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L'étude sanitaire dentaire est basée sur l'étude macro visuelle des pathologies visibles. Il sera abordé dans cette sous partie les caries dentaires, les résorptions alvéolaires, ainsi que l'usure dentaire.

Les caries sont présentes sur une grande partie de l'échantillon. Les caries et l'usure dentaire sont des objets de premier ordre au sein des populations anciennes. Elles permettent de mettre en avant des habitudes alimentaires (WALDRION, 2009, p. 236). Elles sont représentatives de la santé globale et bucco-dentaire d'un individu.

Les méthodes étant complexes et nombreuses, nous avons tenté de simplifier l'étude en proposant des pourcentages de ces infections sur les individus dentés du site.

8.1 Les caries dentaires

Pour les caries, il a été comptabilisé l'intégralité des dents présentes chez les individus matures soit un total de 182 dents pour onze individus. Les immatures ont été comptabilisés à part afin d'observer la différence entre les deux catégories (mature/immature).

Il est à prendre en compte qu'a l'exception du T10, aucun autre sujet ne possède sa dentition complète ; ce résultat n'est donc pas exhaustif. La moyenne étant d’une quinzaine de dents pas individus.

Afin de déterminer avec certitude une dent cariée, il été mis en avant qu'un examen radiologique associé à l'examen visuel peut améliorer la visibilité des caries pour le chercheur (LUCAS et al., 2010). L'usage d'une sonde dentaire pointue et l'examen macroscopique visuel (BENNIKE, 1985 ; HILLSON, 2001) est la méthode la plus usitée pour déterminer les zones carieuses car c'est la plus facile à mettre en œuvre. Nous rappelons que sur l'échantillon de Saint-Michel seule la méthode visuelle a été utilisée.

L'évaluation statistique des caries pose problème, comme nous l'avons vu plus haut, évaluer le nombre de caries chez un individu archéologique ou chez une population ancienne pose la question des pertes ante mortem pathologiques.

différentes méthodes usitées :

« Pour établir la fréquence des caries dans une population ancienne, plusieurs méthodes ont été utilisées : certains auteurs attribuent systématiquement les pertes ante mortem à la carie (MENAKER, 1980 ; MAAT, 1987) et additionnent les deux effectifs : nombre de dents cariées et nombre de dents perdues ante mortem. D’autres considèrent le nombre de dents cariées par rapport à l’effectif total des dents exploitables et le nombre de caries dans chaque type de dent par rapport à l’effectif de chaque type (MOORE et CORBETT, 1971). La méthode la plus utilisée est l’indice C (Cariées), A (Absentes), O (Obturées) (« DMF » en anglais, pour « Decayed Missing Filled »), correspondant au décompte du nombre de dents cariées, absentes ou obturées (LUPI-BEGURIER, 2009). L’ensemble est additionné pour chaque individu ce qui permet d’exprimer une moyenne pour une population. [...] un défaut de l’indice CAO est qu’il ne fait pas la différence entre les différents sites carieux. » (ESCLASSAN, 2012, p.42).

Le nombre de caries relevées, dépend donc de la méthode utilisée. Cependant, on peut estimer qu'une mâchoire comportant de nombreuses caries et des pertes ante mortem va plus facilement vers un diagnostic de la perte ante mortem dû aux caries.

Nous avons pris en compte le nombre de dents cariées par rapport à l'effectif total des dents disponibles puis nous avons cherché le pourcentage de présence de chaque type de caries dans l'ensemble des individus. Nous n'avons pas effectué cette méthode par type de dents puisque les nombreuses résorptions alvéolaires ont entraîné un déplacement des dents et l'identification de leurs typologies n'était pas aisées.

8.2 Les pertes ante et post mortem

L’étude effectuée porte exclusivement sur les mandibules puisque c'est la partie la plus représentative et la mieux conservée chez les sujets de Saint-Michel.

Les causes des pertes ante mortem et post mortem sont multiples. La perte ante mortem est un élément complexe qui n'apporte pas toujours de réponse quant à la cause de la perte. Dans un premier temps, nous avons approché les causes des différentes typologies de perte dentaire ; ce qui nous a permis d'identifier la ou les causes plausibles de perte chez nos sujets d'étude. Ensuite, nous avons effectué un pourcentage du taux de perte ante mortem par secteur intra et extra ecclésial dans le but de voir si des différences existent entre les deux secteurs.

