition spatiale des immatures

Du IVe au VIe siècle, l'inhumation ad sanctos devient un privilège. Les enfants sont

souvent retrouvés à proximité des murs gouttereaux et ce même plus tardivement, en effet, l'eau ruisselant à des vertus salvatrices. Il a été hypothétiquement admis dans les précédents mémoires que les inhumations localisées autour de la structure nord correspondraient à une volonté de bénéficier des eaux salvatrices sans doute émisses par la récupération des eaux ; néanmoins, les sépultures ne sont pas à proximités immédiates des murs à l‘exception de la T23. Bien que la canalisation passe à proximité des inhumations les plus au nord, aucune donnée ne semble pouvoir confirmer cette théorie.

Les immatures ne sont pas recensés dans une même zone topographique (cf. Annexe N° XX). Il est cependant à noter qu'il ne semble pas y avoir d'individu de la classe 0-1 an, bien que tous les immatures issus de la fouille de 1970 n'ont pas fait l'objet de photographies et que même ainsi, l'absence de mire rend impossible l'estimation de l'âge avec une méthode métrique. De plus, cette première tranche d’âge est l’une des plus délicate à voir en fouille45.

Il n’est donc pas à exclure que le site ait pu en comporter, toutefois, en l’absence d’indication allant dans ce sens nous partons du principe que cette tranche d’âge est absente sur le site.

Les individus immatures ne font donc pas l'objet d'une répartition particulière. A contrario, nous trouvons des immatures dans le secteur intra ecclésial. L’inhumation ad ecclesiam des immatures n’est pas une chose habituelle. A l’époque Moderne ce fait n’est

45 Il faut également prendre en compte que lors de la fouille de 1970, la pelleteuse avait déjà bien entamé

pas si rare. En effet selon la classe sociale ou les liens familiaux, une inhumation ad ecclesiam, même des périnataux est possible (POULMAR’CH et al, 2012). Cependant, ces immatures appartiennent au charnier, pour en savoir plus quant à un effectif statut social ou des liens familiaux, une étude anthropologique est nécessaire.

5.4 L’inhumation « ad ecclesiam »

Après la période mérovingienne, l'église devient l'un des lieux de prédilection pour les inhumations. C'est un privilège réservé à l'élite laïque et cléricale.

L'inhumation ad ecclesia est propre aux catholiques romains (SAPIN, 1996, p. 66). Elle fait le Jeu d'interdictions et de libéralités46.

Les débats la concernant débutent en 809 avec le concile d'Aix-la-Chapelle qui a la volonté de mettre fin à ce type d'inhumation dans le but de faire disparaître les légitimités de distinction.

Les XIe et XIIe siècles sont encore lacunaires dans la compréhension des inhumations de

la période, il en est de même pour celles paroissiales.

Pour les périodes plus tardives, XIVe-XVIIIe siècles, la connaissance des lieux privilégiés

passe par la prise en compte testamentaire ainsi que par l'étude des registres paroissiaux. Pour Lescar, Les registres paroissiaux montrent que les notables par exemple se font inhumer dans ces lieux de dévotions que sont les églises (Saint-Julien et Notre-Dame) ainsi que dans le cloître de la cathédrale.

On peut donc émettre l'hypothèse que les individus inhumés dans le secteur intra ecclésiala sont sans doute liés à la seigneurie. Seule une étude poussée pourra nous donner plus d'indication. De plus, il faut également prendre en compte les datations 14C qui sont à

mettre en relation avec une éventuelle destruction de la chapelle après 1569.

46 L’Église n'a jamais réussi à gérer la question des sépultures ad ecclesia. Il faut attendre la laïcisation des