8.3 L'usure dentaire

La micro-usure dentaire est un domaine de recherche intégré depuis la fin des années 1970 dans les reconstitutions du mode de vie des populations disparues (PUECH, 1978 ; TEAFORD, 2007).

L'observation de l’échantillon s'est faite à l’œil nu. L'usure dentaire demande une certaine maîtrise afin de percevoir toutes les possibilités d'usure. Il existe diverses méthodes. Nous avons utilisé celle qui semble la plus simple à mettre en place. Elle prend en compte tant le niveau d'usure que la forme et la direction de la surface d'usure. Cette méthode a l'avantage de prendre en compte l'intégralité de l'arcade dentaire.

La classification Molnar (1971) compte huit stades d'usures dentaire de l'émail et de la dentine. Les molaires sont plus facilement identifiables notamment grâce aux niveaux d'atteintes des cuspides alors que l'observation est plus complexe notamment au niveau des incisives.

Cette méthode comporte huit stade d'usure ce qui permet d'être relativement précis. Classification de Molnar (1971) :

Tableau 2 Méthode de scorage de l'attribution de Molnar associant les stades d'usures, la direction de surfaces et la forme de la surface d'usure (d'après Incau,2004). Tiré de Esclassan, 2012, p. 169.

« Les huit stades d’usure sont les suivants :

- Stade 1 : absence d’usure ; forme naturelle initiale a l’éruption. - Stade 2 : facettes amélaires.

- Stade 3 : facettes d’usure bien formées avec les surfaces dentinaires débutantes pour lesincisives et les canines ou îlots dentinaires en tête d’épingle pour les dents multi-cuspidées.

- Stade 4 : au niveau incisivo-canin, développement des surfaces dentinaires exposéestoujours entourées d’émail : les îlots dentinaires peuvent fusionner deux à deux au niveau desmolaires.

- Stade 5 : large surface dentinaire exposée entourée d’une collerette d’émail au niveauincisivo-canin. La coalescence des îlots dentinaires progresse sur les molaires et les prémolaires.

- Stade 6 : tres large surface dentinaire toujours entourée d’une collerette d’émail mais plusfine au niveau incisivo-canin. Au niveau molaire et prémolaire, les îlots dentinaires sont totalement coalescents, isolant parfois une petite surface centrale d’émail.

- Stade 7 : très large surface de dentine exposée, ayant perdu la plus grande partie de labordure d’émail.

- Stade 8 : perte totale de la hauteur coronaire avec mise en fonction occlusale radiculaire.

Cette technique est compliquée d’utilisation, en raison de son champ d’action plus large(l’arcade dentaire entière) et sa complexité favorise les erreurs inter- observateurs (POWELL,1985) » (ESCLASSAN, 2002, p. 170).

Nous avons observé les mandibules disponibles à l'étude. L’intérêt de cette observation est de percevoir si l'on a des différences intra et extra ecclésial dans les modes de consommation, dans l'hygiène bucco-dentaire des individus...

II/ Mise en application des méthodologies : Étude de l'état

sanitaire de la population inhumée à Saint-Michel

(VIII

e

-XVIII

e

siècle)

1/Diagnose sexuelle

L'état de conservation des coxaux des squelettes est souvent très fragmentaires. Nous avons cependant pu établir une diagnose sexuelle pour quelques individus. Les résultats sont similaires pour les deux méthodes pour les sujets qui ont pu être identifiés avec la méthode Bruzek. Le DSP nous permet de confirmer les premières données et également de pouvoir sexualiser des individus pour lesquels la première méthode nous donnait « indéterminé ».

Les seuls individus dont le sexe a été déterminé sont : • T14 : une paire de coxaux : masculin ; • T13 : masculin ;

• T5 : féminin ; • T10 bis : masculin ; • T16 : féminin ;

• Ensemble 2 : la paire de coxaux : féminin.

Les résultats des données métriques ou morphologiques sont reportés dans l’annexe N° XXVII.

La totalité des autres individus de l’étude sont indéterminés (seconde paire de coxaux de T14 compris) soit par manque d’information (forte altération des coxaux) soit car les données morphologique ou métriques n’ont pas été concluantes. Le résultat est reporté dans les annexes N° XXII et XXIII.

Le site ne montre pas au vu de nos résultats d’organisation spatial ou de regroupement par sexe.